Le Gore-Tex® dans les gants

par Expérience Outdoor

Dans cet article nous allons essayer de vous décrypter la notion d’imperméabilité des gants et tout particulièrement des gants en Gore-Tex®.

Les gants en Gore-Tex®

  • Vous voulez un gant étanche ? En montagne ?
  • Ça n’existe pas !
  • Un gant étanche, c’est le gant MAPA !
  • Vous savez, celui dont vous vous servez pour la vaisselle ?
  • IMPERMEABLE ! La nuance n’est pas anodine, je vous assure !
  • Un gant imperméable ?
  • Déjà, c’est un peu mieux !

La notion d’étanchéité sous-entend que rien (ni l’eau, ni l’air) ne passe, dans un sens comme dans l’autre ! (Le ciré breton en somme !)
L’imperméabilité, en revanche prévoit de ne pas laisser passer l’eau tout en laissant passer l’air. (Voir notre article Qu’est ce que le Gore-Tex® ?)

Des gants imperméables avec la membrane en Gore-Tex®

Si le Gore-Tex® n’est pas infaillible, il est aujourd’hui l’une des meilleures solutions pour conférer à un gant, des propriétés imperméables.

Fonctionnement des gants en gore tex


Le procédé de fabrication des gants en Gore-Tex® (l’abus de langage est le même que pour les chaussures) est assez semblable de celui d’un booty. (Voir notre article sur le Gore-Tex® dans la chaussure)

La société Gore commercialise un insert ; Imaginez un gant en plastique jetable, comme ceux présents dans certaines usines ou stations service, mais en Gore-Tex®… c’est-à-dire… ?

Comprendre la construction des gants en gore tex

Allez, vous le savez maintenant….
Imperméable et respirant !

L’insert est le plus souvent fixé au tissu extérieur et à la doublure interne au bout des doigts mais contrairement à une idée reçu, celui-ci n’est pas fixe, il reste mobile.

Cela explique notamment que les gants en Gore-Tex® peuvent rester humide, même si l’eau ne passe pas : l’humidité restant coincée entre la membrane et la doublure.

Comprendre les gants en gore tex

Certains gants en Gore-Tex® bénéficient de la mention XCR. Il s’agit uniquement d’une classification que Gore utilise pour des produits plus qualitatifs, des gants généralement mieux finis et employant des matériaux plus performants. Un exemple concret : si la membrane reste la même et est toujours imperméable, la doublure externe, elle, peut être plus ou moins déperlante et peut faire en sorte que votre gant s’imbibe moins. Elle peut également être plus robuste ou plus respirante. C’est ainsi qu’un gant de ski bas de gamme peut tout à fait arborer la mention Gore-tex alors qu’une grande marque développant un gant d’alpinisme travaillera avec de meilleurs matériaux et une bonne finition afin de décrocher la mention XCR !

Une autre technologie est le système des gants en Gore-Tex® 2 en 1 

Vous bénéficiez au sein de votre gant de deux « compartiments » pour mettre vos mains. L’un proche de la paume, très précis (en jaune sur la photo), l’autre sur le revers de la main, plus chaud (en rouge). Les gants en Gore-Tex® 2 en 1 sont plutôt rares sur le marché et se destinent essentiellement au ski alpin.

Une nouvelle mention baptisée « X-trafit » permet de qualifier les gants jouant la carte de la précision, ne présentant pas de doublure isolante. Ces gants , forcément moins chauds seront utilisés principalement en alpinisme, goulotte ou cascade de glace où la dextérité est essentielle.

On constate donc que, concernant les gants, la mention figurant sur l’étiquette, dépend d’avantage de la qualité de fabrication et de l’utilisation que du type de construction même, comme cela peut être le cas dans l’habillement. Cela est vrai, à une exception près…

Il vous arrivera peut-être de trouver une surmoufle ou (plus rarement) un gant arborant une étiquette Gore-Tex® Pro (Anciennement Pro-shell). Il s’agit bien là, d’une construction, très particulière ; Un laminé (de trois couches assemblées entre elles) utilisé à l’origine dans les vestes ou les pantalons. Cette technologie (expliquée en détail dans notre article sur le Gore-Tex® dans le textile) permet d’obtenir uniquement la couche imperméable qui sera donc dissociée de la couche intérieure isolante (Comme on pourrait mettre une polaire sous une surveste).

