Un coin du Malawi à vélo

par Expérience Outdoor
raccourci pour rejoindre la route principale depuis Chilumba

Après avoir visité en vélo l’Asie avec le Kirghizistan, la Chine , le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Birmanie, l’Inde et le Népal puis en Afrique avec le Kenya, La Tanzanie et maintenant voyage à vélo au Malawi la prochaine étape du voyage à vélo à travers l’Asie et l’Afrique pendant 1 an par Anaïs et Nicolas de  « 2 coins du monde 2 roues »

Informations pour préparer un voyage à vélo au Malawi

Date

du 26 juillet au 9 aout 2016

Lieux

Kasumulu (frontière Tanzanie), Karonga, Chilumba, Livinstonia, Mzuzu, Nkhata Bay, Dwangwa, Lilongwe, Mchinji (frontière Zambie)

Ou dormir au Malawi

Il y a de nombreux campings possibles avec des prix croissants plus on descend dans le sud du pays. Les bivouacs sont difficiles à cause de la densité de population. Il est très dur de se cacher.

Pour se restaurer / se réapprovisionner

Très peu de possibilités en dehors des villes importantes.  Beaucoup de tomates!  Le gap est important dès qu’on arrive dans des zones touristiques.
Pas facile de retirer de l’argent en dehors des grande villes. Il n’existe pas de change officiel, aucune banque des pays frontaliers ne voulant échanger des Kwachas Malawites.

Caractéristiques du voyage à vélo au Malawi

L’accès à l’eau au Mawi

facile (on faisait le plein d’eau pour la journée là où on dormait)

Les transports au Malawi

Le bateau est relativement cher par rapport au temps de trajet et à la flexibilité (1 par semaine). Il y a beaucoup de minibus et les chauffeurs savent accrocher les vélos.

Le climat de Malawi

chaud et humide (frais le soir)

Coût de la vie au Malawi

11,20€/jours/pers, élevé puisqu’on a fait que des hébergements payants.

Malawi est elle une destination adaptée au vélo?

oui. Il n’y a pas de trafic sur la route. La possibilité de camper est globalement le seul confort disponible.

Conseils pour un voyage à vélo au Malawi

Tout ce paye au Malawi. Faire du stop semble assez difficile.

Voyage à vélo en Malawi

Au delà du confort, le camping est un bon moyen d’avoir enfin un peu de vie privée.
On sent qu’on a changé de pays dès qu’on passe la frontière. Il n’y a plus, ou presque, de véhicules motorisés autour de nous, que des gens à pied ou à vélo. Il n’y a pas vraiment de villages mais des maisons construites le long de la route tous les 30m.

La densité de population est bien plus importante qu’en Tanzanie. Il y a du monde tout le temps. Les enfants nous lancent tous des « give me money » et il n’est pas possible de s’arrêter 2 minutes sans avoir des personnes autour de soi.

juste après la frontière, il n

juste après la frontière, il n’y a plus de voiture sur les routes

Karonga

On arrive le premier soir à Karonga, la principale ville du nord du pays. On s’arrête dans un camping/ghesthouse car on est fatigué du manque de vie privée quand on dort n’importe où.

Cette première ville Malawienne nous donne un aperçu d’un des pays les plus pauvres du monde. 3 stations-services, mais deux d’entre elles sont vides. 3 banques mais les distributeurs de billets sont vides dans 2 et puis 3, une fois que nous ayons retiré. Le plus gros billet correspond à environ 1€ et le plus gros retrait possible est de 40€. Au marché où le nombre de produits alimentaires différents se compte sur les doigts de la main.

Heureusement, il nous restait des shillings tanzaniens qu’on avait changé à la frontière et qui nous permettrons de tenir jusqu’à la prochaine ville ayant un distributeur. Mzuzu, à plus de 200km de là.

Une fois le ravitaillement terminé, on reprend la route. Des deux côtés, on voit du bush, quelques plantations et des champs en jachère. On se rapproche du lac et on traverse plusieurs rivières : on a du mal à comprendre pourquoi ce pays, avec toutes les réserves d’eau douce qu’il possède, souffre de la sècheresse.

les abords du lac Malawi au nord du pays

les abords du lac Malawi au nord du pays

On trouve un coin un peu à l’abri des regards pour pique-niquer : des œufs à la poêle sur du pain de mie grillé et des tomates. Notre piquenique devenu traditionnel.

