Michel NAGATI nous partage son expérience de raid en char à cerf-volant au Maroc.
Information sur le raid en char à cerf-volant au Maroc
Pour bien préparer votre votre voyage au Maroc voici un GUIDE COMPLET :
Date :
Il fallait descendre le matériel à Akhfennir puis aller déposer le fourgon à Foum el oued. Apres quoi il fallait trouver un moyen pour rejoindre Akhfennir et y retrouver Geo et PJ qui de leur coté avaient du combiner avion , bus et taxi pour se rendre au point de RV
J’avais estimé que la date de départ du raid en lui même pourrait être le 7 novembre 2013 mais se réunir avec le matériel au point de RV paraissait être déjà une aventure. Pourtant c’est bien le 7/11/2013 à 8h54 du matin qu’on a mis les voiles.
Le planning théorique :
Lieu pour ce raid en char à cerf-volant :
L’objectif était de rallier sans assistance Foum El Oued ( Sahara Occidental ) à partir d’Akhfennir ( sud du Maroc ) en char à cerf-volant: un peu plus de 165 km à vol d’oiseau
Malgré les cactus et les épineux j’avais décidé de rajouter du piquant en incluant dans le parcours la visite des cascades de Khoui Namm situées à une quarantaine de Kms à l’intérieur des terres
Participants à notre expédition raid en char à cerf-volant au Maroc :
PJ, Flo, Geo, et moi meme
Pour des raisons de capacité de transport du matériel j’avais limité à 5 le nombre de participant.
J’avais déjà voyagé avec PJ et ensemble au mois d’avril nous nous étions déjà rendu sur place pour tester le terrain. C’est en France lors du chargement du fourgon pour ce premier voyage , que j’avais rencontré Flo qui avait été intéressé par le projet. Geo quand à lui a trouvé le projet sur internet dans les forum de discussion consacrés à la pratique du cerf volant de traction
Le cerf volant de traction est surtout connu pour sa version marine: le kite surf mais reste assez confidentiel dans sa version terrestre. Du coup les pratiquants réguliers se connaissent généralement au moins de réputation
Le matériel utilisé pour notre raid en char à cerf-volant au Maroc
Les chars à cerf-volant équipés de pneus ballons afin de pouvoir passer partout devaient porter les voiles de rechange , les outils et pièces de dépannage ainsi que tout le matériel pour les bivouacs : couchage, nourriture et surtout l’eau,
Finalement c’est plus de 50 kg de bagages qui venaient s’ajouter au 60 kg du char à cerf-volant et au 80 kg du pilote que les voiles allaient devoir tracter
Pour ce qui est des voiles j’avais préconisé l’emploi de voile type bordé choqué. Chacun étant libre de ses choix , certains ont plus souffert que d’autres
S’arrêter et poser sa voile pour regarder une carte peut s’avérer difficile sur des terrains souvent recouverts de cailloux et d’épineux, aussi devions nous tous etre équipé d’un GPS et avoir en tête la carte. Flo avait plastifié pour chacun un schéma du parcours au format A3 que nous pouvions éventuellement fixer sur nos sacs
Où dormir au Maroc
Sur le parcours 3 points allaient nous permettre de trouver un peu de confort
Akhfennir, notre point de départ, est un village du sud marocain réputé pour la pèche en mer
Bien que le village soit assez petit on y trouve plusieurs hôtels ayant pour vocation d’accueillir une clientèle prête à dépenser plus que d’ordinaire pour assouvir sa passion. Le prix de hébergement s’en ressent mais l’accueil reste bon.
