Mathilde Chaignaud nous partage sa Randonnée sur le Kepler Track en Nouvelle-Zélande
Informations ppour préparer la Randonnée sur le Kepler Track
Date :
7 Janvier 2015
Lieu :
Nouvelle Zélande – Île du sud – Fiordland (parc national) – Proche de Te Anau
Depuis Montpellier :
Etape 1 : TGV : Montpellier – Paris (TGV) – 770 km & au mieux 4h (une centaine d’euros sans réduction)
Etape 2 : Avion : Paris (Roissy Charles de Gaule) – Shanghai (Chine) – Sydney (Australie) – Christchurch (Nouvelle Zélande) – beaucoup de km & 36h de vol (cher)
Etape 3 : Voiture : Christchurch – Te Anau – 644km & 7h33 de voiture
Participants :
Mathilde & Fred
Où dormir en Nouvelle-Zélande :
Si vous choisissez comme nous l’option camping sauvage pour parcourir la Nouvelle Zélande, ce pays offre de nombreux coins de paradis pour planter la toile de tente ou dormir à la belle étoile.
Pour faire le Kepler Track en plusieurs étapes les réservations dans les « Huts » (=refuges) sont obligatoires (0800 694 732 – greatwalks.co.nz)
Où se restaurer/où se réapprovisionner :
Ville de Te Anau (île du sud)
Office du tourisme :
Adresse : DOC – Lakefront Dr – Te Anau 9600 – Nouvelle-Zélande
Téléphone : +643 249 8900
Site internet : https://www.fiordland.org.nz/about-fiordland/te-anau/
Caractéristiques du Kepler Track en Nouvelle-Zelande :
Le Kepler Track est une randonnée de type alpine et semi-alpine située dans le parc National du Fiordland dans l’île du sud de la Nouvelle-Zélande. Il doit son nom à l’astronome Johannes Kepler. Ce chemin est géré par le Department of Conservation (DOC), qui l’a classé Great Walk. C’est une boucle longue de 60 km, équipée de refuges, qui traverse différents paysages. Le point culminant est le sommet du Mont Luxmore à 1400 mètres. Contrairement aux autres chemins de randonnée du Fiordland le Kepler Track n’est pas une voie de passage traditionnelle maorie, il a été construit spécialement pour répondre au flux croissant de touristes en quête de randonnées, et fut ouvert au public en février 1988.
Quoi d’autre dans les environs :
Entre autres de nombreux « Great Walk » (http://www.doc.govt.nz/parks-and-recreation/things-to-do/walking-and-tramping/great-walks///) mais aussi beaucoup d’autres choses (Mont Cook, Abel Tasman Great Walk, Kaikoura, Mont Fyffe…)
De nombreuses randonnées sont très bien décrites dans les 2 livres de Delphine Comparat et Sébastien Fontanel : Nouvelle Zélande – Randonnées choisies au pays du long nuage blanc
Randonnée sur le Kepler Track en Nouvelle Zélande:
Cela fait une quinzaine de jours que nous parcourons l’île du sud de la Zélande avec notre toile de tente pour maison. Depuis le 24 Décembre, nos journées vont de découvertes en découvertes. Entre les randos, les treks, la tentative du Mont Cook (3700m), les visites des villes et de leurs alentours, nous faisons tellement de choses que notre cerveau a parfois du mal à digérer toutes ces belles aventures… Mais cela ne nous arrête pas loin de là.
Quelques-unes de nos aventures en Nouvelle-Zélande avant le Kepler Trek
- Abel Tasman Track
- Presqu’île de Kaikoura
- Le Mont Cook
et son Glacier Linda
- Queenstown
Après notre ascension au Mont Barrier Knob
Lorsque nous arrivons à Te Anau, le 6 janvier 2015 nous sommes sur un p’tit nuage, notre ascension au Mont Barrier Knob par Gertrude Saddle et la p’tite virée à Milford Sound nous ont éblouis.