Robustesse, isolation, (due à l’air pouvant circuler entre les deux couches) imperméabilité parfaite, séchage quasi immédiat : Cette stratégie présente de nombreux avantages.

Quelques grandes marques proposent des surmoufles utilisant cette matière. Il est en revanche très compliqué d’appliquer cette technologie aux gants.

A ce jour (Nous sommes en 2012 et notre connaissance peut également ne pas être exhaustive) une seule marque est capable de réaliser une telle prouesse technique : Arc’Teryx. La marque canadienne qui nargue le milieu de l’équipement de montagne d’une suprématie insolente a développé 3 gants en Gore-Tex® Pro dotés chacun d’une doublure amovible en polaire : 3 pièces d’orfèvrerie d’avantage destinées au ski ou à l’alpinisme hivernal et qui accordent plus d’importance à la protection qu’à la précision.

Exemples de modèles avec les gants en Gore-Tex® Arc’téryx :

gants en gore tex ARC
FISSION GLOVE ARC’TERYX
gants en gore tex ARC
BETA AR GLOVE ARC’TERYX

Retrouvez les informations sur la marque des gants en Gore-Tex® ARC’TERYX

Cette exclusivité, et surtout cette extrême difficulté de réalisation expliquent le prix très élevé de ces gants. (Et la finition exemplaire d’Arc Tery’x n’arrange rien de ce point de vue là!)

Gore-Tex® ou pas, le gant parfait n’existe pas, il est toujours impossible de combiner chaleur, imperméabilité, précision, robustesse, souplesse et respirabilité. Cependant cette construction innovante semble au moins avoir trouvé le moyen de rester au sec ! Car quoiqu’en disent les publicités les gants en gore tex (si l’on exclu la dernière construction dont nous venons de parler) ne sont pas une assurance pour garder les mains au sec ! (Ce coup-ci c’est sûr : les gens de Gore vont me détester!!)

La première raison est bien souvent la transpiration. (La respirabilité du Gore-Tex® comme des matériaux auxquels il est associé est souvent insuffisante). D’autre part tous les alpinistes brassant régulièrement dans des couloirs de neige vous le dirons : il y a toujours un moment ou ça mouille ! D’où le choix de certains d’entre eux (Et de certains glaciairistes notamment) se portant sur le bon vieux gant en laine, seul matériau pouvant rester un peu chaud, même mouillé.
Quelle que soit l’étiquette ou la construction de votre gant, rappelez-vous que les gants en Gore-Tex® n’apportent pas de chaleur ! L’amalgame est fréquent, dans le gant plus qu’ailleurs.

Dans tous les cas, la membrane Gore vous coupera du vent et donnera à votre gant des propriétés imperméables et respirantes qui sont ce qu’elles sont, et qui aujourd’hui, semblent avoir du mal à trouver de meilleures alternatives.
Choisir des gants en Gore-Tex®est une garantie d’avoir les mains protéger de la pluie, du vent et d’être respirant

Le textile dans les gants en Gore-Tex®

Comprendre les gants en gore tex performance shell

« Ô, vertige de la penderie béante sur l’alignement militaire des pelures incertaines aux senteurs naphtaline ! »

P. Desproges

Alors voilà bien LE domaine où les étiquettes Gore et leur obscurantisme vicieux font tout pour vous perdre dans les rayonnages labyrinthiques de vestes et de pantalons de montagne tous plus chers les uns que les autres sans que vous sachiez pourquoi ! (Bon, pour la réconciliation, c’est pas gagné !)

Alors, pourquoi tant de haine ? Et bien parce que Gore plutôt que de donner une appellation pour chaque type de construction préfère raisonner par type d’utilisation, rendant les choses plus compliquées qu’elles ne sont et écartant l’idée que l’une de ces constructions pourrait être utilisée pour autre chose que ce pourquoi elle a été pensée.
Je vous propose donc de parler d’avantage des matériaux que des étiquettes afin que vous sachiez réellement ce que vous portez sur le dos.

Pour faire simple (C’est vite dit !) il faut raisonner en nombre de couches. Les Gore-Tex® peuvent être classifiés en 3 grandes familles : 2 couches, 2.5 couches ou 3 couches. (Nous verrons qu’il y a ensuite des sous-catégories !)

