Florian DESJOUIS nous partage son expérience ski de randonnée dans le Chablais.
Informations pour préparer un raid à ski de randonnée dans le Chablais
Date :
Février 2013
Lieu :
France, Rhône alpes, Haute Savoie, Vallorcine (74660)
Depuis Montpellier :
Montpellier => Vallorcine : 4h50, 520 km, 42 euros de péage.
Participants à cette sortie ski de randonnée dans le Chablais:
L’ERJA Languedoc Roussillon au grand complet, Hugues Bonnel et Jade Zaouit pour l’encadrement
L’ERJA :
Qu’est-ce donc ?
Equipe Régionale Jeune Alpiniste, une équipe dans laquelle on retrouve 7 jeunes de 18 à 27 ans sélectionnés pour un projet de 2 ans.
Pourquoi ?
- Pour donner les outils nécessaires à une pratique en montagne en toute sécurité (alpinisme, cascade de glace, ski alpinisme etc…) à des jeunes motivés ayant déjà un vécu montagne.
- Pour amener à l’obtention (si tout se passe bien) de l’initiateur alpinisme, diplôme permettant l’encadrement de sorties alpinisme en club.
- Et pour commencer à étoffer la liste de courses nécessaire pour présenter le probatoire du guide de haute montagne, pour ceux qui le souhaitent.
Comment ?
2 ans ponctués de stages de 4/5 jours abordant les différents thèmes nécessaires à la pratique de la montagne au sens large (stage cascade de glace, ski alpinisme, alpinisme estival, goulottes, couloirs…).
Avec qui ? 7 stagiaires et 2 encadrants (Hugues Bonnel guide de haute montagne et Jade Zaouit instructeur alpinisme).
2 liens Internet :
- Le blog de l’équipe
- Le site de la fédération française de montagne et d’escalade, au niveau Languedoc Roussillon
Où dormir dans le Chablais :
A Chamonix et dans les environs :
nous avons dormi dans ce gite le premier jour. Rapport qualité prix très intéressant pour le coin, à partir de 15 euros la nuit. C’est propre et confortable, assez bien situé. La cuisine est un peu petite mais ça suffit.
1141 route des Pèlerins, 74400 Chamonix-Mont-Blanc
Tel : +33(0)4 50 53 77 92
Tel : +33(0)6 08 99 85 08
- Gite le nouveau grassonet : Un gite avec un bon rapport qualité prix, idéal pour les groupes.
chemin des grassonnets, 74400 Argentière
Tel : +33(0)4 50 54 01 87
Tel : +33(0)4 50 54 12 27
Fax : +33(0)4 50 54 11 63
Durant le raid à ski dans le Chablais, nous avons dormi dans 2 cabanes :
- Cabane du vieux Emosson (première nuit):
Attention, d’une part le refuge d’hiver n’est pas celui que l’on voit sur la photo, mais se trouve juste en dessous, sous le rocher => Cliquez ici. Et d’autre part il faut contacter la famille Vouilloz (cf tel au premier lien) pour récupérer les clés.
C’est un refuge tout à fait agréable : le salon est un peu étroit, mais cela permet de chauffer la pièce : de bonnes couettes, matelas confortables, un poêle qui chauffe bien. Le panorama ne fait pas franchement rêver aux abords du refuge, entre barrage, petites grues, et container en acier, pas très wilderness !
- Cabane de Susanfe (deuxième nuit) :
superbe refuge (une cabane chez les suisses n’a pas la même signification que dans les Pyrénées !), un grand salon confortable, un superbe poêle, c’est spacieux, lumineux, et pour le coup l’environnement est superbe. Cela vaut vraiment le coup de s’y poser quelques jours je pense, vraiment top. Salon un peu difficile à chauffer du fait de sa taille mais bon, on ne peut pas tout avoir.
Où se restaurer/où se réapprovisionner :
Tout ce qu’il faut évidemment à Chamonix/Argentière : supermarché, magasin de sports, bars, restaurants etc etc.
