Comment s’équiper pour un séjour en kayak de mer ?

par Line KONG A SIOU
Voyage en kayak de mer en Norvège

Line Kong A Siou et Jean Christian Eloy nous partagent leur expérience du Kayak et nous donnent quelques conseils pour bien s’équiper pour un voyage en Kayak de mer.

Présentation des auteurs passionnés de Kayak de mer

Nous pratiquons le kayak de mer depuis l’été 2010, très souvent seuls, et quelques fois en club (Palavas Kayak de Mer et Pagaia). Les premières années, nous avons beaucoup navigué en Méditerranée, surtout sur la côte d’azur (Porquerolles et toute la côte varoise), et nous sommes allés plusieurs fois en Corse. Après quelques années de pratique nous nous sommes lancés à la découverte de la Bretagne et de ses courants de marée. En 2017 nous avons également découvert la Norvège (autour des îles Lofoten). Enfin, nous sommes en train de préparer un voyage au Groenland pour l’été 2019 avec 3 autres kayakistes.

Leurs expériences à découvrir :

Introduction au Kayak de mer

Cet article rassemble quelques idées et conseils issus de notre propre expérience du kayak de mer et qui correspondent à notre façon de pratiquer. Nous ne sommes pas des professionnels, mais simplement des kayakistes passionnés. Ce qui suit relève donc de nos avis personnels, libre à chacun ensuite de faire ses choix !

Le kayak de mer est une activité accessible à tous et que l’on peut débuter à tout âge ! Chacun pourra y trouver son compte, de la randonnée tranquille et contemplative sous le soleil, aux expéditions engagées en conditions difficiles. Cela nécessite néanmoins du matériel qui peut s’avérer coûteux et encombrant ! S’inscrire dans un club, louer le matériel sur le lieu de la randonnée choisie, sont des solutions adaptées. Le transport du matériel jusqu’au lieu de randonnée peut être aussi contraignant, et à moins de louer le kayak sur place, il faudra presque toujours prendre la voiture. Nous sommes ainsi partis en Norvège à deux dans une 207 remplie à ras bord (matériel et nourriture pour 1 mois), les kayaks sur le toit !

Conseil pour débuter en Kayak de mer

Pour ceux qui voudraient débuter en kayak de mer, nous conseillons vraiment de s’inscrire dans un club ou de faire des stages avec des professionnels pour apprendre les bases de sécurité, avant de se lancer en autonomie. De notre point de vue, il n’est pas nécessaire d’avoir une grande expérience pour être autonome, mais il faut se fixer des limites à ne pas outrepasser et se poser les bonnes questions : dans quelles conditions de vent, de mer, suis-je capable de naviguer en sécurité ? y’ a-t-il beaucoup de possibilité d’arrêts et de bivouacs sur l’itinéraire envisagé ? Ces points d’arrêts sont-ils protégés du vent ? de la houle.. ?

Randonnée Kayak de mer en Bretagne

Connaitre les base de la sécurité

Avant de se lancer, il nous paraît indispensable de connaître quelques manœuvres de sécurité : savoir remonter dans son kayak aidé d’un coéquipier, savoir aider son coéquipier à remonter dans son kayak, éventuellement savoir remonter seul dans son kayak. Ces manœuvres peuvent être apprises par tous (aucune difficulté technique ou physique) et il faut régulièrement s’entraîner pour savoir les faire rapidement, et dans les conditions les plus difficiles. Il n’est absolument pas indispensable de savoir esquimauter pour faire une randonnée en kayak. Evidemment c’est sécurisant, et cela permet de sortir dans des conditions plus mouvementées.

Commencer par un stage

Au début nous avons fait un stage de quelques jours dans notre club actuel (Palavas Kayak de Mer). Nous ne naviguions alors que par très beau temps, dans des zones « faciles », avec de nombreux arrêts possibles. Lors de notre première « grande » randonnée en corse, au bout de 2 ans de pratique, nous nous sommes trouvés dans des zones où il n’était pas toujours possible de débarquer régulièrement (comme la réserve de Scandola par exemple), nous ne naviguions donc que par beau temps, quand les conditions étaient suffisamment stables. Avec l’expérience, nous sommes capables de naviguer dans des conditions de moins en moins favorables, avec des arrêts plus espacés ou des traversées plus longues vers des îles. Notre conseil : soyez prudents et patients, ne brûlez pas les étapes. Pour progresser, rien de tel que de pratiquer évidemment, mais aussi de profiter de stages de perfectionnement proposés par les clubs ou les professionnels.

