Alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie

par Jérémie COINON
Alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie

Jérémie COINON partage son expérience d Alpinisme dans la Cordillère Royale au pays des condors.

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Information sur l’alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie

Date :

Expédition du mardi 27 au vendredi 30 mai 2014

Lieu :

Bolivie, Massif du Condoriri, Cordillère Royale, le camp de base est à la Laguna Chiar Kota

Pour y aller :

Avion San Sebastian – Madrid – La Paz : 950€

Transport La Paz – Laguna Tuni : environ 40€ inclus dans le prix de l’expédition

Participants :

Jeremie et Manue lors de leur séjour dans la Cordillère Royale en Bolivie

Manue et Jérémie, 28 et 29 ans, ingénieurs agronomes ancrés au Pays basque pour un petit bout de temps. Mais la beauté et la douceur de vivre de ce petit coin de paradis n’ont pas altéré leur soif de voyages et de découverte. Que ce soit à quelques kilomètres dans les Pyrénées ou à l’autre bout du monde, l’aventure n’est jamais très loin…

Où dormir pendant un séjour alpinisme dans la Cordillère Royale :

A la Paz : Hôtel Cactus (6€ la chambre double): Pour petits budgets. Parfait pour se reposer entre deux expéditions, ou pour s’acclimater en douceur à la Paz. Situé proche du centre à deux pas des marchés, dans une rue calme. Une petite cuisine en terrasse et feuilles de coca à volonté pour se préparer des matés.

Camp de base à la Laguna Chiar Kota (4650m) : Il y a plusieurs emplacements autour de la lagune avec à chaque fois une petite taxe (3€/jour/personne à peu près). Nous avons choisi de dormir au 1er emplacement près de la cabane de l’association de pescadores. Ainsi les repas pouvaient se prendre à l’intérieur. Magnifiques vues sur la lagune. Le soir les sommets se reflètent dans l’eau.

Camp de base à la Laguna Chiar Kota dans la Cordillère Royale en Bolivie
Camp base

Où se restaurer/où se réapprovisionner :

La Paz : Le centre-ville regorge de marchés et d’échoppes en tout genre où il est possible de faire ses provisions. Pour manger rien ne vaut les marchés. Au centre ville testez le marché couvert situé près de la Plaza Mayor. Montez au troisième étage manger un sandwich poulet/avocat (1€), puis finissez le repas par un délicieux jus de fruits mixés (70 cents).

Ne pas manquer les plats traditionnels à base de viande de lama. Un peu plus cher mais incontournables. Et pour les amoureux de pizzas, elles sont également déclinées à base de viande de Lama. Enfin pour les petits creux, essayez le salteña, espèce de pâte feuilletée fourrée au poulet et aux légumes. Délicieux.

Le marché couvert près de la Plaza Mayor à La Paz en Bolivie
Marché central : Un jus multi-ultra fruits siouplai

Au camp de base : Pas de possibilité de ravitaillement. Il faut tout ramener sur place (on peut embaucher un cuisinier pour préparer les repas et qui pourra alerter les secours en cas de pépin), et louer les services de mules pour amener les rations au camp de base.

Sur place, la seule nourriture disponible à l’achat est… la truite, directement pêchée dans le lac quand les pêcheurs sont présents. Mais déguster une truite fraichement pêchée à 4650m d’altitude est un vrai plaisir.

Pour l’essence : Normalement pas de problème comme vous avez pris un transport privé. Sinon en cas de location de véhicule, stations d’essences à El Alto sur la route qui va vers Sorata.

Point sur les agences et guides de montagne en Bolivie :

Les agences de la rue principale Sagarnaga paient souvent les guides au lance pierre et font des économies en supprimant des éléments de confort fort appréciables (mules, cuisinier, quantité/qualité de nourriture…) qui peuvent devenir vitaux en haute altitude. De plus les guides sont souvent formés sur le tas et n’ont pas l’expérience nécessaire en cas de pépin (reconnaissance des symptômes du MAM, accident…)

Pourtant depuis quelques années plusieurs instructeurs de l’ENSA de Chamonix viennent dispenser une formation certifiante UIAGM (certification internationale des guides) aux guides Boliviens, et on peut partir en montagne avec des guides qui ont une solide formation.

agnce en bolivie

Pour quelques dollars de plus, mieux vaut donc se tourner vers des agences plus sérieuses comme Terra Andina ou Thaki Voyage qui travaillent avec ces guides certifiés et de surcroît les paient mieux. Sinon pour s’organiser en direct avec ces guides, ils ont monté une association (le site web n’est pas tout à fait à jour mais les coordonnées des guides sont disponibles).