Office du tourisme :
Chamonix Mont blanc
Vallorcine
Caractéristique du massif du Chablais :
Le chablais est une région se divisant en 3 territoires : le chablais savoyard, le chablais valaisan, et le chablais vaudois. Ces 3 territoires se répartissent sur 2 pays : la France et la Suisse.
C’est un massif qui saura vous offrir un très grand nombre de course de tous niveaux : il semble nécessaire pour valoriser le potentiel, de partir quelques jours et de se poser dans un ou plusieurs refuges.
Sa faible altitude (souvent en dessous de 3000 m d’altitude) nécessitera de bien choisir la période et les conditions pour ne pas se retrouver avec des conditions médiocres : mais ce sera une destination idéale en plan b si niveau délicate sur les massifs plus élevés.
Sinon vous trouverez de belles stations de ski autour de Thon-les-bains :
Au départ du refuge du vieux Emosson :
- Refuge vieux emosson => Tour sallière face NW => cabane de susanfe (attention, topo depuis le barrage d’emosson, et non de la cabane du vieux emosson)
- Pointe de la finive, face nord est
- Œil de bœuf en aller-retour
- Etc etc
Au départ de la cabane de Susanfe :
- L’église de la tour salière
- Dent du midi- haute cime, face sud sud W
- Dents du midi- brèche des doigts en traversée
- Etc etc
Quoi d’autres dans les environs :
Tout le massif du Mont blanc, rien que ça… Massif que je connais que peu et qui est largement documenté, à vous de choisir !
Bibliographie :
- Ski rando mag n°12 : « Le plein d’Emosson » : un bon article complet sur quelques courses assez difficiles dans les environs d’Emosson.
- Montagnes Magazine n°373 – 12/2011
- Montagnes Magazine n° 391 – 06/2013
Notre itinéraire effectué :
- J1 : Vallorcine (hameau de Couteray) => chemin forestier qui monte à Loriaz => contourner montagne de Loriaz (sous l’arête du Charmoz) => viser le couloir en face, qui sort à 2500 m => redescendre dans le goulet du Veudale jusqu’à 2150 environ => repeautage et remonter de la croupe pour surplomber le refuge et le barrage => 10 virages et vous êtes au refuge du vieux Emosson
- J2 : refuge vieux Emosson => œil de bœuf => redescente sur le lac Emosson par le glacier de la finive => remonter au col de la tour salière => redescendre par le glacier du Mont Ruan (attention aux barres) => cabane de Susanfe.
- J3 : Cabane de Susanfe => col de Susanfe => col d’Emaney => Mont Luisin depuis le col => redescente par la face nord => remontée au col de la golette => redescente au marécottes et retour en train/bus jusqu’à Vallorcine (se fait très bien, assez sympa)
Raid à ski dans le chablais
Une semaine pré stage comme les autres : des ambitions, des envies mais aussi des doutes, des divergences et peut être même quelques tensions. La boite mails ne finis pas de chauffer, les suggestions et retournements de situations ne cessent : difficile de suivre.
Nous arrivons à nous retrouver malgré tout autour d’une date, et d’une heure : dimanche à 8 h du matin, Yo, Anissa, florence, Jade et moi-même nous retrouvons. Jade, les yeux cernés, insiste pour que nous partions devant, il a quelques bricoles à régler. Tout le monde est un sceptique quant à ce petit changement de programme, cette impression que l’imprévu est un des fondements de l’orga de cette équipe : ça consomme un peu d’énergie …
On ne se formalise pas, nous verrons bien, en avant. Tassés dans la 106 surchargée, nous sommes une fois de plus bien contents de nous retrouver : malgré le fait que nous habitions tous à Montpellier, on ne se voit que rarement en dehors des stages : chacun à ses envies, ses engagements, son planning. Et il s’en passe des choses entre les stages ! La route se déroule donc à petit pas en direction de Chamonix.
Quelques coups de téléphone pour finaliser les derniers achats : quelques bougies, un peu de nourriture. 5 h plus tard nous arrivons au gite : il n’est pas trop tard et c’est très bien comme ça, nous aurons l’occasion de discuter tous ensemble, les yeux dans les yeux et non par mails interposés.