Comment choisir son équipement de navigation ?

Choisir un kayak

Cette question mériterait un article entier, néanmoins on peut donner quelques grandes lignes. Pour la randonnée on choisira un kayak plutôt long (> 5,20 m – plus la ligne d’eau est longue, plus on ira vite), et ayant une bonne glisse. La grande majorité des kayaks ont des trappes permettant d’accéder aux caissons étanches à l’avant et à l’arrière. Souvent les kayaks de randonnée ont une trappe ovale à l’arrière, plus grande et donc plus pratique pour charger le kayak. Sur certains modèles, il peut aussi y avoir une trappe « de jour », accessible lorsqu’on est assis dans son kayak et permettant d’y ranger vivres de course, matériel de sécurité etc.

Matériau ?

Kayak en fibre et carbone

Les kayaks en plastique (polyéthylène) sont certainement ceux qui « glisseront » le moins bien, mais ils ont l’avantage d’être très solides. En revanche ils sont moins faciles à réparer que les kayaks en fibre de verre. Ces derniers sont plus fragiles, mais généralement plus légers et réparables à l’infini. Il existe aussi des kayaks en carbone, extrêmement légers, mais aussi très chers.

mono ou biplace ?

Kayak biplace en polyéthylène

Les kayaks bi-places (ou K2) ont une capacité de chargement vraiment réduite (par rapport à deux kayaks simples), ce qui peut être handicapant dans le cadre d’une randonnée de plusieurs jours. En revanche, ils présentent l’avantage d’aller plus vite, et de « lisser » les niveaux des pagayeurs. Il peut être intéressant, dans un groupe, d’avoir un kayak biplace qui permettra par exemple de soulager une personne fatiguée ou blessée pendant la randonnée.

La pagaie

Là aussi, on pourrait écrire un article entier concernant le choix des pagaies. Dans les grandes lignes, il existe 2 types de pagaies pour la randonnée :

  • la pagaie européenne, que l’on voit le plus souvent

Pale de pagaie européenne pour la randonnée

  • la pagaie groenlandaise, forme de pagaie traditionnelle.

Pagaies groenlandaises fabriquées maison

Si vous utilisez du matériel de club ou de location, vous n’aurez probablement pas le choix. Les pagaies groenlandaises ne sont pas très répandues, bien que de plus en plus populaires dans la petite communauté des kayakistes d’eau salée ! Pour les pagaies européennes, attention tout de même, on ne choisira pas la même pagaie pour faire de kayak de rivière, du kayak de mer, du surf de plage etc. Pour la randonnée en mer on choisira des pales avec une petite surface, assez allongées, et si possible avec les pales pas trop croisées.

Il est aussi indispensable d’avoir une pagaie de secours. Les modèles démontables sont très intéressant pour cela (et pour prendre l’avion !).

La jupe

On veillera évidemment à choisir une jupe adaptée à la taille de l’hiloire du kayak. Il existe principalement 3 types de jupes (3 matériaux différents) :

  • Néoprène

Jupe en néoprène pour le Kayak

Nous en avons longtemps utilisé, avant de découvrir l’aquatherm. Aujourd’hui nous l’utilisons surtout lors d’exercices de récupération afin de ne pas abîmer les jupes en aquatherm

Avantages : Etanchéité, solidité

Inconvénients : Séchage long

  • Tissu enduit

Jupe en tissu pour le kayak

Souvent utilisée en club.

Avantages : Prix, Moins chaud l’été, sécurisant pour les débutants car très facile à enlever en cas de dessalage

Inconvénients : Moins étanches que les 2 autres

  • Aquatherm (Reed)

Jupe de kayak en Aquatherm

Celle que nous utilisons le plus en randonnée.

Avantages : Etanchéité, séchage très rapide

Inconvénients : Fragile

Le Gilet

Gilet « randonnée » avec ouverture ventrale, poche à eau et nombreuses poches

Le gilet est un élément de sécurité indispensable dès lors que l’on pratique le kayak, quelle que soit la destination, les conditions ou le niveau de pratique. Il existe une multitude de choix, avec les caractéristiques suivantes, présentes ou non selon les modèles :

  • Fermeture éclair sur le devant pour un enfilage plus aisé
  • Emplacement pour poche à eau
  • Poches ventrales
  • Ceinture largable pour le bout de remorquage (gilet type « moniteur »)