Caractéristiques de dans la Cordillère Royale :

Expédition de 4 jours dans le massif du Condoriri :

Ville de départ et retour : La Paz

Condoriri depuis le Pico Austria durant le séjour dans la Cordillère Royale
Condoriri depuis le Pico Austria. Avec de droite à gauche l’Ala Norte, la Cabeza del Condor et l’Ala Sur

Le secteur du Condoriri est l’un des plus beaux de la cordillère royale de par son caractère sauvage, ses lagunes et ses 13 sommets culminants à plus de 5000m. De nombreuses ascensions sont possibles au dessus de 5000m et dans tous les styles (de la randonnée facile à l’escalade mixte très technique).

Itinéraires des trois ascensions de l’expédition : massif du Condoriri dans la Cordillère Royale en Bolivie
Itinéraires des trois ascensions de l’expédition : massif du Condoriri

– Prix : environ 2800 bolivianos, 280€/pers pour 4 jours comprenant le salaire du guide (certifié UIAGM) et du cuisinier, le transport en van jusqu’au chemin, le portage des affaires, la nuit en tente et la nourriture.

– Végétation : Steppe de haute montagne et lagunes. Plus en altitude, moraines et glaciers.

– Faune : Lamas et alpagas pour les espèces d’élevage. Vigognes, viscachas, aigles et condors pour la faune sauvage. Pour les viscachas, pas de problèmes pour les apercevoir, ce sont les marmottes locales. Il vous faudra un peu plus de chance pour apercevoir un condor.

Cholita, jeune femme bolivienne d'origine autochtone
Cholita, jeune femme bolivienne d’origine autochtone

Climat : 2 saisons

Hiver de mai à septembre. C’est la saison idéale pour partir en montagne. Soleil la majeure partie du temps et températures froides. Par contre plus on va vers septembre plus le vent risque d’être présent et moins de neige.

Eté d’Octobre à avril. C’est la saison des pluies. Il fait moins froid mais les précipitations sont là. C’est donc moins recommandé pour les ascensions en haute altitude mais les fenêtres de beau temps sont possibles.

– Difficulté : Facile à Difficile. Ascensions entre 4 et 12h. Le Pic Austria est accessible en basket de montagne mais les autres sommets demandent un équipement d’alpinisme pour la progression sur glacier. Pour la Cabeza del Condor (Condoriri) coté AD+/D-, prévoir 2 piolets et le nécessaire d’assurage pour passer une goulotte et progresser sur une arête aérienne et exposée.

Ne pas négliger l’acclimatation avant cette expédition. Cela peut être la clé de votre succès ou échec.

– Fréquentation : peu voire pas fréquenté d’octobre à mai. En juin les touristes arrivent et juillet/aout est le pic de saison. A ce moment groupes de trek et alpinistes sont nombreux au camp de base.

Centres d’intérêt : Les communautés locales avoisinantes vivant de l’élevage de Lamas Lagunes et paysages à couper le souffle dans cette vallée. Ascensions diversifiées et de tous niveaux techniques.

Quoi d’autre dans les environs de Cordillère Royale :

Lac titicaca – Isla del sol : Pour s’acclimater avant de venir ou se reposer après l’expédition, le lac Titicaca offre de beaux points de vues et de belles randonnées. L’isla del Sol constitue une bonne idée d’excursion sur 2 ou 3 jours. Si vous n’aimez pas les endroits trop touristiques préférez la partie nord, plus calme et organisée autour d’un petit village au bord de la plage. Pour ceux qui veulent profiter de l’île au travers d’une randonnée, un chemin traverse l’île du nord au sud.

