Le nord de La Réunion, avec Saint-Denis pour chef-lieu, est souvent perçu comme plus urbain que le reste de l’île. Pourtant, il offre une belle diversité de sites à découvrir : patrimoine architectural, musées, cascades accessibles, sentiers de randonnée en pleine nature ou encore front de mer animé. Que vous soyez en séjour dans la région ou simplement de passage, voici une sélection d’activités et de lieux à ne pas manquer pour explorer le nord de l’île sous toutes ses facettes.
Se balader au Barachois

Le Barachois est le front de mer historique de Saint-Denis. Il est situé à deux pas du centre-ville. À l’origine, il s’agissait d’un petit port rudimentaire. Jusqu’au XIXe siècle, ce site accueillait les débarquements de marchandises, de voyageurs et même d’animaux.
Aujourd’hui, le Barachois a été transformé en une large promenade piétonne, aménagée avec des pelouses, des palmiers, des bancs et une voie cyclable. C’est un lieu de passage très fréquenté par les Dionysiens, que ce soit pour marcher, s’asseoir face à l’océan ou acheter à manger dans l’un des food trucks régulièrement présents.
L’endroit est aussi marqué par son patrimoine historique. Une rangée de vieux canons tournés vers la mer rappelle l’ancienne crainte d’une invasion britannique. Ces pièces d’artillerie avaient été installées pour défendre la ville d’une attaque navale, mais les Anglais ont finalement débarqué à l’ouest et sont arrivés à Saint-Denis par la montagne, en contournant les défenses.
Notez que le site ne permet pas la baignade, mais il offre une vue dégagée sur l’océan et constitue l’un des meilleurs endroits pour admirer le coucher du soleil à Saint-Denis.

Admirer la cascade Niagara (et le phare au passage)

La cascade Niagara se trouve à Sainte-Suzanne. Cette chute d’eau impressionnante, haute d’environ 25 mètres, est alimentée par la rivière Sainte-Suzanne et se jette dans un large bassin naturel, accessible à pied depuis un petit parking.
Facilement accessible en voiture, la cascade attire de nombreuses personnes, notamment le week-end. Le site est particulièrement photogénique, surtout après la saison des pluies, lorsque le débit de l’eau est plus fort (attention, dans ce cas, de ne surtout pas vous baigner). En revanche, en période de sécheresse, la cascade peut se réduire à un simple filet d’eau, ce qui peut décevoir si l’on ne s’y attend pas.
À quelques minutes de là, toujours à Sainte-Suzanne, se trouve un autre site intéressant : le phare de Bel Air. Construit en 1845, ce phare de 20 mètres de haut est le premier et le seul encore debout à La Réunion. Il est installé à 40 mètres au-dessus de la mer et a longtemps servi de repère pour les navires approchant la rade de Saint-Denis.
Depuis 1985, le phare est entièrement automatisé. Bien qu’il ne se visite pas en permanence, il accueille parfois des expositions temporaires, notamment sur l’histoire maritime de l’île. Même de l’extérieur, il vaut le détour pour son architecture typique et la vue panoramique qu’on peut apercevoir depuis ses abords.
Profiter de la rue de Paris et de ses villas créoles

La rue de Paris est l’axe patrimonial par excellence du centre-ville de Saint-Denis. Ancienne voie royale reliant autrefois le Barachois au Jardin de l’État, cette grande artère, bordée de majestueuses villas créoles.
C’est ici que l’on découvre les demeures des grandes familles de l’île, bâties entre les XVIIIe et XIXe siècles. Ces maisons à colonnades, façades en bois peint, lambrequins ciselés et jardins tropicaux témoignent d’un passé colonial créole encore très présent. La rue est facilement accessible à pied.
Le parcours peut débuter devant l’ancien Hôtel de Ville, dont la première pierre fut posée sous Louis-Philippe, mais qui ne fut inauguré qu’à l’époque de Napoléon III. L’intérieur, exceptionnellement bien conservé. Vous y retrouverez du parquet en marqueterie, des plafonds à caissons et des dorures d’époque.
En descendant la rue, vous découvrirez des maisons emblématiques comme la villa Déramond, autrefois propriété des familles de Léon Dierx et Raymond Barre.
Plus loin, la Maison Carrère, anciennement propriété d’un riche négociant en sucre, abrite aujourd’hui l’office de tourisme intercommunal du Nord. Elle illustre parfaitement la grandeur de certaines fortunes locales de l’époque sucrière. La Villa du Département, avec son jardin de palmiers, a quant à elle été construite à la demande du tout premier maire de Saint-Denis, Jean-Baptiste de Lestrac.
La balade se poursuit avec l’Artothèque, qui contraste par sa vocation contemporaine. Ce centre culturel conserve plus de 2000 œuvres d’art moderne et accueille régulièrement des expositions temporaires.
En fin de parcours, on passe devant l’ancien consulat de Grande-Bretagne et la Villa du Général, une grande maison créole au toit en bardeaux et frises de lambrequins.
Se reposer au parc du Colorado
Situé à La Montagne, sur les hauteurs de Saint-Denis, le parc du Colorado est l’un des espaces naturels les plus appréciés des habitants du Nord pour prendre l’air.
Facilement accessible en voiture depuis le centre-ville, ce grand parc aménagé est installé sur un ancien domaine militaire. Il constitue aujourd’hui un site de loisirs, idéal pour se détendre, pique-niquer en famille ou démarrer une activité de plein air.
Le Colorado est aussi le point de départ de nombreuses randonnées, que ce soit à pied, en VTT ou même à cheval. Plusieurs sentiers balisés permettent de randonner.
Le parc lui-même est largement équipé. On y trouve des aires de jeux pour enfants, des tables de pique-nique, ainsi que de vastes pelouses. Il est également situé à proximité immédiate d’un parcours de golf, pour ceux qui souhaitent prolonger la journée par une activité plus sportive.
Découvrir le Musée Léon Dierx

Installé dans une ancienne demeure bourgeoise de la rue de Paris, au cœur du quartier historique de Saint-Denis, le musée Léon Dierx est le musée des beaux-arts de La Réunion. Il tire son nom du poète réunionnais Léon Dierx, et abrite aujourd’hui l’une des plus prestigieuses collections d’art moderne de l’océan Indien.
Le bâtiment lui-même a une histoire singulière. Construit en 1846 comme résidence privée par Gustave Manès, il devient ensuite le siège de l’évêché, puis, à la suite de la loi de séparation de l’Église et de l’État, il est transformé en musée en 1912. Entièrement reconstruit dans les années 1960 pour répondre aux standards muséographiques modernes, il conserve cependant la mémoire architecturale de l’édifice d’origine.
Le musée est connu pour sa donation Ambroise Vollard. Ce célèbre marchand d’art, originaire de l’île, a joué un rôle clé dans la carrière de nombreux artistes du XXe siècle. Grâce à cette donation, le musée possède des œuvres ou des estampes de Renoir, Cézanne, Gauguin, Redon, Picasso, Bonnard, et bien d’autres. C’est un ensemble unique dans la région.
Outre le fonds Vollard, le musée met aussi à l’honneur des artistes créoles et réunionnais, comme Adèle Ferrand, Louis-Antoine Roussin ou encore Marcel Busson. Le parcours présente à la fois des peintures, sculptures, mais aussi des objets d’art, du mobilier et des documents historiques, dans une scénographie claire.
Le parcours permanent se complète régulièrement par des expositions temporaires tournées vers l’art contemporain, souvent en lien avec les questions d’identité, d’histoire coloniale ou de métissage.

