Traversée du Vercors à pied de Die à Grenoble

par Expérience Outdoor
La Traversée du Vercors à pied en 6 jours

Antoine et Camille de Migratory Bikes nous partagent leur expérience vécue de leur 6 jours de grande traversée du Vercors en randonnée pédestre. De quoi s’immiscer dans la vie de ce massif.

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Informations pour préparer la traversée du Vercors

Date :

Du 14 au 19 juillet (départ en début d’après-midi) de Die le 14/07 et arrivée en milieu d’après-midi à Grenoble le 19/07).

Meilleur période pour randonner dans le Vercors :

De Mai à Octobre, on peut facilement randonner car les chutes de neige sont rares et le froid peu mordant (avec un minimum d’équipement). En plein été, l’eau se fait beaucoup plus rare. Et c’est un vrai casse-tête pour s’en procurer aux quelques sources qui coulent encore. Le soleil est puissant et mieux vaut être bien renseigné sur les points d’eau, mais ça reste tout à fait possible.

Nous avons réalisé la traversée du Vercors en plein été, et avons pu nous ravitailler en eau chaque jour, malgré nos craintes ; pour trouver des informations sur les sources auxquelles vous avez accès, le site du parc national du Vercors a une rubrique dédiée et régulièrement actualisée.

Lieu :

France, Auvergne-Rhône-Alpes, Drôme, Die. Depuis Montpellier, train jusqu’à Valence puis bus jusqu’à Die (26 150).

Coût : 37,5€ pour 1h10 de trajet en train (compter plus de temps selon les changements nécessaires).

+ 10€ pour 1h30 de trajet en bus.

Comment s’y rendre :

Depuis Die, de nombreux sentiers permettent de rejoindre les hauts plateaux du Vercors en passant notamment par la forêt de Romeyer. La solution la plus simple reste cependant de prendre un autre bus jusqu’à Châtillon-en-Diois afin de commencer directement sur le GR91.

Pour notre part, nous nous sommes dirigés à pied vers l’abbaye de Valcroissant, à quelques kilomètres de Die, pour quitter la route et commencer notre ascension sur sentier balisé dans la forêt de Romeyer.

Participants :

Antoine et Camille

Ou dormir dans le massif du Vercors :

L’objectif de notre séjour était de se retrouver dans la nature et d’être autonomes. Nous avons donc passé les 5 nuits en bivouac dans notre tente 2 places, mais plusieurs options s’offrent aux randonneurs :

  • Le bivouac sauvage, loin des sentiers battus. On a passé la plupart des nuits à éviter les lieux « fréquentés ». Il faut quand même veiller à ne pas déranger les troupeaux, la faune et la flore sauvage quand on décide de choisir cette option.
  • Le bivouac à proximité de cabanes ou refuges, avec un point de secours en cas d’intempéries et un terrain souvent plat et aménagé à proximité.
  • La nuit en cabane ou en refuge. C’est une solution qui permet d’éviter de porter la tente, et qui permet d’emmener un sac de couchage moins chaud. Le Vercors possède de nombreuses cabanes et abris ouverts toute l’année aux randonneurs, mais l’été elles se remplissent très vite.

Pour retrouver toutes les cabanes et abris répertoriés se rendre sur le site refuges.info

se restaurer/où se réapprovisionner dans le Vercors :

Nos seuls besoins étaient alimentaires (nous buvions l’eau de source tout au long du parcours). On s’est approvisionnés une fois à Die (J1) puis lors de notre passage à Corrençon-en-Vercors (J4) en supermarché.

A noter :

  • la boulangerie bio « Le Pain de Sophie » à Die. Boulangerie utilisant des céréales locales pour un pain vraiment bon et qui tient plusieurs jours.
  • l’excellent bar à thé/café à côté du petit supermarché au centre de Corrençon qui s’appelle « Aux 2 Sœurs » (et ils font des gourmandises maison très appétissantes !).

On n’emporte pas de réchaud ni de popote. Donc notre alimentation est principalement basée sur du pain complet, des céréales, du fromage (et charcuterie pour monsieur), oléagineux, fruits secs, fruits et légumes frais.

Office du tourisme :

Office du tourisme du Vercors

Caractéristiques et histoire du massif du Vercors :

Mémorial de la Résistance le long du GR91
Mémorial de la Résistance le long du GR91. Crédit photo Migratory Bikes

Le massif du Vercors est un massif de moyenne montagne à cheval entre l’Isère et la Drôme, avec comme sommet le Grand Veymont à 2341 m d’altitude. Le Vercors a pour principale caractéristique une géologie calcaire. D’où le relief acéré du massif avec des falaises et des crêtes qui sillonnent sur les bords des hauts plateaux. Le relief particulier du Vercors, entre ses falaises au bord et son plateau au centre, lui vaut le surnom de « Forteresse », en raison de la difficulté d’accès à la plaine.