Le lac Titicaca en Bolivie
Un pêcheur rentre au village : lac Titicaca
Le Nevado Sajama en Bolivie
Reflets : Sajama

Parc National Sajama : A 4h à l’ouest de La Paz, on passe dans un paysage totalement différent au pied du Sajama, point culminant de la Bolivie (6540m). Là-bas, peu de touristes à l’horizon, mais des volcans magnifiques à plus de 6000m que l’on peut gravir ou simplement admirer depuis les nombreuses sources chaudes qui parsèment le territoire. Ne pas rater les tombes précolombiennes polychromiques situées à 2h de 4×4 au sud du village de Sajama en longeant la frontière. Le paysage pour y aller alterne entre volcans imposants et lagunes colorées ou vivent lamas, alpagas, vigognes et flamands roses. Une chose est sûre, vous passerez une journée tout seul avec la nature.

Autres ascensions : De la plus classique, le Huayna Potosi (6088m), à la réalisation de premières dans la cordillère Apolobamba, vous avez l’embarras du choix. Les montagnes en Bolivie ne demandent qu’à être gravies, et à la différence de certains pays voisins ou du Népal, l’accès y est encore gratuit.

Si vous cherchez plutôt à faire du trek dans la Cordillère Royale en Bolivie, vous pouvez lire cet article :

Bibliographie de la Cordillère Royale :

Lonely planet Bolivie : éditions Broché, 2013. Bonne source d’informations pour le logement, les incontournables, les transports. Mais une fois dans le pays, prenez le temps de fermer le livre et de vous laisser guider par vos émotions. Elles vous emmèneront parfois dans des endroits insoupçonnés…

Voyage en Bolivie Guide de voyage Lonely Planet Bolivie

Les Andes, guide d’alpinisme: John biggar, éditions Nevicata, 2009. Très bon topo d’alpinisme reprenant les voies normales (et moins normales) de la plupart des grands sommets des Andes. Assez complet pour la Bolivie, et permet d’aller chercher des sommets beaucoup plus reculés.

Liens Internet pour un séjour dans la Cordillère Royale :

Thaki voyage  (site internet bourré d’informations): agence tenue par Anne et Jérôme, deux passionnés d’andinisme en particulier en Bolivie. Chaque année ils partent en expédition à la recherche de nouveaux treks, de nouveaux sommets encore ingrimpés et pourront vous proposer des itinéraires ou expéditions hors du commun.

Travail en lien avec les communautés locales, et uniquement avec des guides certifiés UIAGM.

A chacun son Thaki en bolivie : Récit d’un projet d’expédition sur 19 jours pour traverser et gravir la cordillère Apolobamba avec plusieurs guides boliviens et l’agence Thaki voyage. Expédition retenue aux bourses expé, elle a fait l’objet d’un film.

Enjoy Your Trip

Bolivia climbing info : Bon site (en anglais) recensant l’ensemble des voies et ascensions en Bolivie.

Les Viscachas ne grimpent pas aux sommets de la Cordillère Royale, eux !

Alpinisme dans la Cordillère Royale : Sortir de La Paz, l’aventure commence déjà

9h, La Paz. La calle Sagarnaga s’anime peu à peu, véritable repaire d’artisans spécialistes du vêtement en alpaga et de touristes en quête d’une affaire. Les « chollitas » en habit traditionnel s’affairent devant leurs étals et les bonnets en alpaga font bon ménage avec d’autres marchandises plus exotiques, comme les fœtus de lamas censés protéger les maisons lors de leur construction. C’est ici que nous avons rendez-vous avec notre guide Julio et son ami cuistot Mario qui vont nous conduire pendant 4 jours au travers du massif du Condoriri. Les affaires sont prêtes et la nourriture empaquetée. Un petit van vient nous chercher et une fois tout le matériel rentré nous partons pour la Laguna Tuni, départ du chemin qui nous mènera au camp de base.