Et là ô surprises, personnes aux gîtes
Nous étions censés rejoindre Damien, val et Hugue. Là aussi semble-t-il quelques soucis de communications ont émaillé l’orga, ils sont encore à Cogne, à siroter un café en terrasse…
Un peu agacés de ces imprévus à répétitions, on se serait bien passé du départ bien matinal, si au bout du compte c’est pour se retrouver à poireauter. Bref… Nous partons siroter un café dans un bar au centre, histoire de tuer le temps.
Quelques heures plus tard, Hugue, damien et val arrivent, et Jade est quelque part en France mais nous ne savons pas où exactement… L’ambiance n’est pas des plus détendue, pas le top avant 5 jours de stages !
Malgré tout avec l’arrivée de 3 compères nous pouvons lancer un mouvement : ils iront chercher les clés d’une des cabanes où nous dormirons dans les jours à venir, tandis que nous discuterons de l’itinéraire avec Hugue.
La soirée se déroule malgré tout à peu près correctement : mais tout le monde est bien pressé d’aller au lit dès que possible, la journée nous a tous un peu fatigué.
Froidure d’hiver :
Un grand nuage de fumée s’extraie des pots d’échappements : réveil difficile, la froid est bien là en ce petit matin… Nous traversons la vallée en direction de Vallorcine : les routes sont bien calmes à cette heure-ci, et les routes recouvertes d’une petite couche blanche, un tantinet sournoise.
Les voitures garées sur un grand parking, nous ne pouvons pas nous empêcher d’enfiler nos grosses doudounes le temps de préparer nos affaires : les doigts s’engourdissent un peu, notre maladresse ralentit un peu la préparation.
Puis vient le temps de chausser les skis, et de prendre son rythme : la gorge encore sèche s’irrite un peu de cet air glacial, le souffle irrégulier tarde à prendre son rythme à force de palabrer. Puis l’économie dans l’effort se fait priorité, et la cadence s’installe : la chaleur commence à irradier sous les vêtements, les paroles se font plus rares, les enjambées s’enchaînent dans un rythme entêtant, et le dénivelé défile, sans que l’on y prenne gare.
Contrastes de saisons :
Quelques heures plus tard, nous arrivons au pied du couloir : les gouttes qui perlent sur nos fronts et sur nos lèvres viennent saler nos bouches et nos gorges. Le soleil est déjà bien haut, et la chaleur nous surprend. Nous nous effeuillons au fur et à mesure de notre parcours jusqu’à arriver en tenue (presque) légère au départ du couloir.
Les skis sur le dos, nous partons en relayant pour faire la trace dans cette neige alourdie par le rayonnement : nous sommes obligés de nous employer avec notre acclimatation inexistante, nos sacs lourds, et cette chaleur qui vous pèse sur les épaules comme quelques kilos en plus…
Mais l’équipe prend tout son sens dans ce genre de situation, et les relais réguliers nous soulagent d’un effort trop pénible. Belle joie arrivées au col, celle de découvrir ces splendides paysages parfaitement enneigés sur ce nouveau versant, celle de découvrir une neige prometteuse, celle de sentir que nous nous lançons pour de bon dans l’itinéraire en franchissant ce col.
Terrier d’hiver :
Cabane engloutie sous une immense dalle de granit, repère et refuge, nous arrivons à la cabane du vieux Emosson. Une cuisine étroite, un dortoir confortable : il fait sombre et froid dans ce lieu englouti de toute sa charpente par la torpeur de l’hiver ; à nous de rendre ce lieu chaleureux…
Tout le monde dépose ses affaires, et la deuxième journée s’amorce : il faut repérer le départ de la randonnée du lendemain, produire des litres et des litres d’eau, et réchauffer l’atmosphère. Les tâches se répartissent rapidement, et chacun file vaquer à ses occupations.
Qu’il est bon de sentir ce poêle se lancer doucement, réchauffer paisiblement mais durablement les entrailles de notre refuge : la chaleur vous enveloppe et vous imprègne, sentir le corps se relâcher et se reposer, de plus en plus et de mieux en mieux, au fur et à mesure des heures passées.