Le Gore-Tex® 2 couches

Tout d’abord : Il s’agit de la construction historique, telle qu’elle existe depuis maintenant plus de 20 ans. La membrane est laminée (Collée, pour faire simple…) au tissu extérieur, cela fait donc deux couches assemblées entre elles. A l’intérieur, une couche « flottante », le plus souvent en filet évite le contact direct avec la membrane et protège cette dernière.

C’est entre parenthèse la seule construction qui permet d’apercevoir la membrane : Mais si ! Regardez : Vous voyez la couche blanche derrière le filet ? Eh bien, c’est ça qui coûte si cher ! Du fait de cette doublure, les vestes en deux couches sont plus épaisses, (Quand je vous dis qu’ils essaient de vous embrouiller !) moins respirantes, (L’indice RET qui mesure la respirabilité est compris entre 6 et 7) plus lourdes, et donc, moins techniques. Ce sont généralement des vestes de randonnée assez classiques qui peuvent être appréciées pour leur souplesse, ou bien souvent pour leur accessoirisation très poussée.
(Nombreuses poches, capuche se rentrant dans le col, etc…)

Comprendre les gants en gore tex pro shell

Certaines de ces vestes sont commercialisées avec une polaire directement intégrée : c’est ce que l’on appelle communément une 3 en 1 ; Des vestes à l’argumentaire de vente facile, très prisées notamment de la grande distribution, exploitant sans scrupule la naïveté de certains clients qui, dans un magasin, ne pensent pas toujours aux contingences réelles du terrain !

Il est bon de rappeler que les polaires que l’on trouve dans ce genre de produits sont souvent moins qualitatives et souvent trop chaudes pour pouvoir marcher. (Si vous marchez avec une telle veste, qu’allez-vous donc portez lorsque vous vous arrêterez et que le corps se sera refroidi ?) La veste en elle-même est elle aussi, souvent moins technique et surtout très lourde (Dans les 800 GR); En résumé si les 3 en 1 proposent généralement un bon rapport qualité/prix, il est techniquement bien plus intéressant de choisir ses couches séparément de façon à trouver des produits plus qualitatifs.

Les 3 couches…

(Mais il a sauté les 2.5 couches… !? – Non mais j’y reviens après ! – Ah ! Bon !) Les 3 couches reprennent l’idée de la construction précédente mais la doublure « flottante » est ici remplacée par une couche directement laminée (ça veut dire « collée », on l’a déjà dit !) sur les deux autres couches. 2+1=3, tout le monde peut suivre !

Cette construction certes un peu plus rigide a pour principal avantage d’être beaucoup plus robuste. Toutes les couches étant fixes, il n’y a pas de frottement et donc moins d’usure. (Aux épaules notamment) Autres avantages : le volume et le poids ! La couche interne est bien plus compacte puisque solidaire du reste ; Et bien moins lourde qu’une doublure « flottante », même en filet. La peau de l’utilisateur n’étant pas en contact direct avec la membrane (cela peut arriver à travers le fameux filet) il y a également moins de sensation d’humidité par capillarité. (Dans les autres constructions, certaines personnes peuvent parfois avoir la sensation d’être mouillées alors que l’eau ne passe pas)

Une déclinaison du trois couches est le Gore-Tex® Pro. (Dont nous avons déjà parlé à propos des gants) La doublure interne se présente sous la forme d’un chaîné/trame (gris foncé) très fin, très structuré, plus léger et plus robuste encore. Cette technologie baptisée « Microgrid Backer » est aujourd’hui la doublure interne  la plus durable, surtout en cas de lourds portages. Elle permet par exemple de proposer des vestes réellement robustes d’à peine 500g.

La respirabilité dans les gants en gore-tex

Question respirabilité les produits en 3 couches peuvent être très différents : le RET de certains d’entre eux peut avoisiner les 9 (ce qui n’est franchement pas terrible) quand un Gore-Tex® Pro pourra aller de 2.5 à 6. (Bien meilleur)
Ces énormes écarts pour des constructions pourtant identiques se justifient par le choix du tissu extérieur.
Si l’on compare par exemple une veste Arc Tery’x Alpha LT et une Millet K pro Jacket, on constate que ces deux modèles en Gore-Tex® Pro (bénéficiant donc tous deux de la technologie MircoGrid Baker) affichent des poids, des respirabilité, et des touchers aux antipodes l’une de l’autre. S’il est impossible d’obtenir les RET exacts de chaque tissu (Que Gore garde secrètement comme les secrets de la république !) cette différence ne fait aucun doute sur le terrain.