La Paz, capitale administrative de la Bolivie
La Paz avec l’Illimani en fond

Alpinisme dans la Cordillère Royale : Sortir de La Paz

Bien que nous n’avions pas encore commencé notre ascension dans la Cordillère Royale, sortir de la Praz est déjà une aventure en soi. Des ruelles étriquées du centre situé à 3500m d’altitude, il faut rejoindre El alto à 4000m, véritable prolongement de La Paz sur un plateau qui domine le canyon. D’ici la vue est superbe : L’illimani (6350m) domine la cité au sud, tandis que le Huayna Potosi (6088m) apparait peu à peu au nord. Pour nous ce sera la route du lac Titicaca, avec bifurcation à Tuni, où nous emprunterons un chemin caillouteux pour entrer dans la vallée.

Ici plus d’eau courante ni d’électricité. Les éleveurs de Lama vivent dans des maisons de terre et de paille qu’ils doivent reconstruire tous les 5 ans du fait de la rudesse du climat. Au fur et à mesure que nous montons dans la vallée, les montagnes du Condoriri se font plus grandes, et leur reflet dans les multiples lagunes qui parcourent le chemin n’en est que plus beau.

Des lamas devant le Huayna Potosi dans la Cordillère Royale en Bolivie
Sur le chemin, les lamas font la pose devant le Huayna Potosi
Marche vers le camp de base lors du voyage dans la Cordillère Royale en Bolivie
Approche vers le camp de base

Midi

Terminus Laguna Tuni (4200m) où nous déchargeons le 4×4… pour charger les mules qui transporteront la plupart de nos affaires jusqu’au camp de base (4650m). Pour nous, cette petite journée de marche sera l’occasion de découvrir les paysages grandioses de ce massif. Après une heure trente de pérégrinations au milieu des lamas et alpagas, nous parvenons au bord de la Laguna Chiar Kota, véritable écrin entouré de glaciers. C’est ici que nous planterons la tente pour les trois prochains jours, et tenterons quelques uns des sommets environnants. Le temps d’avaler un plat de riz/poulet/banane et nous nous glissons dans nos duvets car cette nuit nous partons pour le pic Tarija.

Alpinisme dans la Cordillère Royale : Tribulations à 5000m

Le glacier pendant le voyage alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Ascension, ça commence à être dur

Trois heures du matin. Julio vient nous réveiller pour prendre le petit déjeuner. Le réveil pique un peu et la tête est bizarre après cette première nuit à 4650m, mais l’excitation d’une première ascension dans la Cordillère Royale nous réveille. Le petit déjeuné avalé, nous partons en direction du glacier situé à une heure de marche du camp de base. L’air est frais mais la voie lactée qui passe au dessus de nos têtes nous fait presque oublier l’altitude. Puis il est temps de s’encorder et de mettre les crampons pour prendre pied sur notre premier glacier Bolivien. Le pas devient plus lent et la respiration plus difficile au fur et à mesure que l’altitude augmente. Malgré une bonne acclimatation, marcher au dessus de 5000m n’est pas donné.

Petit à petit, la voute étoilée laisse place à un lever de soleil rosé, nous permettant d’apercevoir les grands géants qui nous entourent. Quelques passages entre les crevasses, une dernière pente un peu plus raide et nous voici au sommet du pic Tarija à 5350m, dominant d’un coté les vallées andines et le lac Titicaca, et de l’autre une mer de nuage recouvrant l’Amazonie. Le paysage est sublime et l’instant magique ! A coté de nous, le Pequeño alpamayo dresse fièrement sa face sud. Ce sera pour une prochaine fois. La redescente sera l’occasion de profiter du panorama offert sur le massif, la lagune en contrebas.

Pequeno Alpamayo lors du voyage en Bolivie
Pequeño Alpamayo
descente lors du séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
La descente est plus facile

L’après-midi

Les guides partent poser des filets sur le lac. De notre coté, nous nous reposerons en espérant profiter d’une truite fraîche pour le lendemain.

Trace lors du séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
La trace du matin
Manue durant le séjour dans la Cordillère Royale en Bolivie
Les guides partent à la pêche
Manue durant le séjour dans la Cordillère Royale en Bolivie
Au col, seuls avec les montagnes

2ème jour, le soleil s’immisce dans la tente et nous réveille tranquillement. Il est temps pour nous de monter au Pico Austria. Ce pic qui culmine à 5350m a l’avantage de par sa situation avancée sur la chaîne de ne pas avoir de neige. Nous laissons donc crampons et piolets au camp et partons en mode light.

