Anne Sophie BRAY nous partage son récit d’aventure en canoë, une descente de la Loire sur 250 kms d’Orléans à Angers, les lieux des bivouacs et avis sur le matériel utilisé pour cette aventure.
Information sur la descente de la Loire en Canoë
Date de la descente de la Loire
Du 10 au 20 Août 2015
Lieu
De Orléans à Angers
Participants à la descente de la Loire
Anne-Sophie et Eric
Avec un canoë de type canadien, nous avons parcouru près de 250 km en 10 jours, en partant d’Orléans, jusqu’à Angers, en autonomie, sans programme pré-établi à l’avance.
Tous deux passionnés de VTT, trails, randos en montagne et raids multi-sports, c’est pourtant la première fois que nous nous lançons dans un voyage itinérant en canoë.
Mes parents et nous, vivons à Orléans, les parents d’Eric vivent près d’Angers. La seule organisation fut la logistique du premier et dernier jour. Avant notre départ, nous avons emmené notre voiture à Angers chez les parents d’Eric et sommes revenu à Orléans en « bla bla car » pour prendre notre départ. Ainsi, nous avons retrouvé notre voiture à l’arrivée de notre périple afin de pouvoir ramener notre canoë à son port d’attache.
Nous avions donc fixé le jour du départ et à peu près le jour d’arrivée, c’est tout. Entre les deux, ce fut l’improvisation totale, suivant nos envies, notre fatigue, la météo…
Notre trajet pour la descente de la Loire
10 Août : 25 km
Départ : St Hilaire St Mesmin (à côté d’Orléans) sur le Loiret (affluent de la Loire)
Escale : bivouac entre Beaugency et la centrale de St Laurent Nouan
11 Août : 47 km
Départ : un peu en amont de la centrale de St Laurent Nouan
Escale : camping municipal de Chaumont-sur-Loire
12 Août : 0 km
Journée à Chaumont-sur-Loire, visite du château et des jardins extraordinaires.
13 Août : 19 km
Départ de Chaumont sur Loire
Escale : camping municipal de l’île d’Or à Amboise
14 Août : 0 km
Journée à Amboise, visite du château et du Clos Lucé
15 Août : 17 km
Départ d’Amboise
Escale : camping municipal du Bec de la Cisse à Vouvray
16 Août : 31 km
Départ de Vouvray
Escale : bivouac sur une « presque-île » peu avant Langeais
17 Août : 34 km
Départ d’un peu en amont de Langeais
Escale : camping de Candes-St-Martin
18 Août : 25 km
Départ de Candes-St-Martin
Escale : bivouac sur une grande île en face de Trèves-Cunault
19 Août : 42 km
Départ de Trêves-Cunault
Escale : camping de Bouchemaine
20 Août : 8 km
Départ de Bouchemaine
Arrivée à Angers
Infos pratiques sur la descente de la Loire
Si vous souhaitez vous lancer dans l’aventure, nous vous recommandons le livre : La Loire vue du fleuve : Guide de randonnée nautique, de Jean-François Souchard, car vous aurez, entre autres mille conseils sur ce périple, toutes les informations nécessaires quant aux possibilités de camping tout au long de la Loire.
Pour ce qui est des bivouacs sauvages, à vous de choisir l’endroit qui vous charmera !
Les villes et villages qui jalonnent le fleuve royal permettent de se ravitailler régulièrement.
Descente de la Loire en Canoë
Lundi 10 Août 2015 : 25 km de descente de la Loire
C’est parti pour l’aventure !
Quelle belle journée que ce 10 août, jour d’anniversaire de mon père qui nous prête son canoë 2 places de type canadien pour notre périple !
Nous embarquons vers midi sous un soleil de plomb depuis une berge tranquille de St Hilaire St Mesmin, à côté d’Orléans, sur le Loiret (affluent de la Loire). Ouf ! tout notre matériel tient dans le canoë, c’est bon, nous sommes parés : c’est parti pour 10 jours de canoë, à vivre uniquement au rythme du fleuve Royal. Nous sommes tout excités de nous lancer dans cette aventure !
En direction de la Loire
Nous descendons tranquillement le Loiret sur quelques kilomètres afin de rejoindre la Loire en douceur…peu après, entre St Ay et Meung sur Loire, nous ne croisons que des oiseaux : hérons, aigrettes, et surtout des colonies de cormorans qui s’envolent à notre passage. C’est impressionnant : il y en a plusieurs centaines !