Les litres d’eau s’accumulent lentement, le moindre centilitres prend ici toute sa valeur, car il ne suffira pas d’ouvrir le robinet pour combler les manques. Nous savourons chacun notre tour la moindre gorgée chaude de soupe, si bonne, si régénérante.
Ça y est, la chaleur s’est installée pour de bon, dans les cœurs et dans les corps : la soirée promet d’être agréable.
Emotion forte :
Voilà 1h que nous avons quitté le refuge, dans la pénombre : et nous voilà débarquant sur cette croupe, où nous rejoignons le rayonnement rougeoyant des premiers sursauts matinaux du soleil. Douce sensation que cette chaleur aimable.
Nous serons donc accompagnés par ce plaisant compagnon jusqu’à rejoindre l’oeil de bœuf : surprise jubilatoire de voir s’ouvrir un champ de neige, immense et quasiment vierge : un cadeau qui nous contenterai simplement de sa contemplation. Mais nous aurions tort de ne pas en profiter plus encore !
Personne ne se fait prier pour passer en mode descente : nous nous lançons les uns après les autres, faisant notre propre trace dans notre périmètre : moment privilégié, jubilations, nous sentons que l’instant est précieux, tout le monde le savoure sans rechigner.
Une ligne à tracer, un chemin à suivre :
Je me retrouve seul devant à tracer sur cet immense lac : seul à sillonner ce grand champ blanc, immaculé, vierge, pure. Le soleil brille mais il ne fait pas trop chaud, simplement une splendide journée d’hiver. Je ne me lasse pas de cette sensation : celle de dessiner une ligne sur cette grande feuille, celle de tracer un contour, de poser une ligne. On se sentirai presque intimidé par cette responsabilité, celle de ne pas gâcher le potentiel, de commettre la faute irréparable : une rature, une bavure, une faute de goût irréparable, jusqu’à la prochaine chute de neige au moins.
Je m’arrête au bout de ce grand replat et distingue le reste du groupe suivre minutieusement la trace, certainement conscient de l’enjeu : ne pas surcharger cette grande page blanche.
Coup de rein :
Encore quelques centaines de mètres avant d’arriver au col, qui signera la fin du dénivelé pour la journée (ou du moins c’est ce que l’on croit). Le groupe s’est explosé, et tout le monde turbine : les sacs malgré tout un peu plus lourd que d’habitude pèsent sur nos épaules et nos cuisses ; le souffle court, on garde le rythme, le tempo. Pas de trêve possible ici et maintenant, ce serait bien trop difficile de relancer la machine.
J’avance avec Yoann, devant : je fais mon travail de traçage et sens yo qui me suis de prêt, juste derrière. J’apprécie cet effort conjoint, ce travail d’équipe où chacun entraîne l’autre à avancer, se pousser, pour soi et pour l’équipe. Pas de corde ici, mais la notion de cordée est intact, en tout cas pour la plupart d’entre nous.
Nous arrivons au col un peu chancelants, nous nous sommes un peu poussés sur cette dernière ligne droite, c’était plus fort que nous : c’est instinctif, plus que l’économie dans l’effort en tout cas !
Nous nous couvrons, le reste du groupe ne va pas tarder à arriver : nos vêtements humides couplés au froid nous glace. Il va falloir manger un peu avant de repartir, il nous reste une belle descente, mais en neige un peu croutée cette fois ci : un dernier coup de rein !
Club med ou maison de retraite :
Tout le monde arrive un peu entamé au refuge : mais quel refuge ! Perdu dans une belle vallée baignée de soleil, il apparait au dernier moment, caché derrière une bosse. De beaux murs en pierres, un grand salon spacieux illuminé par les rayons, de grandes tables confortables, et un poêle qui nous comblera une fois de plus.