Summit pendant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Au sommet : le Huayna Potosi en arrière-plan

Après trois heures d’efforts, le panorama se découvre, nous laissant profiter d’une vue à 360° sur l’Altiplano et les massifs environnants. Huayna Potosi, Chachacomani, Ancohuma. Ces grands 6000m nous tendent les bras et invitent à la pratique de l’alpinisme. Il y aura de quoi faire quand nous reviendrons par ici !

Lagune pendant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Lagune
Manue pendant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale
Manue observe les Viscachas

A la descente, Manue m’arrête et me désigne le pierrier en face de nous. Au début je ne vois rien, puis au bout de quelques secondes, j’aperçois une multitude de petites boules grises qui courent d’un rocher à l’autre. Ce sont des viscachas, les marmottes locales qui s’amusent tout en gardant un œil attentif sur quelque aigle qui pourrait avoir trop faim.

Viscachas lors du séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
La marmotte locale

Le soir venu, nous échangerons sur le métier des guides en Bolivie autour d’une truite fraîchement pêchée. Un régal.

Alpinisme dans la Cordillère Royale : Où il est question d’un Condor et de l’ascension de sa tête

Une heure du matin. Ça fait cinq heures que je me suis couché et à peine deux que je dors. Les pas de Julio près de la tente me réveillent. Aujourd’hui c’est le grand jour… ou plutôt la grande nuit devrait-on dire. Je laisse Manue dormir tranquillement et m’équipe tout en déjeunant. Intérieurement la tension monte. Jusqu’à maintenant les ascensions réalisées étaient des grosses balades sur caillou ou glacier, mais cette nuit nous partons pour la Cabeza del Condor (5650m), et la route cotée AD+ comprend des passages mixtes techniques et l’arête finale est raide et exposée.

Alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Au camp de base : la tête dans les étoiles

La marche d’approche est l’occasion de réveiller nos muscles encore endormis. Les étoiles filantes passent au-dessus de nos têtes, comme un signe de réussite de cette course. L’ascension de la moraine, 1er passage scabreux, est avalé en deux heures et nous nous retrouvons sur le glacier, louvoyant entre les énormes crevasses. Le rythme est bon et l’altitude ne se fait pas encore trop sentir, c’est bon signe pour la suite. Le soleil pointe à l’horizon lorsque nous arrivons au début des difficultés.

lever soleil durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
1ères lueurs du jour à 5600m. Le soleil se lève sur une mer de nuages au-dessus de l’Amazonie

Nous passons la rimaye sans encombre et nous engageons dans un couloir de neige qui se redresse au fur et à mesure pour se transformer en goulotte de glace et de roche. Julio passe en tête et m’assure depuis l’arête. 1ers pas de mixte à cette altitude. Malgré mon rythme lent, quel plaisir de pouvoir ancrer les piolets dans la glace et de s’élever vers la crête.

Goulotte durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Goulotte de roche et de glace
Grimpe sur le Condoriri en Bolivie
Le massif du Condori

Alpinisme dans la Cordillère Royale : Passer la goulotte, puis escalader l’arête. On n’est pas bien là ?

Le soleil est là et ses rayons encore timides viennent éclairer la crête qui s’offre à nous. C’est plutôt raide et même très exposé mais j’ai confiance en Julio. Ici nous évoluons en corde tendue. La moindre erreur et nous nous retrouvons 400m plus bas, ambiance ! Un petit passage de mixte, deux respirations, trois pas, deux nouvelles respirations, la montée est laborieuse. Puis enfin j’aperçois le sommet. Encore cinq minutes d’efforts et nous y sommes, seuls au dessus des montagnes.

Sommet lors du séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Enfin le sommet !

Le sentiment de plénitude est réel. A perte de vue, l’horizon dévoile ses paysages de montagnes imposantes, de forêts vierges ou de déserts ocre.