Daoura est situé à 30 km au nord de Layoune. Il y existe un camp avec douche , restaurant et possibilité de louer une tente aménagée ou d’installer sa propre tente
http://www.camp-bedouin-maroc.com/
Foum El Oued , notre point d’arrivée est une station balnéaire qui semble peiner à trouver sa clientèle. J’avais prévu que nous y dormirions au camping mais finalement seul le fourgon a profité du camping assez spartiate
Entre ces points il allait falloir bivouaquer. Les nuits sont souvent humides et à la faveur de la nuit serpents et scorpions partent en ballade. L’utilisation de tente m’avait semblé et me semble toujours préférable à la nuit à la belle étoile,
Où se restaurer/où se réapprovisionner :
Pas de problème lors de nos étapes civilisées mais il fallait prévoir pour les bivouacs. On a un moment hésité puis on a fini par renoncer à prendre un réchaud et PJ s’est occupé de nous commander des repas auto-chauffants.
Plus que la nourriture , l’eau était à prévoir en quantité suffisante. En me basant sur des raids précédents j’avais établi les besoins à 3 litres par jour et par personne. L’étape Akhefennir Daoura étant sur 2 jours nous prendrions chacun de l’eau pour 3 jours,
Lors des préparatifs nous laisserions une tente à Daoura avec des réserves d’eau et de nourriture
Budget pour ce raid en char à cerf-volant
Pour pouvoir attirer du monde sur le projet il fallait qu’il soit chiffré. Ne sachant pas combien nous serions j’ai essayé de faire une grille établissant le prix de revient du voyage en fonction du nombre de participants. Ca donnait ça:
On arrivait à un budget prévisionnel de 430 € /personne environ. Finalement , on ne s’est pas privé et cette aventure a coûté environ 600 € par personne
Quoi d’autre dans les environs
Vous trouverez plein d’information sur le Maroc avec le guide de voyage Lonely Planet.
Lien vers d’autres photos et commentaires :
Google+ : Flo Flozone – https://plus.google.com/u/0/photos/106204869181997519470/albums/5948260403000498353
Geo – Photos Google Albums
Wikiloc ( itineraire GPS) : http://fr.wikiloc.com/wikiloc/view.do?id=5706504
Forums :
http://les-ailes-de-lespi.forumactif.com/t5619-en-route-pour-l-aventure-maroc-2013
http://les-ailes-de-lespi.forumactif.com/t5504-en-route-vers-de-nouvelles-aventures
Notre raid en char à cerf-volant au Maroc
Jour 1
On avait , malgré tout, réussi à tous se réunir à Akhfenir la veille du départ de notre voyage insolite au Maroc. Les chars étaient montés et le vent attendu .
La marée basse prévue à 10h nous laissait espérer un run de 8 km au bord de l’eau mais finalement le vent n’étais pas au rendez-vous et la plage qui paraissait si belle vue de haut était barrée de rochers. La veille un gendarme nous avait prévenu sans qu’on comprenne bien ce qu’il voulait dire : c’est dangereux , il y a des rochers
Après 2 petits kms à louvoyer en descente de vent il fallut quitter la plage et tenter de capter les quelques faibles bouffées d’air dans la dépression de l’autre coté de la N1
Petit à petit une légère brise nous avait permis d’avancer . Elle se renforçait et finit rapidement par être suffisante pour me permettre de rouler confortablement en Matrix 9m.
En avançant dans la dépression le sol devenait plus lourd et plus humide . Une rampe de terre nous permis d’en sortir avant que ça ne devienne mouillé . A cet endroit là , je ne sais pas si quelqu’un avait réellement regardé son GPS mais nous étions pile poil sur l’itinéraire prévu .
En haut de la rampe
Le terrain était un peu moins bon et Flo qui était allé y faire un tour semblait penser qu’il y avait certainement un meilleur itinéraire prévu . Ben non , c’était la vraie route à 100% : une garrigue de petits épineux sur leur lit de cailloux .
