Line Kong A Siou et JC nous partagent leur expérience de la découverte de Belle-île en mer en kayak de mer
Informations pour préparer un voyage en kayak à Belle-île-en-mer
Date :
18 au 20 Août 2021
Quand Partir :
L’été est la période la plus propice car les conditions de navigation seront meilleures, avec plus de chance d’avoir peu de houle pour profiter de la côte sauvage
Lieu :
Belle-île-en-mer, Morbihan. Le bourg le plus important est Le Palais.
Comment s’y rendre :
Nous avons traversé en kayak, mais un ferry fait la traversée en un peu moins d’1h depuis Quiberon. En saison, compter environ 35 € l’aller-retour pour 1 personne et 180 € pour une voiture
Participants :
JC Eloy et Line Kong A Siou
Retrouvez les expériences de Line et JC en Kayak de mer:
- kayak de mer en Groenland : de Kullorsuaq à Upernavik
- Itinérance kayak de mer en Bretagne
- kayak de mer en Corse autour de Bastia et Ajaccio
- Roadtrip kayak de mer en Norvège dans la péninsule Scandinave
- 10 jours de randonnée en kayak de mer en Bretagne
Où dormir à Belle-île-en-mer :
Nous avons dormi en bivouac, mais plusieurs possibilités d’hébergement sont possibles. En particulier, si vous êtes en kayak, le camping municipal de Port Andro est un bon point de chute car facilement accessible depuis la plage. D’autres campings et possibilités d’hébergement sont disponibles, plus à l’intérieur des terres.
Où se restaurer/où se réapprovisionner à Belle-île-en-mer :
Vous pourrez facilement vous réapprovisionner dans l’une des bourgades de l’île : Le Palais, Sauzon ou Locmaria
Office du tourisme :
Le site internet de l’office de tourisme de Belle-île
Téléphone : +33 (0)2.97.31.81.93
Adresse : Quai Bonnelle CS 61102 56360 LE PALAIS
Caractéristiques du plan d’eau :
Les courants de marée sont bien présents mais peu gênants, sauf en quelques points où ils peuvent être forts et générer des vagues et mouvements d’eau pas toujours évidents à négocier. C’est le cas notamment aux deux extrêmités de l’île (pointe des Poulains, pointe de Kerdonis). Il faut également tenir compte du courant de marée pour la traversée.
La houle peut rendre la navigation très engagée, surtout côté large. Il est donc impératif de regarder les prévisions de mer, en plus de la météo. Par forte houle, il sera nécessaire de naviguer loin de la côte (quel dommage !) et les accostages peuvent être vraiment compliqués voire impossibles. Par ailleurs les cartes marines indiquent des zones de fort ressac dont il faudra se méfier.
Enfin, si on a plus de temps et un créneau météo favorable, il peut être intéressant de coupler cette navigation avec la visite des îles d’Houat et Hoedic.
Quoi d’autre dans les environs :
Sur l’île, de nombreuses possibilités s’offrent à vous, à commencer par la randonnée sur le sentier côtier puisque le GR340 parcourt le tour de l’île en 85 km. C’est un endroit de rêve pour tous les autres loisirs nautiques : surf, voile, plongée etc. Il y a également plusieurs sites historiques à visiter : la citadelle Vauban qui surplombe le port de Palais, le grand phare et sa vue panoramique, ou encore le fort de Sarah Bernhardt, résidence d’été de l’actrice, meublée et décorée comme à l’époque.
Bibliographie :
- La Bretagne Sud en Kayak de Mer. 30 parcours entre Le croisic et Crozon. Véronique Olivier, Guy Lecointre : incontournable guide, qui donne des informations très précieuses pour planifier sa navigation (à quelle heure de marée partir, où se mettre à l’eau, se garer, accoster etc.)
- Courants de marée, côte Sud de Bretagne. SHOM. Cet atlas des courants de marée donne, heure par heure, la vitesse et la direction du courant pour toute la côte bretonne, du Croisic à Audierne.
Lien Internet :
- www.geoportail.fr : la référence pour les cartes de randonnée, mais propose aussi une « carte littorale » très appréciable
- https://data.shom.fr/ : l’équivalent de géoportail pour la mer, avec les cartes marines complètes, mais aussi les cartes de courants de marée
- www.kayakalo.fr : ce site répertorie les possibilités de mises à l’eau en France
- windy.com : site de prévision météo et de houle/vagues qui offre la possibilité de comparer plusieurs modèles de prévision, permettant d’avoir une idée de la fiabilité de la prévision
Traversée en kayak vers Belle-île-en-mer et découverte de la côte sauvage
Cela fait plusieurs années maintenant que nos pagaies nous mènent en îles bretonnes. Des lagons paradisiaques des Glénan aux puissants courants de Molène et Ouessant, nous avons fait quelques belles navigations et agréables bivouacs du côté ouest de la France. Mais s’il n’en fallait voir qu’une, ce serait la bien nommée Belle-île-en-mer !