Panorama de la Cordillère Royale pendant le séjour alpinisme en Bolivie
Vue sur la Cordillère Royale. Au loin les grands 6000 : Chachacomani, Cheaorco, Ancohuma…

Le temps d’une barre de céréale et d’un peu d’eau et nous attaquons la descente. Autant la montée est physique, autant la descente avec 400m de vide sous les crampons est psychologique, mais après cinq heures d’efforts nous retrouverons le camp de base et sa tranquillité. Le voyage au pays des condors est fini et il est temps pour nous de plier la tente pour partir vers de nouvelles aventures.

Crevasses pendant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Beaux et dangereux, crevasses et séracs parsèment le chemin
Descente durant séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Descente

Conclusion de ce voyage alpinisme dans la Cordillère Royale

Pour les amoureux de grands espaces et de hautes montagnes, la Cordillère Royale est un must. Une météo stable, une tranquillité dès que l’on sort des sentiers battus et une ribambelle de sommets tous plus beaux les uns que les autres.

Barque amarrée lors du séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Une petite partie de pêche à 4600m ?
Lagune durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Lagune
Le Condoriri durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale en Bolivie
Le Condiri en Bolivie

L’alpinisme dans la Cordillère Royale, ou plutôt l’andinisme y est encore accessible (pas de permis d’ascension, possibilité d’y aller en cordée autonome et nombreuses courses de tous niveaux pour tous les goûts). Et pour ceux qui préfèrent le trekking, les lagunes bleu turquoise ou vert émeraude succèderont aux troupeaux de lamas et d’alpagas. Que ce soit pour 2, 7 ou 18 jours, vous aurez de quoi faire le plein de souvenirs.

Toutefois les conditions y sont rudes. L’altitude, le froid et les dénivelés importants nécessitent d’être en bonne forme physique. Mais bien acclimaté vous pourrez profiter pleinement de la faune, la flore et des paysages grandioses.

Le glacier du Condoriri durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale
Le glacier du Condoriri. Il faudra ramener les skis la prochaine fois

Matériel utilisé durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale

Équipement utilisé durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK  SI C’ÉTAIT À REFAIRE 
CRAMPONSSarken (semi-automatique)PETZLpolyvalence d’utilisation  Poids raisonnableParfait, que ce soit pour la marche sur glacier ou les goulottes mixtesJe reprendrai les mêmes étant donné la diversité des passages. Les deux pointes frontales m’apportent une grande confiance sur les passages techniques pour un poids qui reste correct
PIOLETSAztarexPETZLPoids polyvalence d’utilisationUn peu court pour la marche sur glacier (50cm), à combiner avec des bâtons Parfait dans les passages plus pentus ou techniques, leur légèreté est un réel atout à cette altitude et l’ergot permet de passer des passages plus raides en toute confiancePour les ascensions faciles ou peu difficiles, j’opterai plus pour un seul piolet droit léger type Raven Black diamond (en 80cm), couplé à une paire de bâtons. Par contre pour les ascensions plus techniques je garderai les Aztarex.
BÂTONSForclaz 500 lightQUECHUAPoidsBâtons légers et robustes, bien adapté à tous types de terrains (neige dure, rocher, terrain sableux). Seul hic, le système de blocage a tendance a s’abimer vite et demande une certaine pratiqueSi c’était à refaire j’opterai pour des bâtons plus légers, mais surtout avec un système de blocage des brins plus fiable (Black Diamond distance par exemple)
CASQUEEliosPETZLdisponibilité (C’est le guide qui m’a prêté le casque)Casque pratique et ajustable, couvrant bien la tête. Pratique pour y mettre la frontale.Je reprendrai le même

Accessoires utilisés durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK  SI C’ÉTAIT À REFAIRE 
SAC À DOSTilicho 32 + 8MC KINLEYSac léger, bonne accessoirisation et bien adapté à la pratique de l’alpinismeBon sac léger (à peine plus de 1kg), bien accessoirisé avec un contenant suffisamment grand pour y mettre le duvet, les vêtements techniques, de l’eau, accessoires et les piolets. Pour une expédition avec portage, je n’avais pas besoin de plus. Si j’avais eu a porter de la nourriture ou la corde le sac aurait été limite.Un peu petit si j’avais eu à transporter de la nourriture ou plus de matériel. A choisir je repartirai plus sur un 50l léger type Cilao iZi 47
FRONTALETikka 2 plusPETZLDifférents modes PuissanceLe mode lumière rouge est pratique au réveil et au petit déjeuner pour ne pas réveiller les autres. Eclairage classique suffisant pour la marche d’approche et le début des ascensionsJe prendrai peut être un modèle un peu plus puissant (type myo rxp) pour mieux trouver ma route entre les crevasses.