Chilumba

En fin d’après-midi, on fait un crochet vers Chilumba et on pose notre tente dans le camping en bord de lac. L’endroit est très agréable et pas vraiment touristique: les derniers clients datent d’une dizaine de jours, et ceux d’avant étaient là il y a plusieurs mois. Le patron, qui est aussi gardien de nuit dans un hôpital, fait tout ce qu’il peut pour s’en sortir : il prend nos adresses emails, nous demande de parler du camping autour de nous… Il s’investit beaucoup mais sans grands résultats, cela doit être décourageant.

camping à Chilumba au bord du lac

camping à Chilumba au bord du lac

On n’est dans le pays que depuis quelques jours et déjà on a senti qu’il y avait un problème d’absence d’opportunité. La machine semble grippée. Des initiatives qui pourraient paraître simples et accessibles sont hors de portée. Un des employés nous explique que s’il voulait cultiver du maïs il devrait acheter de l’engrais et des pesticides pour une somme équivalant à 2-3 mois de salaire. Et le risque lié à la sécheresse et aux aléas de la culture rendent cet investissement si risqué qu’il est presque irrationnel. Il préfère fabriquer des briques dans le lit de la rivière. Comme tous les autres. Tout est dit.

classe en pleine air

classe en pleine air

Nkhata Bay

On prévoit de descendre jusqu’à Nkhata Bay en bateau pour varier de mode de transport. Il n’y a qu’un bateau par semaine, et il doit passer dans 4 jours. On va à l’embarcadère 3 fois pour acheter nos billets, sans succès. La billetterie est à chaque fois fermée pour une raison différente.

Le chemin pour aller à l’embarcadère passe par la plage. On y voit des femmes faire la lessive ou la vaisselle, des garçons jouer au foot avec des ballons fait de sacs en plastique ou pêcher dans les rochers. D’autres se lavent. Beaucoup sont nus.

En attendant dimanche, le jour du bateau, on décide de se rentre à Linvingstonia, un village créé par des missionnaires un peu en altitude pour éviter la malaria. En partant, un homme nous arrête : c’est lui qui vend les billets pour le bateau et il a entendu parler de nous. Il nous dit de revenir dimanche car le guichet est fermé aujourd’hui aussi : il doit aller payer sa facture d’électricité à Karonga !

Sur la route, le vélo est le mode de transport principal. La plupart d’entre eux sont des « vélo-taxi ».

raccourci pour rejoindre la route principale depuis Chilumba

raccourci pour rejoindre la route principale depuis Chilumba

A Chitimba

on installe notre tente dans un camping en bord de lac, très agréable, tenu par Willy, un sud-africain.
On nous a déconseillé de monter à Livingstonia en vélo vu l’état de la route. On décide donc d’y aller à pied. 17km de marche (aller) et 800m de dénivelé plus tard, on s’arrête à une très belle cascade.

On continue de marcher 1h30 de plus pour arriver au fameux village. Franchement, on ne comprend pas pourquoi ce lieu est dans tous les guides : quelques bâtiments en brique (un hôpital, un musée, une université) éparpillés. Rien de plus. C’est vrai que par rapport aux bâtiments qu’on a vu au Malawi jusqu’à présent, ceux-là sont d’une qualité bien au-dessus, mais de là à en faire un lieu touristique.

plage devant le camping Hakuna Matata de Willy à Chitimba

plage devant le camping Hakuna Matata de Willy à Chitimba

On retourne au camping et on décide finalement de faire la suite du trajet par la route et non en bateau. Le prix du bateau est plutôt cher et nous avons besoin de passer par Mzuzu pour retirer de l’argent (Willy nous dit que le distributeur de Nkhata bay n’est pas trop fiable) et acheter de l’essence pour notre réchaud.

Comme on ne veut pas faire l’immense côte après Chiweta, on décide de faire du stop à un check-point routier. Un minibus propose de nous prendre, et après avoir négocié le tarif, on met le vélo de Nico dans le coffre et celui d’Anaïs accroché par des ficelles à l’extérieur de la porte du coffre.

chargement des vélos dans un van (les autres passagers sont bien patients)

chargement des vélos dans un van (les autres passagers sont bien patients)

Le minibus s’arrête souvent, et toutes les places sont utilisées : on montera jusqu’à 22 passagers et une poule. On est arrêté en haut d’une côté par la police. Après quelques minutes de discussion, le chauffeur glisse plusieurs billets et on repart.

Arrivés à Mzuzu

on est content de pouvoir faire le plein d’essence et de retirer de l’argent. Il y a même un petit centre commercial dans cette ville, mais on est dimanche. On passe donc au marché qui propose, pour une fois, d’autres légumes que des tomates. On attaque une grande descente vers Nkhata Bay.

bientôt arrivés à Nkhata Bay

bientôt arrivés à Nkhata Bay

Après une nuit plutôt inconfortable à camper au Butterfly lodge (Anaïs s’est fait voler ses chaussures par un des mecs bourrés qui sortaient du bar) on installe notre tente dans le lodge voisin : le Mayoka village (pour 10$US). Lorsque le patron apprend qu’on voyage à vélo au Malawi, il décide de nous offrir un bungalow au prix du camping ! Génial !

camping devant notre futur bungalow à Nkhata Bay

camping devant notre futur bungalow à Nkhata Bay

On va y rester un peu plus longtemps que prévu ! D’autant que l’endroit et agréable, qu’on y mange bien, et qu’ils prêtent des canoés, paddles, et masques/palmes/tubas pour observer les petits poissons colorés du lac.

canoë dans le lac Malawi à Nkatha Bay

canoë dans le lac Malawi à Nkatha Bay

Regonflés à bloc après 5 jours de repos, on reprend la route en direction de Nkhoakota, 200 km plus au sud par la route qui longe le lac.

