Vol en Wingsuit depuis la Tour du Marboré dans le Cirque de Gavarnie

par Expérience Outdoor

Jérôme ROCHELLE nous partage son expérience de vol en Wingsuit au Cirque de Gavarnie

Informations sur la préparation de ce vol en wingsuit au cirque de Gavarnie

Date de la sortie

Mardi 03 Septembre 2013

Lieu

Tour du marboré, cirque de Gavarnie (Pyrénées), accès en 3h depuis le col des Tentes (parking voitures)

Participant

Jérôme ROCHELLE, Grimpeur et Base Jumpeur.

Jérôme ROCHELLE   en Wingsuit au Grand Veymont dans le Vercors

Depuis plus de 10 ans je pratique le paralpinisme et les vols en wingsuit en montagne dont je suis devenu expert. Cette activité me procure d’autres sensations et d’autres aboutissements personnels. Où être en nature et au milieu des grands espaces sauvages reste tout simplement ma plus grande satisfaction et l’un des plus beaux cadeaux de la vie.

Le point de départ, ma passion pour la nature

Depuis l’âge de 16 ans l’escalade a occupé une grande partie de ma vie : j’ai vécu parmi les plus magiques expériences de ma vie sur les plus belles parois du monde comme celles du Yosemite avec El Capitan où j’y ai gravi 5 voies différentes.

Jérôme ROCHELLE  Basejump au verdon à pichenibule escales

Mes réalisations marquantes

Je garde en mémoire et dans mon coeur mes plus fortes escalades en solitaire, comme au Verdon dans la « Ula » en solo intégral par 2 fois (1986), le « pilier Bonatti » aux Drus dans la journée (1994), la mythique voie de Dominique Jugy « si t’as peur jappes » aux Tenailles de Montbrison ou « Wakatanka »  aux aiguilles de Sialouse (1993), mon enchaînement de la traversée des Calanques en 24h par toutes les grandes parois et sans corde (1994), quelques beaux 7a+ et 7b à Claret, la « Carmina » en solo intégral à St Guilhem le Désert (1997) et mes 2 chefs d’oeuvre la « Directissime Livanos » à la Concave (Calanques 1994, 8a, 8a+, 7b, 6c) et la « Castapiane rouge » (Verdon 1995, 6a+, 7c, 7c, 7b+, 6b, 7b) premières ascensions en libre et en solitaire.

Jérôme ROCHELLE escalade au col Alpette en Chartreuse

Consacrant beaucoup de mon temps à l’escalade pour progresser et réaliser mes projets de l’extrême, l’enseignement des Mathématiques et des Sciences Physiques pour des lycéens m’a permis d’avoir du temps libre, tout en étant sponsorisé par des marques. J’ai alors enrichi ma passion pour l’image en étant photographe et reporter pour des magazines d’escalade et de montagne français et étrangers.

Une évolution personnelle et professionnelle, entre escalade et nature

Arrêtant ma carrière de haut niveau, je suis devenant professionnel de l’escalade et du canyoning (brevet et diplômes d’état), et durant 20 ans j’ai accompagné des milliers de personnes, dont des enfants, dans la découverte de la nature et d’eux-mêmes à travers ces sports outdoor magnifiques.

Jérôme ROCHELLE escalade Clochette en Chartreuse

Grâce à cette passion et mon goût pour le dépassement de moi-même, j’ai pu explorer les facettes de mon aptitude à franchir les obstacles en approfondissant mes connaissances, tant sur le plan de la physiologie du corps humain, que du mental, que des techniques d’entrainement. A travers mes expériences un peu « hors normes » et mes démarches originales d’escalades en solitaire, j’avais juste réalisé un processus créatif « vital » qui m’avait permis de mettre en connexion une part intime de moi-même avec un environnement puissant. Cela était bien au final une alchimie de transmutation de sa propre énergie dans un processus de guérison, d’évolution et d’élévation de conscience.

Où Dormir à Gavarnie

La vallée étant petite il n’est pas facile de trouver des emplacements de bivouac pour ceux qui aime la liberté et la nature, mais en cherchant bien on arrive à trouver. Restez propre et discrets. Sinon :

  • Refuge des Sarradets ( 05 62 92 40 41) propriété du CAF, 1h30 du col des Tentes ou 3h30 depuis Gavarnie via le cirque et l’ échelles des Sarradets
  • Camping la Bergerie : Tel 0 5 62 92 48 41
  • Gite Oygène: Tel: 05 62 92 48 23, 57 places, face au Cirque de Gavarnie
  • Hotel** le Tallion , Tel 05 62 92 48 20,
  • Où se restaurer à Gavarnie

De nombreux restaurants malheureusement pas toujours au top dans ce lieu très touristique, où la cuisine ressemble fort à du décongelé ou de la conserve.