Même si à l’heure actuelle, la traversée du Vercors de Die à Grenoble est un classique, ce n’est que depuis peu que ce massif est considéré à part entière. Jusqu’au XXème siècle, le Vercors ne désignait qu’une petite partie du massif tel qu’on le connaît à l’heure actuelle. Ce n’est qu’après la 2nde Guerre Mondiale, avec la création du maquis du Vercors (base de la Résistance, largement représentée sur le GR91), l’arrivée du tourisme et la création du parc naturel régional, que le massif du Vercors est représenté dans son ensemble.

Quoi faire d’autres dans le Vercors

Le Vercors offre un terrain de jeu immense. Voici d’autres expériences outdoor dans le Vercors pour vous donner envie de découvrir cette région des Alpes :

Les différents itinéraires possibles de la traversée du Vercors :

Carte du Grand tour du Vercors
Crédit photo : Vercors-GTV

A l’heure actuelle, on retrouve plusieurs Grandes Traversées du Vercors (GTV). Selon si on préfère la réaliser à pied, en VTT, à cheval ou avec un âne. Nous avons emprunté la variante aussi décrite comme la traversée du Vercors par les Hauts Plateaux (GR91), en rouge, que nous avons associé à certains passages du Grand Tour du Vercors, en bleu, afin de rejoindre quelques sommets mythiques du parc national.

Carte de notre itinérance de 6 jours dans le Vercors

la traversée du vercors à pied en 6 jours de Die à grenoble
Crédit photo : Migratory Bikes

Quelques chiffres sur cette version de la traversée du Vercors (données calculées par Komoot) :

  • 103 km de marche
  • 4470m de dénivelé positif
  • 4680m de dénivelé négatif


D’après Komoot, la randonnée est difficile puisqu’on a rajouté plusieurs sommets à la traversée (Grand Veymont, Pic Saint-Michel par le Col de l’Arc, Moucherotte). Mais l’itinéraire est modulable au gré des journées et de vos envies.

Randonnée de 6 jours dans le Vercors

Au niveau paysage, la variété est au rendez-vous pour le plus grand plaisir de nos pupilles. Des passages forestiers aux sentiers sur arêtes en bord de falaise, en passant par les grandes étendues et la réserve des Hauts-Plateaux du Vercors, véritable poumon du parc national à la richesse biologique exceptionnelle, on peut vous assurer qu’il y a de quoi faire et qu’il y en a pour tous les goûts.

bivouac sur la traversée du Vercors à pied

L’immense falaise à l’est du massif est une arête longue de plusieurs dizaines de kilomètres (qui est magnifique). Et ses crêtes rocheuses servent d’habitat à une faune et une flore variée, dont le bouquetin et la marmotte. Le pastoralisme est également très ancré dans le patrimoine du massif. Soyez donc vigilants à ne pas déranger les troupeaux dans les périodes de pâture (ou les patous viendront vous aboyer) !

Quoi d’autre dans les environs :

On ne parlera que des activités estivales puisqu’il y a bien sûr tout un tas de possibilités en hiver également (ski de fond, de randonnée, raquettes, fat bike…).

Randonnée dans le Vercors :

Il existe de nombreuses randonnées à la journée ou sur plusieurs jours sur le Vercors comme cette rando de 3 jours en boucle au départ de Corrençon-en-Vercors

Escalade sur le Vercors :

Sur notre chemin, nous avons croisé plusieurs sites d’escalades, en particulier vers Grenoble à proximité de Lans-en-Vercors (site escalade du Furon) et de Saint-Nizier du Moucherotte (site d’escalade des Trois Pucelles). De nombreux sites sont répertoriés sur le site officiel du Vercors.

Parapente sur le Vercors :

Le parapente est également largement présent sur le massif avec plusieurs écoles dans les différents villages du Vercors. Ils permettent de se lancer pour un baptême bi-place ou d’apprendre et se perfectionner pour les plus aventuriers. Voici 2 adresses, l’une dans la partie Drômoise du massif et l’autre dans la partie nord à Lans-en-Vercors .

Les grottes du Vercors :

La grotte de la Luire dans le Vercors
Crédit photo : grottedelaluire.com

Un autre point qui fascine, c’est la géologie de la région propice à la formation de grottes. On en trouve des centaines à l’état sauvage un peu partout sur le massif, et certaines sont aménagées pour le plus grand bonheur de tous. Parmi les plus réputées (et les plus impressionnantes), on notera la grotte de Choranche et la grotte de la Luire .