Chaussures utilisées durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK  SI C’ÉTAIT À REFAIRE 
CHAUSSURESASF 8000ASOLOProtection thermiqueTrop lourdes, trop rigides, trop anciennes, ces chaussures ne m’ont pas du tout convenu. Malgré une bonne protection thermique, je n’étais pas en confiance pour les parties techniques, et le poids se fait bien sentir sur la longueur de la courseA ces altitudes en Bolivie(entre 5000 et 6000m), pas besoin de chaussures d’expédition, les températures ne descendent pas en dessous de -15°C et seulement aux heures les plus froides de la nuit. J’opterais donc pour des chaussures d’alpinisme plus légères et plus précises type Asolo Eiger GV
GUÊTRESAlpineMILLETProtection des chevilles PoidsGuêtre légère, enveloppant bien la cheville et remonte bien. Fragilité au niveau de l’accroche sous la chaussure au bout d’une certain temps. L’élastique au niveau du mollet a tendance à descendre.Je prendrai des guêtres un peu plus solide et un peu plus facile à enfiler type Alpine chez Outdoor design
CHAUSSETTESHimalayaMISSEGLEChaleurLa Rolls-Royce de la chaussette chaude ! En poils de Yack et mohair de chevreau. Moi qui ai tout le temps froid aux pieds, je les ai gardé au chaud pendant toute l’expédition. Et fini les mauvaises odeurs grâce à la laine.Je les reprends sans hésiter, grimper les pieds au chaud et sans mauvaises odeurs est un luxe non négligeable.

Équipements utilisés durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK  SI C’ÉTAIT À REFAIRE 
GANTSMercury mittBLACK DIAMONDChaleur (j’ai très vite froid aux extrémités) TechnicitéPremière fois que je réutilisais des moufles depuis 5 ans (avant j’étais en gants), et j’ai eu le plaisir de garder les mains au chaud toute l’ascension. Le système de sous gants à 3 doigts permet une bonne préhension des piolets, et le surgant en gore tex apporte un bon complément de chaleurJe reprend les mêmes. D’autant plus que le   surgant peut s’adapter sur des gants classique et offre un bon apport thermique. A voir la tenue du produit dans la durée.
SOUS GANTSForclaz soieQUECHUAChaleur Finesse PrixBon apport de chaleur mais sous gant trop fragile. Les extrémités des doigts s’abiment vite et font des trous.Je choisirai des sous gants de construction plus solide type Gloves Liner ICEBREAKER
LUNETTES DE SOLEILThe crushQUICKSILVERCatégorie 3Lunettes bien enveloppantes et filtrant bien les UV. Petit hic, elles s’embuent rapidement lors d’un effort importantJe prendrai des lunettes plus typées sport montagne pour éviter le désagrément de la buée (type julbo Bivouak)

Matériel d’approche utilisé durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK  SI C’ÉTAIT À REFAIRE 
BAUDRIERRythm Gold SINGING ROCKConfort DurabilitéUn baudrier qui me suit partout que ce soit en salle, en grande voie ou en alpinisme. A parfaitement rempli sa mission. Avec quelques grammes en moins ce serait le baudrier parfaitPour gagner du poids sur ce type d’expédition je me dirigerai bien vers un baudrier type Cilao OZ37 pro
CHAUSSURES D’APPROCHEXA pro 3D Ultra 2 GTXSALOMONConfortChaussures agréables, imperméable avec le Gore Tex® mais manque d’accroche sur terrain gras et lisseJe garderai des chaussures typées trail mais rechercherai un modèle avec une meilleure accroche (type quechua RT5.2 360°)