  • Restaurant les Cascades : cuisine traditionnelle et gastronomique , Tel 05 62 92 40 17
  • Bar Brasserie Claire Montagne : Tel 05 62 92 49 22
  • Pizzeria du Gave : Tel 05 62 92 40 01

Office Tourisme de Gavarnie

Gavarnie – Tel 05 62 92 49 10

Autres expériences outdoor à Gavarnie

Bibliographie sur le cirque de Gavarnie

« Passages Pyrénéens » Rainer Munsch, Christian Ravier et Rémi Thivel (éditions Pin à crochets)
Carte IGN 1/25000 Gavarnie Luz-St-Sauveur n°1748OT top25

Topo Passages Pyrénéens de Rainier MUNSCH Christian RAVIER et Rémy THIVEL

Liens internet

Vol en wingsuit depuis la Tour du Marboré au cirque de Gavarnie

La montagne a la faculté d’offrir de multiples explorations selon le regard qu’on lui porte. Ce regard peut changer avec le temps en parallèle avec l’évolution de sa propre vie. J’ai passé une grande partie de mon enfance à Toulouse.

L’Ariège et les Pyrénées ont été alors le théâtre de mes premières escapades verticales, où comme apprenti grimpeur j’y ai fait mes premières armes. Puis le long fleuve de la vie s’est écoulé. Entre Calanques, Alpes ou Yosemite avec comme centre d’équilibre l’escalade, la montagne et ses défis.

Mon expérience en BASE Jump

Je pratique le BASE jump depuis 7 ans ainsi que les vols en wingsuit. Cette activité me permet d’allier la performance sportive, la nature et la sensation d’être libre. Libre comme un oiseau, tel un rapace planant dans les airs.

C’est un sport très exigeant qui demande beaucoup !

Beaucoup de régularité de pratique, de maturité, de compétences très diverses résultat d’un très long temps d’apprentissage ; d’ailleurs apprendre sans cesse est le maître mot de la sécurité. La combinaison que j’utilise est une « Vampire 4 » un modèle parmi les plus performant du marché permettant de parcourir de grande distances (finesse max 3) et de démarrer sur de petites verticales (150m).

Cette combinaison a la particularité de se gonfler grâce à des prises d’air sur les ailes de bras et de jambe formant un profil semblable aux ailes d’un avion. Sur lequel l’air circulant à grande vitesse créer de la portance pour voler. C’est le pilotage et la position du pilote dans la combinaison qui permet ensuite de se diriger tout en donnant les meilleures performances de vol. Cela demande beaucoup d’expérience, en général acquise depuis un avion en parachutisme.

Je pratique les sauts de montagne depuis de nombreuses années car on y trouve les plus grands dénivelés. Ca permet de voler le plus longtemps possible et les Alpes sont un terrain de jeu privilégié pour cela. Cependant depuis quelques années avec la complicité d’amis Toulousains nous avons ouvert les possibilités de cette activité à deux pas de cette grande ville aux portes des Pyrénées en Ariège.

Mon projet à Gavarnie

Les falaises du Quié de Sinsat sont l’un de nos sites préférés pour parfaire notre technique. Et surtout pour passer de très bons moments entre amis. Depuis 2 ans je travaille sur le projet d’ouvrir de nouveaux vols dans les Pyrénées. A l’écart de l’effervescence des Alpes ou du Vercors. Des sauts y existent déjà, jamais ou peu repris, et certains méritent d’être modernisés avec une wingsuit. Et Gavarnie s’est imposé comme le challenge le plus évident mais aussi le plus gros vol à faire dans les Pyrénées avec 1500m de dénivelé pour presque 3 km de distance à parcourir.

Puis avec un départ en altitude à presque 3000 m l’entreprise n’est pas aisée. C’est alors qu’elle demande bien sûr de la préparation en amont mais aussi des conditions optimales pour y accéder. L’ébauche s’est faîte tout d’abord sur photos durant l’hiver et internet permet de fouiller nombre d’archives. Et forcément pour trouver celles qui nous donneront la meilleure information sur profil du mur de départ.

Les Passages Pyrénéens

Le topo « Passages Pyrénéens » des Ravier, Munsch et Thivel est ma bible et il me permet par les voies d’escalade décrites. Également d’avoir une estimation de la hauteur de la falaise d’où je devrais sauter. Google Map et la carte IGN donne ensuite le profil du vol par les courbes de niveau et c’est là que l’on voit aussi si le vol sera possible ou pas avec notre wingsuit.