Le poids, lui, parle de lui-même : 355g pour la première, 655g pour la seconde. Enfin il suffit de prendre l’une et l’autre dans la main pour constater la différence de fluidité, de souplesse ou d’épaisseur. Cette différence s’explique par le choix du tissu externe très léger et très fin sur la première, très robuste et plus rigide sur la deuxième : Arc Teryx a fait le choix d’une veste légère et minimaliste, plutôt estivale ; (version allégée de sa célèbre Alpha SV) Millet à voulu réaliser une armure à toute épreuve : Tout dépend de l’usage pour lequel est pensé le produit.

Si l’on en croit la nomenclature établie par les communicants de Gore-Tex®, (qui vont encore m’adorer !) le Gore-Tex® Pro est destinée aux conditions difficiles, à l’alpinisme ou la randonnée engagée, tandis que le « Performance » (ne bénéficiant pas de la technologie Microgrid Baker) s’adresse d’avantage aux pratiquants moins exigeants, voire aux randonneurs « du dimanche ». Ces messieurs (Ou dames !) de Gore oublient seulement que les utilisateurs ayant les moyens de s’acheter un Gore-Tex® Pro n’en seront que mieux équipés même si leur pratique n’est pas extrême. (Je doute par exemple _mais je peux me tromper_ qu’un simple skieur alpin vêtu d’une veste d’alpinisme haut de gamme y trouve un quelconque inconvénient !)

Les vestes en 3 couches présentent généralement une accessoirisation plus technique : Les poches sont généralement rehaussées pour ne pas gêner, ni le baudrier ni la ceinture du sac et la capuche est le plus souvent attenante (Dans le prolongement du col) et non amovible afin d’être plus protectrice. Question prix, il s’agit bien de produits haut de gamme : Il est possible de trouver des trois couches autour de 300€. Pour un Gore-Tex® Pro, comptez entre 350€ et 650€. (Et oui, tout de même !)

Le 2.5 couches !

Et bien, la fabrication de cette technologie, plus connue sous le nom de Paclite consiste à remplacer la couche interne (Le filet pour le 2 couches ou le chaîné/trame pour le 3 couches) par une projection de carbone. (Identifiable par sa couleur noire et un toucher « plastique ») Cette construction, plus fragile et moins agréable à porter (le contact du carbone sur la peau manque de confort) a pour avantage d’être plus légère, plus compacte et plus respirante que celles dont nous avons parlé jusqu’à maintenant. (Indice RET inférieur à 4) Les vestes en 2.5 couches sont le plus souvent des vestes « fond de sac », c’est-à-dire, à n’utiliser qu’en cas de pluie.

Comprendre les gants en gore tex active

Petit rappel terrain : Si la pluie n’est pas une constante en randonnée ou en haute montagne, le vent lui, est rarement absent. Le choix d’une veste fond de sac est donc conditionné par l’utilisation d’un softshell. Ce dernier vous protégera des fureurs d’Eôle par temps sec et permettra d’économiser votre veste imperméable. Une veste en Paclite pèse entre 220g et 400g et coûte entre 200 et 300€ ; Un Poids et un prix très attractifs et c’est pourquoi il était bon de rappeler les précautions requises et les limites d’un tel produit.

Le Gore-Tex® Active…

(Tiens ! Encore un nouveau truc !)
Il s’agit d’une construction 3 couches où la couche interne est, cette fois, directement fondue dans la membrane. Les avantages ? L’obtention de laminés aussi fins, aussi compressibles et aussi légers que les Paclites (2.5 couches) mais avec une meilleure résistance à l’abrasion et la respirabilité la plus élevée de tous les produits Gore-Tex® ! Autant dire que même en étant un peu plus cher que le Paclite (entre 250 et 450€) L’active shell signe la mort de ce dernier quoi qu’en disent…

  • Qui ?
  • Allez…
  • Mais vous savez bien qui !
  • Mes grands copains !
  • Les gens de chez Gore !

En effet ces messieurs (Et dames, bien sûr !) continuent à préconiser le Paclite pour un usage fond de sac car…

Car…
Car leur communication est faite comme ça et qu’il faut bien qu’ils continuent à justifier le maintien de la production du Paclite. D’autant que certaines marques, plutôt bas de gamme, préféreront continuer à proposer des Paclite à 200€ plutôt qu’un Active-shell, plus qualitatif à 250 ou 300 !