Au début ça surprend mais après quelques heures on s’habitue très bien. Le tout c’est de ne pas faire tomber la voile , même si c’est vent arrière . La garrigue était parcourue de sentiers et si nous nous étions conformé au plan nous en aurions suivi un qui nous aurait conduit dans la vallée menant aux cascades mais cela supposait de passer derrière une dune de 40 m et peut être d’en subir les turbulences
Attention aux dunes
Après quelques échanges il fut donc décidé de passer à droite de la dune pour éviter la dévente mais la consigne de ne pas faire tomber la voile fut mal respectée ce qui eu pour conséquence de difficiles moments , peut être pour Geo mais sûrement pour PJ
Lentement et malgré tout nous avancions et on se retrouva ensemble au pied de la première grande dune . Le terrain s’était bonifié , le vent n’était pas si mauvais et les voiles avait été adaptées : maintenant nous roulions à 4
Après passage des lignes électriques nous avons pu attaquer la deuxième grande dune haute longue et roulante puis en bout de dune bifurquer vers le Sud . Le terrain était constitué de petites dunes pas désagréable et le vent était de travers . Ca avançait bien , trop bien pour Flo qui je ne sais pour quelle raison fini la tête dans le sable.
Le vent semblait vouloir se renforcer . Sur ce genre de ballade sans assistance et en terrain difficile il vaut mieux limiter les risques. Du coup j’abandonnai la matrix 9 m pour l’access 4 m
Sur le GPS une flèche m’indiquait la trace à suivre mais comme nous n’étions plus sur la trace elle m’indiquait le point de la trace le plus proche. De flèche en flèche on fini par se retrouver sur un point haut dominant l’entrée de la vallée. Comme Je n’avais pas eu conscience de monter je fus surpris de me retrouver devant une forte pente caillouteuse . Sur la gauche des accumulations de sable rejoignaient le fond de vallée . Tout le monde s’y engouffra pensant peut être comme je le pensais moi même qu’on avait atteint Bergen* et qu’il était temps de traverser
Autre rive
Il fallait maintenant trouver le passage pour grimper sur l’autre rive qui se découpait en strates sablonneuses séparées par des marches de pierre . Le vent qui semblait monter tout à l’heure s’était finalement calmé et je me trouvais un peu sous toilé. Il fallait prendre de l’élan pour franchir les langues de sables qui parfois faisait communiquer deux strates .
Le soleil baissait et nous continuions à progresser . Flo et Geo , mieux toilé passaient mieux mais s’écartaient l’un de l’autre pour tenter de trouver le meilleur passage . L’ombre gagnait et Flo et PJ décidèrent d’un point de bivouac . Je les rejoignis mais pas de Geo en vu .
Maintenant la nuit tombait vraiment . Il fallait monter les tentes et se préoccuper de notre unique repas de la journée . Quelque part , pas très loin de nous nous espérions que Geo en faisait de même
* Bergen : Il s’agit d’un point GPS signifiant « berge nord « , rien a voir avec la ville
Jour 2
La nuit était sans lune et malgré quelques passages de nuages le ciel paraissait très étoilé . En dehors des ronflements de Flo dans une tente à quelques mètres de moi il y avait peu de bruit . Juste des glapissements de temps en temps et je ne pense pas que ça ait pu être PJ . Le double toit de ma tente de bivouac avait tendance à s’affaisser et humidifiait fringues et duvet. Coucher vers 18h30 la nuit me semblait interminable et je fus content de voir apparaître les premières lueurs de l’aube.
Il fallait retrouver Geo. Le pliage du matériel fut vite expédié et une barre de céreal fit office de petit déjeuner . De la ou nous avions dormis nous dominions nettement la vallée et cette position haute m’impressionnait un peu .
Ne sachant à quel vent nous allions être tracté on se décida tous les 3 pour des petites voiles . Toujours pas de Geo en vu et après qqs tours de roues Flo repéra des traces de buggy descendant de manière inquiétante vers le fond de vallée . Si Geo etait redescendu il risquait de se faire piéger . On jugea à juste titre qu’il y avait réfléchi et on décida de se rendre au waypoint suivant pour le retrouver ou pour l’attendre.
Le vent ne se décidant pas à monter j’avais ressorti la matrix .
