Dans les pas de Rémi Camus

par Expérience Outdoor
Rémi CAMUS éco-aventurier, explorateur, formateur stage de survie et conférencier

Rémi Camus nous partage son chemin de vie de son émerveillement à la nature. Comment passer de éco-aventurier et explorateur de contrées hostiles a expert et formateur dans des stages de survie et maintenant conférencier ?

Une enfance outdoor

Rémi Camus en communion avec la nature
Remi CAMUS en Australie

Du petit garçon qui mettait les doigts dans la prise pour comprendre par lui-même ce qu’était l’électricité, je retiens de mon enfance cette curiosité dévorante pour mon environnement. À la maison, la règle est claire. Pour jouer ça se passe dehors et je dois dire que cela me convenait parfaitement. Avec mon voisin nous passions des heures à aller jouer dans les bois et à créer nos cabanes.  La faune comme la flore sont devenus mes compagnons de route. Constamment sollicité par la beauté des paysages ou par la diversité des animaux, je me perds au niveau des études. J’obtiens toutefois un baccalauréat technologique en Hôtellerie Restauration. Ce diplôme me servira à occuper différents postes dans la restauration jusqu’en 2010. Cette année là j’obtiens le Graal : un titre de Maître d’Hôtel dans un restaurant classé 1 étoile au Guide Michelin.

24 heures de voyage et 8 mois en Nouvelle-Zélande

Ma vie a toujours été jalonné de rencontres plus enrichissantes les unes que les autres. C’est parce qu’un de mes employeurs en Angleterre m’a parlé un jour de la Nouvelle-Zélande que je m’y suis rendu. Sur place, j’ai vite sympathisé avec un jeune garçon tchèque qui est devenu mon compagnon de route pendant 8 mois. Je rentre avec regret de ce pays qui m’a fasciné. Un rapide retour en Angleterre m’aura permis de rencontrer ma première copine. Une jeune femme polonaise avec qui nous décidons de traverser l’Australie puis l’Asie du Sud-Ouest. Au retour nos chemins se séparent et je regagne la France pour travailler de nouveau en restauration. Nous sommes alors en 2010.

La piste de la soif

A l’occasion d’un séjour en Bretagne, je tombe sur le livre de Jamel Balhi « Au cœur des Amériques » que je dévore en une nuit. Ma décision est prise, je traverserai un pays en courant. Ce sera l’Australie. Je démarre alors une longue préparation physique et logistique pour que mon aventure se passe dans les meilleures conditions possibles.

Rémi Camus lors de course entre Melbourne et Darwin en Australie
Rémi CAMUS durant sa traversée de 5 400 km en Australie

En octobre 2011 je suis enfin arrivé en Australie. Avec l’impression étonnante d’avoir déjà vécu mon aventure tant j’en ai rêvé durant des semaines. Je découvre une Australie différente de celle de mon premier séjour. D’abord parce que je suis seul. Puis parce que je m’engage dans une course reliant Melbourne à Darwin soit 5400 kilomètres au profit de l’Association Française pour le Syndrome de Lowe dont je suis aujourd’hui le parrain.

Cette expérience m’a permis de me confronter à moi, à mes peurs, à mes doutes et à mes questions existentielles. Au cours de cette expérience,  j’ai aussi été éprouvé par la soif. Quatre jours passés à ne pas avoir une goutte d’eau à disposition m’ont conduit à boire ma propre urine à deux reprises. De cette expérience traumatisante est né mon combat pour préserver les ressources naturelles et notamment l’eau. En effet ce sentiment de soif extrême ne m’a affecté qu’une journée alors qu’il existe au quotidien pour de nombreuses populations.

Une claque et un déclic

Rémi Camus lors de sa descente en hydrospeed sur le fleuve Mékong
Barrage de déchets sur un bassin de rétention d’eau en chine sur le fleuve Mékong

Après le périple australien pendant lequel je vais avoir la chance de rencontrer deux communautés d’Aborigènes,  je m’engage dans une nouvelle aventure. En 2013, je me lance dans une descente du fleuve Mékong en hydrospeed sur 4400 km. Sur place l’abondance de l’eau contraste avec mon expérience précédente en Australie. Mais je découvre alors le quotidien des populations qui bordent le fleuve et le principal fléau les menaçant : la pollution de l’eau par toutes sortes de déchets notamment plastiques.