Quel plaisir de se retrouver tous ensemble ici après une belle journée en montagne, quel plaisir que celui du réconfort après l’effort. Les rôles se répartissent à nouveau, et les rituels se lancent : quelque chose à grignoter, et surtout boire de l’eau chaude, en tisane en soupe ou ce que l’on veut. Le soleil chauffe nos doudounes au travers des fenêtres éclatantes, et les sourires dérident les visages brulés par le soleil.
Il est 17h à peine et l’un d’entre nous évoque la préparation du repas : personne ne s’y opposera… Manger à 18 h ne nous fera pas de mal.
Et on se demande : plutôt club med ou plutôt maison de retraite ?
Demandez le programme !
Les cartes grandes ouvertes sur la table, nous nous questionnons une fois de plus : par où passerons-nous demain. Nous étions partis avec de multiples variantes en tête, et comme toujours, les conditions du manteau neigeux et de l’équipe nous questionnent encore et encore. Alors, que faisons-nous demain ?
Et là tous les coups sont permis :
scruter les cartes encore et encore, lire et relire les topos, procéder à un interrogatoire poussé des nouveaux venus dans le refuge, décrypter le BNA, observer la montagne, et se rappeler de ce que nous avons pu observer aujourd’hui. Puis on secoue toutes ces infos, on les mouline, on les mixe et on laisse décanter : quelques discussions plus tard, il en ressortira certainement une solution.
Mais pour l’instant, nous n’en sommes pas encore là : allez, au boulot !
Le gâteau sur la cerise du gâteau :
Dernier jour, avant dernière remontée : nous sommes alignés les uns derrières les autres le long de cette longue arête qui nous conduira au sommet. Une longue arête, et nous naviguons sur son flanc, au-dessus de cette grande pente sur notre gauche : une grande pente qui nous aspire, une grande pente qui se finit en grande barre.
Notre itinéraire est globalement peu raide, mais quelques portions plus délicates viennent nous surprendre : plus raides, plus verglacées, et même des fois les carres posées sur quelques cailloux sortant la tête de cette poudreuse trop légère ; et nous voilà à patiner un peu, un peu tracassé par ces lignes de fuites, sur notre gauche. On se surprend à avoir oublié de respirer pendant quelques secondes…
Puis nous posons nos skis justes sous le sommet : ça ne passera pas ici ! Et l’on se jette bien enthousiastes à l’assaut de ces quelques mètres qui nous sépare du sommet, crampons aux pieds.
Pas un souffle de vent
Le soleil nous caresse suffisamment pour que l’on envisage de faire durer le plaisir. Une bonne miche de pain et un comté qui ne nous décevra pas, le duo gagnant pour savourer à pleine dents ce doux moment de montagne.
Le temps défile et nous voulons découvrir la suite, peut être le meilleur : 2 traces plongent dans cette pente, et c’est bien par-là que nous irons. Quelques virages et tout le monde stoppent : la suite se fera aux compte-gouttes. Plus raide, et plus excitant, nous nous lançons chacun notre tour dans cette poudreuse profonde, presque trop, dans laquelle nous peinons pour tourner. Avant dernier à partir, je distingue tout le groupe, en bas, au loin.
Entre effort et économie, application et intuition, je rejoins le groupe au soleil, tout sourire. Nous hésitons entre redescendre encore un peu dans ces belles combes ou repeauter de suite et entamer notre dernière remontée.
Enthousiasmés par ces quelques min de descente grisante, nous ne pouvons résister à l’idée de faire durer le plaisir. La remontée n‘en sera qu’à peine plus longue…
Rigueur suisse :
Nous achevons notre boucle sur les pistes d’une station de ski, et nous devons dès maintenant prendre le train. Nous marchons sur le goudron en direction de la gare, en se disant que dans ce genre de situation, la loi d’emmerdement maximum fait toujours foi et que nous louperions certainement notre rendez-vous de quelques minutes.
Lorsqu’enfin nous distinguons au loin, plus bas, notre gare, nous apercevons le dit train : sprint final pour tout le monde, en chaussures de ski, les lattes sur les épaules, et le gros sac qui vous entraîne. Un vrai troupeau de bison lancé au triple galop.