Le Gps semblait nous indiquer une route contournant un petit col en forme de canyon . A 2 voix contre 1 on choisi de prendre le raccourci par le canyon . Le vent y était turbulent et d’immenses vagues de sable formaient une sorte de barrage . J’étais repassé en 4m et je cherchais mon passage vers la 2eme vague quand la voile de Geo apparu derrière nous . On aurait bien fêté l’événement en triquant mais vu que l’on avait que de l’eau on s’est contenté de poursuivre avec le sourire .
La dernière vague renforça cette impression de barrage . Elle se terminait par un mur abrupte de plus de 20 m . Flo en habitué de la montagne ouvrit la voie. Je le suivi en dérapant , Geo passa après , du coup PJ avait des spectateurs pour sa descente. Comme il l’avait fait le jour précédent lors de la descente dans la vallée il envoya fort . Trop fort cette fois ci et perdit le contrôle de son access qui s’écrasa sur le sol avec un bruit de sac en papier . Il n’y avait plus grand chose à faire pour la pauvre bête. Elle était dans un état proche de celui de la vapor que je m’étais fait ramasser au cdf 2012 après qu’une bonne partie du troupeau des concurrents ait roulé dessus .
Tout le spi autocollant de Geo n’aurait pas suffit à retaper l’access .Pour repartir PJ avait le choix entre la reactor 2.2 et la gin B/c 6.5 . Le vent se renforçait et il opta pour la reactor .
Malgré qqs buissons maintenant on roulait bien et régulièrement . Le vent continuait à se renforcer et au milieu d’une zone de petites dunes ( 5 m environ ) ceux qui le pouvaient s’arrêtèrent pour changer de voile .
Un vent fort
En voile poignée dans une végétation qui se densifiait PJ semblait peiner . On s’arrêta pour lui permettre de reprendre son souffle et on décida qu’au vu de notre vitesse de progression il valait mieux abandonner notre objectif premier qu’était les cascades et essayer de rejoindre la trace qui nous conduirait le plus vite à la fin de l’étape 2 .
L’objectif était maintenant une trace nommée échappe . On reparti mais avec le vent rafaleux et les pièges du terrain PJ et Geo en voile poignées avaient du mal à rester dans leur sellette . Sans doute trop absorbé par la difficulté du terrain on dépassa le point de départ de la piste échappe et il leur fallu marcher 2 km en trainant les chars à travers les buisson pour retrouver le bon chemin.
Avec nos voiles B/C Flo et moi progressions doucement . La descente du plateau se fit sans problème sur une cascade de dunes . On s’arrêta au pied de cette première descente histoire de faire sécher le matos plié à la hâte le matin et de déguster tranquillement notre repas quotidien . La nuit arrivait .
Jour 3
Aujourd’hui l’agenda indiquait : run sur le lac salé . On avait pris un jour de retard mais les provisions d’eau avaient été prévues pour tenir un jour de plus et dans la mesure ou tout le monde s’était accommodé d’un repas par jour on avait même suffisamment de bouffe pour se faire un gueuleton avant d’arriver . On avait tous dans un coin de la tete le tajine bierre qu’on allait se taper ce soir à notre arrivée au camps
La nuit avait été bonne. On avait monté le camps de bonne heure à l’abris d’une dune et on avait eu le temps de fignoler le confort . Geo partageait maintenant sa tente avec Flo qui avait perdu la sienne dans le parcours secoué de la journée précédente.
Le vent était faible mais les jours précédents nous avaient appris à nous méfier des variations soudaines. Apres qqs hésitations c’est finalement en Matrix 9m que je démarrai la journée. Geo était parti le premier et nous attendait un peu plus loin. Il fallait poursuivre sur la trace. Les indications des GPS étaient contradictoires et finalement on pris pour bonne mais à tord celles des foretrex 401 dont Flo et moi étions équipé.
Apres quelques dunes un peu difficile à passer
on attaqua une zone de dunes plus régulières mieux ventée . On continua ensuite sur une sorte de rivière de sable facile et agréable à descendre débouchant sur un champs de dunes à la lisière d’une prairie d’épineux . Le roulage sur les dunes en bord de végétation était facile .Le vent semblait convenir à tout le monde et au loin il me semblait entendre des cris . Dans la végétation , à 500 m de nous un troupeau de chameau commença à nous suivre . Derrière les chameaux , les éleveurs criants courraient dans notre direction .