VTT dans le Vercors :

Lien Internet :

Visiorando pour les suggestions d’itinéraire dont la traversée proposée par l’un des utilisateurs qui nous a permis de réfléchir à notre propre trace.

Komoot pour planifier l’itinéraire et réaliser le calcul altimétrique en toute simplicité, l’un des meilleurs outils pour réaliser son tracé.

Le site du parc du Vercors : on le remet encore une fois car ce site est vraiment vital si vous partez avec de fortes chaleurs. Et il est très bien mis à jour donc une vraie référence pour les points d’eau.

6 jours d’itinérance à pied pour la traversée du Vercors

Le réveil sonne. Déjà tout excités, on se précipite sacs sur le dos pour rejoindre la gare en tramway. Pas de problème de retard, pourtant c’est le 14 juillet… On pourrait croire que ça commence bien ! Et c’est le cas puisque tout se déroule parfaitement jusqu’à notre arrivée à Die, vers 13h. Il ne nous reste plus qu’à aller chercher nos provisions pour 4 jours et entamer notre montée vers les hauts plateaux.

La vue sur les 3 Becs (Diois) dans le bus en arrivant à Die
La vue sur les 3 Becs (Diois) dans le bus en arrivant à Die

Jour 1 (mardi 14 juillet) : de Die jusqu’aux rochers de Plautret

18km, 1630m D+ et -530 D-

Un départ caniculaire et hasardeux

premier jour de notre traversée du vercors sous la chaleur

On commence sur le bitume, le temps de rejoindre l’abbaye de Valcroissant, à environ 6km de Die. On ne s’y attarde pas trop même si le cadre a l’air magnifique, car on a encore beaucoup de chemin et l’après-midi avance vite sous ce soleil de plomb, à l’inverse de nos jambes rouillées. Malgré 2h de rando et 6km jusqu’à l’abbaye, il nous reste toujours la plupart du dénivelé et des kilomètres devant nous.

Fleur du vercors avec compagnie de papillon

On entre donc dans la forêt de Romeyer. Et là, c’est le drame : au lieu de tourner à droite au niveau du col du Ménil (et rejoindre rapidement les hauts plateaux), nous avons continué tout droit et sommes restés sur le sentier de la forêt domaniale. Grave erreur puisque les spots bivouacs sont très rares et que nous devrons rejoindre le GR91 à un col bien plus loin. Heureusement, la flore et les jeux de lumière sont magnifiques et nous convainquent de continuer sur ce sentier forestier.

Beauté du Vercors

L’erreur est humaine et on a tendance à les multiplier…

Ce sentier dans la forêt est à flanc de pente, certains pas sont engagés et il faut rester concentrés sur plusieurs portions. A 18h, un premier col avec un replat est en vue. Mais nous sommes encore loin des hauts plateaux après notre erreur d’orientation et on souhaite monter un peu plus en altitude pour avoir la vue. 2h nous séparent du prochain col d’après les balisages ; tombée de la nuit à 21h30 : ça se tente.

Les falaises du Vercors drômois

Malheureusement, notre espoir de tomber sur une vue plus dégagée au second col s’envole lorsqu’on se rend compte qu’il s’agit plutôt d’une arête. 20h, le temps presse. Alors on se dépêche de monter par un sentier le long du col, sentier qu’on aurait dû laisser tranquille. Eh oui, c’est là que ça se gâte… 2ème erreur de la journée. Le chemin est très escarpé, la terre meuble, et bon nombre d’arbres sont couchés le long du sentier.

Diois forme de nombreuses couches dans le paysage

Difficile de se frayer un chemin sans glisser. Et l’arrivée sur un replat se fait tant bien que mal avec un passage rocheux où les mains sont nécessaires et les bâtons inutiles. Arrivés à 21h30 sur le replat tant attendu, au pied des rochers du Plautret. On est bien contents d’aller se coucher pile à temps et entiers après ces imprévus. Surtout Antoine, qui a manqué de peu de se faire emporter après qu’un gros rocher sur lequel il avait pris appui se soit décroché. Une fois la tente plantée, on ne tarde pas à évacuer les déceptions et le stress de la journée et à trouver du repos bien mérité.

Jour 2 (mercredi 15 juillet) : des rochers de Plautret jusqu’à la plaine de la Chau

18km, 1200m D+ et -1060 D-

Le contraste entre forêt et Hauts-Plateaux

les montagnes du Vercors

L’angoisse de la veille n’est que partiellement dissipée puisqu’on doit toujours redescendre par où nous sommes montés, faute d’autre sentier. Tout aussi délicat qu’à la montée, nous mettons les mains à de nombreuses reprises pour éviter d’être emportés dans la pente forestière. Une fois revenus au croisement de la veille un « Ouf ! » de soulagement nous gagne, et c’est dans la sérénité que nous reprenons notre aventure en direction des hauts plateaux.