Les paysages le long de la route n’ont pas d’intérêts particuliers : des plantations de caoutchouc et des champs en jachère, et les « give me money » incessants ne nous donne pas envie de pousser les contacts avec la population.
Une après-midi, on croise un homme noir baraqué, torse-nu, avec un sac à dos, qui n’a pas vraiment l’air d’un local. Il nous explique être américain et avoir pour objectif de marcher depuis Cape Town jusqu’au Kilimandjaro ! Quand on lui demande depuis combien de temps il est parti, il nous répond « 274 jours ». Nous qui trouvions que nos journées étaient trop souvent monotones…

Une fois à Dwangwa

on se dirige vers une guesthouse. L’entrée est noire de monde. On comprend qu’il y a un mariage dans le jardin de l’hôtel et il semblerait que des villageois soient acceptés à y aller au compte-goutte pour observer la fête. La musique est horrible et coupée toutes les 5 secondes par des bruitages en tout genre par un DJ au talent discutable. Les mariés dansent et des convives les encerclent en leur lançant des billets. Ambiance bizarre ! Même si on nous a assuré que la soirée se terminerait à 18h30, on préfère prendre une chambre que planter la tente ce soir-là.

Après une journée de vélo on arrive à Nkhotakota. Comme les paysages n’ont rien d’intéressant, qu’on n’a pas de contact avec la population et qu’on est fatigué de manger des tomates à tous les repas, on décide de prendre un transport jusqu’à la frontière avec la Zambie.

marché avec des tomates et encore des tomates

marché avec des tomates et encore des tomates

On essaie d’abord de faire du stop sur la route qui passe par Kasungu. C’est pourtant un des axes majeurs, mais aucun véhicule ne passe. Au bout d’une heure, on change de stratégie et on décide de passer par l’autre route qui mène à la capitale.

On patiente une bonne heure au carrefour le plus fréquenté de la ville, lorsqu’on aperçoit un camion. Autour de nous, les gens qui savait qu’on était à la recherche d’un transport nous font signe d’y aller. Le chauffeur accepte de nous prendre moyennant quelques billets. Nous ne sommes pas les seuls à utiliser ce moyen de transport. D’autres locaux, payent aussi leur trajet pour voyager dans le camion. D’autres voyageurs sont assis à l’arrière de la remorque, ou paient uniquement pour ajouter des marchandises que d’autres récupèreront plus loin. On ne peut pas dire qu’il avance vite.

pause et petite réparation du camion avant de rejoindre Lilongwe

pause et petite réparation du camion avant de rejoindre Lilongwe

Il faudra plus de 8 heures pour parcourir les 200 km qui nous séparent de Lilongwe. La capitale est à l’image du reste du pays. Pas d’éclairage public, sauf sur quelques rues des quartiers riches, une simple route qui y arrive et qui en sort, peu de bâtiments… il n’y a pas grand intérêt à s’attarder ici.

On passe la nuit dans un lodge-camping du centre-ville, et nous prenons un minibus pour Mchinji. Cette fois, pas question d’accrocher les vélos à l’extérieur du véhicule : le chauffeur nous dit que les règles sont plus strictes dans la capitale et que les flics sont là pour les faire respecter. On met donc les 2 vélos dans le coffre, mais même avec cette précaution, notre chauffeur se fait arrêter à la sortie de la ville et doit payer une amende à cause de nos vélos dont un bout de roue dépasse par une fenêtre.
On parcourt en vélo les derniers kilomètres qui nous séparent de la frontière Zambienne.

Conclusion du voyage à vélo au Malawi

C’est le pays le moins développé que l’on ait fait. Peut-être plus qu’ailleurs, voyager en vélo nous a permis de découvrir la vraie vie des habitants. A part quelques réserves de chasses pour milliardaires et d’autres sites touristiques plus modestes, il n’y a pas grand choses ici. Il est facile de ne jamais se confronter à la réalité que vie tout un pays. Un fossé comme nous n’en avions encore jamais vu.

Au Malawi plus qu’ailleurs, nous étions des blancs avant d’être des touristes. Cette position est gênante et pesante.
On a beaucoup aimé les campings le long du lac. Notre pause à Nkhata Bay était bienvenue : confort, vie privée, activités et aussi la possibilité de manger autre chose que des tomates!
Si les abords du lac sont très jolis nous retenons surtout l’expérience d’un pays où tout semble s’acharner sur la population.

Découvre la liste du matériel utilisé pour ce séjour à vélo avec les avis et conseils de Anaïs et Nicolas et si tu as aimé découvre l’étape suivante en Zambie de leur Trip en vélo durant 1 an.

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