Gilet « moniteur» avec ceinture largable pour le bout de remorquage

Les modèles combinant toutes ces caractéristiques sont très pratiques mais généralement coûteux. Il faut aussi veiller à s’entraîner à remonter dans son kayak avec le gilet « chargé » car le volume supplémentaire sur la poitrine peut réellement gêner pour cette manœuvre. Les poches ventrales et compartiment pour poche à eau sont très pratiques en randonnée puisqu’aucune poche de vêtement n’est accessible lorsqu’on est dans le kayak. Cependant, pour débuter, un gilet moins « sophistiqué » fera très bien l’affaire, à condition que sa flottabilité soit suffisante (50 N au moins). J’ai eu pendant plusieurs années un gilet basique mais de flottabilité « renforcée » 70N (notamment utilisé pour notre demi-tour de corse). Cette flottabilité est réellement sécurisante en conditions agitées.

Vêtements pour la navigation

Par rapport à la randonnée à pied, la principale spécificité en kayak de mer et qu’il sera généralement difficile d’enlever/remettre des couches de vêtements lorsqu’on est sur l’eau. En particulier avec les vêtements « étanches » utilisés plutôt en conditions fraîches. Il faut donc choisir au mieux son équipement pour la journée ou la demi-journée à venir, surtout pour le haut du corps. Le bas étant « enfermé » dans le kayak, il est à l’abri du soleil, du vent etc. et sera moins sensible aux changements de conditions.

Quelle que soit la saison, il est intéressant d’avoir toujours une couche « imperméable » supplémentaire à portée de main en cas de coup dur (poncho ou vareuse par exemple).

Été

L’été en méditerranée, le plus important sera de se protéger le haut du corps du soleil et de la chaleur.

  • Top en Lycra:

manches longues ou courtes, lycra fin ou plus épais avec de la polaire, tout existe (notamment aux rayons surf !). On choisira donc son lycra en fonction du lieu et des conditions que l’on attend. En manches courtes, attention, à bien penser à la crème solaire, sinon la réverbération du soleil sur l’eau vous laissera un souvenir  cuisant

  • Conditions très chaudes (méditerranée) : nous préférons les lycras manches longues aux manches courtes. Cela évite d’avoir à se tartiner de crème solaire toutes les 2h (et donc moins de pollution dans l’eau aussi !), et le lycra permettra de se rafraîchir très efficacement en le mouillant régulièrement.
  • Conditions moins chaudes (printemps en méditerranée/été en Bretagne) : choisir un lycra plus épais, éventuellement avec de la polaire pour les journées les plus fraîches.

Lycra polaire pour le kayak de mer

  • vareuse légère:

choisir une vareuse sans double cheminée et sans manchons en Latex permet de pouvoir l’enfiler plus facilement sur l’eau, lorsque le vent se lève ou qu’un grain arrive. Cela permet aussi une meilleure régulation thermique (possibilité d’ouvrir le col, de retrousser les manches au besoin ce qui est impossible avec les manchons latex). Ce sont de plus les vareuses les plus économiques. En revanche il faut s’attendre à avoir le haut du corps humide.

Vareuse légère pour le kayak de mer

  • Bas:

short ou pantalon ¾ (short de bain ou collant de sport classique, neoprene ou aquatherm) : Le néoprène présente l’avantage d’apporter un peu plus de chaleur mais une fois mouillé, il faut s’attendre à ce qu’il ne sèche plus de toute la rando. L’aquatherm en revanche sèche très vite, et est étanche, on peut donc s’asseoir dans son kayak mouillé tout en restant au sec. Par contre il sera très inconfortable par forte chaleur (coloris unique noir, transpiration). Un collant de sport peut être une bonne alternative. Penser à en prendre 2 pour pouvoir les faire sécher.

Pantalon ¾ en aquatherm

  • Chapeau/casquettes:

absolument indispensable pour éviter l’insolation. Attention aux coups de soleil sur la nuque et les oreilles. On pourra compléter par un buff par exemple pour éviter ça.

  • lunettes de soleil cat.3 :

également indispensable, la réverbération du soleil sur l’eau étant vraiment aveuglante. Les verres polarisés offrent un véritable confort de vision. Il existe également des verres traités hydrophobes, très confortable lorsque l’on prend des embruns. On perd très vite ses lunettes dans l’eau en kayak. Il faut penser à les attacher (au gilet par exemple).