Reste que sur le terrain cette construction n’a absolument rien à envier au 2.5 couches et qu’elle sera donc idéale en utilisation fond de sac.

Inutile de revenir sur la définition du fond de sac de crainte que votre humble rédacteur ne se fasse taxer de vieux croulant rabacheur et rabat-joie !

L’active shell est également un produit de prédilection en trail ou, d’une manière plus générale, pour tous les sports actifs. C’est à vrai dire, ce pour quoi il a été conçu : sa légèreté et surtout, sa respirabilité le rendant particulièrement adapté à ce genre d’activités.

Enfin, les marques ayant vu dans cette nouvelle construction, une innovation non négligeable commencent déjà à proposer des produits sortant de son cadre initial. Ainsi, voit-on apparaître des vestes en Active-shell très haut de gamme, accessoirisées, dotées de renforts et dont les poids se rapprochent des Gore-Tex® Pro les plus légers : loin de ce que l’on attendrait d’ordinaire d’un produit fond de sac. (Exemple : la Béta FL d’Arc Tery’x ou la Meru de The North Face)

L’intérêt  du Gore-Tex Active

Utiliser son Gore-Tex® Active quasiment comme on utiliserait un Gore-Tex® Pro, en bénéficiant d’une réspirabilité et d’une souplesse bien meilleure, tout en sachant malgré tout qu’il n’aura pas la même durée de vie. (Comptez entre 400€ et 500€ pour ce type de vestes)

Le Gore-Tex® softshell

(Y en a encore beaucoup comme ça ? – Non c’est le dernier ! – Ah, bon !) Voilà la plus grosse bourde qu’ai jamais fait le service com de Gore ! Rappelons qu’un softshell est un produit coupe-vent, déperlant et souple mais qui se distingue du hardshell par le fait qu’il n’est pas imperméable. Or, Le Gore-Tex® softshell est avant tout un Gore-Tex® et est donc parfaitement imperméable. Il s’agit d’une construction particulièrement souple pouvant être assimilé à un 3 couches et où la couche interne est une doublure en polaire grattée. (Très fine) Très peu polyvalent, le Gore-Tex® Soft shell se destine uniquement aux activités hivernales : le ski alpin, le free-ride, éventuellement la ballade ou la randonnée raquette du dimanche. Le manque de respirabilité dû à cette doublure déjà un peu chaude, pourra parfois même être handicapant en alpinisme (Même hivernal) ou en ski de randonnée.

Des constructions différentes, donc, dont les propriétés imperméables sont identiques (28000 schmerbers, soit 28000mm de colonne d’eau)  mais qui s’opposent sur le terrains de la solidité, du confort, du poids, du volume, voire même la sensation générale d’humidité.

Le résumé en étiquettes pour les gants en Gore-Tex® !

Comme j’ai vaguement pu le sous-entendre la communication de Gore n’est pas toujours claire. Les constructions sont certes nombreuses mais les étiquettes n’aident pas forcément le consommateur à s’y retrouver.
Cette nomenclature est régulièrement modifiée au profit d’un étiquetage se voulant chaque fois plus simple et plus compréhensible, mais auxquels les gens n’ont pas le temps de s’habituer avant qu’il ne soit une nouvelle fois changé.
A partir de l’hiver 2012/2013, (Mais pour combien de temps) ne restera plus que 3 étiquettes différentes :

  • L’étiquette GORE-TEX® PRO, qui concernera donc les 3 couches utilisant la technologie Micro Grid Backe
  • L’étiquette GORE-TEX® ACTIVE, toujours en 3 couches, moins robuste, plus léger et plus respirant
  • L’étiquette GORE-TEX® , (oui, oui, Gore-Tex® tout court) qui réunira… et bien toute le reste, à savoir : Le 2 couches, le Paclite (2.5 couches), le Gore-Tex® softshell et le 3 couches ne bénéficiant pas de la technologie Micro-Grid Backer.

Afin de dissiper tout malentendu et prier la société Gore de ne pas trop me détester, je tiens à préciser que toutes ces piques, lancées à son égard ne remettent pas en cause la qualité de ses produits mais dénoncent simplement le flou labyrinthique de ses étiquettes qui auront nécessité à un bien maladroit rédacteur de verser tant d’encre pour tendre ce modeste fil d’Ariane !