En kayak à Belle-île, prendre son temps
Le premier conseil que l’on peut donner pour réussir cette navigation, c’est celui de prendre son temps. Il peut évidemment être tentant, pour des kayakistes bien entraînés, d’expédier le tour en deux jours, avec un seul bivouac. Mais ce serait passer au large de bien des beautés cachées dans les recoins de la côte sauvage. Nous avons donc fait deux bivouacs pour profiter au maximum du créneau météo et surtout pour explorer tous les coins et recoins, notamment autour des aiguilles de Port Coton.
La traversée : du vent dans les voiles
On ne le répètera jamais assez : naviguer en Bretagne, c’est vivre au rythme de la marée. Ce jour-là elle est sympa, et le départ se fera en milieu de journée. Grasse matinée donc, et tout le temps nécessaire à la préparation et au chargement des kayaks sans se presser. Il est 13h15 lorsque nous donnons nos premiers coups de pagaie à la pointe du Conguel, tout au bout de la presqu’île de Quiberon. Une traversée de 17 km nous attend pour rejoindre la pointe Est de Belle-île, avec un léger vent de travers. Tous les kayakistes le savent, le vent de travers, c’est pénible à la longue. Mais nous avons la parade : les nouvelles voiles fabriquées par JC nous permettent de tenir une allure très correcte sans nous fatiguer ni dériver ! C’est ainsi que la traversée est avalée en 2h20 quand on s’attendait à y passer 3h.
Belles plages et crustacés
Le temps gris nous fait un cadeau : un généreux rayon de soleil pour notre 1er accostage sur l’île. On peut enfin dégourdir nos jambes, enfermées dans le kayak depuis trop longtemps. De retour sur l’eau on poursuit en passant au plus près des cailloux et déjà on est émerveillés : des falaises découpées, des plages de sable fin, et même une grotte marine dont le plafond effondré nous laisse voir le ciel. Sur les rochers, on peut observer des quantités astronomiques de pouce-pieds. Ces crustacés élisent domicile sur les rochers battus par les vagues, juste dans la zone de battement des marées. C’est paraît-il délicieux, mais évidemment la récolte n’est pas aisée !
Dessiner sur le sable en attendant la marée
Le soir venu nous posons notre bivouac sur une plage magnifique et déserte, accessible uniquement par un sentier très escarpé équipé d’une main courante. Pour le confort de couchage, JC aplanit le sol en se servant de sa pagaie comme une spatule. Tel un pâtissier faisant un glaçage au chocolat !
Le lendemain, comme pour tout bivouac qui se respecte, la tente est pliée le plus tôt possible. Nous devons partir à la mi-journée, on a donc tout le temps de profiter de la plage. JC s’équipe de deux sardines – de gros calibre – et d’un bout de corde. Avec ce compas géant, il commence à tracer cercles et lignes dans le sable. Je monte sur le sentier pour profiter de la vue, et suis comme hypnotisée : cercle après cercle, pétale après pétale, c’est un dessin gigantesque qui apparaît. Les pétales sont tracés à « main levée » avec la pagaie de secours ! Et dire que dans quelques heures, la marée aura tout recouvert.
La côte sauvage : de criques en grottes marines
On embarque aux alentours de midi pour la côte sauvage. Les conditions sont parfaites : pas de houle ni de vent. Voici déjà les aiguilles de Port-Coton, immortalisées par Monet qui passa près de 3 mois sur l’île. Notre point de vue est très différent de celui du tableau du peintre mais nous permet de rentrer dans cette image de carte postale, au sens propre. A cet endroit la côte est en effet exceptionnelle : nous n’avons jamais vu une telle concentration de grottes, d’arches, de tunnels creusés dans la roche. A un moment je ne vois plus JC, a-t-il pris l’arche de droite ou le tunnel de gauche ?
Un peu plus loin nous trouvons par hasard le « trou du Vazen » : un tunnel rocheux naturel qui nous mène à une petite plage à ciel ouvert. Epoustouflant ! Avec l’exploration de tous ces recoins, l’après-midi est bien plus avancée que nous. Le bivouac est encore loin. Le vent et le clapot sont plus sensibles maintenant, et on décide donc de mettre les voiles.
Après la contemplation, l’action !