L’Hiver

Sur une rando de plusieurs jours, on va chercher à rester un maximum au sec car les vêtements n’auront probablement pas le temps de sécher à la différence de l’été. Le néoprène apporte un bon isolement thermique, est plutôt bon marché et sera très efficace pour des ballades à a journée et surtout des séances « techniques » (exercices de récupération, surf etc.) pendant lesquelles on a tendance se mouiller, voire se baigner. Mais nous ne le conseillons pas pour la randonnée car remettre du néoprène trempé un matin d’hiver est tout à fait désagréable !

  • Couche « étanche »:

Vareuse + pantalon ou combinaison étanche

  • vareuse avec double cheminée pour la jupe et manchons en latex pour l’étanchéité aux poignets.

Vareuse double cheminée

  • Pantalon ou salopette étanche (si possible avec chaussons intégrés, sinon attention de bien serrer les fermetures au niveau des chevilles !

Pantalon étanche avec chaussons intégrés pour le Kayak

  • Combinaison étanche : Il s’agit d’une combinaison avec chaussons intégrés, poignets en latex et col en latex ou néoprène. Le col latex peut être assez inconfortable car très serré. Un col en néoprene est beaucoup plus confortable, mais un peu moins étanche. Pour la randonnée, ça semble être un bon compromis. Si on s’équipe spécifiquement pour le kayak, un système de double cheminée pour la jupe est appréciable afin d’avoir une meilleure étanchéité et donc moins d’eau dans le kayak.

Combinaison étanche pour le kayak de mer

La solution combinaison étanche est moins modulable que la solution vareuse + pantalon. On ne pourra pas « ouvrir » la combi s’il commence à faire chaud. On les a utilisé cet hiver (nouvel an) en méditerranée et certains jours on a eu bien trop chaud (il faut dire qu’il faisait 15°c à Porquerolles ce 1er janvier !). Pour la plupart des conditions que l’on va rencontrer, la solution veste + pantalon étanche fonctionne très bien. C’est la solution que j’avais en Norvège et je n’ai jamais été mouillée pendant les 3 semaines de voyage. La combinaison étanche offre un confort et une sécurité supplémentaire en eau froide (Groenland par exemple). Et elle peut être très utile pour des sessions de formations/exercices de sécurité en hiver.

  • couche « thermique » (type mérinos par exemple).

Sous la couche étanche, on pourra mettre une (ou plusieurs) couches « thermiques »  à choisir en fonction de la météo. Garder en tête qu’il sera difficile d’enlever ou de rajouter des couches une fois habillé. Pour donner une idée, pour les conditions les plus froides que nous rencontrons en randonnée (environ 5°c avec du vent) nous mettons généralement couche type mérinos assez fine + un lycra polaire pour le haut et un collant merinos pour le bas.

  • Bonnet et buff autour du cou :

comme en randonnée classique, permettent de bien garder la chaleur.

  • Lunette de soleil cat.3
  • Et les mains ?

Nous avons testé de nombreuses solutions pour protéger nos mains du froid mais il faut bien dire que peu fonctionnent (et que je suis une frileuse des mains !). Le mieux semble pour l’instant être les moufles de kayak en néoprène avec un matériau coupe-vent sur le dessus (très important !). L’ouverture au niveau de la paume de la main permet une bonne préhension de la pagaie.

Moufles pour le kayak

Autrement, l’arme secrète lorsqu’il fait vraiment très très froid : les manchons à poser directement sur la pagaie. Utilisé 3 fois en Norvège et à chaque fois que je les ai mises en méditerranée j’ai eu trop chaud… mais j’aime bien les avoir au fond du kayak au cas où. Inconvénient : difficiles à adapter sur certaines pagaies groenlandaises.

Manchon à adapter sur la pagaie

Chaussures

Très important (même en été). C’est un élément de sécurité : il faut pouvoir débarquer d’urgence sans se blesser sur les rochers ou se faire piquer par quelques oursins, vives et autres. Nous conseillons donc d’avoir des chaussures fermées et qui tiennent au pied. Après moults essais, nous avons conclu que la première paire de baskets venue faisait très bien l’affaire. A choisir, mieux vaut prendre des chaussures légères de Running qui sécherons vite plutôt que des chaussures basses de randonnée. Mais cela a assez peu d’importance : vos chaussures seront mouillées.

Avoir en plus une paire de chaussettes en néoprène peut avoir des avantages : apport de chaleur supplémentaire, protection des « chaussettes » intégrées aux pantalons étanches et combi sèche.

Kit sécurité et orientation

  • Eléments de sécurité obligatoires.