Les hauts plateaux du Vercors

Nous passons la matinée à cheminer à travers la forêt, en passant près du Château et de la Fontaine de l’Ours, non loin de la baraque du Pison. Puis tout à coup, changement de décor. Sur les Hauts-Plateaux, les plaines s’étendent, les falaises apparaissent à l’Est et à l’Ouest. Les animaux sont de sortie comme s’ils venaient nous accueillir. Marmottes et vautours font leur vie. Et nous profitons de ces moments paisibles avant d’arriver vers la cabane de Pré Peyret et la fontaine des Endettés. Passage incontournable de la journée pour remplir nos gourdes.

randonner dans les forêts du Vercors

Forêt, plaine, forêt, plaine…

Une fois ressourcés à la fontaine, nous reprenons notre route en direction de la plaine de la Chau, au pied du Grand Veymont. Les marmottes sont rentrées s’abriter avec les éclaircies et la chaleur qui s’installe dans l’après-midi. Nous continuons pour notre part de découvrir l’immensité des plateaux du Vercors avec le Petit et le Grand Veymont qui se révèlent à travers les nuages.

Vue sur la crête Est du Vercors
Vue sur la crête Est du Vercors

L’alternance entre étendues et forêts est frappante 

l’univers mi-minéral mi-forestier des hauts plateaux apparaît marquant au travers de cette randonnée et les photos en témoignent. Après plusieurs kilomètres, on voit enfin notre point d’arrivée de la journée. La plaine de la Chau et sa bergerie au pied du Grand Veymont. De nombreux replats nous permettent de bivouaquer. On choisira de se mettre un peu en hauteur (et à distance du troupeau de moutons) pour profiter de la vue. Tant pis pour le vent, on veut le coucher de soleil !

Magnifique spot bivouac près de la plaine de la Chau
Magnifique spot bivouac près de la plaine de la Chau

On profite de cette soirée nuageuse pour se féliciter des kilomètres avalés dans la journée autour de notre repas. On a été dérangé quelques minutes par le patou du berger après avoir posé la tente. Curieux de voir 2 inconnus débarquer aussi « près » de son troupeau. Mais visiblement notre présence ne l’a pas dérangé.

couché de soleil dans le vercors

Il nous a même rejoint avec bienveillance un bout de la soirée et le lendemain matin ! Pas si timides que ça les patous ! Petite précision tout de même : on ne l’a pas touché ou approché, c’est lui qui est venu se poser près de nous. Aucun contact n’est permis avec ces chiens de garde. Alors mieux vaut rester prudents même si le compère à 4 pattes paraît amical. Vu les différentes histoires qui entourent ces bêtes, on se permet de partager un article clair afin d’adopter les bons comportements : Les Patous un danger pour les randonneurs

Jour 3 (jeudi 16 juillet) : de plaine de la Chau jusqu’à Tiolache du Haut

14km, 960m D+ et -980 D-

Le jour du Grand Veymont et de la vue sur le Mont Aiguille… Ou pas ?

Toute la nuit, on pensait à la journée du lendemain qui s’annonçait fabuleuse avec des sommets mythiques en prévision : l’ascension du Grand Veymont (2341m) et une vue imprenable sur les crêtes du Vercors et sur le mont Aiguille, l’une des 7 merveilles du Dauphiné. Oui mais… non. On vous spoile directement avec la vue du sommet :

Nuages sur les hauteurs du Vercors

Mais reprenons par le commencement. Réveil dans le brouillard, nous sommes un peu déçus mais convaincus par la météo que le temps va se dégager d’ici quelques heures. Malgré le manque de visibilité, quelques rapaces viennent flirter avec les nuages. Mieux que ça, le patou de la veille revient nous accueillir dès le matin.

Vers le le grand Veymont du Vercors

On prend un grand bol de motivation et c’est parti. On sort du GR91 pour rejoindre le Pas de la Ville et réaliser l’ascension du sommet du Vercors.

Ascension du grand Veymont au Vercors

Près de 1000m de dénivelé pour peu d’émotions au sommet, si ce n’est le gel qui pointe sur le bout de nos nez. Mais la montagne est toujours clémente, et lors de notre descente, un bouquetin émerge du brouillard pour se retrouver face à Antoine, aussi surpris que nous par cette rencontre. Un moment magique, à peine croyable. Pas le temps de sortir l’appareil photo, on apprécie avec le cœur et les yeux, et Mr Bouquetin reste au centre des discussions jusqu’à la fin de la descente pour retrouver notre GR91.

