Pierre nous partage son expérience d’une semaine de randonnée dans les Pyrénées à la frontière franco-espagnole.
Informations pour préparer une randonnée dans les Pyrénées autour de Gavarnie
Date :
26 août au 01 septembre 2018
Lieu :
Hautes Pyrénées (France) et Province de Huesca (Espagne)
Participants pour cette randonnée dans les Pyrénées :
Benoit
S’il fallait décrire Benoit en 3 mots, je dirai un « acharné de randonnée ». Il doit user une paire chaussure par an, et semble toujours être en montagne le week-end. C’est moi qui aie proposé le lieu de la randonnée, avec un parcours très grossier. Benoit a afiné ma proposition, a étudié la carte en détail et nous voilà partis pour une semaine avec un parcours à la carte !
Pierre
Quant à moi, je suis plutôt multi activités, mais toujours partant pour une nouvelle aventure, que ce soit en vélo, ou à pied. Un objectif unique : le plaisir de la découverte et du grand air !
Où dormir dans les Pyrénées:
Nous avons entièrement dormi en bivouac pendant la randonnée. Cependant, il est possible de trouver des alternatives avec l’hébergement hôtelier de Gavarnie, ainsi que les refuges rencontrés le long du parcours :
Refuge de Bayssellance
Meson de Bujaruelo
Refuge de la Brèche de Roland
Le Refuge de Goriz
Refuge de Tuquerouye
Où se restaurer/où se réapprovisionner dans les Pyrénées :
Exception faite du village de Gavarnie, il n’est pas possible de se ravitailler. On peut envisager néanmoins l’achat de sandwiches ou autres dans certains refuges.
Office du tourisme de Gavarnie:
On peut compter sur l’office de tourisme de Gavarnie
Quoi d’autre dans les environs :
Randonnées autour de Gavarnie
Escalade autour de Gavarnie:
Le cirque de Garvanie, annoncé comme le berceau de la Cascade de Glace (Ce n’était pas la bonne saison pour nous !)
Plus accessible en terme de niveau : Secteur de l’Hotellerie du Cirque
Via Ferrata autour de Gavarnie :
Via Ferrata du Chaos de Coumely.
Certains cols sont très connus des cyclistes (le Tourmalet). Les stations de ski de Cauterets ou la Mongie sont à deux pas !
Randonnée dans les Pyrénées à la frontière franco-espagnole
Nous n’avions pas d’objectif précis en choisissant cette destination, si ce n’est changer des Alpes. Et, se diriger vers une des plus belles randonnées pyrénées fut un choix assez naturel. Le cirque de Garvanie, la Brèche de Roland, je connaissais déjà et on ne s’en lasse pas. Cependant, le Mont Perdu et le Canyon d’Ordesa restaient des mythes à accomplir.
Notre parcours commence du village de Gavarnie. Lieu choisi pour garer la voiture au parking payant du village (il y a des tarifs à la semaine relativement abordable, et le parking semble plutôt sans risque particulier).
Jour 1 : Bivouac au lac de Cestrede
On monte par le plateau des Granges de Saugué. De là, la vue est imprenable sur le Cirque.
Le parcours est relativement simple en ce premier jour, puisqu’il s’agit de suivre ce chemin en balcon, jusqu’au lac de Cestrede. Ce sera notre lieu de bivouac pour la nuit : un endroit plutôt idyllique, calme et reposant. Si cette randonnée dans les Pyrénées à la frontière franco-espagnole était à refaire, je reposerai ma tente là-bas sans hésiter !
Jour 2: Passage du Col de Mal Arrouy
Le début de la journée est calme avec une montée « toute en douceur », le long d’alpages. L’ambiance est plutôt agréable : soleil levant, et troupeaux de brebis qui se mettent tranquillement en action. Le sentier en fond de vallée est bien marqué. Nous arrivons ensuite dans un cirque, et le passage du col est moins évident (il faut chercher une petite sente peu visible repérée par des cairns)
Le niveau se corse pour passer le Col de Mal Arrouy, mais de là, on découvre plusieurs lacs (lacs de Oulettes, lac Glacé)
La suite du parcours est simple, car on suit l’Oussoue jusqu’au barrage du même nom, lieu de notre prochain bivouac. Nous sommes ici en limite de parc, et cherchons un endroit où le bivouac est autorisé. Très honnêtement, je ne suis pas certain que nous soyons sur un endroit autorisé ce soir (et très certainement nous sommes encore à l’intérieur du parc, sans bien comprendre où sont ses limites).