Il faut savoir que la wingsuit met un temps plus ou moins long à démarrer et à s’éloigner du mur. Sur une trajectoire courbe en forme de toboggan avant d’avoir son rythme de croisière. Pour ma wingsuit au bout de 4s de chute ce qui équivaut à -75m, elle commence à s’éloigner suffisamment du rocher par la prise de vitesse et au bout de 6s j’en suis loin.

A la Tour la hauteur réelle du mur de départ est de 250m, les topo d’escalade donnant 400m… mais il n’y a que sur place que l’on peut vérifier ce point extrêmement important. On utilise un jet de pierre et le temps de chute jusqu’à l’impact nous donne la hauteur précise ainsi que le profil.

A la recherche du meilleur profil

Alors, un profil déversant du mur donnera plus de sécurité sur les premières secondes de chute qu’un profil vertical ou positif. Il y a donc plusieurs paramètres à prendre en compte. Notamment à comparer ensuite à nos possibilités de pilote pour conserver une marge la plus importante possible.

Ce sport est à l’opposé de casses-cous, certes il y a un risque et la complexité est d’évaluer les différentes sources de dangers selon divers facteurs (altitude, hauteur, aérologie locale, la météo, la forme, l’expérience, le matériel, le stress, etc…).

Une seule erreur d’analyse ou de mesure ou d’interprétation et vous basculez derrière votre ligne rouge et vous serez alors rapidement en danger de mort.

Le grand jour ?

C’est alors que le 9 Septembre 2012 je tente l’aventure seul et découvre le spot dans des conditions parfaites.

Malheureusement je me bloquerai le dos lors dans la montée, me déplaçant des lombaires et des cervicales. Surement à cause des nombreux autres jours en montagne avec une bonne charge sur le dos. Ne voulant prendre aucuns risques malgré la tentation je rebrousse chemin.

Mes amis sont au courant de ce projet que j’ai partagé avec eux depuis le début et seul Laurent Filoche est à même de pourvoir le réaliser avec moi car le seul du groupe à voler aussi sur une wingsuit de grande catégorie et possède l’expertise suffisante. Nous y remontons ensemble courant Octobre mais nous sommes mal équipés avec nos crampons de rando. Surtout pour évoluer en sécurité dans les pentes de neige gelées permettant l’accès au saut et nous devons renoncer.

Observation au cirque de Gavarnie avant de réaliser un vol en wingsuit

La patience

L’hiver se passe, voler depuis le haut du cirque de Gavarnie est devenu un rêve et mon graal. A ma grande déception Laurent profitera d’un créneau au mois d’Aôut pour réaliser la première, et moi pris par des obligations professionnelles je ne pourrai y participer. Début Septembre la météo s’annonce au mieux et je décide alors de partir seul sur Gavarnie. Il a beaucoup neigé durant l’hiver et cette année il reste encore des névés d’altitude et j’opte cette fois pour un bon équipement et donc une très bonne paire de crampons laissant le piolet qui n’ai pas utile. En effet seul le couloir Nord-Ouest qui permet d’accéder à la grande corniche sous le sommet de la Tour nécessite au moins des crampons. Je devrais sauter avec tout le matériel que j’aurais avec moi, pas question de laisser quoique ce soit sur place.

attendre les meilleurs conditions pour réaliser le vol en wingsuit

Le départ

J’arrive donc la veille en fin de journée et j’en profite pour pousser une bonne reconnaissance sur la zone de posé en remontant vers le cirque et repérer toutes les options possibles au cas où. Je décide ensuite d’aller dormir au col des Tentes mais le brouillard me fait préférer de rester dans la vallée pour une meilleure soirée. Je cuisine sur place dans un écrin de verdure au dessus du village de Gavarnie, mon fourgon étant mon gite. Le réveil est mis pour 5h car il me faut le temps du petit déjeuner puis de rejoindre le col de Tente pour démarrer le périple. C’est sous un ciel constellé d’étoiles que la journée démarre, la Lune en complice.