Fin de journée tropicale

Ambiance automnale sur la traversée du vercors

L’après-midi se déroule sous la même teinte que le début de matinée : purée épaisse et humidité ambiante. Ça donne des paysages dramatiques mais aucune visibilité sur les sommets alentours. Les

forêts reprennent néanmoins toute leur vigueur avec cette humidité, la flore abonde et les jeux de lumière se déchaînent.

En cours de route, on croise une source qui nous permet de nous ravitailler en eau et on s’arrête quelques kilomètres plus loin, sur une colline en hauteur, en espérant que le temps s’améliore. La journée s’achève les pieds trempés, et des ampoules commencent à éclore sur nos talons… Repos bien mérité !

Jour 4 (vendredi 17 juillet) : de Tiolache du Haut jusqu’à l’abri de la Fauge

21,5km, 540m D+ et -850 D-

Une journée dans la purée

Ambiance bouillard sur les montagnes du Vercors

Cette journée commence encore plus humide que la veille. Tous nos vêtements sont trempés, et ils ne risquent pas de sécher ce matin ! Heureusement, la vue est incroyable avec la brume qui stagne à la cime des arbres. Dès notre départ, on s’enfonce en forêt et le spectacle de Mère Nature est fabuleux : la Terre regorge de vie et de fleurs plus belles les unes que les autres.

Diversité florale de la réserve naturelle du Vercors

Les kilomètres défilent à l’abri des arbres puis finalement, le temps commence à se calmer et les nuages remontent dans le ciel. On retrouve du plaisir à gambader dans les plaines avec ce ciel plus clément et nous avançons à bon rythme. On rejoint Corrençon-en-Vercors vers 15h sous un ciel gris mais sans pluie, et brusque retour à la réalité après 4 jours en pleine nature : l’urbanisme est là, le tourisme bat son plein. Nous passons près d’un terrain de golf, d’un circuit pour biathlon sur roues, de grandes auberges et hôtels avec leurs parkings bondés de voiture… Qu’une seule envie, se ravitailler et traverser cette étape rapidement pour retrouver les hauteurs.

randonnée sur le plateau du Vercors

Nous longeons une portion de route en direction de Villard-de-Lans avant de remonter en direction des Glovettes, station de ski du même village. La montée est raide, surtout avec le sac chargé de victuailles et d’eau, et nous nous arrêtons peu de temps après notre ascension sous la clairière de l’abri de la Fauge. Cette jolie clairière est assez fréquentée, et l’abri bien équipé attire bon nombre de randonneurs le temps d’une soirée et d’une nuit. Nous ne sommes pas seuls ce soir-là, mais la fatigue nous rappelle rapidement à l’ordre. La journée fut longue et éprouvante pour nos corps, et nous sombrons dans un sommeil profond avant d’avoir pu échanger avec nos voisins.

Village du Vercors et son église

Jour 5 (samedi 18 juillet) : de l’abri de la Fauge jusqu’au Moucherotte

19km, 1380m D+ et -850 D-

Jour de sommets

Bivouac durant la traversée du Vercors
Réveil en clairière vers l’abri de la Fauge

Au réveil à l’abri de la Fauge, on espérait qu’une seule chose : que le soleil revienne. Et hourra ! En se levant, retour du vrai beau temps, pas un nuage à l’horizon (pour l’instant) et de la chaleur ! La vue n’a rien à voir à la veille depuis notre spot bivouac, et ça nous donne un avant-goût prometteur de la journée. On s’empresse d’avaler nos petits-déjeuners et c’est parti ! Au programme, le Pic Saint-Michel et le Moucherotte, 2 sommets emblématiques du Vercors.

randonnée sur les hauts plateaux du Vercors

On commence par rejoindre le sentier qui nous mène au Col de l’Arc. Nous marchons entre falaises calcaires et pâturages avec de nombreux points de vue magnifiques. Les nuages reviennent poser sur la photo, et nous rappellent que du mauvais temps est prévu au Pic Saint-Michel dans l’après-midi ; pas grave, pour l’instant on profite !

trekking de 6 jours dans le vercors

La chaleur étant intense en plein mois de Juillet sur le massif, on décide de se charger au maximum en eau pour la journée, et nous partageons une source en chemin avec des vaches pour faire une halte avant d’attaquer la montée. Rencontre fortuite au moment de s’hydrater ! PS : il y a un tuyau dédié aux randonneurs, l’abreuvoir n’est pas pour nous 😉

aujourd'hui fontaine commune avec les vaches du Vercors

A l’assaut du Pic Saint-Michel

Chargés de tout ce qui nous est nécessaire, on reprend notre route et l’arrivée au sommet du Pic Saint-Michel se fait dans les nuages. Pas de bol mais heureusement, la vue depuis le Col de l’Arc et sur les crêtes nous a donné un bel aperçu ! Nos sentiments sont tout de même mitigés : si les nuages ajoutent clairement une touche de magie à ce lieu déjà incroyable, on espère vraiment pouvoir contempler l’arête dans son ensemble avant notre arrivée à Grenoble, juste une fois.