Nous débarquons essoufflés au pied du train où attend le contrôleur : jade demande si l’on peut payer dans le train, lui répond que non, ça ne se passe qu’au guichet dans la gare, et que le train va partir. Et jade de lui demander aimablement ce qu’il adviendrait si l’on ne payer pas le train : le contrôleur répondra que c’était de notre responsabilité, et que ça n’est pas lui qui effectuerai un éventuel contrôle dans les wagons : en gros, allez y si vous voulez, mais je ne vous ai rien dit !
Et on ne s’est pas privé, sans enquiquinement au cours du voyage : la rigueur suisse en a pris un coup…
Derniers instants :
Sortis de la gare, le soleil est encore assez haut pour réchauffer la terrasse du restaurant voisin : la boucle ne sera que réellement bouclée après avoir trinqué à la réussite de notre raid !
Nous nous installons, les jambes un peu lourdes, au cœur de la terrasse : l’esprit est léger, la satisfaction évidente, nous avons tous passé un bon moment…
L’alcool monte un peu à la tête, il en aura suffi de peu. On se retrace les bons moments comme pour faire vivre encore un peu les souvenirs. Et chacun s’assoupie dans une rêverie mêlant fatigue et contemplation : il est temps de rentrer, demain, nous repartons pour d’autres aventures plus proches de la verticale.
Conclusion de notre raid ski de randonnée dans le chablais :
Très jolie massif qui saura séduire par plusieurs points : sa faible fréquentation (ce n’est pas un vain mot si proche de Chamonix), ses cabanes/refuges confortables, sa faible altitude qui peut être un atout au cœur de l’hiver, et un choix d’itinéraires qui permettra de s’adapter au mieux aux envies et aux conditions de nivologies. Un très bon massif pour un premier raid à ski de randonnée.
Matériel utilisé durant notre raid à ski de randonnée dans le Chablais :
Pour bien préparer votre raid à ski voici une proposition de liste de matériel ski de randonnée :
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achat | Ce choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie | Si c’était à refaire |
Ski | Aspect | Atomic | Le caractère très skiant Mais avec des côtes et un poids tout à fait raisonnable | Très bien adapté | Vraiment très bien : très bonne accroche en neige dure, ils pivotent instantanément sur les virages courts. En neige un peu changeante et profonde, ils sont stables et sécurisants. Ces skis sont un must en terme de polyvalence je pense. Mais ce serait à refaire, peut-être je prendrai la taille au-dessus, en 176 … |
Fixation ski de randonnée | TLT Vertical ST | Dynafit | Du costaud dans la gamme tlt le poids raisonnable | Très bien adapté | Je voulais une paire de tlt, mais plus solide que mon ancien modèle (TLT speed), pour skier un peu plus en hors-piste/station. Ces fixations assurent pour l’instant, à voir dans la durée, mais ça m’a l’air bien plus solide que mes précédentes fixations. Un seul bémol : acheté un peu dans l’urgence, j’ai pris le modèle sans stop skis, ce n’est pas pratique du tout. Neige dur ou froide, même avec peu de pente, les skis ont prennent le large. |
Chaussures Matrix | Maestrale RS | Scarpa | Bon maintien du pied pour les pieds fins (forme du chausson idéal et bonne qualité de la bouclerie) Performance en descente (rigidité +) Fiabilité : coque en pebax : ne se déforme pas avec le temps confort poids correct | Très bien adaptées | Je cherchais une chaussure de randonnée avec lesquels je puisse faire de la piste/hors-piste sans problème : et c’est trouver. Le serrage vraiment efficace permet d’ajuster au plus près du pied, la rigidité est vraiment sécurisante. Et en randonnée, elles sont confortables, et le poids raisonnable les rend tout à fait polyvalente. Un bon achat. |