Dunes en bord de pâturage, on ne s’attarda pas . Un couloir nous amena dans une dépression dans laquelle nous devions avancer sur une quinzaine de kms Il était prévu de rouler sur une grande esplanade bordée de dunes au nord mais je ne sais pourquoi on fini par s’enfoncer dans les dunes. Au début c’était plutôt pas mal. Les dunes étaient bien séparées et formaient une sorte de labyrinthe au fond duquel nous progressions facilement . Puis leur taille augmenta et elles se resserrèrent : il fallait en sortir.
On obliqua au sud et on rejoignit parfois avec difficulté l’esplanade . On retrouva un bon rythme de progression mais j’étais un peu inquiet sur la sortie de cette Sebkha . J’avais estimé d’après les vues satellite qu’on devrait trouver des rampes de sable mais je n’étais pas complètement sur qu’il ne faille pas hisser les chars . Finalement , et de manière inaccoutumée tout se passa comme prévu .
Entre dunes et broussailles
Après un passage de dunes il fallu replonger dans la broussaille pendant qqs Kms avant de trouver une piste bordant la sebkha de Tah . Sous alimenté et en difficulté avec les voiles qu’il lui restait PJ souffrait et avançait avec difficulté . Lorsque plus tard alors que Flo, Geo et moi avions posé les voiles on lui fit signe de continuer , il interpréta mal notre geste et compris qu’il fallait tourner à gauche. On eu beau crier , il n’entendait pas . Porté par un vent bien orienté on vit sa voile s’éloigner rapidement et devenir à peine distinguable au loin dans la végétation.Depuis un petit moment on avait commencé à en douter mais maintenant c’était sûr : le tajine ça ne serait pas pour ce soir .
On repris le cours de notre voyage. La piste s’était faite plus précise et la végétation était plus clairsemée . Flo n’était pas d’humeur à s’arrêter et insistait pour qu’on roule jusqu’au bout du jour. Le vent de travers était devenu régulier : grosso modo on traçait bien.
Dommage ,il fallut s’arrêter avant qu’il ne fasse trop sombre. Les réserves d’eau étaient bien suffisantes pour faire un jour de plus et sur les 4 repas lyophilisés prévus nous n’en n’étions qu’au troisième mais le retard sur les prévisions devenait important . Ce soir là , nous aurions du dormir au camping à Foum el Oued. Le planning, on ne l’avait plus trop en tête mais une phrase y figurant nous revenait : Dépêche toi PJ tu vas rater l’avion
Jour 4
….. le tajine bière qu’on allait se taper ce soir à notre arrivée au camps
Après une nuit trop longue tout le monde profita des premières lueurs du jour pour plier le matériel. Le vent était léger et régulier et nous étions toujours sur la piste nettement tracée que nous avions entamé la veille.
Plus on progressait vers l’ouest plus les pistes étaient nombreuses et marquées. Nous suivions le bord de la sebkha de Tah et le gps n’avait pas plus d’utilité que n’en n’aurait eu une boussole.
De piste en piste on arriva dans un chemin creux bordé d’une végétation dense qui permettait peu d’écarts et poussé par un vent arrière qui permettait peu d’erreurs. Les pluies récentes avaient formé qqs flaques de boue . Flo qui avait perdu la bavette de son garde boue profitait pleinement du terrain .
Le chemin aboutissait sur une chicane formée de rochers . Flo passa sans problème avant qu’un 4X4 ne s’engage dans l’autre sens. Je m’étais rangé sur le coté pour laisser passer le 4X4 . Une rafale failli me sortir de la sellette puis m’étant mis debout je me fis nettement soulever . Il était temps de changer de voile .
