Kevin CHAMBON ou le parcours d’un passionné de pêche à la mouche au métier de Guide de pêche dans les Gorges du Verdon
Du Caramy au Verdon : la naissance d’une passion !
Originaire d’un petit village au cœur de la Provence, je viens d’une famille où la pêche n’a jamais vraiment passionné ni les uns ni les autres, à l’exception de mon arrière grand père « Pierro ». Mon temps libre, je l’ai donc passé à ses côtés, une canne à coup vissée sous le bras à arpenter les berges du Caramy, à la recherche de Vairons et Chevesnes. A l’âge de six ans, je décroche ce que je considère à l’époque comme un incroyable record, mon premier brochet de 80 cm. Cet épisode suffira à sceller mon destin de jeune passionné.
Quelques années plus tard, je déménageais dans un endroit qui deviendra par la suite et aujourd’hui encore, un de mes sites préférés pour la traque de la truite, car de loin le plus grandiose : le canyon du Verdon.
C’est dans cet environnement unique, où les grandes falaises calcaires se mêlent à une eau turquoise, que j’apprends à me fondre dans le milieu, à observer la rivière, ses insectes et à affûter tous mes sens pour traquer les truites fario du canyon.
Celle de la pêche à la mouche
La pêche à la mouche deviendra rapidement ma pratique de prédilection.
Sans avoir pleinement pris conscience de l’immense fragilité des écosystèmes dans lesquels j’évoluais, je considère déjà à l’époque que cette pratique est l’une des plus respectueuses de son environnement.
Toutes les techniques y passent, de la sèche à la nymphe, en passant par la noyée et le streamer. Au fil des années, je me découvre un sérieux penchant pour toutes les pêches à vue. Qu’il s’agisse de traquer de belles truites en poste ou en maraude, en sèche ou en nymphe, le simple fait d’observer des poissons sauvages évoluer dans leur milieu naturel m’enchante toujours autant. Cette pratique est complexe mais passionnante : il faut être stratège et anticiper chaque étape, depuis l’observation jusqu’au combat en passant bien sur par l’approche.
Enfin et au fil de ma pratique, je découvre que la Pêche à la Mouche ou PALM pour les initiés a cet avantage, sous réserve de quelques adaptations, de permettre de cibler toutes les espèces possibles… C’est ce détail qui rythme ma progression. Et me pousse à me déraciner de mon Verdon pour des destinations plus exotiques !
Une soif d’aventures…
En 2012, un diplôme d’économie de l’environnement en main, et quelques cannes calées dans le sac à dos, j’atterris sur la grande île, Madagascar. Pas trop du genre à être dans la demi-mesure. Je vais m’exiler pendant près de deux ans dans un village de pêcheurs Vezo, sur la côte ouest, à deux jours en taxi brousse de la capitale. J’y monterai avec mes collègues la plus grande aire marine protégée de l’île.
Pêche à la mouche à Madagasacar
Mais surtout en parallèle, je me frotterai pour la première fois aux Carangues Ignobilis à la mouche. Ce qui me donnera bien du fil à retordre. Faute de divertissements, isolé dans mon petit cabanon, je me lance à cœur joie dans l’exploration de l’archipel, à la traque de ces puissantes espèces marines. J’ai à mon actif quelques souvenirs épiques de la capture de ces Carangues au popper. Mais également quelques belles séances de natation m’étant fait piéger par la marée montante de l’autre côté du platier…
Pêche à la mouche à Zanzibar
Parmi mes aventures de pêche, je retiens également le défi que je me lance en Tanzanie. Monter une expédition ‘kayak de mer’ pour aller pêcher les tombants sud d’une île peu connue, située au Sud de Zanzibar, Mafia Island.
Au menu : un kayak un peu bancal, quelques maigres réserves de bananes et de biscuits humides, et de courtes nuits sur des bancs de sable, scruté par quelques crabes curieux. Je traquerai pendant plusieurs jours les prédateurs marins avec quelques belles frayeurs à la clé ! Je finirai par obtenir la plus belle des récompenses : capturer mes premières Carangues Bleues et Truites de corail, au terme de longs sprints.
Pêche à la mouche en Nouvelle-Zélande
Comme on ne dit jamais non à un peu plus de confort et une dose supplémentaire d’évasion, je n’ai pu céder à l’incontournable destination du moucheur amoureux des grands espaces : la Nouvelle Zélande. C’est ainsi que je réalise ce vieux rêve. En allant sillonner en van plusieurs vallées sauvages de l’île du sud, à la recherche des grandes farios du pays.
Un séjour inoubliable avec des truites exceptionnelles dans des paysages à couper le souffle. Mais aussi et surtout une pêche exigeante, autant physique que mentale !
Après ces détours de bout du monde qui m’ont mené de l’océan indien à l’Océanie, en passant par les mythiques fjords de Norvège pour la traque du saumon et les truites de mer de Suède. Je repose finalement, tel un retour à la source, mes cannes en France.
La protection de l’environnement comme leitmotiv.
Et comme il n’y pas toujours eu que la pêche dans la vie, l’amour et mon travail m’ont aussi mené jusqu’au Mali, en Sierra Leone, au Ghana et au Kenya, au cœur de missions de protection de la nature et des écosystèmes.
2016 sonnera le retour sur mes rivières de jeune pêcheur et leur protection, au sein de la Fédération de pêche du Var. Chargé de mission responsable de l’actualisation du PDPG (Plan Départemental de Protection des milieux aquatiques et de Gestion piscicole). Je me plonge dans le fonctionnement de nos milieux aquatiques et je prends une fois de plus la mesure des pressions auxquelles ils font face.
Moniteur – Guide de pêche dans les Gorges du Verdon
Comme on ne peut pas fuir son destin toute sa vie, je me suis rendu à l’évidence : il fallait que je devienne guide de pêche pour enfin concilier ma passion et mon engagement pour la protection des milieux.
En 2020, j’intègre le BPJEPS de Moniteur-Guide de pêche en Lozère. Si ma technique favorite est restée la pêche à vue, j’ai enrichi ma pratique dans des techniques diverses auprès de l’ensemble des stagiaires et notamment aux côtés de mes acolytes, Baptiste CONQUET et Nicolas RENOUX, tous deux excellents moucheurs. Cette complicité a d’ailleurs fait émerger un beau projet, dont nous reparlerons prochainement !
Et comme guider est tout un art, c’est Maxime Duclos et Cyril Lespinasse, que je remercie sincèrement, qui m’ont transmis leur savoir-faire et les ficelles du métier.
Les Sens de la rivière
Ces apprentissages aboutiront à la naissance de ma structure de guidage : Les Sens de la Rivière.
Les Sens de la Rivière c’est : le retour à l’essentiel, le Verdon, la nature, et la pêche à la mouche. On peut aussi le lire comme « l’essence » de la rivière, ou le besoin de comprendre le milieu qui nous entoure et de nous y reconnecter.
Ainsi, j’ai développé une offre de services simple, adaptée à l’initiation, à la progression et à la diversité des projets de pêche de mes clients. Au programme : découverte de mes secteurs de pêche fétiches, de mes techniques et astuces, et bien sûr émerveillement et sensibilisation à la protection des milieux aquatiques.
Contacter Kevin Chambon Guide de pêche dans les Gorges du Verdon
Kevin CHAMBON
Moniteur-guide pêche pour Les Sens de la Rivière
Tél : 0617950174
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