A l’assaut du Pic Saint-Michel dans le vercors

Du Pic Saint-Michel, aucun sentier ne longe par les crêtes jusqu’au Moucherotte. Forcés de redescendre un peu, nos genoux et nos chevilles fatiguent sur le sentier rocailleux. Heureusement qu’en chemin, on a la chance d’avoir la vue sur la vallée et les falaises environnantes.

Le Pic Saint-Michel dans le vercors

Une fois arrivés au-dessus de Lans-en-Vercors, près des remontées mécaniques, il ne nous reste plus qu’à terminer en beauté cette escapade, en montant au sommet du Moucherotte. La chaleur rend l’ascension éprouvante mais l’habitude facilite l’effort. Surtout, la vue se dégage enfin tandis que nous prenons de la hauteur… On sait qu’on va pouvoir observer dans son ensemble le massif, et ça nous motive d’autant plus à avancer ! Une fois le dénivelé passé, on peut enfin profiter et prendre conscience de ce qui nous entourait depuis tout ce temps : le spectacle derrière nous est grandiose.

En haut des montagnes du Vercors

Plus que quelques kilomètres et la vue sera encore plus grandiose depuis le Moucherotte. Alors on avance, souffrance en mode silencieux, les yeux ouverts sur ce qui se passe autour.

50 km de crêtes au Vercors que nous découvrons enfin

Un bivouac inoubliable pour conclure l’aventure

L’arrivée au Moucherotte est sensationnelle : la vue à 360° nous rappelle que les derniers kilomètres difficiles en valaient la peine. Remplis d’émotions à l’idée de bientôt terminer cette merveilleuse histoire d’amour et d’aventure dans le Vercors, on profite de cette soirée fabuleuse face au coucher de soleil. Les lueurs rougeâtres de la fin de journée éblouissent les crêtes qu’on vient de traverser, et pour couronner le tout, on voit ENFIN ce Mont Aiguille qu’on a loupé tout le séjour !!

Couché de soleil sur le haut plateau du Vercors

Après un repas bien mérité face au coucher de soleil (pas facile à trouver avec tous ces arbres !), on décide de retourner tranquillement vers la tente pour profiter de la « blue hour », de la ville de Grenoble et de la Chartreuse en face de nous. Difficile de faire meilleur point de vue sur ce massif que depuis le Moucherotte !

Bivoauc rougeant sur les hauteurs du Vercors

On est bluffés par la vue qui nous est offerte pour cette dernière nuit en Vercors. A tel point qu’Antoine mettra même le réveil pour le lever du soleil afin de profiter une dernière fois de ces lueurs incroyables.

Vue panoramique sur la ville de grenoble de nuit depuis le Vercors

Jour 6 (dimanche 19 juillet) : du Moucherotte jusqu’à Grenoble

15km, 20m D+ et -1660 D-

Descente dans la capitale des Alpes

levé de soleil sur les montagnes du Vercors

Que demander de plus qu’un réveil au sommet du Moucherotte, avec un lever de soleil fantastique et une vue dégagée sur les Ecrins, Belledonne, la Chartreuse, le Queyras et le Mont Blanc ?

levé de soleil sur les hauts plateaux du Vercors

On profite tranquillement du début de matinée pour mettre un nom sur les différents sommets de Chartreuse. Le Vercors était la première partie de notre aventure de l’été : après une halte d’une nuit à Grenoble, on reprendra notre route pour réaliser la traversée de la Chartreuse avec quelques sommets.

du vercors à la chartreuse

Avec l’arrivée du soleil et de la chaleur, on ne tarde pas trop avant de ranger notre bivouac. Petit-déjeuner en bord de falaise avec les marmottes, et la descente pour Grenoble commence. Plus de batterie sur l’appareil photo pour immortaliser les quelques moments de la descente mais le plus beau est déjà derrière nous. On termine ce récit sur quelques photos lumineuses de la matinée au Moucherotte.