On devait être dans les turbulences de je ne sais quoi et tout le monde fini par plier les voiles et tirer le char à cerf-volant . On marcha 500 m avant de repartir prudemment en petite voile. Sous toilés on du pomper pas mal pour rejoindre les lignes électriques puis traverser la Nationale 1
On était au nord du lac salée.
On se croyais arrivé mais pour nous la notion d’éloignement dépend beaucoup de la force du vent et de la nature du terrain. Sans vent au milieu des cailloux et des épineux on avait finalement encore pas mal de route.
Je repris la matrix mais les problèmes technique s’enchaînaient m’obligeant à chaque fois à reposer le voile sur un sol peu propice aux redécollage. Absorbé par mes problèmes je n’avais pas suivi les autres et j’avais considéré qu’ils avaient du profiter des derniers souffles pour descendre dans lac .
J’essayais de m’accrocher aux qqs rafales qui passaient pour progresser vers l’ouest et je fini par apercevoir au nord ouest les voiles de Geo et de Flo . Ils avaient trouvé refuge sur une dune proche d’une tente sahraouie .
En bataillant dans la brousse j’avais perdu qqs brides . Les rafales se faisaient plus forte et l’une d’elle fini par me sortir par l’avant du char à cerf-volant . J’entrepris de rejoindre Flo et Geo.
Arrivé sur la dune ils avaient disparu en laissant leur matériel . C’était l’heure du thé. Ils avaient rejoint les occupants de la tente et me firent signe de les rejoindre à mon tour. On n’était chez Najim .
3 thés , lait de chameau, farine de blé local mélangée à du sucre et du cacao .
L’accueil était bon et inattendu. Le téléphone de Najim sonna. Son père l’appelait pour lui dire qu’il avait trouvé un buggyste en détresse . On s’entassa dans le 4X4 pour rejoindre le PJ en déroute puis on se fixa RV au camps bedouin : PJ nous rejoindrait en 4X4 des qu’il aurait fini de nourrir chèvres et chameaux.
Le vent s’était levé et on rejoignit rapidement un point de descente dans le lac. La pente formée de dunes enchevêtrées était impressionnante vue de haut et seul Geo la tenta sans succès la descente avec la voile . Il nous restait plus qu’a envoyer en vent arrière sur 10 km de billard qui parurent trop court . On roula encore un peu sur le lac puis on se décida , l’un après l’autre à rejoindre le camps
PJ tarda un peu mais finalement ils nous le rendirent.
Jour 5
La veille ,après une bonne douche tiède et salée et le tajine bière dont nous avions rêvé tout le monde s’était endormi vite sur les matelas moelleux qui nous accueillaient dans la tente que nous avions loué. Le matin on pris le petit déjeuner dans une ambiance de vacances. Le but de la journée était d’aller récupérer le camion au Camping Nil en bord de mer 50 km plus au sud.
Le vent était léger mais j’espérai qu’il se renforcerait au cours de la journée.
PJ pour qui c’était le dernier jour avait préféré passer la journée au camp.
On parti donc à 3 de manière un peu anarchique dans un vent qui faiblissait. Les 3 premiers kms étaient en rocaille et épineux parcourus de pistes.. J’avais établi un parcours assez imprécis dont le seul intérêt était de fixer des points de RV au cas ou nous nous perdions de vue. Flo et Geo étaient devant mais j’espérai qu’il me verrai me rapprocher des dunes. Ce ne fut pas le cas et alors que je me retrouvai dans une zone de pétole absolue je vis leurs voiles disparaître à l’horizon. Je sorti ma plus grosse voile, et rallongeai les ligne pour lui donner de la puissance mais impossible d’avancer. Maintenant je ne les voyais plus. Je décidai de plier les voiles et me je me mis à marcher en tirant le char à cerf-volant.
Après 2 kms de marche je fini par les retrouver: la pétole les avait rejoint.
Difficile d’évaluer le temps à patienter avant qu’un un léger souffle nous permette de repartir mais la journée était bien entamée quand nous pûmes reprendre enfin notre progression. On reparti en grosse voile mais rapidement les phénomènes thermiques importants nous imposèrent de réduire la voilure.