Un mot sur le prix (c’est promis, je la fais brève !) des gants en Gore-Tex®

Tout d’abord, force est de constater que le Gore-Tex® reste une matière onéreuse quelque soit sa catégorie. Rare en effet sont les gants en Gore-Tex® coûtant moins de 100€.
Cela s’explique tout d’abord, comme nous l’avons vu, par le type de construction utilisé mais également par l’accessoirisation par exemple pour les vestes: Le nombre de poches, une capuche plus ou moins bien étudiée, des zips plus ou moins qualitatifs, présence ou non d’une jupe pare-neige, etc…
L’autre point important est bien entendu la finition, très variable d’une marque à l’autre.

Faites un test : Prenez par exemple une veste K pro Millet et une Alpha SV Arc’Tery’x (toutes deux construite en Gore-Tex® Pro 3 couches) et retournez-les. L’une et l’autre utilisent, comme tout textile en Gore-Tex® , des bandes thermocollées qui assurent l’imperméabilité entre deux empiècements. Or on remarque que la première présente des bandes d’étanchéité de 12 et 23mm, quand l’autre n’utilise que du 12mm. Cette différence jouera bien évidemment sur le poids global de la veste mais aussi sur sa respirabilité, puisque ces bandes forment une double épaisseur de tissus. Les bandes plus larges nécessiteront également plus de colle, ce qui influera là encore sur le poids et la respirabilité. Enfin si l’on s’arrête un instant sur la qualité du collage, on observe que la Millet est moins homogène, que les bandes d’étanchéité de la Alpha SV se remarquent à peine, se fondent dans le reste de la veste.

Un autre détail, situé lui près de l’encolure, peut lui aussi justifier un écart de prix considérable : la mention « made in Canada » arborée fièrement par la Alpha !

Cela ne remet en cause ni la qualité de la K pro Jacket, veste légendaire s’il en est, ni le travail de Millet qui n’est tout de même pas le dernier des cancres !
Cela explique simplement les écarts de prix mirobolants que l’on peut trouver entre deux vestes utilisant la même construction.

Les concurrents des gants en Gore-Tex®

  • Quoi ?
  • Comment ?
  • Serait-ce possible ?
    Serait-il possible d’envisager un schisme du randonneur s’élevant contre la pensée unique du sacro-saint Gore-Tex® ? Et bien oui ! Et cela ne date pas d’hier !

L’un de ses premiers concurrents fut certainement (Il existe encore aujourd’hui) le MP+.

Cette membrane conçue et fabriqué en France par la marque Francital-Vertical a toujours été plébiscitée pour sa grande respirabilité. Son fonctionnement est assez différent de celle de Gore : Construite en Polyuréthane la membrane MP+ contient des molécules hydrophiles qui pompent la vapeur d’eau (Donc la transpiration) et l’évacue vers l’extérieur.
Bien que plus respirant (Et souvent plus souple) le MP+ affiche une imperméabilité inférieure à celle du Gore-Tex® mais il est à noter qu’en randonnée, il arrive d’être d’avantage mouillé par sa propre transpiration que par la pluie ! Tel est l’argument du MP+ et de beaucoup de membranes concurrentes du Gore-Tex® qui ont bien compris que Gore et ses 28000 schmerbers de colonne d’eau étaient difficilement attaquables sur le terrain de l’imperméabilité. L’autre argument (Temps de crise oblige) est le coût de fabrication et donc, le prix final pour le client. Beaucoup de ses membranes ont été conçues par les marques elles-mêmes. (Pensez aux marques distributeurs dans les grandes surfaces : c’est la même chose mais avec des membranes !)

La logique est simple : Si vous fabriquez vous-même votre tissu, plus besoin de l’acheter à Gore et donc, une économie non négligeable pouvant servir, soit à proposer des prix plus « démocratiques », soit à augmenter votre marge (Et bien, oui !), soit… les deux ! (Ben voyons !)