Bâtons | Rando SG 130 | Ski trab | pour ne plus skier avec mes bâtons télescopiques, trop fragiles (un des 2 c’est plié sur une chute assez anodine) Pour en avoir des plus grands que mes anciens | Très bien adaptés | Excellent choix. J’ai été très agréablement surpris par le gain d’efficacité avec ces bâtons plus long, à la montée : cela permet de vraiment pousser loin, le gain d’efficacité se ressent sensiblement (mes anciens bâtons faisait 125 au max, mais je ne les régler jamais au max, de peur que cela les fragilise avec un trop grand bras de levier). Et à la descente aussi, je suis un peu mon plié en 2 pour planter mon bâton. |
Peau de phoque | Aspect 170 | Atomic | Coupe ajustée aux millimètres, il faut être bien réveillé lorsque l’on colle les peaux ! Accroche avant et arrière | Très bien adaptées | Je n’ai jamais été déçu. Le système d’accroche avant ET arrière est vraiment très important : sur un oubli ou une fausse manip, une peau qui ne colle plus trop tiendra correctement, grâce à la tension entre les 2 points d’attaches. |
Couteaux | |||||
Arva | Evolution + (modèle 2005) | ARVA | indice sonore et visuel simplicité | Très bien adaptés pour ce raid à ski de randonnée dans le Chablais | Son principale défaut et que l’on a du mal à le décrocher du torse pour entamer une recherche arva si nécessaire : c’est quand même dommage ! Dans tous les cas, ce qui fait une bonne recherche arva c’est avant tout chose l’entrainement, et l’entrainement avec son arva pour créer ses automatismes. La simplicité est un atout prioritaire : ne pas avoir trop de signaux, d’informations à traiter lors de la recherche me semble indispensable. |
Pelle : la pelle norvégienne de mon père, du costaud (pas de marque) | Héritage familial | Trop lourd, trop volumineux, il faudra penser à investir ! | Je la garde car on me l’a donnée, mais elle n’est pas très adapté : bien trop lourde !! Par contre, suite aux différents échos que j’ai pu avoir, je ne prendrai pas la plus légère ou la moins chère : souvent la partie en contact avec la neige se casse si celle-ci est trop dure (ce qui est le cas pour une neige d’avalanche, très compacte !). | ||
Sonde | ARVA | légère montage rapide | Ne pas oublier lors de vos entrainements arva de jouer le jeu de A à Z, c’est-à-dire de monter la sonde aussi : le montage est rapide, mais uniquement quand on a bien pris le coup de main ! | ||
Sac à dos | Varient 52 | Osprey | polyvalence technicité confort | Très bien adaptée : le litrage (52 l) est bien adaptée, confortable, pour ne pas avoir à optimiser au mm le sac tous les matins. | Sans aucun problème, je prends le même. La polyvalence que j’ai recherchée. J’ai un peu peur qu’il soit un peu fragile, à voir… L’usure prématuré étant une tendance de plus en plus marqué dans le matériel montagne (pas spécialement osprey…) |
Pantalon alpinisme/ski | Backcountry guide pant (2010) | Patagonia | Confort ! Coupe parfaite (pour homme fin) | Très bien adapté | Je prends le même ! Un confort au top et enfin une coupe qui convient au taille de grimpeur ! |
T-shirt | Capilène 2 Lighweight | Patagonia | confortable (élastane). léger et sèche très vite | Malgré un prix assez élevé, il se fait vraiment oublier : un très bon compagnon pour les sports d’extérieur. | |
Micro Polaire | R1 | Patagonia | Apport de chaleur correct, très confortable (membrane souple, intérieur doux). Assez bien taillée, bien que le diamètre des manches soit un peu trop important, je flotte un peu (pour moi, mais je suis fin …) | Je la garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salle, couenne grande voie, ski… Elle a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas. | |
T-shirt Laine Mérinos | Mérinos 260 | Icebreaker | Très bon apport de chaleur – Léger, confortable, bien taillé pour les hommes fins : on l’oublie complètement, même en grimpant – 1 détail : l’encoche pour placer le pouce dans la manche => mine de rien, quand il fait frais, ça couvre un peu plus de surface et ferme franchement les écoutilles : efficace | Je le garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salles, couenne grande voie, ski… Il a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas. Le prix reste excessif tout de même… | |