Jour 3 : Traversée du ruisseau du Taillon
Le parcours du jour est varié avec des passages techniques. On remonte d’abord la vallée de la Canau jusqu’au col et lac de la Bernatoire. Petite passage ensuite en Espagne proche de la « Meson de Bujaruelo ». Il y a alors de plus en plus de monde sur les Sentiers, et c’est quasi une autoroute jusqu’à la fin de notre journée. Le sentier est néanmoins très joli avec des passages très minéraux, paysages lunaires ! Le sentier nous amène à un passage technique lors de la traversée du ruisseau du Taillon.
Nous arrivons alors au col, puis assez rapidement au Refuge de la Brèche de Roland, qui est fermé pour cause de travaux. On campera alors en dessous du refuge avec une vues imprenables sur la brèche. Nous trouvons à cet endroit quelques aires de bivouac, elles sont toutes occupées, mais nous trouvons un lieu acceptable (suffisamment grand) pour monter la tente. La soirée sera animée d’un orage dantesque avec des grêlons de près de 1 cm de diamètre. Nos voisins finissent la nuit au refuge, nous restons dans la tente en espérant qu’elle tienne le coup.
Jour 4 : Passage de la Brèche de Roland
Le premier challenge de la journée est le passage de la brèche de Roland : quelques passages où il faut poser les mains mais rien de bien compliqué. La descente après la brèche est plutôt incertaine, avec 2 options. On prend le chemin de droite qui offre une descente directe. A la lecture de la carte, nous ne comprenons pas bien le cheminement de celui de gauche, qui semble être plus alpin (certains randonneurs nous expliqueront à posteriori qu’il s’agit d’un chemin avec une main courante).
Notre prochaine étape est le refuge de Goriz, nous tentons de contourner le pic de Millaris. Le chemin est au début marqué par des cairns, qui disparaissent au fur et à mesure que nous avançons. Nous traversons une longue prairie, et finalement décidons de rebrousser chemin pour passer par le chemin normal. Néanmoins nous profitons de cet endroit pour manger au pied d’une cascade avec une grande marmite qui est propice à la baignade.
Le refuge de Goriz est un refuge plutôt grand qui semble offrir une prestation assez haut de gamme. Nous testerons le gâteau au chocolat qui devrait apporter des calories pour au moins 3 jours !
Nous bivouaquerons sous le refuge, près d’une cascade idéale pour la douche. La soirée sera animée par un troupeau de brebis qui vient nous tenir compagnie, et grignoter les ficelles de la tente.
Jour 5: Le canyon d’Ordesa
Notre journée commence par un aller/retour vers le canyon d’Ordesa. La carte indique un point de vue panoramique. Sympa mais sans plus.
Le chemin est par la suite très technique. Il y a plusieurs panneaux avertissant de la dangerosité du chemin, et pas de chance, nous sommes en plein brouillard. L’ambiance est plutôt déroutante voire impressionnante : on ne voit pas à 2 mètres. On reste groupés ensemble, et nous efforçons de parler ensemble afin de veiller à la sécurité de chacune. Certains passages sont en effet assez dangereux, chemins très étroits avec beaucoup de gaz ! D’autres endroit sont heureusement équipés de mains courantes.
Après une très (trop) longue descente en direction de la vallée de la Pineta, le bivouac se fera en forêt et en fond vallée. L’avantage de ce lieu est qu’il y a une rivière par très loin, cependant, c’est très humide. Nous aurions dû aller une centaine de mètre plus loin, car il y avait une prairie plutôt agréable avec une aire de camping (avec toilettes et eau courante).