En dehors des dusts le vent restait faible et ne me permettait pas de passer les dunes de 15 m autrement qu’en vent arrière. Geo mieux toilé insistait pour qu’on remonte vers le nord pour rejoindre la trace du parcours que j’avais établi. Le compas du GPS de Flo et le mien nous laissaient penser qu’on avait de la marge et qu’on pouvait continuer à progresser vers le sud avant de se retrouver bloqué en bord de rivière.
Au fil de notre progression les barkanes se resserraient et le sable devenait plus mou nous obligeant à piquer encore plus au Sud pour pouvoir franchir les cordons dunaires. La difficulté avait fait disparaître les sourires . On décida de reprendre un peu de terrain au nord et le seul moyen efficace de le faire était de tirer les chars. Geo semblait fatigué.
Cap à l’ouest
Il marchait en tête vite mais semblait absent. Le soleil qui baissait nous donnait l’Ouest et il nous fallait le garder sur notre gauche mais à suivre Geo on finissait par l’avoir en face . On repris les chars. Avec le soir qui arrivait le vent avait gagné en force et en régularité. Je repris ma 9 m, Geo ne changeat pas de voile. Il n’en pouvait plus. Il ne voulu pas prendre le risque de se retrouver surtoilé. Rapidement il fallut se rendre à l’évidence : le camion on ne le verrait pas ce soir.
La fatigue aidant le morale de Geo pris un gros coup. Il tenta d’insister pour que l’on continue d’avancer mais la fatigue était là. On était face à un amalgame de dune qui paraissait infranchissable. Les Gps semblaient indiquer que nos étions descendu trop au sud ( ce qui finalement se révélera faux ). Il fallait nous établir pour la nuit tant qu’il faisait encore un peu jour.
Le moral de Geo m’inquiétait.
Pour réchauffer l’ambiance je décidai de préparer un feu. Aidé par Flo , je ramassai les qqs branches de buisson séchées que je pu trouver. En montant sur la dune immense au pied de laquelle nous nous trouvions nous pouvions apercevoir au loin les lumières des bateaux.
Nous étions parti pour la journée. Nous n’avions ni couchage ni nourriture. Seul Geo avait un repas chauffant qu’il nous proposa de partager mais ni Flo ni moi n’acceptâmes.
Flo se fit un lit de ses voile. Rapidement je l’imitai et Geo resta près du feu , l’alimentant avec les qqs branches qui restaient.
Il nous restait environ 1 litre d’eau chacun. Dans la nuit j’endentai avec inquiétude parfois partir qqs goulées.
Parfois une petite rafale de vents humidifiait tout mais tres vite les suivantes resséchaient à nouveau les voiles.
Vers 4h du matin j’ouvris un œil et vis Geo debout piétinant sur place pour se réchauffer. On échangeât 3 mots et il finit par se faire comme nous un lit de voile.
Jour 6
Des que les premières lueurs de l’aube apparurent je me levais et réveillai Flo et Geo. Avec un litre d’eau par personne il ne fallait pas traîner et profiter pleinement de la petite brise du matin. L’ambiance était lourde et quand je tentais une concertation pour établir la route à suivre je n’eus pour toute réponse qu’un: « on te suis «
Je proposais également que pour éviter des efforts trop importants on se regroupe pour hisser les chars à cerf-volant plutôt que de les hisser chacun individuellement. Je ne reçu pas de réponse mais m’aperçus à la première difficulté que mes compagnons de voyage avaient adopté l’idée
On entama la journée par une marche vers le nord pour contourner l’amas de dune qui nous avaient stoppé la veille. On se trouva rapidement dans une combe encadré par 2 cordons dunaires.
Avec nos voiles B/C Flo et moi progressions vite. Geo avec sa voile poignée manquait de ressource pour franchir les cailloux et les épineux
Les dunes se raréfiaient et des pistes apparaissaient.
Le terrain aussi devenait meilleur mais à coté des pistes les buissons d’epineux devenaient plus denses limitant nos possibilités de poser les voiles.