Arrivés à Meung sur Loire : premiers rapides à passer : nous faisons une pause, histoire de vérifier depuis la berge comment passer au mieux les vestiges de l’ancien pont. Nous nous lançons mais c’est un peu la panique et nous nous retrouvons en biais ! Plus de peur que de mal heureusement : ni biens ni hommes à l’eau ! Bon… il fallait bien commencer, on sera meilleurs à la fin du périple…
A Beaugency, nous vérifions le passage du pont mais il s’avère périlleux : trop de rochers : je ne veux pas « planter » le canoë dessus…Nous optons donc pour un portage, et en profitons pour nous faire une halte rafraîchissante à la guinguette de Beaugency-Plage !
Bien requinqués, et toujours aussi guillerets, nous repartons en roulage mais devons descendre une sacrée pente pour remettre à l’eau le canoë.
Nous pagayons ensuite tranquillement, le soleil descend, nous sommes à nouveau seuls, l’eau est un vrai miroir. Des cygnes prennent leur envol juste devant nous, d’autres continuent de nager gracieusement. Tout est calme, l’instant est féérique.
Le premier bivouac
Nous cherchons notre premier bivouac dans la nature. Après un premier arrêt sur une île, nous optons finalement pour une petite plage sur la rive droite. Il est 20h, nous sommes quelque part entre Beaugency et la centrale de St Laurent Nouan. Nous avons fait nos 25 premiers kilomètres.
Nous montons notre tente, et reprenons des forces avec un risotto, et allumons un feu une fois la nuit tombée. De nombreux bruits se font entendre, un ragondin ou castor passe en nageant devant nous, des chouettes hululent, tandis que nous admirons un beau spectacle d’étoiles filantes…
Mardi 11 Août : 47 km de descente de la Loire
Étape de ouf !!!
Après une bonne première nuit, on lève le camp et c’est reparti !
Ayant déjà bien dépassé Beaugency hier soir, nous arrivons assez rapidement sur la centrale de St Laurent Nouans.
A cause du barrage, nous devons débarquer pour un portage, qui s’avère très difficile sur plusieurs centaines de mètres d’un tout petit chemin forestier pas du tout adapté. Nous perdons quasiment une heure, et surtout beaucoup d’énergie !
Remis à l’eau, nous passons juste au pied des tours de refroidissement…
Puis nous pagayons dans une nature sauvage, avant d’arriver près du village de St Laurent Nouans où nous voyons nos premières gabares, et des groupes de canoës partant en promenade…
Passage du pont trop facile…nous grignotons notre pique nique sur le bateau, en se laissant dériver…
On pagaye encore et encore, inlassablement, longeant des villages, comme St Dyé ou Ménars et son château…
A ce moment là, il fait très chaud, la fatigue commence à se faire sentir, mais Blois n’est plus très loin, on continue ! On voit pas mal de touristes en balade en canoë notamment une famille d’anglais, mais nous sommes définitivement les seuls itinérants…
Nous arrivons ensuite à Blois où un barrage nous oblige à faire un portage, puis nous traversons les 3 ponts de la ville en canoë.
L’ancien pont nous provoque une montée d’adrénaline avec un rapide assez sportif mais que nous franchissons avec succès.
Voilà maintenant Blois passé. Nous sommes crevés. Nous voudrions trouver un camping pour bien se reposer et profiter d’une bonne douche ce soir. Le problème est que le prochain se trouve à Chaumont-sur-Loire, soit encore à 12 km, soit encore à 2h de pagaye !!!
Tant pis, on continue, cap sur le camping de Chaumont-sur-Loire !
Nous traversons une zone tranquille où nous rencontrons seulement deux jeunes pêcheurs en canoë et masque/tuba. Nous passons ensuite au travers d’une jolie forêt vallonnée. L’eau est particulièrement claire, le sol calcaire, rocheux, l’endroit est très sauvage.
Nous arrivons en soirée à Chaumont, heureux d’arriver enfin, après ce qui sera l’étape la plus longue de notre périple !
Nous accédons au camping directement depuis le rivage. Des anglais, tranquillement vissés à leur transat devant leur énorme camping-car, nous regardent débarquer, étonnés et amusés….on doit avoir l’air d’extra-terrestres ! Nous nous trouvons un emplacement tranquille complètement à l’extrémité du camping, à l’orée de la forêt.
Ce soir, nous assistons à un départ de montgolfières
Mercredi 12 Août : repos pendant la descente de la Loire
Après la longue étape d’hier, ce matin, c’est grasse mat’
Ensuite, nous rejoignons à pied le château de Chaumont, et nous passerons tout l’après-midi dans les Jardins Extraordinaires, véritable musée en plein air, où des architectes paysagers ont créé une trentaine d’univers, surprenants, charmants, ou apaisants…
Beauté de la Nature
Jeudi 13 Août : 19 km de descente de la Loire
Ce matin, réveil sous la pluie, ce qui nous oblige à passer une bonne partie de la matinée sous la tente…
Finalement une éclaircie vers midi nous permet de plier et repartir, après un p’tit pique-nique au bord de l’eau.