Jour 6 : Arrivée au refuge de Tuquerouye
La journée commence par une belle montée, qui fait mal aux jambes. Nous arrêtons manger en haut de la montée sur un rocher qui surplombe toute la vallée. La vue y est sublime, le lieu doit être connu, car nous sommes une petite dizaine de personnes.
Nous continuons notre montée, et arrivons enfin au lac glacé. En face de nous, coincé dans une brèche, le refuge de Tuquerouye, posé là comme pour boucher la brèche à la frontière franco-espagnole. Il faut le voir pour le croire !
Nous arrivons en début d’après-midi, et finalement, nous apprécions plutôt cette courte journée au vu du dénivelé déjà réalisé. Ce sera donc une après-midi au calme, à profiter des eaux froides au lac, via une petite baignade improvisée avant que les nuages arrivent.
Nous en profitons aussi pour regarder les randonneurs passer un névé sur l’autre berge du lac. Névé que nous devrons passer demain. Ce passage semble plutôt complexe au vu des chutes que nous pouvons voir. Une bonne partie des randonneurs glissent, et certains même tombent dans l’eau du lac (fort heureusement peu profonde).
Jour 7 : Gavarnie en ligne de mire
Petit plaisir du matin pour se réveiller : le fameux névé. Et, c’est avec une certaine appréhension qu’on se retrouve face à lui. La neige est bien dure, verglacée à point ! On progresse doucement, tout doucement. Un pas après l’autre. Aucune faute, nous arrivons tous les 2 à la traverser sans encombre (je dois avouer que j’ai dû prendre 2 fois plus de temps que Benoit, mais peu importe, je n’ai pas chuté. J’avais au préalable tout de même emballer soigneusement toutes mes affaires en cas de chute dans le lac).
Une montée assez courte mais cassante nous permet d’accéder au refuge. C’est une cabane spartiate, mais plutôt bien conçue, de là, la vue sur le mont Perdu est néanmoins imprenable.
La descente est encore plus difficile que la montée. Il faut passer entre pierriers, et névés. Le sentier est technique, mais il est accessible. Nous suivons ensuite la vallée pour déboucher sur un lac artificiel des Gloriettes. L’endroit est calme et reposant, avec des petites guinguettes qui sont très attractives ! Nous restons raisonnables et ne faisons aucun arrêt : la journée n’est pas encore finie. Continuons notre marche à travers prairies dans des villages d’alpages fort charmants (Granges de Coumely). Et, enfin, voyons Gavarnie en ligne de mire.
La boucle est bouclée ! Cherchons un restaurant pour ce soir, l’offre est un peu décevante à Gavarnie…
Matériels utilisés lors de notre randonnée dans les Pyrénées
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir ce choix de ce modèle au départ | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience de randonnée dans les Pyrénées ? | Si c'était a refaire |
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Tente | Hubba Hubba | MSR | Spacieuse, avec 2 absides, 2 entrées individuelles. Autoportante. Ratio poids taille. Bonnes critiques dans revues spécialisées. | Excellente tente, qui répond à mes attentes. Bonne aération et étanchéité. Si j'avais 2 reproches à lui faire, ce serait le tapis de sol qui manque d'étanchéité et la couleur de la toile extérieure (tonalités gris clair, on se retrouve donc en pleine luminosité au petit matin). | Les tentes évoluent assez rapidement sur le marché. Je suis content du produit. Mais, s'il me fallait racheter une tente, je pense que je ferai une nouvelle analyse des différents produits existants afin de trouver le meilleur ! |
Sac à dos | Jaguar | Karrimor | Bon maintien et ceinture large. Capacité de 60L, avec une forme assez étroite. Bonnes sensations lors du test en magasin | Excellent sac, solide voire très solide. Peu de marque d'usure malgré ce que je lui fais endurer. La cape de pluie est néanmoins trop fine, j'ai dû vite la remplacer. Les plastiques sont fragiles (changement des clips de la ceinture et de la poitrine, casse de la boucle dattache des bâtons de marche). Enfin, c'est un sac très lourd : 2,6kg. | Je repproche à ce sac son poids. J'aimerai en trouver un plus léger. |