Mon sac est prêt de la veille, car il ne faut rien oublier. J’avais installé ma wingsuit sur le harnais du parachute pour ne pas avoir à le faire sur place, ça enlève du stress et toutes erreurs de montage. Le casque, les lunettes, les cameras, l’eau les encas, la frontale, et les crampons sont bien rangés en ordre dans le slachbag (sac de toile servant à porter le parachute). Ne pas oublier le téléphone un élément de sécurité très important.

ascension pour trouver le point de départ du vol en wingsuit

Partir en montagne ne s’improvise pas

et c’est encore plus le cas pour un vol en wingsuit. L’équipement personnel est la base du confort et de la sécurité. De bonnes chaussures avec une semelles Vibram, des vêtements légers chauds et de faible encombrement où l’on peut alterner les couches et un plus non négligeable. Personnellement j’aime le principe de superposition de tee shirt à manches longues et courtes anti-transpirants et d’une polaire sans manche.

Je peux ainsi au grès de ma marche et des conditions de progressions ne transpirer que le minimum puis pouvoir me couvrir pour ne pas me refroidir. De plus lorsqu’on arrive à l’exit après 3h de marche, la fatigue le stress génèrent une sensation de froid et pourvoir se couvrir pour se réchauffer un peu est un facteur de bien être important pour le corps et la tête.

vers la brèche de roland avant mon vol en wingsuit

Début de l’ascension

J’attaque la marche depuis le col des Tentes à un bon rythme et à la frontale vers 6h30 en direction du refuge des Sarradets. J’y suis en moins d’1h30 profitant du jour qui se lève et des premiers rayons du soleil inondant le cirque. Je m’accorde une petite pose le temps de remplir ma poche à eau et d’admirer face à moi le défi de cette journée la Tour.

J’enchaîne la montée vers la brèche de Roland à l’écoute de mon dos espérant que cette fois ci il ne me lâche pas. J’en profite pour mettre les crampons pour le névé gelé qui y mène on ne sait jamais pas d’héroïsme là. En plus ils sont tellement rapides à enfiler pourquoi s’en priver. Je bascule coté Espagnol et je longe le socle du casque, le gros des troupes partant dans la direction opposée. Face à moi s’étendant les immensités désertiques des plateaux plongeant vers Ordesa. Ce moment de solitude me rempli de joie, je suis sur le chemin de ce rêve que je couve depuis temps de temps. Le silence, cette montagne immense me comble, m’apaise.

Cette année les névés même coté sud sont encore bien présents. Je les contourne coté rimaye ou je les franchis transversalement dans la pente. Le couloir NO apparait, le but se rapproche. Je suis seul, heureux et sans angoisse, je me sens si bien ici. A nouveau j’enfile les crampons pour attaquer ce flanc de neige dure et abrupt. Je débouche enfin sur la corniche point final de mon voyage puis je m’approche du bord pour accéder plus facilement au coté opposé où se trouve l’exit du saut. Que je reconnais facilement puisque l’année précédente j’y avais fait un kairn puis laisser un brin de corde pour descendre sur la vire de départ.

Des conditions parfaites

Enfin, je me pose, vide le sac, étale ma wingsuit sur un gros bloc plat. Les conditions sont parfaites, pas de vent et grand beau. Le soleil commence à lécher les flancs ouest du cirque sortant de la pénombre ce gouffre encore inhospitalier. Je préfère attendre que le cirque se réchauffe avant de partir. Ainsi profiter ainsi de quelques bons thermiques pour voler plus loin. Mes affaires sont en ordre, et je commence à ranger mes crampons comme je l’ai testé. C’est à dire pliés et calés sur l’avant des chaussures, ils viendront alors se placer dans les booster de pieds de la wingsuit.

Dernier check sur la matériel, je vérifie les aiguilles, la drisse et l’extracteur de mon parachute, les cameras sont montées sur le casque. Je m’équipe méthodiquement sans rien oublier. Je descends sur la vire inférieure de départ. Sous mes pieds un mur raide de 250m (8s) puis une grande terrasse en pente formant le dernier étage du cirque et bien connu des glaciéristes. Je répète plusieurs fois le geste d’ouverture pour qu’il soit bien ancré dans la mémoire musculaire. Ce geste devra être rapide, précis et sans bavure pour ouvrir mon parachute, l’encombrement du tissu de la wingsuit compliquant le process.

Au départ de mon vol en wingsuit au cirque de Gavarnie

Le décompte est donné 3… 2… 1… BASE !