Peu avant la pointe des Poulains, les conditions de navigation deviennent « sportives ». Au passage d’une pointe, quelques vagues désordonnées viennent pimenter cette navigation décidément très variée. En arrivant à la pointe des Poulains, on aperçoit un bon train de vagues. Le courant est contraire mais le vent favorable : on passe au surf et à la voile ! Très amusant ! JC veut repartir pour un tour de manège. On reprend donc un ticket en empruntant une petite passe au calme qui nous permet un retour en arrière facile
Peu après, une plage nous permet d’accoster et d’aller voir de plus près le phare des Poulains. Au milieu des touristes, jupes mouillées et pagaies en main, on ne respecte pas vraiment le dress-code !
Bivouac agité et mer d’huile
On l’aura compris, nous avons maintenant quitté la côte sauvage, et le prochain bivouac sera donc forcément un peu moins isolé. Nous trouvons tout de même une plage au calme. Le GR passe juste à côté, apportant son petit lot de randonneurs et de baigneurs dans la soirée. Le temps gris finit par nous donner quelques gouttes, au moment même où on venait d’enfiler des affaires sèches. Les joies du bivouac.
Vers 22h30, alors que nous venons de monter la tente et que l’on s’apprête à se coucher. Une dizaine de jeunes, lampes et enceinte bluetooth en main, arrivent sur la plage et tentent d’allumer un feu ! Ils y parviendront non sans mal… Boules quies obligatoires ce soir !
Le lendemain, la traversée retour se fait sans encombre, sur une mer d’huile.
Conclusion de ces 3 jours en kayak de mer à Belle-île
Un véritable coup de cœur pour ce séjour à Belle-île. La navigation a été très variée : traversées, rase-caillou et même un peu de surf dans le courant de la pointe des Poulains. La côte sauvage est de toute beauté, même s’il nous aura manqué un rayon de soleil pour faire de plus belles photos ! Enfin, le premier bivouac est sans doute l’un de nos plus beaux bivouacs en kayak en France.
Matériel utilisé pour découvrir Belle-île en mer en kayak de mer
Matériel bivouac utilisé sur notre trip kayak de mer autour de Belle île en mer
Catégorie | Nom du Modèle | Marque | Pourquoi ce choix | Choix adapté à cette expérience ? | A refaire ? |
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Tente | Arco XT | Vaude | Immense abside avec deux portes latérales. Nous l'avons même montée sur des dalles avec de grosses pierres : impeccable. Tiens très bien le vent si elle est montée et orientée correctement. Après plusieurs années, elle commence à donner des signes dusure mais reste parfaitement utilisable | Oui, confortable. Une plus petite tente moins confortable aurait aussi fait le job au vu de la faible durée du voyage et les bonnes conditions météo | Oui, sans problème. |
Sardines spéciales sable | Snow and Sand Peg 31 cm | Vaude | Nous dormons très souvent sur le sable et les sardines classiques ne suffisent pas : il faut créer dautres ancrage en enterrant les pagaies ou avec des rochers. Ces sardines nous permettent de monter la tente plus rapidement et facilement. | Oui, parfaitement. | Oui, si la plupart des bivouacs se font sur ce type de sable (fin et sec). Autrement, cest sencombrer pour pas grand-chose puisque des alternatives sont possibles. |
Réchaud | Dragonfly | MSR | Réchaud à essence avec 2 bruleurs (à choisir en fonction du carburant), permettant de bruler tout type d'essence et donc de cuisiner partout dans le monde. Nous lavions particulièrement acheté pour notre voyage au groenland | Totalement surdimensionné pour ce type dexpérience mais « qui peut le plus peut le moins », et notre réchaud à gaz nous a lâché peu avant le départ. | Possible. Ça reste moins pratique quun réchaud à gaz classique, et plutôt bruyant (on a limpression de démarrer un avion à chaque fois quon doit faire bouillir un litre deau !). Mais en termes de volume et de coût du carburant ça nous semble plutôt avantageux. Pour notre consommation à deux on tiens au moins 4 jour avec la petite bouteille de 300 mL. |
Matelas Line | Prolite Small | Thermarest | Initialement choisi pour la montagne, je m'en sers depuis des années pour tout type de rando. Bon rapport confort/poids | Il trouve là sa limite en matière d'isolation. J'ai eu un peu froid lorsqu'on dormait sur les dalles de granit. | Pour ce type de voyage je prendrais un matelas un peu plus isolant, et peut être un peu plus confortable. |
Matelas JC | Forclaz | Trek 700 air short | Matelas très compact donc facile à ranger dans le kayak et prix très attractif | Oui | Oui. |