Les montagnes en face du Vercors

Conclusion de notre traversée du Vercors

Passionnés de montagne, on a été pleinement comblés par ce séjour sportif dans le massif du Vercors. Même lorsqu’on a eu mauvais temps, l’environnement nous a toujours apporté quelque chose de positif pour se réconforter et nous n’avons finalement eu que peu de moments difficiles. Si on devait en citer un en particulier, un peu dur à digérer, c’est l’ascension du Grand Veymont dans le brouillard. C’est peut-être un signe du destin, une occasion de revenir pour en profiter et vivre encore quelques moments magiques dans le Vercors.

Côté positif, on ne peut pas oublier toute la faune et la flore qui nous a émerveillé par sa présence et sa ténacité : les plantes étaient resplendissantes après chaque averse et la réserve naturelle des hauts plateaux vaut vraiment le détour pour les passionnés de fleurs. Bien sûr, on était aussi (et surtout) venus pour voir des sommets, des crêtes acérées et comprendre ce qu’est vraiment le Vercors. Même si on a pris conscience que tardivement de l’ampleur du décor avec la vue sur l’ensemble de la crête Est le 5ème jour, on a largement eu le temps d’apprécier la taille du massif et sa géologie.

Au niveau difficulté, on a parfois dû lutter contre un mental qui voulait qu’on s’arrête ou contre les ampoules qui nous faisaient souffrir (surtout Antoine qui en a encore des cicatrices aux talons). Il y a également pas mal de dénivelé pour une traversée du Vercors, mais bien sûr chacun peut apprécier à sa façon et à son rythme ce massif.

Pour notre part, on garde un souvenir magique de notre premier passage dans ce massif et on reviendra sans aucun doute profiter à nouveau de sa diversité.

Matériel utilisé pour la traversée du Vercors à pied

Vêtements utilisés pour 6 jours de la traversée du Vercors

Les vêtements d’Antoine pour cette Traversée du Vercors

CatégorieModèleMarquePourquoi avoir fait ce choix au départCe choix a-t-il répondu aux besoins de la sortieSi c’était à refaire
Chaussures de randonnéeRenegade GTXLowaConfort irréprochable sur ces chaussures de moyenne montagneAprès quelques années, elles fatiguent et ne sont plus du tout imperméablesA changer impérativement pour un modèle GoreTex haute montagne
Première peau en mérinosMérino 200IcebreakerQualité de la laine de mérinos et légèreté au rendez-vousToujours utile quelque soit la sortie !J’aurai aussi pris le bas en mérinos, laissé à la maison pour gain de poids
Tee-shirt de sportTee-shirt manches courtesAdidasLéger et sèche rapidementOui c’est suffisantJe prendrai le même !
Short de sportShort basiqueReebokLéger, 2 poches, séchage rapidePratique pour éviter d’avoir trop chaud en pantalonJe prendrai le même !
Pantalon de randonnéeFalketindNorronaPantalon softshell déperlant et léger d’une marque norvégienne réputée. Poids léger et bonne qualité !En cas de pluie il se mouille vite car l’effet déperlant est limité, mais sèche rapidement. Pas idéal en cas de grand froidA changer car troué par d’autres expéditions. A choisir, je regarderai du côté des pantalons 3-en-1 pour avoir un bas imperméable
PolairePolaire ColloneyTrangoworldMatériel technique, près du corps, isole très bienPolaire parfaite à mon goût, très fonctionnelleJe repars avec les yeux fermés
DoudouneMicrolight AlpineRabUltralégère et excellente qualité des plumes et de conception, marque réputéeDoudoune de qualité adaptée à des températures froides mais pas trop. J’adore son confortLa même en période estivale et hors saison, l’hiver une plus chaude
Veste de pluieLiquid PointBlack DiamondGoreTex, très imperméable et poids réduitExcellente veste de pluie mais un poil trop grandePrendre une veste mieux ajustée (si vraiment il faut changer)