C’est parti le mur défile. Mes yeux cherchent dans le fort contraste lumineux des repères dans le relief qui s’ouvre face à moi. Je plonge vers la grande terrasse. Mon vol commence à sortir du fameux toboggan, toute mon énergie est projetée vers l’avant. Je dois prendre le maximum de vitesse si je veux arriver à voler le plus loin possible. Ces instants sont de l’ordre de l’instinct, le temps s’allonge. La wingsuit vole, les yeux se portent sur la trajectoire à suivre. Il faut laisser les sensations parvenir au cerveau, sentir l’air qui s’écoule et le bruit changeant, adapter sa position pour optimiser la finesse sans perdre de vitesse.

vol en wingsuit au cirque de Gavarniepaysage à vitesse grand V durant mon vol en wingsuit
Vol en Wingsuit depuis la Tour du Marboré dans le Cirque de Gavarniechoisir le bon spot d'atterrissage après un vol en wingsuit

L’air est instable et m’impose de ne pas perdre le contrôle perturbant mon ressentit. Je sais où sont les possibilités de réchappe pour poser au cas où, mais je veux essayer de faire le max. Je suis haut, l’hôtel approche sur ma droite, il me reste la dernière barre à franchir mais je ne veux prendre aucuns risques en passant au raz des sapins, et je sais que pour ouvrir mon parachute une centaine de mètres sol est préférable et le tombant de la barre en n’offre guère plus. J’ouvre plein vol pour ne pas perdre de hauteur et c’est aussi la libération. Mais il reste encore une dernière partie à jouer, le posé en sécurité.

Attention à la chute

Mais une brève hésitation sur le choix et la brise descendante dans la gorge me pousse là où je préférais ne pas aller ne pouvant rejoindre le lieu de posé vu la veille car trop éloigné. Ce sera donc dans une clairière au bord du sentier de mules et une arrivée fracassante en roulé boulé. Plus de peur que de mal. Maintenant c’est le soulagement, cette histoire est enfin réalisée, le moment est énorme. Il me manque juste quelques amis pour partager cet immense bonheur, ce rêve magique que je viens enfin de vivre.

Enfin, je reviendrais c’est sûr, pour vivre ce saut différemment, pour le partager aussi. Ce lieu est grandiose et bien plus qu’un simple vol en wingsuit. L’important est bien le chemin, l’envie de découvrir et l’aventure du dépassement de soi. Concrétiser un tel projet n’est pas si facile, il demande du temps et de l’énergie. Tout en sachant mettre dans la balance risque et réussite. Le cirque de Gavarnie est un monument des Pyrénées, surement trop envahi par les hordes de touristes. Paradoxe d’un lieu classé patrimoine mondial à UNESCO et parc national, mais chacun à droit à sa part de beauté et d’extase.

Retour après mon vol en wingsuit au cirque de Gavarnie

Matériel utilisé pour ce vol en wingsuit à Gavarnie

Pour finir voici le matériel que j’ai utilisé est celui lié au BASE jump et à l’alpinisme (ou randonnée en haute montagne.

Materiel de BASE jump

il est composé d’un sac harnais où se trouve plié une voile de parachute spécifique à l’activité permettant une ouverture très rapide. Un grand planné et des posés de précision. Mon sac est un ZAK1 et une voile Troll 265.

J’ai aussi utilisé une wingsuit « expert » la Vampire4 de la marque Phoenix Fly.

Vêtements pour le wingsuit

Les températures n’étant pas négatives à cette époque, je suis parti léger. Sachant qu’il ne s’agit pas d’une course engagée et que le retour vers le refuge des Sarradets est facile.

  • pantalon jean
  • tee shirt manche longue anti-transpirant
  • une polaire sans manches,
  • bonnet
  • paire de gants cuir fins renforcés (VTT) pour les parties de neige.

Equipement spécifique montagne :

Concernant les chaussures, ce sont celles que j’utilise pour faire du BASE jump. Avec une tige semi-montante pour protéger les malléoles de tout chocs latéral et d’une entorse lors du posé. J’y ai rajouté une semelle en Sorbotane pour améliorer l’absorption d’impact et prévenir toute talonnade ou fracture du calcanéum.

  • 1 paire de chaussure de randonnée semi-montante imperméable avec semelle Vibram.
  • une paire de chaussette montante limitant les ampoules
  • 1 paire de crampons « Black Diamond Neve strap » avec antibot(590g) facile à enfiler sur tout type de chaussures et le cramponnage est bon même dans du raide. Une chaussure avec semelle rigide rend le crampon encore plus efficace et avec une meilleure tenue sur le pied.
Rangement crampon pour vol en wingsuit
  • 1 frontale « Tikka » PETZL qui a l’avantage d’être petite et d’avoir plusieurs mode d’éclairage en LED (économique) avec 40m de portée et 180h d’autonomie.
  • un mousqueton à vis compact Black Diamond
  • 1 grande sangle Dyneema BEAL 120cm
  • 1 cordelette 7m x4mm SIMOND

Vous pourriez aussi aimer

Laisser un commentaire