Dès lors que l’on sort de la zone des 300 m (vous savez, la ligne de bouées jaunes en face de a plage l’été), nous sommes soumis aux même règles qu’un petit bateau de plaisance, avec notamment l’obligation d’avoir à bord une liste de matériel de sécurité comme par exemple une lampe flash, des feux à main, un bout de remorquage, un moyen de vider l’eau du kayak (pompe ou écope) etc. Plus de détail ici .

  • Autres éléments utiles :

    • Radio VHF portable étanche
    • Kit de réparation pour le kayak (à adapter au type de kayak : fibre ou plastique)
    • Trousse de secours
  • carte plastifiée ou carte papier avec porte-carte.

Exemple de carte littorale

source geoportail.gouv.fr

Pour la France, le site geoportail propose une carte « littorale » très utile en kayak de mer. Puisqu’elle présente la carte IGN classique sur terre, et la carte marine (avec phares, balises, zones particulières…).

  • compas et/ou boussole.

Compas amovible

Equiper son kayak d’un compas est absolument nécessaire si on prévoit de faire des traversées, on de s’éloigner de la côte. Il est dans tous les cas bien utile pour se repérer. Il existe des compas amovibles ou fixes. En complément, on pourra prendre une boussole.

Matériel de bivouac

Une fois arrivés à terre pour le bivouac, on se retrouve dans une configuration de randonnée classique. Quelques éléments peuvent tout de même être soulignés :

Si vous avez l’habitude de randonner à pied, vous allez adorer. En kayak, on ne porte pas le poids sur son dos. Aussi on pourra se permettre d’être un peu plus confortable, et d’avoir un équipement un peu moins léger. C’est ainsi qu’en Norvège nous avions une tente pour 3 personnes (alors que nous n’étions que 2), avec une grande abside, plus un tarp.

Tente + tarp en Norvège

Attention à par contre à l’encombrement : tout doit rentrer par des trappes rondes ou ovales selon le kayak. Par exemple, il vaudra mieux prendre un matelas autogonflant un peu lourd mais compact qu’un Z-lite qui n’est pas lourd mais vraiment pas compact !

Dormir près de la mer, c’est :

  • être exposé à une forte humidité la nuit. Choisir un duvet en synthétique paraît donc être une bonne idée, surtout si on souhaite dormir à la belle étoile.
  • dormir souvent dans le sable. On veillera donc à prendre des sardines adaptées pour la tente. Attention aussi à la ventilation de la tente. Nous nous sommes fait prendre cet hiver. Le sable avait en partie recouvert le bas de la toile extérieure. La ventilation n’était plus assurée. Et la condensation était si importante qu’il pleuvait carrément à l’intérieur alors que la toile était sèche à l’extérieur !

Bivouac hamac durant une randonnée kayak de mer

Selon le voyage, on aura aussi la possibilité de dormir en hamac + tarp, c’est ce que nous avions fait lors de notre ½ tour de corse. C’est très pratique, notamment si vous êtes dans une région où les plages sont en galets. Les seules nuits où nous avions monté la tente pendant ce voyage étaient 2 nuits en camping et une près d’un marais très dense en moustiques.

Sacs étanches et chargement

Même si les caissons du kayak sont complètement ou à peu près étanches, il faut par sécurité ranger tout ce qui ne doit pas être mouillé en sac étanche. De notre expérience, il est plus facile de charger les kayaks, et surtout de s’y retrouver avec plusieurs petits sacs étanches qu’un seul grand. Les sacs les plus volumineux peuvent être difficiles à charger par les trappes (surtout les trappes rondes). L’astuce consiste alors à mettre le sac vide dans le kayak puis le remplir avant de le fermer.

Pour cette délicate étape du chargement, voici quelques conseils :

  • Attention à l’équilibre des charges.

Selon le kayak, il vaudra mieux être plus chargé à l’avant ou à l’arrière afin que le kayak ait un comportement au vent neutre, voire qu’il ait tendance à remonter un peu au vent. Nous évitons autant que possible d’avoir des sacs de pont, qui constituent une prise au vent supplémentaire non négligeable ! Enfin, mieux vaut mettre près de soi et le plus bas possible les éléments les plus lourds, comme l’eau par exemple. Ici, quelques astuces supplémentaires à ce sujet.