On attendit un peu Geo qui bataillait avec les épines puis on repris la piste.
Maintenant on apercevais au loin des habitations. On croisa des bergers avec qui on échangeât quelques plaisanteries. La piste etait maintenant large et délimitée par des rangés de cailloux. On fonçait plein sud à la poursuite de Geo qui avait enfin trouvé un terrain à sa mesure.
On fini par rejoindre la plage à quelques kilomètres au nord de Foum el oued. Il n’y avait plus qu’à se laisser glisser jusqu’au village.
Les sourires étaient revenus, les appareils photos ressortis.
Après qqs ablutions on repris notre chemin. A l’entrée du village on croisa qqs pécheurs intrigués. On poursuivi la route sur le trottoir vers le centre ville en manœuvrant les voiles pour éviter les réverbères. On s’arrêta un peu avant le camping pour pour éviter de croiser de trop près un troupeau de chameau établi dans un terrain vague. Il etait 13 h, on était de retour à la civilisation.
Conclusion de notre raid en char à cerf-volant au Maroc
Durant cette dernière étape Geo s’était goinfré mais Flo et moi à part de l’eau tiède n’avions rien avalé depuis plus de 24 h. Avec ses canettes chaudes et ses gâteaux secs le camion renfermait un véritable tresor. Un douche aurait été un plus mais il me semble que quelqu’un ai voulu tenter mais se soit vite ravisé.
Une fois les chars à cerf-volant démontés on s’entassa à 3 à l’avant du fourgon pour rejoindre El marsa ou après avoir dégusté une grillade de poisson on trouva un Taxi. On retournait au camp bédouin mais le fourgon n’ayant que 2 places, les barrages routiers étant nombreux, et la gendarmerie souvent pointilleuse, à 3 pour 2 places on avait toute les chances de se faire bloquer sur le trajet.
Aprés négociation pour 25 € Geo trouva un taxi pour l’amener au début de la piste conduisant au camps.
Pj devait être sur le départ. Je repris la route avec Flo. Sur le chemin on s’arrêta à l’aéroport de Laayoune ou on retrouva PJ qui attendait son avion. Un café plus tard on entamait nous aussi doucement la route du retour
Matériel utilisé durant notre raid en char à cerf-volant au Maroc
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle au départ | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience raconté dans ce raid en char à cerf-volant au Maroc | Si c’était à refaire |
char à cerf-volant | Martin Faber | GT race | char à cerf-volant que j’utilise habituellement | Les roulements de direction m’ont donné des sueurs froides | Finalement malgré de gros crissements dans la direction il a tenu le coup. Bon emplacement pour les bagages à l’arrière |
Protection de sellette | Vieux snowboardetdemi container poubelle en PUHD | solidité | J’ai pu attaquer les champs de cailloux sans crainte | J’avais déjà testé lors de voyages précédents et je la conserve pour un prochain voyageFlo avait une protection en kevlar qu’il a fendu | |
Voiles | Bordé choqué | Plage d’utilisation | Leur plage d’utilisation est plus importante que les voile sur poignées. A moins que vous ne soyez un maître dans le maniement des voiles elles me semblent indispensable pour les franchissements | ||
Voile | Matrix 9m | HQ | Voile bordé choqué avec un bon ratio permettant une bonne remontée au vent | Elle a perdu des brides dans la bataille mais a répondu à mes attentes | Indispensable ! |
Voile | Acces 4m | Ozone | Voile bordé choqué faible ratio | Bien pour supporter les fortes rafales mais manque de remonté au vent | Pour une prochaine je prévoirai peut être une 5 ou 6 m avec un ratio plus élevé |
Roues | Big foot light avec liquide anticrevaison | Pneu kenda sur jante standard | Pneu : je les avaisJante : montage et démontage facile | Pas de souci | Ni crevaison ni problème de roue mais en cas de problème sans assistance je ne pense pas qu’il soit possible d’envisager de remonter un pneu sur un autre type de jante ( full size) |