On longe donc notre camping puis le village et le château de Chaumont.
Nous pagayons tout l’après midi sans jamais croiser personne ! Nous sommes seuls au monde.
Nos uniques compagnons de route sont des mouettes, des hérons et quelques martins-pêcheurs…
Nous arrivons sur Amboise sous des averses.
On s’arrête rive gauche, sous les remparts du château, juste avant le vieux pont pour évaluer le passage : c’est assez sport, il vaudrait mieux porter… Mais nous décidons de passer la nuit au camping d’Amboise car premièrement, c’est un superbe endroit à visiter, et deuxièmement, la météo se gâtant de plus en plus, notre idée initiale de bivouac devient soudain beaucoup moins séduisante…
Nous changeons donc de rive pour accoster rive droite, remonter le canoë par un escalier et « rouler » jusqu’au camping municipal sous une pluie à présent très forte !
Arrivés à l’accueil trempés jusqu’aux os, on nous annonce que c’est complet pour les tentes, mais nous expliquons que nous arrivons en canoë et que nous n’avons donc pas d’autre solution… On nous accorde alors un emplacement « camping-car ». Sauvés !
On s’installe tant bien que mal sous la pluie puis une fois la tente montée, on s’y réfugie pour attendre une accalmie. Dès que la pluie se calme, on file aux sanitaires prendre une douche bien chaude et se changer enfin !
Puis, nous profitons de cette éclaircie pour partir dîner en ville.
Nous trouvons une bonne pizzeria bien sympathique, La Salamandre, sur l’Ile d’Or (l’île habitée d’Amboise où se trouve notre camping, à seulement quelques centaines de mètres).
Bien repus, nous partons dans le centre ancien d’Amboise pour une balade digestive de nuit… mais la pluie reprend de plus belle, l’orage éclate, nous rentrons donc tant bien que mal au camping en courant pour nous réfugier dans notre petite tente au plus vite !
Vendredi 14 Août : repos pendant la descente de la Loire
Ce matin la pluie s’est enfin arrêtée, le soleil fait quelques apparitions aussi nous essayons de faire sécher nos affaires.
Eric écope le canoë à l’aide de la bassine, il faudra bien remplir 10 fois la bassine pour vider toute l’eau !
L’après-midi sera consacré à la visite guidée du château d’Amboise puis à celle du Clos Lucé, dans l’univers de Léonard de Vinci.
Pendant l’après-midi, la pluie est (encore) revenue, et c’est (encore) en courant que nous rentrons au camping !
Ce soir, nous dînons à la bougie au camping, sous un barnum nous protégeant de la pluie battante.
Samedi 15 Août : 17 km de la descente de la Loire
Ce matin, il fait encore bien gris mais il ne pleut plus, ce qui nous permet de ranger et plier la tente pour quitter Amboise. Il faut qu’on avance maintenant car nous sommes à la moitié de notre séjour, mais pas encore à la moitié du chemin !
Avant de quitter Amboise, nous faisons un petit arrêt à la supérette pour s’acheter de quoi pique-niquer ce midi, et surtout de quoi fêter notre 100ème km prévu aujourd’hui en cours de route.
Sur notre parcours, nous observons encore beaucoup d’oiseaux : cormorans, aigrettes, hérons, mouettes, sternes… et comme ce coin est très touristique, nous verrons également plusieurs autres canoës aujourd’hui.
En début d’après-midi, nous passons notre 100ème kilomètre ! Nous nous arrêtons au beau milieu du fleuve, sur un petit îlot désert se présentant justement à ce moment là, et faisons « péter » le Vouvray
On pique-nique, et soudain, cerise sur le gâteau, un petit avion (un piper cub) passe juste au-dessus, nous salue et effectue même une boucle autour de nous avant de continuer sa route !
Nous repartons tout joyeux puis arrivons à Montlouis où nous passerons trois ponts faciles.
Après, nous rencontrons l’embouchure de la Cisse que nous décidons de remonter jusqu’à Vouvray.
Nous sommes à contre courant et devons parfois mettre le pied à l’eau. La rivière serpente dans la forêt, j’ai l’impression d’explorer une rivière dans la jungle amazonienne !
Soudain, une énorme surprise : un castor est là, paisible, à seulement quelques mètres de nous ! Pour rester immobiles, nous nous accrochons à des grosses branches coincées dans la rivière, et avons la chance immense de pouvoir rester là, tout près, à l’observer aller et venir devant nous comme si c’était lui qui nous observait ! L’instant est magique.
