Un coin du Kenya à vélo

par Expérience Outdoor
Le long du rift

Après avoir visité en vélo l’Asie avec le Kirghizistan, la Chine , le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Birmanie, l’Inde et le Népal direction l’Afrique avec ce voyage à vélo au Kenya la prochaine étape du voyage à vélo à travers l’Asie et l’Afrique pendant 1 an par Anaïs et Nicolas de  « 2 coins du monde 2 roues »

Informations pour préparer un voyage à vélo au Kenya

Date

Du 24 mai au 04 juin 2016.

Lieux

Nairobi, Longonot, lac de Naivasha, Nyahururu, Nyeri, Mbagathi, Kajiado, Namanga (frontière)

Ou dormir au Kenya ?

Il est important de se signaler aux habitants. Soit c’est ok, soit les gens proposent de venir dormir chez eux. S’ils refusent c’est qu’il doit y avoir raison (sécurité, animaux sauvages, etc.). Ne pas hésitez à insister : « bonjour, on  cherche un endroit pour dormir, pouvez-vous nous aider ».

Les hôtels sont super chers (rapidement 30USD pour une chambre basique). Il parait que les motels sont plus abordables (on n’a pas essayé) mais il faut s’attendre à quelque chose de « sommaire ».

Pour se restaurer / se réapprovisionner au Kenya

Beaucoup de petites échoppes le long des routes pour les fruits et les légumes notamment. Autour de Nairobi, aucun problème pour trouver des restaurants le midi, comme dans d’autres villes importantes. Dans les zones plus reculées c’est moins facile ou limité (frites).

L’accès à l’eau au Kenya reste facile

Les transports au Kenya

Rouler en vélo à Nairobi est assez dangereux. Préférez le bus vraiment pas cher. Demander aux locaux pour s’y retrouver. Et attention aux matutus (bus tunning), ils ont une compréhension toute personnelle du code de la route.

Le climat du Kenya

chaud et humide (frais le soir).
On est arrivé juste après la saison des pluies.

Coût de la vie au Kenya

6,50€/jours/pers (jamais fait d’hébergement payant)

Le Kenya est il une destination adaptée au voyage à vélo ?

oui. Les routes sont de bonne qualité. On peut voir des animaux très facilement. Dépaysant et assez facile dans la région de Nairobi (bien différent vers le nord et dans les terres). Il y a souvent une bande d’arrêt d’urgence pour rouler (bienvenue car les kenyans roulent vite)

Conseils avant un voyage au Kenya

Bien se renseigner auprès des locaux pour dormir.
Nairobi est à plus de 1600m d’altitude et ses environs sont aussi très élevés. Il fait vite frais le soir.
Ne pas hésitez à dire, au bout d’un moment, à ceux qui vous observent, notamment le soir, que vous avez maintenant besoin d’intimité/vie privée.
Nous n’avons vu que les zones les plus développées du pays (sous l’influence de la capitale). Toutes les personnes avec qui nous avons parlé nous disent que la partie intérieure est bien différente (infrastructure, éducation, culture, économie, etc.)

Aventures durant notre voyage à vélo au Kenya

En sortant de l’aéroport on est arrêtés par la douane. Ceux-ci nous demandent tout d’abord d’assurer nos vélos. On trouve cela plus qu’étrange et on refuse. Comme le douanier est parti avec nos passeports, on s’installe sur des fauteuils en attendant. Il revient, et nous explique qu’on doit payer une taxe pour garantir qu’on ne vendra pas nos vélos dans son pays. On lui explique avec le sourire qu’on ne paiera rien. Il revient un peu plus tard et nous dit que le prix de la taxe a baissé… Tout compte fait, il nous laisse partir en souriant.

On ne croyait pas avoir à faire à de la corruption à l’intérieur de l’aéroport international de la capitale du pays. Ça promet pour la suite !

Changement de décor

Le changement est incroyable : on vient de quitter la ville étouffante de New Delhi, pour arriver à Nairobi juste après la saison des pluies. Tout est vert et luxuriant.

remontage des vélos à l'aéroport de Nairobi au Kenya

remontage des vélos à l’aéroport de Nairobi

On met 2 heures pour remonter les vélos et à peine sortis de l’aéroport on aperçoit des zèbres et des girafes au loin. C’est fou!

Pas d’autre choix que la 2×4 voies pour rejoindre la ville. Les gens roulent très vite et mal, on n’est pas vraiment rassurés. Sur la première voie d’insertion une voiture pile juste à côté de nous. Les pneus crissent. Elle a faillit emboutir la camionnette de devant.

Il fait presque nuit quand on traverse le centre ville. A un carrefour on voit d’énormes oiseaux sur des arbres. Nico demande à un automobiliste le nom de l’animal : ce sont des marabouts.
On ne peut pas dire que la ville de Nairobi nous plaise et on ne s’y attarde pas.
Notre hôte nous accompagne sur quelques kilomètres de la boucle que nous avons prévu de faire au Kenya. Nous partons de Nairobi par une grande artère, jusqu’à emprunter un axe secondaire,  une cinquantaine de kilomètres plus loin, qui nous amènera au lac de Naivasha.

