Alexis RIGHETTI, PRO Rideur GT, Ambassadeur BRUBECK et MET Helmets, pour sa reprise VTT après 5 mois de convalescence.
Le VTTiste Alexis RIGHETTI a été victime d’un grave accident en avril 2019 : luxation de l’épaule accompagnée d’une fracture et surtout de lésions nerveuses qui ont laissé son bras et sa main droite totalement paralysés. Les médecins lui préconisaient une reprise du sport pour 2020 au mieux (et encore, l’issue était aléatoire, soumise à l’impondérable des lésions nerveuses).
Objectif : Reprise du vélo en Septembre
Néanmoins, cet état de faits était inenvisageable pour Alexis qui s’était fixé comme objectif de reprendre en septembre. Fin septembre max. Et pas après.
Alexis a ainsi enchaîné les kinés qui lui expliquaient tous la même chose :
« le processus de récupération sera long, il mettra des mois voire des années… Peut-être ne remonterez-vous jamais sur un vélo… »
Jusqu’à ce qu’il trouve le kiné qui lui convienne, Gaétan, à la Clinique de l’Union près de Toulouse, qui a pris le sujet à l’envers :
« fin septembre ? Ok, je vais faire tout ce que je peux pour que vous retrouviez vos capacités à cette date« .
A la réflexion, Alexis ne cherchait pas un kiné, mais un coach !
Il a travaillé d’arrache-pied pour être en capacités, comme on dit, en septembre : reprise de la randonnée en montagne dès juin, des grosses randonnées début août, avec des sommets de 3000 m à la clef après parfois un peu d’escalade. Puis il reprend en parallèle le VTT XC en juillet, puis enchaîne des sorties enduro vers le 15 août. Il a ainsi roulé des itinéraires plutôt techniques dans la Zona Zero en Espagne, tout en ayant à l’esprit /
« qu’il n’avait pas le droit de tomber« .
Mais sortie après sortie, il sentait son bras qui revenait, ses muscles et ses nerfs qui se régénéraient…
Mi-septembre, le verdict de son chirurgien tombe :
« vous avez le droit de reprendre complètement vos activités sportives« .
Fatscal compagnon idéal pour une reprise VTT
Il ne se fait pas prier et prend immédiatement rendez-vous avec son ami Fatscal pour fin septembre.
Fatscal est un personnage à part dans le milieu français du bike. Véritable guerrier du VTT, il vit dans son camion (ou plutôt son minuscule fourgon), roule toute l’année sur des itinéraires de montagne engagés sans protection, fabrique lui-même ses cadres aciers (rouillés), et surtout, a un niveau de ride de fou, notamment dans le cassant trialisant. Compagnon de Ride pour une reprise VTT en toute confiance
Fonction de la météo, le rendez-vous est pris d’abord en Italie, puis à Chamonix, avant d’aboutir dans le Queyras où les perturbations semblent être miraculeusement maintenues à distance.
Tout est quasi improvisé. Alexis, qui a pour habitude de choisir avec soin ses sorties, discute à la volée des options avec Fatscal, qui ride encore en Italie à ce moment. Devant lui, une carte IGN au 25000ème… et c’est tout. Le choix se porte en dix minutes sur la Pointe de la Saume, grand sommet de plus de 3000 m surplombant Ceillac, le cœur vibrant du Queyras. Alexis a pour objectif de rider ce sommet par l’arête ouest… une arête de plus de 2 kilomètres de long. Une telle longueur enchaînable à VTT est fort rare dans les Alpes.
A l’assaut de la Pointe Saume au Queyras
Nous sommes le 30 septembre vers 7 h du matin lorsque Fatscal et Alexis Righetti partent de Ceillac à l’assaut de la pointe de la Saume.
Le 30 septembre.
Alexis semble avoir gagné son pari contre son propre corps alors qu’il s’engage pour 1600 mètres de portage, avec sur le dos un sac de 10 kg et un VTT de 13 kg. Son épaule ? Il la sent, elle n’est certes pas à 100%, mais il sait qu’il y arrivera. En réalité, sa principale inquiétude concerne sa condition physique. Il n’a pas engagé de tel effort depuis plus de cinq mois. Et face à Fatscal qui ride tous les jours, il sait qu’il va être à la ramasse. Mais peu importe, son coéquipier l’attend, prend même du poids en se chargeant des pesantes batteries du drone.
L’itinéraire est long et complexe. Il alterne montée dans la foret, contournement du massif, assaut d’une croupe (promis, ce n’est pas un film X…), puis une alternance de pentes et arêtes de pierres sèches. L’itinéraire est long, à la fois en dénivelée et en distance. Plusieurs fois, le sommet semble se dévoiler à l’issus d’un ressaut… mais non, il se cache sans cesse derrière. Ce phénomène est courant en montagne, mais particulièrement exacerbé sur la Pointe de la Saume, mettant le mental à rude épreuve.
Début de descente engagée
Enfin, Fatscal et Alexis parviennent à 3043 m. Devant eux, seule une arête effilée se poursuit, vaguement à la même altitude. Ils sont parvenus au sommet. Le sommet, d’abord une succession de croupes débonnaires, s’est sérieusement redressé sur la fin, jusqu’à émerger au milieu d’à-pics impressionnants.
Soyons clairs : le sommet est entouré de falaises : au nord une face verticale de plus de 300 m, au sud une dalle à 80° de 50 m, à l’est une arête effilée comme un rasoir… et à l’ouest, l’itinéraire de montée, une arête engagée, raide et technique, en roche compacte sur la partie sommitale se transformant rapidement en rochers délités.
A plus de 3000 m, un tel départ en refroidirait plus d’un. Sur les 50 premiers mètres, l’engagement est total : la moindre erreur est fatale. Alexis et Fatscal discutent en analysant la ligne. Techniquement, ils savent qu’ils ont le niveau pour passer. Le verrou est uniquement psychologique…
La suite de la reprise VTT, vous la découvrirez dans la vidéo !