Les vêtements de Camille pour cette Traversée du Vercors

CatégorieModèleMarquePourquoi avoir fait ce choix au départCe choix a-t-il répondu aux besoins de la sortieSi c’était à refaire
Chaussures de randonnéeQuechua Forclaz 100DecathlonPremier prix, confort, imperméabilité correcte, idéale pour la moyenne montagne ou pour débuterOui, m’ont toujours convenu, excellente durabilité pour le prix mais manquent d’accroche et commencent à vieillirA changer rapidement pour un modèle plus technique et plus adapté à la moyenne et haute montagne
Première peauWedze Freshwarm NeckDecathlonModèle pour ski qui fait cagoule, chaud et léger, sèche rapidement, prix peu élevéOui, bon rapport qualité/prixA remplacer par de la laine de mérinos pour des températures plus fraiches
Bas en mérinosMérino 260IcebreakerProduit de qualité, chaud et léger, peu de matière synthétiqueOui, toujours nécessaire pour la frileuse que je suis, mais manque de souplesse après plusieurs lavagesJe garde celui-ci encore quelques temps, il tient bien le coup malgré les années
Tee-shirt de sportDomyos FitnessDecathlonPrix peu élevé, sèche rapidement et très légerOui, ça me suffitJe garde
Short de sportPantalon 2 en 1 (partie short)DecathlonPrix peu élevé, tissu fin et léger, sèche vite, avantage du 2 en 1Oui, parfait quand on ne veut emporter qu’un bas, mais un vrai short reste plus confortableJe garde aussi
Pantalon de randonnéeCourmayeurMammutPantalon technique de haute montagne, déperlant, séchage rapide, flex et résistant, très confortable, belle coupeParfaitement, j’adore ce pantalon, très efficace quelques soit les conditionsJe garde !
PolaireQuechua MH120DecathlonPremier prix, assez légère, plutôt chaude en couche intermédiaireOui, correcte pour les températures fraiches à froides si on n’est pas trop frileux, mais manque d’isolation au ventA changer pour une plus technique, elle n’est pas parfaite
DoudouneMicrolight AlpineRabUltralégère, excellente qualité, conserve bien la chaleur corporelle, ergonomique, belle coupeOui, doudoune de qualité adaptée à des températures froides avec système multi-couchesPlus frileuse qu’Antoine, je prendrai bien un modèle plus isolant (toujours chez Rab, qualité irréprochable)
Veste de pluiePoncho Arpenaz 48QuechuaCape de pluie simple et efficace, prix peu élevé, bonne imperméabilité, légèreté et compacte, possibilité de la mettre par-dessus son sac-à-dosOui, faute de style, c’est très léger et pratique ! Mais coupe peu le vent et peu respirante. Peu adaptée à la montagne par temps froid et peu ergonomique (pise au vent, entrave selon les mouvement)Suffisante selon l’activité, mais je changerai pour un imper/coupe vent plus technique et adapté.
FoulardPeu cher et peu encombrant, léger, multiples fonctions (pare-soleil, écharpe, cagoule, serviette de secours, masque de nuit…)AbsolumentJe le prends toujours !

Matériel de bivouac et équipement pour 6 jours de rando dans le Vercors

CatégorieModèleMarquePourquoi avoir fait ce choix au départCe choix a-t-il répondu aux besoins de la sortieSi c’était à refaire
TenteQuickhiker Ultralight 2Decathlon2 places, peu chère pour sa légèreté, compacte.Complètement, bien étanche, elle nous apporte ce dont on a besoinOn changerait peut-être pour une tente plus légère
Sacs de couchageChillout 450 +1°C confortVallandreDuvet 3-saisons très léger (moins de 1kg) et technique, assez compact, jumelable et confortable. Limite confort permettant d’être assez polyvalent. Marque française avec possibilité de remplumage.Oui, il est bien chaud et léger donc pour ce genre de trek aucun problèmeOn le garde mais besoin d’un duvet plus chaud si l’on se confronte à des conditions plus extrêmes.
Sacs à dos CamilleDeuter Appalaches 65DeuterSac volumineux et solide que j’apprécie pour son confortOui, il se fait vieux toujours autant en forme !Je prendrai un peu plus technique et moins lourd
Sac à dos AntoineYukon 55+10McKinleySac compact et légerOui, sac efficace quand on sait ranger efficacement. Très léger (1,7kg)Oui, car par de besoin énorme en volume pour ce trek
Matelas gonflableTensor Short MummyNemoMatelas demi-taille ultra léger et un peu isolant, compactMoyennement car le confort est difficile à trouver sur ce type de matelasOn prendrait un matelas corps entier pour plus de confort
Poches à eauPoches 3LDecathlonPremier prix, gros volume, pratique et souple.Oui, toujours aussi efficace !On prendrait un système de filtration d’eau en +
Boîtier reflex + objectifNikkon D750/50mm 1.4NikkonReflex de très bonne qualité avec optique lumineuseOui, on ne se lasse pas du potentiel de ce boitierOn prévoit d’acheter de nouveaux objectifs pour être complets
TrépiedTrépied ultralégerRolleiLéger, robuste et bien équilibréOui, trépied idéal pour le voyageSans hésitation ce modèle

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1 commentaire

David 23 juin 2021 - 11 h 30 min

Super compte rendu ultra détaillé au top.
Je prévois de faire une traversée cette année en juillet et cela m’intéresse beaucoup.
Est-ce possible d’avoir votre tracé gpx ?

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