Au départ de Nairobi

La route est agréable, beaucoup moins empruntée que l’autoroute et débouche sur une vue magnifique du rift avant de descendre en son centre. Les vastes plaines sont toutes vertes. Magnifique.

Le long du rift au Kenya

Le long du rift

On voit nos premiers babouins le long de la route et on est surpris par leur taille. Caché par de hautes herbes, Nico passe à moins d’un mètre d’un gros mâle. Surprenant!

On n’ose pas planter la tente dans un endroit trop reculé pour notre première nuit en tente en Afrique. On se met donc proche d’un village, au pied du volcan Longonot.

au pied du volcan Longonot au Kenya

au pied du volcan Longonot

A l’abri des buffles

On est de suite assailli par une bande de gamins étonnés de voir 2 blancs, en vélo, camper à côté de chez eux.
Au bout d’une heure, un jeune voisin s’approche et nous explique qu’il est dangereux de rester là à cause des buffles sauvages qui viennent pendant la nuit. Il nous propose de mettre la tente dans son jardin, à l’abri.

Leur maison, au milieu d’un grand champ de maïs et entouré de hauts grillages, est très sommaire. On ne voit pas comment ils se fournissent en eau et il n’y a pas d’électricité.

On arrive vers le lac et on a du mal à en trouver un accès : les rives sont privatisées excepté un petit passage non goudronné de 500m.

Il y a beaucoup de vie à cet endroit : des pécheurs, des vendeurs, des acheteurs, des petits restaurants mais aussi beaucoup de grands échassiers charognards : toujours ces mêmes marabouts.
On achète un poisson frit accompagné d’épinards. Pas mal du tout.

cuisines au bord du lac Naivasha

cuisines au bord du lac Naivasha

Nous reprenons la route en direction de Nakuru

et retrouvons l’autoroute qu’on avait quitté la veille. Il y a beaucoup d’animaux sauvages dans le bush environnant : on voit des gnous, des girafes, des antilopes, des zèbres. C’est incroyable !

zèbres et antilopes le long de la route à vélo au Kenya

zèbres et antilopes le long de la route

A Gilgil nous sommes accueillis dans une école privée pour passer la nuit. Le directeur est un personnage bienveillant qui prend le temps de nous faire visiter son établissement. On lui propose de faire une petite présentation de notre voyage à vélo au Kenya mais aussi de l’Asie à ses élèves le lendemain matin.

camping dans une école privée durant notre voyage à vélo au kenya

camping dans une école privée

Environ 60 enfants de 3 à 12 ans accompagnés de leurs instituteurs viennent nous écouter. Nous essayons de faire passer des messages simples en même temps que nous expliquons notre parcours.

Nous quittons la route principale pour rejoindre Nyahururu.

Le trafic est beaucoup moins dense et la route traverse de verdoyantes collines.

sur la route vers Nyahururu durant notre voyage à vélo au Kenya

sur la route vers Nyahururu

Le soir arrivant, nous demandons à un groupe de jeunes si nous pouvons mettre notre tente dans un espace vert, à côté d’un village, en contrebas de la route. Certains d’entre eux ont l’air d’hésiter, puis finalement ils nous répondent oui et viennent nous regarder s’installer. Deux adultes passent et nous disent en souriant qu’on aura surement la visite des hippopotames pendant la nuit. Ils vivent dans la rivière un peu plus bas et sortent de la nuit tombée pour aller brouter dans le village. On est moyennement rassurés.

Attention aux Hippopotames

Peu de temps après, un jeune garçon d’une dizaine d’années vient à notre rencontre et insiste pour que nous allions planter notre tente dans son jardin. Nous hésitons car nous en avons marre d’avoir à changer la tente de place une fois qu’elle est installée. Mais la peur des hippos est plus forte que la paresse, et nous décidons de suivre Joseph.

Nous suivons notre petit guide et descendons la petite route, non éclairée, qui mène à la rivière et à la maison de notre hôte. Il tient un bâton massaï pour se protéger en cas d’attaque nous dit-il. Dans cette obscurité, et avec la brume qui descend, l’ambiance n’est pas très rassurante et il nous tarde de passer la barrière qui délimite le jardin. On ne verra pas d’hippopotames ce soir-là, mais Joseph nous indique un endroit où nous sommes sûrs d’en observer à quelques kilomètres de là.

Nous nous y rendons à notre réveil. Nous traversons un village très animé par les messes du dimanche matin et arrivons à un marécage où une dizaine d’animaux se baigne. Quelques villageois les observent également. Nous sommes étonnés de voir la proximité du lieu de vie de ces énormes animaux et du village. Il n’y pas plus de cinquante mètres entre le marécage et l’église.

groupe d'hippopotames vers Nyahururu au Kenya

groupe d’hippopotames vers Nyahururu

On continue notre route en direction de Nyeri.

