Julien Defois vous partage son test des Speedgoat Mid GTX 2, créées par Hoka One One. Après avoir traversé les Alpes avec les Sky Toa, il découvre un autre modèle de la marque, plus typé trail.
Connaissant déjà bien la marque, j’ai décidé d’opter pour un nouveau modèle, les Hoka One One Speedgoat Mid GTX 2. Je vous fais une présentation détaillée et un retour de terrain après plusieurs centaines de kilomètres de marche.
Caractéristiques de la chaussure Hoka
- Poids: 376g
- Drop: 4mm
- Semelle: Vibram MegaGrip
- Matières: Mesh, pare pierre plus résistant
- Membrane: Gore Tex
- Prix: 170€ (prix de vente sur le site Hoka One One)
Prise en main des Hoka One One Speedgoat Mid GTX 2
Plutôt conçues comme des chaussures de trail, les Speedgoat ont une déclinaison mid qui ouvre davantage sur la randonnée. On voit immédiatement à l’épaisseur de la semelle que la part belle est faite à l’amorti. Elles sont très légères. L’embase sur le talon est moins large que sur d’autres modèles spécifiquement dédiés à la randonnée comme les Sky Toa ou les Sky Kaha. Elles seront donc sûrement un peu moins stables. Par contre, elles sont un peu plus montantes que les Sky Toa. Le pare pierre fait tout le tour de la chaussure et protège donc bien les portions en mesh.
Les crampons de 5mm sont généreux: alliés à une semelle en MegaGrip, ils promettent une belle accroche.
C’est un modèle qui ne comporte pas de métal ou de cuir animal. Parfait pour les Végans!
Le chaussant est plus étroit que sur les chaussures citées précédemment: il faudra prendre la pointure au dessus: je chausse du 46 avec les Sky Kaha, il me faut du 46 2/3 avec les Speedgoat.
Les Hoka One One Speedgoat Mid GTX 2 sur le terrain
Conditions de test
Pour me faire une idée juste de leur potente il, j’ai fait un test des Speedgoat Mid GTX 2 sur des terrains très variés et également sur des randonnées longue distance. J’ai d’abord essayé ces chaussures sur une randonnée à la journée en avril avec un enneigement encore important. Cela a nécessité l’usage de crampons de trail. Elles m’ont également servi à la mi-juin sur une autre sortie à la journée, la Pique d’Estats, un sommet à plus de 3000m. L’enneigement était encore important mais je n’ai pas eu besoin des crampons.
Les Speedgoat Mid m’ont accompagné sur 3 treks longue distance en autonomie. D’abord, le tour du Queyras, fin mai début juin, marqué par un enneigement supérieur aux normales de saison. Ensuite, un tour de 6 jours entre l’Ubaye, le Queyras et le Viso, à plus haute altitude et dans un environnement plus minéral. Enfin, une traversée de 7 jours dans les Dolomites.
Confort
C’est vraiment le point fort d’Hoka One One. Leurs chaussures sont des chaussons déguisés et la Speedgoat Mid GTX ne fait pas exception. Outre l’amorti dont il sera question après, ces chaussures sont très souples et s’adaptent très bien aux pieds. Je n’ai eu aucune ampoule à déplorer malgré des journées parfois très longues (10 ou 11h de marche). La semelle, très épaisse, protège parfaitement des aspérités du terrain.
Il n’y a qu’une seule couture intérieure dans la chaussure, au niveau de la cheville: elle ne se fait pas sentir.
Par contre, le système de laçage n’est pas très pratique: il faut ouvrir complètement les lacets pour rentrer le pied et parfois forcer, car la chaussure est trop étroite. Le chaussage peut donc être difficile, surtout lorsqu’on le fait dans sa tente, sans beaucoup d’appui.
Les Hoka One One Speedgoat Mid GTX 2 sont conçues pour avaler des kilomètres en quantité tout en préservant le confort du pied. C’est un vrai plus!
Amorti / accroche
Le problème avec Hoka, c’est qu’une fois qu’on a essayé leurs chaussures, il devient presque impossible de changer de marque. Je n’ai pas trouvé d’équivalent en termes d’amorti. Les Speedgoat Mid 2 GTX excellent dans ce domaine. Elles prennent vraiment soin des genoux et des chevilles. Vous le sentirez vraiment sur le goudron où les Speedgoat fournissent un coussin très doux entre votre pied et le dur revêtement. Sur les sentiers, elles absorbent sereinement les petits sauts, les descentes en terrain minéral et les marches. La semelle tient bien dans le temps, ne se déforme pas malgré des charges importantes sur une longue distance (10 à 15kg) et maintient bien les capacités d’amorti de la chaussure.
La semelle est exceptionnelle sur presque tous les terrains. Elle accroche bien en neige dure, tient sur la boue, le rocher mouillé (faut faire attention quand même!) et sur la plupart des terrains qui veulent vous mettre au tapis.
