Retour d’une longue mission sur la glace Antarctique

par Expérience Outdoor

Vincent JOMELLI, scientifique, nous partage sa mission sur la glace Antarctique

Informations sur La mission sur la glace Antarctique

La date de la mission

Du 20 Novembre au 2 Février

Lieu de la mission

La recherche Française en glace Antarctique s’appuie principalement sur trois bases scientifiques dont :

  • les bases de Dumont Durville (DDU) en terre Adélie (Glace Antarctique de l’Est) sur l’Ile des Pétrels (Photo)
Station Dumont Durville Glace Antartique
Station Dumont Durville
  • la base Concordia située à 1100 km sur le continent
  • et enfin la base Franco Italienne de Cap Prud’homme (photos) située à 5 km de Dumont Durville.
Glace Antartique
Station Cap Prud’homme

Prud’homme est avant tout destinée au raid logistique, un convoi terrestre composé d’une dizaine de véhicules utilisés pour ravitailler en nourriture et en énergie la base Concordia. Toutefois, Prud’homme accueille régulièrement des scientifiques en particulier les glaciologues du LGGE. C’est sur cette base que notre équipe a séjourné tout au long de cette mission d’été 2015-16.

Participants à cette mission scientifique en Antarctique

L’équipe est constituée de 3 chercheurs, V. Favier ; L. Arnaud, V. Jomelli.

Les autres missions scientifiques de Vincent JOMELLI :

Transport en Antarctique

Glace Antarctique bateau
Bateau permettant d’accéder aux stations

L’accès aux bases de DDU ou Prud’homme se fait généralement en bateau via l’Astrolabe depuis Hobart en Tasmanie (ou le gastrolabe pour les intimes en raison du fort tangage et roulis). La durée de la traversée varie entre 7 jours et plusieurs semaines en fonction du nombre de tempêtes et de l’épaisseur de la glace de mer .

Les derniers jours sont souvent spectaculaires. L’Astrolabe se frayant un chemin dans la banquise au milieu des Icebergs tabulaires provenant de la fragmentation de langues glaciaires .

Quoi d’autres en Antarctique

Cette région hostile est le plus souvent fréquenté par les scientifiques comme cette expédition de Paul Emile Victor sur les iles Kerguelen en Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) :

https://www.experience-outdoor.com/expedition-paul-emile-victor-sur-les-iles-de-kerguelen/

C’est aussi un terrain de jeu exceptionnel pour pratiquer l’alpinisme, le ski comme cette expédition d’exploration de l’Antarctique à la voile :

Contexte de la mission sur la glace Antarctique

Mer de glace Antarctique
Glace de mer en Antarctique

La mission a été réalisée dans le cadre des projets GLACIOCLIM-SAMBA et l’ANR ASUMA pilotés par V. Favier. Ces programmes sont présentés en quelques lignes ci-dessous.

L’Antarctique est divisé en deux (Antarctique de l’ouest  et de l’est) par la chaîne Transantarctique située près de la péninsule antarctique entre la mer de Ross et la mer de Weddell.

Le continent représente environ 90 % de la glace terrestre (soit 70 % de l’eau douce mondiale). Dans un contexte de changement climatique, cette quantité de glace est susceptible de jouer un rôle majeur pour l’évolution du niveau des mers car si toute cette glace fondait, le niveau des mers pourrait monter de 60 m.

Mission de carrotage sur le terrain
Mission de carrotage sur le terrain

La connaissance des variations actuelles du bilan de masse de surface (BMS) de l’Antarctique est donc un enjeu global. Pourtant ces variations sont encore extrêmement mal contraintes. Ce qui a conduit le GIEC à placer l’étude quantitative du BMS parmi les priorités d’étude du système climatique lors de son dernier rapport. L’objectif de cette mission s’inscrit dans le cadre du projet ASUMA (ANR) pilotée par V. Favier.

en pleine action carottage
En pleine action carottage

Le projet ASUMA :

Carottage test pour la mission
Carottage test pour la mission

Le projet propose d’évaluer le BMS intégré à l’échelle de l’Antarctique en documentant la région de transition entre la côte et le plateau. Région sur laquelle le BMS est très mal contraint et où les variations spatiales sont les plus fortes. Ces variations sont aujourd’hui encore impossibles à évaluer malgré l’existence des satellites.

En effet, les relations entre SMB et données satellitaires sont actuellement calibrées à partir des mesures et d’une connaissance représentative du plateau uniquement. Les objectifs de ce projet sont donc de mieux calibrer ces relations grâce à une méthode alternative fondée sur une large palette de mesures originales effectuées dans la zone de transition, combinées à des analyses de rétro-trajectoires et de modélisation globale et régionale pour évaluer les variations récentes et futures de BMS et les relier au climat.

Le projet GLACIOCLIM-SAMBA :

Glace Antartique
La vue sur les Iceberg de la base de la mission

correspond au volet Antarctique de l’ORE/SO GLACIOCLIM, destiné à détecter, surveiller et comprendre l’évolution du climat et du bilan de masse en milieu glaciaire.

Le programme est construit sur la mise en place et la maintenance d’un réseau de mesure du bilan de masse de surface dans la région de Cap Prud’homme (CP, relevés en été et hiver), le long d’un transect de 150 km (1 relevé/an), et à Concordia (1 relevé/an minimum). Des instruments météorologiques sont également déployés à proximité de CP. Et des campagnes spéciales d’observation météorologiques et glaciologiques sont organisées lors de chaque campagne de terrain pour mieux comprendre les processus d’accumulation en zone côtière.

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