Autre avantage, plus technique que financier, celui-ci : plus de liberté dans la réalisation du produit. Exemple : une veste dont les zips ne seraient pas protégés (étanchés ou sous rabat) ne passeraient pas les tests de Gore-Tex® et ne serait pas commercialisables. (Ex : La Léonidas Jacket de The North Face) Un produit étiqueté Gore-Tex® devant être intégralement imperméable, il est très difficile de réaliser des produits « hybrides » (imperméables à certains endroits, déperlants à d’autres) avec cette membrane. Or les marques explorent de plus en plus ce type de produits : des vestes imperméables aux épaules et sur la capuche mais seulement déperlantes au niveau du plastron ou des pantalons d’alpinisme en softshell, imperméables aux fesses et aux genoux. (Ex : la gamme Mixed Guide de Patagonia, veste et pantalon)

Les autres membranes

Vous trouverez ainsi quasiment autant de membranes qu’il existe de fabriquants de textile montagne : L’Hy-vent Alpha ou DT de The North Face, H2NO de Patagonia (Fabriqué à partir de bouteilles recyclées), le Defender de Eider, le Membrain de Marmot, le Dry Q de Mountain Hardwear, le Dry Edge de Millet, etc…
D’autres firmes indépendantes proposent, tout comme Gore de vendre leur technologie aux fabricants de vêtements de montagne. C’est le cas de Polartec avec sa membrane Néo-shell ou de L’Event ; Ces deux technologies mettant en avant leur souplesse et surtout une respirabilité bien supérieure à celle du Gore-Tex®.

Enfin vous trouverez également dans l’univers des vêtements imper-respirant des constructions appelées « enductions ». C’est aujourd’hui la méthode la plus simple et la moins onéreuse de réaliser une veste imper-respirante : prenez un tissus en nylon à peu près respirant, passez lui une sorte d’enduit imperméable : vous obtenez une enduction. Bien entendu, l’imperméabilité d’un tel procédé reste limitée dans le temps (surtout au lavage) et sa respirabilité est plus que relative ! Cela permet d’obtenir des produits entrée de gamme, suffisamment imperméables pour beaucoup de promeneurs. Le plus connu d’entre eux est certainement l’Hy-vent (Attention : sans la mention DT ou Alpha qui désignent une membrane) élaboré par The North Face depuis de nombreuses années.

Imperméabilité/respirabilité des gants en Gore-Tex® : la guerre des chiffres

Nous l’avons déjà évoqué, la membrane que nous retrouvons dans les gants en Gore-Tex® présente une imperméabilité de 28000 schmerbers, soit 28000 mm au cm², une performance qu’il est très difficile d’égaler. Mais il est à noter d’une part que les standards de l’industrie considère comme parfaitement imperméable une membrane résistant à seulement 10000mm et d’autre part, que les zone de coutures, elles, ne résistent qu’à 5000mm au grand maximum.
Les comparaisons entre les différentes membranes du marché sont sur ce point, rendues faciles, grâce à une unité de mesure commune.

Il est en revanche très difficile d’obtenir des chiffres fiables et comparables concernant la respirabilité. La première raison est simple, et nous l’avons déjà évoqué : deux laminés utilisant la même construction peuvent avoir une respirabilité très différentes et il est impossible d’obtenir les résultats de chaque laminé. (Pas faute d’avoir essayer !)
L’autre raison est la différence d’unité de mesure. Le RET (Resistance Evaporative Thermique) utilisé par Gore mesure l’énergie nécessaire pour faire passer la vapeur d’eau à travers un tissu. Beaucoup de ses concurrents parlent, eux en MVTR, (Moisture Vapor Transmission Rate) c’est-à-dire, la quantité de vapeur d’eau capable de s’évacuer en 24h.
Il n’existe pas à proprement parler de grille de conversion fiable pour passer d’une unité de mesure à l’autre car les résultats obtenus peuvent être différents selon les conditions de test. D’autre part il faut rappeler que si une polaire de base (de type Polartec 200, par exemple) est parfaitement respirante (l’air peut y circuler librement dans un sens comme dans l’autre) elle ne vous empêchera pas de transpirer dans l’effort, du fait de sa chaleur excessive. Cette même polaire obtiendra d’ailleurs de très bons résultats avec le test MVTR et de très mauvais avec le RET !
A titre indicatif quelques ordres de grandeurs :

RETMVTRRESULTATS
inférieur à 430000Les meilleures respirabilités du marché
entre 5 et 9entre 10000 et 20000Respirabilité correcte à très bonne
supérieur à 105000Vive la bouilloire !

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