Les Speedgoat trouveront leur limite dans les éboulis raides où elles n’ont pas la rigidité suffisante pour fournir un bon maintien et une bonne accroche. Ce sont des chaussures taillées pour les sentiers et la moyenne montagne. Lorsque la semelle est usée (sans pour autant être au bout), l’accroche s’en ressent et il faut faire attention.
Imperméabilité
Grosse surprise. Avant de me lancer sur le tour du Queyras, j’hésitais à prendre des chaussures en cuir, plus protectrices contre la neige. J’ai finalement fait le choix des Hokas en synthétique avec membrane Gore-Tex, tablant sur leur capacité de séchage rapide, plus que sur leur imperméabilité.
Ces chaussures ont fait des merveilles dans la neige. Je me suis enfoncé régulièrement dans de la neige pourrie mais les Speedgoat Mid GTX n’ont jamais bu la tasse. Jamais eu les pieds mouillés, ni souffert du froid. L’isolation fournie par le gore tex est très efficace. De même, lors des contacts directs avec l’eau, elles ont su faire barrage. J’avais eu des Salomon X Ultra Mid GTX et elles n’étaient pas aussi performantes en conditions humides. Bien sûr, ces Hoka sont sensibles aux passages dans les herbes mouillées mais protègent de façon satisfaisante.
Respirabilité
Là encore c’est un sans faute. Que ce soit pour évacuer la transpiration ou l’humidité extérieure infiltrée, ces chaussures assurent une très bonne ventilation. Pas d’excès de chaleur, de transpiration. Elles sont parfaites pour les conditions estivales mais ont su démontrer de belles qualités dans des conditions printanières plus humides, comme dans le Queyras.
Durabilité
C’est le point noir de la marque Hoka One One. Et la contrepartie du confort exceptionnel: ces chaussures ne tiennent pas longtemps. Ne pas compter faire 1000km avec. La semelle en MegaGrip est tendre et donc s’use assez vite. Le bloc semelle déteste les terrains abrasifs et s’y délite presque à vue d’oeil. Autant dire que des terrains comme les Dolomites ou le tour du Viso, très granitique, vont rapidement consommer ces chaussures. Dès lors que l’on reste sur des sentiers bien tracés, qu’on évite les éboulis et les petits cailloux qui roulent sous la semelle, alors la durabilité des Speedgoat Mid GTX est préservée, sans être miraculeuse.
Ceci dit, ce n’est pas une surprise: c’est ma 5ème paire de Hoka et je savais qu’elle ne durerait pas longtemps.
Je regrette que la marque ne propose pas de ressemelage: la tige de la chaussure est intacte mais la semelle a besoin d’être changée, ce qui est impossible. Lorsque la semelle est usée, il faut donc changer toute la chaussure. C’est dommage qu’Hoka One One n’intègre pas davantage les considérations environnementales dans la conception de ses chaussures: le coût écologique est toujours plus faible s’il faut changer juste une semelle et pas l’ensemble de la chaussure.
Conclusion du test des Hoka One One Speedgoat Mid GTX 2
C’est une chaussure qui n’est pas durable et qui souffre sur les terrains de haute montagne. Pour autant, c’est un modèle que j’apprécie beaucoup, au point de m’en être racheté un. Je privilégie avant tout le confort, la stabilité et l’amorti. Tout cela rend l’expérience du trek plus agréable. J’ai fait le choix de sacrifier la durabilité pour préserver mes articulations et mon confort de marche. J’accumule des dénivelés conséquents dans une saison et j’ai besoin de chaussures qui vont me permettre de faire cela dans les meilleures conditions. C’est pour cela que je privilégie la marque Hoka. Les Speedgoat Mid GTX sont très agréables à porter, au point de se faire oublier. Leur confort et leur amorti sont exceptionnels. L’accroche est très satisfaisante également.
En résumé: une paire de chaussures de randonnée pour ceux qui veulent du confort, une aisance sur la majorité des terrains et une bonne protection contre les éléments.
3 commentaires
Bonjour, très bonne analyse ! Ce sont mes premières hoka et c’est vrai que ce sont de véritables chaussons. Et globalement pour ce que j’ai pu les tester en mode trail super aussi !
Les chaussures de trail son fragile en général, dommage qu’il n’y ai pas encore different grade de résistance au temps, abrasion etc…pour faire durer plus longtemps ces chaussures quitte à perdre un peu en légèreté…mes La sportiva ultra raptor sont par contre bien dans cet esprit !
Laurent
Merci Laurent pour votre retour. Si l’aventure vous tente de réaliser un article test sur la raptor de la Sportiva vous êtes le bienvenu 🙂 . Généralement nos testeurs ont commencé par un article sur le blog avant de pouvoir recevoir des articles TEST 😉
Tout a fait d’accord avec ce test, des chaussons mais néanmoins hyper stables et accrocheurs. Dommage qu’elles s’usent assez vite…