Vêtements utilisés durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK  SI C’ÉTAIT À REFAIRE 
PANTALON BoardwearLISKERChaleur Disponibilité (c’est mon pantalon de ski)Bien chaud pour le coup, presque trop. L’alliance sous pantalon/pantalon d’alpinisme léger aurait largement suffitJe mettrai un collant avec un surpantalon d’alpinisme type Millet Alpine GTX
COLLANT NUITNew samuelMC KINLEYChaleurCollant qui rempli parfaitement sa fonction : bon gain de chaleur pour dormirJe prendrai le même
DOUDOUNEDoswell UXMC KINLEYChaleur Légereté PrixDoudoune légère (400g) bien compressible et bien chaude. Manque juste une capuche pour bien isoler la tête du froidJe choisirai une doudoune légère dans ce style mais avec une capuche en plus type Patagonia Men’s Ultralight Down Hoody Mais ce n’est pas le même prix !
VESTE ALPINISMERavenROSSIGNOLLégèreté Technicité RespirabilitéVeste légère et assurant bien sa fonction 3ème couche. Le tissu extérieur est solide et résiste bien à l’abrasionJe prendrai la même, même si au bout de 5 ans de bon et loyaux services la membrane interne a tendance à fatiguer
POLAIRESoftshell forclaz 700QUECHUAChaleur Technicité Respirabilité PrixSoftshell chaude et respirante. Bonne deuxième couche m’accompagne dans toutes mes virées en montagneJe reprendrai la même, pas de signe d’usure après 3 ans d’utilisation intensive
SOUS VÊTEMENT THERMIQUEWarm manches longuesODLOChaleurSous vêtement thermique efficace pour dormir au chaud, et bonne couche intermédiaire pour monter au dessus de 5000mJe reprendrai le même

Équipement de bivouac utilisé durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK  SI C’ÉTAIT À REFAIRE 
SAC DE COUCHAGE0°C Ultralight downQUECHUAChaleur Légèreté PrixBon sac de couchage. En association avec le drap de soie et vêtu de sous vêtements thermiques, aucune sensation de froid en dormant. Sac léger mais pourrait être un peu plus compressibleJe testerai un sac encore plus compressible et un peu plus chaud type Valandré Bloody mary
DRAP DE SOIEThermolite momieMC KINLEYChaleurDrap de soie permettant un gain non négligeable de température. En combinaison avec mon duvet 0° je n’ai pas eu froid malgré des matins « givrés » dans la tente.Je reprendrai le même, quoi qu’avec un duvet plus chaud je partirai plus sur un drap plus light
ALTIMÈTREOn go’up 700QUECHUAFiabilité PrixLe même capteur que Suunto pour moitié moins cher. Pourquoi s’en passer? Cet altimètre remplis toutes ses fonctions et s’avère d’une excellente précision. Robuste et fiable, c’est tout ce qu’on peut lui demander.Je reprendrai le même

Matériel numérique utilisé durant le séjour alpinisme dans la Cordillère Royale

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK  SI C’ÉTAIT À REFAIRE 
APPAREIL PHOTORX-100SONYCompact Poids Capteur de reflexUn petit bijou cet appareil. Ouverture de 1,8 à 11, un capteur de réflex et un mode débrayable permettant de faire des photos plus belles les unes que les autres. Le must pour ceux qui recherchent une qualité d’image de reflex dans un compact robuste et léger. Très bon comportement de la batterie malgré le froid (4 jours sans recharger)Je reprendrai le même. Pour une expédition plus longue je rajouterai une batterie pour être sûr de ne pas être bloqué
TRÉPIEDTripod maxiSOMIKONVersatilité LégèretéSuper trépied léger, robuste et modulable. On peut l’accrocher partout et proposer des cadrages originaux.Je reprendrai le même
CAMÉRAHD Héro 2GOPRORobuste Légère Bonne qualité d’imageLe dérushage des vidéos a montré que la caméra a encore une fois rempli ses fonctions. Les images sont magnifiques et les couleurs bien retransmises. Seul hic, l’absence d’écran ne m’a pas permis de bien soigner le cadrage et certains plans s’en ressentent.Pour mieux gérer les plans, j’ajouterai l’écran LCD BacPac à la caméra

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