Il est environ 18h lorsque nous trouvons un emplacement au milieu de la campagne pour poser notre campement et préparer notre diner. Ce soir c’est un diner 4 étoiles avec du poulet aux épices préparé par nos soins… après deux semaines de pâtes nous commençons à nous en lasser…
Préparation de la randonnée au Mont Luxmore
Pendant le repas nous préparons la journée du lendemain. Nous optons pour faire une randonnée au Mont Luxmore. Cette randonnée, d’une vingtaine de kilomètres et 1000m de dénivelé, n’est qu’une partie du Kepler Track (un Great Walk). Contrairement à l’Abel Tasman Track nous savons dès le départ que nous ne pourrons pas faire la boucle de 60 km sur 2 jours car les réservations dans les différentes « Huts » sont complètes… Une fois le planning établi et encore un magnifique coucher de soleil, il est grand temps d’aller dormir…
Le 7 Janvier 2015, il est 6h du matin quand le réveil sonne, Aïe !!! Ça fait mal, nous sommes plus fatigués que prévu et ma cheville me fait un peu mal… Après une longue période d’hésitation, nous décidons finalement de nous lever avec la certitude que nous ferons une petite journée sans trop d’efforts physiques, quitte à ne pas aller jusqu’au sommet …
Nous démontons le campement
Puis vers 7h, nous allons prendre le petit-déjeuner au bord du lac Te Anau. Nous sommes bien là avec cette magnifique journée ensoleillée qui commence… Puis, nous remplissons nos bouteilles d’eau et la douche solaire (très utile pendant notre séjour en autonomie, quand on ne se la fait pas voler…) au DOC de Te Anau (=office du tourisme en Nouvelle Zélande) puis nous nous rendons au départ de ce trek.
Au parking, nous préparons les sacs avec juste le nécessaire le casse-croute du déjeuner et quelques trucs à grignoter : noix de cajou pour moi et mini bretzels pour Fred. Nous prenons également un livre chacun, on ne sait jamais…. Vers 9h nous commençons cette randonnée. Les panneaux indiquent entre 4h30 et 5h30 de marche jusqu’à la « Hut » et 1h de plus jusqu’au sommet. Cela nous parait beaucoup pour la vingtaine de kilomètres, mais nous avons la journée devant nous.
1ère étape Parking – Broad Bay (9h – 10h : tout va bien !)
Le sentier commence dans une forêt humide remplie de fougères arborescentes qui longe le lac de Te Anau. Vers 10h, après 1h de marche « pépère », la faim se fait déjà ressentir. Alors comme nous n’avons aucune contrainte de temps, nous nous posons sur la plage au bord du lac pour grignoter.
2ème étape : Broad Bay – Luxmore Hut (10h30 – 12h : on dépote quand même !!!)
Nous repartons, toujours dans une forêt remplie de fougères et de grands arbres dont nous ignorons le nom : on se sent tout petit. Le sentier est très bien tracé, normal pour un Great Walk ! (Fred dirait plutôt que c’est un chemin prévu pour les personnes âgées, à chacun son avis !).
Le chemin serpente et monte très progressivement dans une forêt de moins en moins dense et humide. A ce moment-là nous prenons encore le temps de prendre beaucoup de photos, surtout des feuilles de fougères qui ne se sont pas encore entièrement ouvertes…
Paysage verdoyant aux milles et unes fougères.
Nous arrivons ensuite sur un chemin de crête magnifique avec une vue plongeante sur le lac Te Anau ainsi que sur la splendeur du Fiordland qui s’offre à nous.
Puis nous redescendons légèrement pour arriver à Luxmore Hut vers 12h. Une fois de plus le paysage est magnifique et les couleurs sont splendides.
Nous faisons le tour de la Hut. L’endroit est très bien entretenu et très spacieux, la cuisine est immense et très bien équipée. Nous nous mettons en terrasse pour manger et bouquiner un peu les topos pour nos prochaines sorties tout en profitant du soleil.
Au final nous avons mis 2h30 avec la pause pour faire cette deuxième étape, soit deux fois moins de temps que prévu. Au cours du repas une idée saugrenue me vient à l’esprit et je demande à Fred si nous pouvions faire le trek entièrement. Dans un premier temps Fred me dit qu’avec ma cheville douloureuse ce ne serait vraiment pas sérieux… Nous profitons de la terrasse et du soleil encore quelques minutes puis nous décidons d’aller au sommet du Mont Luxmore.
3ème étape : Luxmore Hut – Mont Luxmore (13h00 – 13h30 : Le doute…)
Après 30 min d’ascension nous arrivons au sommet. Nous en profitons pour prendre encore et encore des photos des paysages.
Puis Fred me reparle de l’idée de faire le trek en entier : finalement mon idée ne lui a pas paru si étrange que ça… Nous pesons le pour (des paysages splendides, un sacré défi) et le contre ma cheville (ça serait dommage de terminer cet incroyable voyage avec une entorse…).
Après ce moment d’hésitation, nous optons pour l’option : rentrer à la voiture. Nous redescendons, jusqu’au niveau de la bifurcation et je prends très raisonnablement, le chemin du retour. Et là, derrière moi une petite voix me dit :
« ben tu ne prends pas à gauche ».