Doudoune | Down sweater sans manches | Patagonia | – bon apport de chaleur pour un poids et volume très correct – pas de gêne en actif, elle se fait complétement oublier. | Je la garde : j’ai fait ici un très bon achat, extrêmement polyvalent, je l’utilise à toutes les sauces : ski, alpinisme, escalade et tout simplement chez moi. Top. | |
Veste | Softshell en néoshell | Westcomb | Une veste qui m’a été prêté, je n’avais donc pas d’argument autre que la curiosité justifiant l’utilisation de cette veste. | Veste tout à fait intéressante, offrant une vraie protection. Le tissu vieillit t-il bien ? En terme de protection : très bien, j’ai grimpé avec dans de la glace saupoudré de neige, sur de la glace assez humide, et je ne me sentais pas humide. En terme de confort d’utilisation : pas de gêne dans le mouvement. Ce qui m’a semblé particulièrement important en termes de protection et confort est la coupe du produit : une bonne veste d’hiver est une veste « longue » ! Et c’est d’autant plus important lorsque l’on met le baudrier sur la veste, et que l’on ne veut pas que celle ci en sorte et recouvre tout le matériel du porte matos (ca m’est déjà arrivé avec une autre veste, et cela m’a franchement aidé à faire tomber une broche). Faites y attention ! | |
Doudoune | Down sweater hoody | Patagonia | Polyvalence poids | Tout à fait adapté a cette boucle en ski de randonnée dans le Chablais | J’avais auparavant une doudoune Kiruné de chez valandré acheté pour une petite expé en Amérique du sud : très bien adaptée dans ce cas-là, elle se révèle au bout du compte assez peu polyvalente. Je cherchais donc quelque chose de plus léger, assez chaud tout de même, pouvant plus facilement répondre aux exigences allant de l’alpinisme au raid à ski, en passant par les bivouacs de séjours grimpe. Cette doudoune répond très bien à mes attentes. |
Chaussettes | Patagonia | Bonne protection Ne bouge pas durant l’effort : pas de frottements. | J’ai eu du mal à trouver une paire de chaussettes bien ajustée à mon pied fin : j’ai pris 2 tailles en dessous de ma pointure et le problème était réglé ! Prendre le temps de bien choisir (bien ajustées au pied et assez épaisses), c’est un élément fondamental en randonnée (à ski comme à pied) | ||
Bonnet | High Point Hat | The North Face | Protection au top confort | Je prends le même! Un bon bonnet, c’est un bonnet qui protège TOUTE la tête, les oreilles y compris : c’est le seul bonnet qui est répondu à mes attentes jusqu’à maintenant, à savoir une protection efficace. Une référence à mes yeux. | |
Gants léger | Olan | Racer | Confortable Bien ajustée | Si c’était à refaire, j’essaierais de trouver le même type de gants mais version mitaine, pour une raison : manipuler l’appareil photo plus facilement (le sortir de sa poche, changer les modes de prises de vues etc.) | |
Gants de ski | Kingston | Reusch | Chaleur confort | Je prends les mêmes : des bons gros gants de ski. | |
Masque de ski | Apache | Uvex | confort prix | Un masque assez classique avec un champ de vision correct et un confort honnête : je prends le même, car je ne demande pas beaucoup plus à un masque. | |
Lunettes de soleil | Spectron | Julbo | Bon maintient au visage (fin) Protection 4 | Ce serait à refaire, je me renseignerais sur les lunettes en verre photochromique : la protection 4 est évidemment une garantie lorsque l’on évolue sur la neige toute la journée, mais dans des situations où la luminosité est intermédiaire, c’est un peu trop sombre. | |
Thermos | 75cl | La playa | bon maintien de la chaleur Volume bien adapté pour 2 personnes à la journée. | Quoi de plus revigorant qu’un bon thé sucré ! pas convaincu ? allez donc au Maroc ! On le prend systématiquement en ski de randonnée : on s’hydrate, on se réchauffe, on apporte de l’énergie si c’est suffisamment sucré. Je ne vois pas l’intérêt de prendre un volume inférieur, cela fait vraiment peu. | |
Couverture de survie | |||||
Carte IGN/boussole |