Duvet | Mountain Equipment | Xero 550 | Intérieur en plume de canard. Confort à -5°C. Relativement léger, et de bonnes critiques sur internet. | Il est parfait ! J'ai acheté ce sac car j'avais froid avec mon ancien sac en synthétique | Je réachéterai le même, sans hésiter. |
Matelas | Prolite | Thermarest | Léger. Bonnes critiques. | Bon produit, Mais confort un peu sommaire, et un peu fragile. Une crevaison, suite à une utilisation en extérieur. | Je pense que j'achèterai le thermarest NeoAir, de part le confort supplémentaire quil apporte (plus épais). |
Popote | Inconnu | Quechua | Prix très concurrentiel | Bon produit, basique. Ne garde pas assez au chaud les aliments. J'ai dû remplacer les tasses en plastiques, qui se sont cassées au fur et à mesure de mes expéditions. | Ma popotte est quasi inusable, un peu cabossée, Néanmoins, je réfléchis à la remplacer par un modèle mieux travaillé (poignée intégrée, qui garde plus longtemps la chaleur) |
Veste | Alpine Approach | Millet | Goretex. Un poids plus que raisonnable. En promotion lors de l'achat. | Très satisfait. Bon maintien de la capuche, avec double serrage cordelette. Bonne résistance à l'abrasion des rochers, à l'arrachement (branche d'arbre) | Cette veste était parfaitement étanche les 3 premières années, et peu à peu, elle perd de son étanchéité. Et, pourtant c'est du gore tex. Est-ce moi qui suit trop exigeant ? |
Chaussure | Trainer MID GTX | Salewa | Légères ! Bonnes sensations lors de l'achat. Possibilité de ressemelage. | J'y suis comme dans des chaussons. Je les ai fait ressemeler deux fois. Après 8 années dutilisation, elles prennent leau, usure du tissu sur le devant. Je vais devoir les changer | Je reprendrai un modèle léger, mais en cuir. Je ne sais pas si cela existe. |
Chaussette | Trek Summer | X-Socks | Réputées comme étant les meilleures chaussettes de rando, et je confirme ! | J'ai essayé beaucoup de modèles de chaussettes. Notamment les X-Socks (avec double tissu). Je trouve ces chaussettes très confortables, et limitant les échauffements et ampoules. | Je reprends les mêmes. |
T-Shirt | Simond - Decathlon | Mon premier t-shirt Merinos. Il parait que c'est une matière magique sans odeur et qui sèche vite ! | La matière est très agréable. Pas ou presque pas d'odeur (même après 4 jours de randos consécutifs sans le laver : j'a un peu honte !). Cependant, il sèche moins vite qu'un t-shirt synthétique. | ||
Doudoune | Ms Down | Patagonia | Doudoune en duvet | J'en suis très content. Elle est parfaite, compressible et chaude. J'aurai préféré un coupe plus près du corps, ce n'est qu'un détail ! | |
Serviette de Toilette | Inconnu | Quechua | Tarif. Modèle très petit, et léger. | J'ai pris le plus petit modèle qui existe. Serviette qui sèche très rapidement. Cependant, elle prend vite des odeurs. | C'est une catastrophe cette serviette niveau odeur ! C'est décidé, j'en achète une autre pour tester un autre modèle ! |
Appareil photo numérique | Powershot G15 | Canon | Acheté en 2012, semblait être un bon compromis dans la gamme compact semi pro. | (+) Niveau de fabrication (qualité des matériaux, solidité perçue). Ergonomie soignée, nombreux réglages accessibles. Compact, et dans une gamme semi-pro. Batterie fiable, avec longue durée. Donne un excellent résultat, avec des possibilités de réglage manuel. (-) Qualité optique en retrait de la concurrence. Viseur optique médiocre. | J'hésite toujours avec un reflex. Si je reste dans la même gamme, les concurrents (Fuji et Sony) offrent des nouveaux modèles qui me semblent plus compétitifs. |
2 commentaires
Encore une belle rando !
Ah..c’est chouette Gavarnie et tous ses sommets alentours! Beau récit !