On enchaîne les montées et les descentes comme dans des montagnes russes. Avant d’arriver à la ville, on aperçoit au loin le mont Kenya. Il ne nous parait pas très impressionnant vu d’ici.

On passe devant un panneau nous indiquant qu’on change d’hémisphère. Un Kenyan nous fait une petite expérience avec de l’eau qui, en s’écoulant, tourne dans un sens dans l’hémisphère nord, et dans l’autre sens quelques mètres plus au sud. On est bluffé de voir que le changement s’effectue à quelques mètres d’écarts seulement. Au niveau de l’équateur, l’eau s’écoule sans tourner.

vue sur le mont Kenya durant notre voyage à vélo au kenya

vue sur le mont Kenya

Ce soir, Douglas nous propose de dormir dans son jardin. Très agréable au premier abord, on se rend vite compte qu’il a un certain penchant pour l’alcool. Vu qu’il nous accueille, on n’ose pas refuser et on tombe dans le piège de devoir lui acheter de la gniole. En moins d’1 minute, il a avalé sa bière, et repart avec sa bouteille de gin, déjà titubant. Triste rencontre durant ce voyage à vélo au kenya.

De retour à Nairobi

Notre boucle se termine, et nous rentrons à Nairobi par une route très empruntée sans attrait particulier. Comme une manifestation est prévue dans le centre aujourd’hui, on nous conseille de l’éviter. On le contourne donc par l’autoroute du sud qui longe le Nairobi National Park et on rejoint Francis, un warmshower qui a accepté de nous accueillir. Il vit dans un petit appartement qui comporte deux chambres avec sa femme, ses trois filles et son fils. Nico est invité à dormir dans le salon avec le fils, et Anaïs dans la chambre des filles dans le même lit que l’une d’entre elles. On n’est pas très à l’aise dans cet endroit où la télé est allumée de 7h à minuit. La conversation est limitée. Mais pourquoi accueillent-ils des gens ? On ne s’attarde pas.

Au pays des Massaïs

On prend la direction de Namanga, la frontière avec la Tanzanie, et on entre dans le territoire des Massaïs. Le mélange entre le mode de vie traditionnel et contemporain qu’ils pratiquent est assez déroutant. Vêtus d’une couverture rouge, les oreilles avec un énorme trou, de très grands colliers de perles, ils utilisent les modes de transport et de communication contemporains.

La nuit tombant, nous demandons l’hospitalité dans une école privée. Nous sommes accueillis par un missionnaire coréen qui nous invite à dormir dans sa chambre d’amis et nous propose de goûter de la nourriture venant de son pays ! On ne s’attendait pas à un tel accueil. D’autant plus que vu de dehors, le lieu ne paye pas de mine. Mais une fois le bâtiment servant d’école passé, on tombe sur une immense demeure avec une piscine couverte !!!

Nous apprécions la tranquillité que nous trouvons dans ce lieu. D’habitude lorsque nous sommes invités où que l’on dort à proximité d’autres maisons, n’avons aucune vie privée. Ça fait un bien fou.

En arrivant à Namanga, nous sommes étonnés de trouver une ville faite de maisons en bois pour la plupart. Nous sommes loin des grands immeubles et centres commerciaux de Nairobi.

Pour notre dernière nuit au Kenya, nous plantons notre tente dans un poste de police. Nous ne dormons pas très bien à cause des aller-venus incessants à coté de notre tente tout au long de la nuit.

Conclusion du voyage à vélo au Kenya

Les conditions météo étaient idéales pour rouler (une semaine plus tôt, nous aurions eu encore de grosses pluies). C’est appréciable de pouvoir communiquer en anglais avec la population, très accueillante.
Nous avons été très surpris par les paysages verdoyant et l’abondance d’animaux sauvages visibles aussi facilement.
On n’avait pas imaginé à quel point ce serait oppressant d’être tout le temps observé. Il est difficile d’être au calme et d’avoir un peu de vie privée.

Découvre la liste du matériel utilisé pour ce séjour à vélo avec les avis et conseils de Anaïs et Nicolas et si tuas aimé découvre l’étape suivante en Tanzanie de leur Trip en vélo durant 1 an.

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1 commentaire

Lefrancois 26 février 2020 - 9 h 46 min

Super article et bravo pour ce périple qui devait être ô combien dépaysant ! Je suis admirateur…
J’ai un projet qui m’a traversé la tête à savoir : Grimper le Mont Kenya et le Kilimandjaro en reliant ces deux points à vélo.
Est-ce possible ? Est-ce que l’état des routes me le permet ? Il y a-t-il un danger d’attaque d’animaux sauvages ? etc…
Si tu as des infos à me donner, je suis preneur. Je cherche les infos à droite à gauche sur le net en même temps.

Merci et encore bravo pour ce périple !

Florian

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