Ce pays, qui m’avait émerveillé lors de mon premier séjour, provoque en moi une nouvelle envie : contribuer activement à la préservation de l’eau et sensibiliser le grand public sur les enjeux de ce combat. Après avoir acquis une machine capable de transformer le plastique en carburant que je présente lors de conférences dans différentes écoles, je profite d’une opportunité incroyable pour gagner en visibilité.

Du petit écran aux côtes françaises

Je participe à l’émission « WILD, la course de survie » proposée par M6 dont je sors vainqueur en 2018. L’émission ayant été enregistrée quelques mois avant sa diffusion, et connaissant l’issue positive de cette émission bien avant les téléspectateurs, je me décide à profiter de cette exposition médiatique pour ficeler une nouvelle aventure.

TOUR DE FRANCE À LA NAGE 2018 - PORT DE CALAIS
Le Tour de France à la Nage par Rémi CAMUS

En 2018, j’accomplis donc un Tour de France à la Nage sur 2650 km. L’objectif est de sensibiliser les Français, durant la période estivale, sur l’importance de préserver l’eau. Cette expérience éprouvante physiquement s’inscrit directement dans le prolongement des constats réalisés tout au long de mes aventures. Elle se clôture par l’accueil et la reconnaissance de S.A..S le Prince Albert II de Monaco.

Rémi Camus avec LE PRINCE ALBERT II DE MONACO À LA FIN DU Tour de France à la Nage
Accueil de SAS le Prince ALBERT II DE MONACO à la fin du Tour de France à la Nage

Le partage et la transmission

Dès que je le peux, je conforte ma passion originelle pour l’outdoor en animant des stages de survie au sein de la société Time On Target. C’est pour moi une expérience enrichissante que de pouvoir partager mon savoir et mon savoir-faire durant ces stages.

Formateur stage de survie avec Time on Target

J’y délivre aussi des messages de savoir-être tant je reste convaincu de l’importance de la responsabilisation de chacun d’entre nous dans son quotidien. Cette expérience de formateur en survie m’a conduit à mettre sur pied une expédition de survie fin 2019 avec 6 néo-aventuriers. Ils ont appris à se dépasser en parcourant 400 km dans l’outback australien.

Aujourd’hui j’aspire toujours autant à communier avec la nature. Mais je donne à mon parcours un nouvel élan en professionnalisant mes conférences. Ces conférences traitent non seulement des enjeux de la préservation de l’environnement mais aussi de développement personnel. Sans être coach personnel, j’ai une vraie passion pour tout ce qui touche au pouvoir du corps et de l’esprit.

Rémi CAMUS à l'Entraînement Wim Hof avec Sébastien PAYET à Doussard
Entraînement Wim Hof avec Sébastien PAYET

C’est ainsi que je travaille régulièrement sur des stages d’immersion en eau glacée avec un coach spécialisé, Sébastien PAYET. Cette démarche me permet d’associer l’outdoor (les stages se déroulent généralement en rivières), et de compléter ce travail permanent d’introspection dont j’ai compris qu’il avait commencé pour moi tout petit, bien que l’expérience australienne en ait marqué le virage décisif .

L’aventure continue !

Rémi Camus le conférencier éco-aventurier et explorateur

Aujourd’hui je travaille avec une équipe dédiée sur de très nombreux projets pour relayer mon message sous toutes ses formes. Au vu des enjeux, je me dois de rester discret pour le moment sur la nature de ces actions.  Je peux toutefois vous confier la prochaine grande expédition sur laquelle je vais m’engager au printemps 2021.

Cette expédition nommée « Mission Groenland » sera une expédition scientifique sous l’égide de l’association Terra Darwin et en collaboration avec le Centre de Recherches de Climatologie (CRC). Mon co-équipier, Damien Lecouvey, membre de la Société des Explorateurs Français, et moi-même allons réaliser des prélèvements pour mesurer les effets de la pollution sur les premières couches de neige et de glace par les particules de plastiques et les microfibres. Ces prélèvements seront alors analysés et étudiés par le CRC.

Durant ces dix dernières années je n’ai eu de cesse de parcourir les quatre coins du monde pour relayer mon message. De la chaleur insoutenable du désert australien au grand froid du Groenland, j’aime à dire que chacun peut vivre ce type d’aventures.

Il suffit pour cela simplement d’oser, car oser c’est gagner.

Ce slogan est tellement présent dans ma vie qu’il en est devenu le titre de la conférence que j’ai eu l’honneur de présenter dans le cadre de TEDx Orléans en 2017.

Et vous, quelle sera votre prochaine aventure ?

« Il est important d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue quand on les poursuit »

Oscar Wilde

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