En 2018, le Parc National des Cévennes a décroché le prestigieux label « Réserve Internationale de Ciel Étoilé » décerné par l’International Dark Sky Association . Historiquement, il s’agit de la seconde RICE en France après celui qui entoure l’observatoire astronomique du Pic du Midi de Bigorre, et en superficie, c’est tout simplement la plus grande RICE d’Europe. Une excellent raison d’aller profiter des nuits exceptionnelles qu’offre ce territoire !
Des activités comme la randonnée nocturne pour tous
Il existe tout un panel d’activités outdoors qui permettent de s’immerger dans les nuits cévenoles, et la qualité de ses nuits amènent de plus en plus de visiteurs dans le Parc National des Cévennes. Les hébergements proposent des formules insolites et immersives qui vont de la simple cabane sur un causse à des bulles aménagées pour dormir au chaud mais sous les étoiles.
Parmi ces hébergements qui font un effort pour mettre en valeur la qualité de leurs nuits, on peut citer Ma p’tite cabane en Lozère à Vebron, et le Domaine de Pradines à Lanuéjols. Des randonnées à la soirée, sur un week-end ou pendant une semaine avec des bivouacs sous les étoiles sont proposées par Rando & Compagnie et Azimut Voyage.
Ce que la lumière artificielle fait au animaux nocturnes
Dans le règne animal, 30 % de l’ensemble des vertébrés et 60 % des invertébrés ont des mœurs nocturnes, c’est dire l’impact que peuvent avoir nos très nombreuses sources de lumières artificielles qui réduisent drastiquement le biotope de ces espèces animales !
En effet, la nuit est nécessaire pour leur reproduction, leur mode de prédation, et tout simplement leur mode de déplacement. Nos chers escargots par exemple : ils se déplacent principalement de nuit car ils ont besoin de fraîcheur et d’humidité pour avancer sur leur mucus. Les vers luisants dont tout le monde déplore la disparition de nos jardins, n’ont en réalité pas disparus !
Ils ont simplement déménagé dans un voisinage où l’obscurité permettra à madame ver luisant d’être vue par monsieur ver luisant … car une simple lampe de jardin photovoltaïque planté dans le sol suffit à éteindre sa faible clarté bioluminescente. Les hiboux et chouettes sont de redoutables prédateurs dans l’obscurité grâce à leur vision nocturne et à leurs plumes silencieuses, mais un simple lampadaire réduit à néant leur chance d’attraper leur repas.
Quand les lumières des hommes éteignent celles des étoiles …
Si vous vivez en ville, vous pouvez voir entre 150 et 300 étoiles dans votre ciel nocturne. Si vous prenez un peu de distance avec votre agglomération, et qu’il n’en reste qu’un halo lumineux, alors vous profiterez de 10 fois plus d’étoiles.
Mais si vous prenez le temps de vous promener autour du massif de l’Aigoual dans les Cévennes méridionales, ou sur le Causse Noir à coté des gorges de la Jonte et des gorges de la Dourbie, ou autour du Mont Lozère, alors ce sera toute les voûte céleste qui vous remplira les yeux avec 6000 étoiles visibles en une nuit entière, et la cerise sur le gâteau sera la voie lactée, notre galaxie, qui vous émerveillera de sa splendeur qu’on a peu à peu oublié.
De plus en plus de villes et villages prennent conscience de l’usage exagéré que nous faisons de nos lumières artificielles et prennent des dispositions pour diminuer ou supprimer ces lumières en cœur de nuit, c’est le début d’un processus qui nous rendra nos nuits.
Un lampadaire de moins
C’est 10 étoiles de plus, et 150 insectes sauvés par nuit
Au sein du Parc National des Cévennes, en lien avec le label Réserve Internationale de Ciel Étoilé, des incitations à destination des éclaireurs publics et privé sont faites pour obtenir une qualité d’obscurité encore supérieur à celle que l’on a actuellement.
Le guide de l’éclairage public édité par le Parc est une boîte à outil pour aider les communes à éclairer moins et mieux. Des lampadaires à led dont la lumière est focalisé au sol et qui sont programmés pour s’éteindre en milieu de nuit permettent d’importantes économies d’énergie et donc d’argent public.
150 insectes meurent chaque nuit auprès de chaque lampadaire, car ces petits animaux qui ont appris à se guider d’après les étoiles sont perdus et s’épuisent face à ce soleil aberrant proche du sol.
La randonnée nocturne, un voyage au cœur de la nuit
Prenez le temps de sortir par une nuit sans lune et de lever les yeux au ciel, vous sentirez votre juste place dans l’univers immense qui nous entoure.
Aller randonner de nuit, c’est apprendre à utiliser notre vision nocturne, et se concentrer sur les autres sens qui prennent le relais faute de lumière : l’ouïe notamment.
Les bruits nocturnes nous sont moins familier, mais leur étrangeté les embellis parfois, comme le chant du rossignol, le hululement du mâle de la chouette Hulotte, ou le chant étrange de l’Engoulevent. Au printemps, les mares se peuplent de grenouilles, crapauds et tritons qui se laissent alors observer à la lumière rouge (pour ne pas déranger) pendant leurs amours nocturnes.
Aller plus loin dans l’observation du ciel
De nombreuses voies mènent à l’observation du ciel. Je vous propose ici quelques pistes qui permettent de faire les premiers pas vers le monde fascinant des étoiles. La Société Astronomique de Montpellier offre la possibilité de sorties avec des astronomes amateurs à l’observatoire des Pises, dans le Parc National des Cévennes.
Mais aussi autour de Montpellier. Aux portes du Parc des Cévennes, dans la Garrigue autour du Pic Saint Loup, les randonnées nocturnes organisées par Rando & Compagnie permettent d’apprivoiser la voûte céleste de façon ludique.
Le Planetarium de Montpellier est un bel outil pour s’immerger dans les étoiles sans s’éloigner de la ville. Enfin l’auteur scientifique et photographe du ciel nocturne Guillaume Cannat tient un blog mensuel passionnant à propos des splendeurs que le ciel nocturne nous donne à voir tout au long de l’année.