Ouh la la !!! Encore une hésitation… Fred ne veut pas décider et me donne pour seul indice : tu sais que j’aime bien les défis…et puis après tout, nous ne reviendrons pas ici de sitôt… Alors, vu que ma cheville va étrangement mieux, je le prends au mot et c’est parti, pour une quarantaine de kilomètres.
4ème : Mont Luxmore – Iris Hut (14h00 – 17h : on relève le défi !!!)
A ce moment-là nous ne nous rendons pas forcément compte de ce que ça va être : marcher 60 km en 1 jour, c’est une première pour nous deux. Nous savons simplement que la prochaine étape fait un peu moins de 15 kilomètres et que l’horaire indiqué est d’environ 5h. Nous savons également qu’il va y avoir très peu à monter, mais beaucoup à descendre et beaucoup de plat….
Cette étape commence donc vers 14h par un très long chemin de crêtes, assez aride. Fred s’offre même le luxe de faire les petits sommets juste au-dessus du sentier, moi je préserve mes forces et ne fait aucun détour… Nous passons à côté de deux abris de secours, avant de descendre et descendre encore, dans une forêt de type méditerranéenne qui redevient humide jusqu’à Iris Hut.
Une fois à la Hut, nous faisons en quelque sorte une rencontre du troisième type… Un couple avec une tenue assez spéciale : En bas leurs chaussettes sont par-dessus leur pantalon, en haut une veste avec la capuche et un foulard : on ne voit que leurs yeux, très étonnant vu qu’il est 17h et qu’il fait encore chaud. Nous ne tardons pas à comprendre que cet endroit par ailleurs très charmant est envahi de sandflies, des petites mouches qui ne piquent pas mais qui vous arrachent la peau. En clair, ça vous fait des énormes boutons qui démangent…
Notre halte commence donc par un « badigeonnage » de spray anti-sandflies. Je m’apercevrai le lendemain que j’ai oublié de m’en passé dans le dos. Et oui, ces p’tites bêtes sont assez vicieuses et se sont bien régalées en passant sous le t-shirt derrière le sac à dos : résultats 16 piqûres…
Après un p’tit gouter avec le reste des noix de cajou et de bretzel, nous repartons le panneau indique 6h jusqu’à la prochaine Hut. Comme jusqu’à présent nous avons toujours mis deux fois moins de temps, nous espérons en faire de même pour cette étape.
5ème étape : Iris Hut – Moturau Hut (17h – 20h : L’allure ralentit !)
Cette fois-ci après une demi-heure à marcher dans la forêt le paysage change encore, la forêt a été dévastée par une tempête en 1984, la végétation n’a pas encore tout à fait repris le dessus. Puis nous arrivons à un nouvel abri d’urgence, et là à notre grande surprise nous n’avons fait que la moitié du chemin jusqu’à la prochaine étape.
C’est donc un peu découragés que nous continuons notre route. La forêt, toujours pleine de fougères, est tellement humide que les arbres et le sol sont recouverts de mousse. Des passerelles sont installées pour faciliter le passage.
Après 1h30 de marche supplémentaire, nous atteignons enfin le bord du lac Manapouri avant d’arriver, les jambes bien lourdes, à Moturau Hut… Il nous reste encore un peu de pain et du jambon du pique-nique, nous grignotons donc un peu avant de repartir.
6ème étape : Moturau Hut – Rainbow Reach Car Park – (20h – 21h30 : Le moral baisse !)
C’est vers 20h que nous reprenons notre route, les gens présents à cette « Hut » sont surpris de nous voir repartir. Le moral n’est plus ce qu’il était, les jambes sont lourdes : marcher devient machinal, Fred manque même de faire tomber deux personnes en passant sur une passerelle mais ne s’en aperçoit même pas… Cette avant-dernière étape comporte 6 km nous pensons mettre 1h, mais il nous faudra 30 minutes de plus avant d’arriver à Rainbow Beach Car Park.
7ème étape : Rainbow Reach Car Park – Arrivée (21h30 -0h10 : On tient le bon bout !)
A ce moment-là, il nous reste un dizaine de kilomètres à parcourir. Le plan indique entre2h30 et 3h30 avant l’arrivée. Même si jusqu’à présent nous allions plus vite que ce qui était indiqué, nous savons bien qu’il nous faudra bien ça avant de retrouver la voiture. Fred me propose d’attendre ici, il viendrait me chercher un peu plus tard. Mais je n’ai aucune envie d’attendre ici toute seule au milieu de la nuit, et d’un point de vue personnel j’ai bien envie de finir cette boucle, même si je suis épuisée.