  • La tente:

Nous mettons d’un côté la chambre, en sac étanche, et d’un autre côté le double toit, dans son sac d’origine non étanche, plutôt en haut du kayak (la partie la moins exposée). Les piquets et sardines sont également dans leurs sacs d’origine, dans une pointe de kayak. Ça permet d’une part de séparer la charge entre les 2 kayaks. Mais aussi d’avoir une meilleure utilisation du volume du kayak.

  • Pour la nourriture:

beaucoup de choses pourront rester hors des sacs étanches. Notamment en mettant les pâtes, riz, céréales etc. dans des bouteilles en plastiques vides qui seront facilement logées dans les pointes des kayaks.

  • Pour l’eau:

vache à eau souple sea to summit

nous utilisons une vache à eau souple SEA TO SUMMIT de 10L. Plus facile à rentrer dans le kayak que les bidons rigides. Elle nous permet une autonomie de 3 jours environ. Il est assez facile de se ravitailler en eau douce dans les ports.

  • Chariot :

il peut être très utile d’avoir un chariot pour transporter les kayaks chargés jusqu’à un camping pas tout à fait au bord de l’eau par exemple, ou pour reprendre le ferry ! Les chariots sont souvent démontables, mais restent volumineux. Une solution peut être de mettre les roues dans le cockpit (surtout si, comme moi, on a pas mal de place derrière les pieds !) et l’armature pliée sur le pont.

Quelques idées de destination

Le kayak de mer est une très belle façon de voyager et offre de nombreuses possibilités.

Si vous êtes plutôt adeptes des eaux chaudes :

On vous recommande la Corse, que nous avons beaucoup parcourue mais où nous prenons toujours plaisir à aller. La Croatie, les îles grecques ou encore Minorque sont aussi des destinations « classiques » ! Si vous êtes déjà un peu expérimenté, la Bretagne est le paradis du kayak de mer. Avec de très nombreuses possibilités de randonnées plus ou moins techniques.

Si vous êtes plutôt adeptes des eaux froides :

Nous avons été vraiment séduits par la Norvège qui offre un climat qui reste doux en été (et le jour permanent si vous allez suffisamment au Nord au mois de Juillet !). Le Groenland, la Grande-Bretagne (îles Scilly, Cornouailles, Pays de Galles, Ecosse…). Ou encore la Colombie britannique font aussi partie des destinations prisées des kayakistes d’eau salée (et fraîche !)

Avec qui partir en voyage kayak de mer ?

nous vous conseillons de vous tourner directement vers des guides indépendants qui sauront vous faire découvrir des lieux magnifiques. Et vous faire progresser vers plus d’autonomie. Parmi ceux que nous connaissons (et que nous vous recommandons chaudement cela va sans dire) :

https://www.caminokayak.com/

https://planetekayak.fr/

https://www.peuplenomade.com/

Pour vous former et pratiquer près de Montpellier :

le Palavas Kayak de Mer propose des cours à l’année, des formations (cartographie, rando/expé etc..) et des voyages pour les adhérents. Au plaisir de vous y retrouver bientôt !

Bibliographie et Liens utiles

Guides de randonnée en kayak de mer : Collection de topo-guides avec des idées de randonnées en France (existe pour la Méditerranée, la Bretagne Nord et Sud, le littoral Ouest, et la côte aquitaine).

Article du magazine carnet d’aventures qui nous a énormément aidé à préparer nos premières randonnées

Rando kayak : Un blog très fourni avec des astuces sur le materiel, des infos sur la reglementations, des exemples de randonnées, des conseils technique etc.

kayak en mer : Site avec des astuces et des informations concernant la réglementation notamment

Le Canotier : Editeur spécialisé dans les ouvrages de Canoë-Kayak

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2 commentaires

combinaison etanche kayak 16 décembre 2019 - 17 h 50 min

450€ vous semble t il être un prix correct si je veux m’acheter une bonne combinaison étanche pour le kayak? J’en ai vu des moins chers mais seront elles aussi performantes (ex Jobe) ou la marque doit elle se faire financer le marketing?

Répondre
Line KONG A SIOU 23 octobre 2021 - 22 h 28 min

Bonjour, c’est difficile de répondre sans connaître le modèle visé, et vos besoins. Néanmoins, 450 € pour une combi neuve est loin d’être un prix exorbitant pour ce type de matériel. Les combinaisons étanche de kayak de bonne qualité se trouvent souvent à des prix autour de 600-800 euros. Mais encore une fois cela dépend énormément du type de combinaison dont vous avez besoin, et donc de votre utilisation (que en kayak ou aussi pour d’autres sports ? fréquence d’utilisation ? etc.).

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