Sacs de couchage | Forclaz | Light 10°c | Sac de couchage dété | oui. | Oui, sans problème |
Matériel kayak de mer utilisé sur notre séjour à Belle île en mer
Catégorie | Nom du Modèle | Marque | Pourquoi ce choix | Choix adapté à cette expérience ? | A refaire ? |
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Kayak JC | Romany Surf | Nigel Dennis kayak | Le kayak à tout faire de JC : Kayak joueur, bien adapté à lencadrement (cest son métier), solide et qui supporte dêtre chargé pour une itinérance de quelques jours | Oui. Ce nest pas typiquement un bateau de rando mais pour quelques jours cest très bien | Oui sans problème |
Kayak Line | Pilgrim expedition | Nigel Dennis kayak | Kayak spécialement acheté pour la randonnée, et les conditions un peu musclées. Son volume me permet de le charger très facilement pour des voyages itinérants, et sa longueur de ligne deau lui confère une bonne vitesse (contrairement au pilgrim classic que javais avant) | Oui, parfait. Il reste encore pas mal de place pour le chargement et donc des itinérances plus longues | Oui |
Pagaies | Pagaies traditionnelles groenlandaises home made | Préserve les articulations, léger, le plaisir de pagayer avec un objet fait maison | Oui parfaitement | Oui Nous naviguons avec depuis plusieurs années, toujours le même plaisir | |
Voiles | Prototypes fabriquées par JC | Elles permettent un gain de vitesse, mais rendent aussi la navigation plus amusante, notamment lorsque le vent est travers. | Oui, notamment pour la première traversée et le passage de la pointe des Poulains | Oui. | |
Jupes | - | Reed Chill Cheater | Des jupes bien étanches et qui sèchent très vite | Parfaitement | Oui. Ces jupes sont très bien pour la randonnée. Leur seul inconvénient est quelles sont un peu fragiles. Il faut donc éviter de les utiliser le jour où on fait des exercices de sécurité par exemple. |
Gilet Line | Kaikoura | Palm | Bonne flottabilité, nombreuses poches à lavant, poche à eau dans le dos et un zip devant pour plus de facilité à lenfiler. | Oui. Il y avait 2 inconvénients à ce gilet : (i) Avec les poches, cela fait vite du volume devant ce qui rend difficile la remontée dans le kayak.. bon, je my suis entraînée maintenant (ii) Pas de système de remorquage intégré. Un petit bricolage a permis den ajuster un (ceinture largable) | oui |
Gilet JC | Xtrem | Palm | Bonne flottabilité, Système de remorquage avec largage rapide efficace si on ne mets pas tous les passants (autrement ça bloque). | Oui | Oui |
Vêtement spécifique utilisé sur notre rando kayak de mer à de Belle île en mer
Catégorie | Nom du Modèle | Marque | Pourquoi ce choix | Choix adapté à cette expérience ? | A refaire ? |
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Veste kayak Line | Nino | Artistic | Une nouvelle veste que je souhaitais légère, pour la mi-saison en méditerranée ou l'été en bretagne. | Oui très bien. Le fait de pouvoir enlever facilement la capuche est appréciable, mais le système de fixation par bouton pressions est vraiment trop léger : s'enlève trop facilement, et protège peu le cou lorsqu'on a la capuche sur la tête | Oui c'était très adapté pour les moments les plus frais/ventés |
Veste de kayak JC | Chinook | Palm | Veste avec double cheminée et manchons latex aux poignets. | Oui. Très bien | Oui |
Pantalon de kayak Line | Kokatat | Pantalon avec chaussettes intégrées. Couplé à la veste avec double cheminée, il permet de rester au sec même si on a de leau jusquaux cuisses pour embarquer | Utilisé depuis plusieurs années, il commence à prendre l'eau (porosité au niveau des fesse avec les frottements ?) Néanmoins il reste adapté pour ce type d'expérience | Oui | |
Pantalon de kayak JC | corsaire neoprene | Olaian | vêtement de mi-saison a prix très attractif | pas mal, mais la taille est trop basse pour une utilisation kayak. | Non, ce n'est pas très adapté pour le kayak à cause de la taille basse |
T-shirt lycra manches longues | Kokatat | Les manches longues apportent une protection efficace contre les UV. En fonction des matières et de lépaisseur, cela fait une couche thermique à, adapter à la météo | Oui. le traitement hydrophobe donne limpression dêtre toujours au sec même mouillé et il apporte une excellente régulation thermique. La couleur claire évite de « cuire » au soleil lété. Pour les journées les plus chaudes nous avions des lycras fins (type surf) qui n'apportent pas de chaleur | Oui |