La nuit tombe, nous nous couvrons et prenons nos lampes frontales… heureusement qu’elles étaient restées dans le sac… Malheureusement nous n’avons pas vérifié les piles… La lampe de Fred n’éclaire pas plus qu’une bougie « chauffe plat ». Ça me fait beaucoup rire, du coup cela nous change les idées. Même si ma lampe éclaire nettement mieux que celle de Fred, la forêt est tellement dense que j’ai du mal à voir le chemin. La forêt devient moins dense et nous apercevons la lune ça fait du bien un peu de lumière.
Ou sommes nous?
Nous ne savons pas où nous sommes exactement ni combien de temps il nous reste à marcher, mais nous n’avons jamais été aussi près de la fin… Nous n’avons plus trop envie de parler et je n’ai même pas envie de râler de la situation… je sais que Fred est dans le même cas que moi… J’essaye un « on ne peut pas dormir un peu et repartir » : mais ce n’est pas raisonnable dormir au milieu de forêt sans savoir s’il nous reste beaucoup de chemin à parcourir… En plus nous avons réservé une excursion en bateau dans le Fiordland le lendemain. Vu le prix, nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas y aller…
Puis il y a de moins en moins d’arbres et c’est le soulagement : nous sommes arrivés au départ de la course… Le fait de savoir que la voiture est proche, nous facilite les derniers mètres et nous redonne le sourire… Je fais un effort pour prendre la dernière photo de ce trek.
Puis enfin la voiture
il est 0h10 je relâche la pression et m’allonge sur le sol… avec en guise d’oreiller mon sac à dos… Je suis sur le bitume, je dors à moitié… La joie d’être enfin arrivée n’est pas suffisante pour tenir debout… Fred me force à me relever car je ne peux pas dormir sur le parking… Puis il me force également à manger un peu mais une cuillère de pâtes sera largement suffisante pour moi ce soir…
Vu l’heure tardive et notre épuisement nous n’avons pas le cœur à chercher une place pour poser notre toile de tente. Même si cela est interdit, nous décidons de dormir à la belle étoile derrière la cabane du point de départ. Un dernier effort pour gonfler le matelas et se mettre dans le duvet (merci à Fred de m’avoir aidé…) et enfin nous pouvons nous reposer quelques heures eh oui nous devons nous lever à 5h00 le lendemain !!!
Conclusion sur notre Randonnée sur le Kepler Track en Nouvelle-Zélande :
Avec ces 60 kilomètres dans les jambes et ces 15h de marche nous doutions de notre forme le lendemain. Le réveil à 5h du matin s’est fait naturellement avec le lever du soleil, étonnement sans trop de problème et sans avoir mal à ma cheville. La bonne humeur est là, et nous sommes tellement ravis de notre « exploit » que nous avons hâte continuer nos prochaines aventures dans le Fiordland et le Sud de l’île.
Si c’était à refaire peut-être que nous l’aurions fait sur 2 jours pour avoir le temps de visiter les grottes près de Luxmore Hut.
En bref, ce coup de folie au Kepler Track reflète nos vacances en Nouvelle Zélande et notre tempérament : on profite un maximum !!! Je n’étais jamais partie aussi loin ni aussi longtemps en vacances et j’ai vécu une formidable aventure qui allait de découvertes en découvertes. Si c’était à refaire, peut être que nous l’aurions fait en 2 jours. ! Que rêver de mieux pour mes 30 ans !!!
Matériel utilisé en Randonnée sur le Kepler Track en Nouvelle-Zélande :
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achat | Ce choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie | Si c’était à refaire? |
Chaussures | Kapteren Discover | KALENJI | Bon marché | Oui ces baskets sont confortables | Non, après 60km la semelle est vraiment trop abimée |
Sac à dos | X lighter | MILLET | confortable bon serrage ventral simple et sans fioritures bon marché |
Parfait | oui |
Camel bag | BIG ZIP LP 1.5L | PLATYPUS | La paroi centrale permet de gagner de la place dans le sac | Parfait | oui |
Veste | Arpenaz | QUECHUA | Bon rapport qualité prix | Oui, elle est souple et chaude | Oui |
Frontale | Tikka xp | PETZL | Puissance : très bon éclairage | Tout à fait adapté | Un frontale un peu volumineuse, mais cela reste un détail car c’est ce qui lui permet d’être puissante |
Duvet | Roam 350 | MAC PAC | Pas très lourd | Une capuche au niveau de la tête serait mieux adaptée pour les nuits à la belle étoile | non |
Toile de tente | Power odyssee | VAUDE | Légère | oui | Oui |
Matelas | PROLITE PLUS SMALL | THERMAREST | Compact et léger | Oui | oui |
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