Nous arrivons à Vouvray peu après, il est 17h…comme toujours car rien n’est prévu à l’avance, il est temps de faire le point : soit on s’arrête au camping du Bec de la Cisse juste là, au bord de la rivière, soit on continue, on passe Tours qui est tout proche et on bivouaque après Tours, ce qui implique encore bien 3 ou 4 heures de trajet car on sait qu’il y aura du portage à Tours… On décide finalement de rester au camping de Vouvray car après les récentes intempéries, on a encore pas mal d’affaires à faire sécher et des vêtements à laver.
On s’installe sur un joli emplacement encadré de haies qui accueilleront nos vêtements mouillés. Le canoë est accroché juste derrière la clôture du camping, prêt à repartir… pas de portage : le rêve !
Le soleil fait de belles apparitions ce soir, ça fait du bien après les deux derniers jours difficiles. On revit, et on se félicite d’avoir opté pour rester dormir ici, même si nous n’avons pas fait une grosse journée de canoë.
A la nuit tombante, nous partons nous balader dans le joli centre de Vouvray, et grimpons une petite route au milieu des vignes surplombant la Loire, avec les lumières de Tours au loin.
Dimanche 16 Août : 31 km de la descente de la Loire
Après avoir plié et fait quelques courses nous redescendons la Cisse et rejoignons la Loire. Notre déjeuner sera comme souvent un sandwich (mais à la bûche de Sainte Maure pour manger local !) en se laissant entraîner doucement par le courant.
Rapidement, nous longeons Rochecorbon et plein de charmantes maisons troglodytes…puis nous sommes en vue des premiers ponts de Tours.
Nous passons tous les ponts facilement, mais nous savons qu’il faudra porter pour passer le pont Wilson, le plus joli et ancien pont de Tours.
Nous roulons encore un peu sur le quai où des promeneurs profitent de leur dimanche…La remise à l’eau se fait très facilement car il y a un plan incliné jusque dans l’eau.
Nous arrivons à Cinq Mars La Pile et passons sous le joli pont de la voie ferrée. Juste après, nous rencontrons l’embouchure du Cher que nous remontons sur quelques dizaines de mètre, just for fun !
Le soir tombant, il est temps de trouver un coin sauvage pour bivouaquer. Nous observons en route un martin-pêcheur, puis une sterne voler sur place, plonger à pic et ressortir avec un poisson dans le bec ! Magnifique !
Avant d’arriver à Langeais, nous trouvons un joli coin de nature, sur la rive, avec un terrain surélevé pour planter la tente et une grande plage de sable pour accoster et garer le canoë. En hiver, cet endroit est sûrement une île car il y a comme un bras à sec de l’autre côté.
A terre, c’est visiblement un « spot » de lapins. Nous verrons aussi passer au loin un ragondin ou un castor…
Nous voilà donc installés, seuls dans la nature, quel dépaysement à nouveau !
Eric essaye de faire un feu mais il fait trop humide. La nuit est tombée et j’écris dans mon journal le récit du jour, à la lueur de ma frontale : « On n’est pas sur une presqu’île, mais on est presque sur une île »
Lundi 17 Août : 34 km de la descente de la Loire
Ce matin, grand ciel bleu, on se lève prendre notre petit déjeuner sur notre « presque-île » déserte et nous constatons la disparition de notre petit sac poubelle contenant les restes de notre dîner. Aucune trace, aucun indice aux alentours. On conclut qu’un renard est venu nous visiter cette nuit !
Nous arrivons très vite à Langeais, tout proche.
Plus loin, rive droite, le village de la Chapelle-Sur-Loire avec plein de bancs de sable : il est vrai que la Loire est particulièrement basse cet été…
Ensuite nous rencontrons l’embouchure de l’Indre…et juste après la centrale de Chinon qui n’a pas de barrage donc nous pouvons passer sereinement.
Après la centrale, nous passons sous un joli pont de pierres avec des rapides, et juste après apparaît le joli village de Chouzé-Sur-Loire.
Nous arrivons enfin à Candes-St-Martin, et remontons la Vienne sur un kilomètre pour trouver notre camping, façon camping à la ferme, avec une famille de biquettes comme voisins de tente.
Après une bonne douche et la fin de notre petit rosé commencé ce midi, nous partons nous promener dans le charmant village de Candes-St-Martin, mon village coup de coeur du parcours !
Nous allons donc maintenant nous promener à Montsoreau où nous dînons dans un délicieux restaurant-jardin surplombant la Loire et le château. (Le Montsorelli : on recommande vivement les brochettes d’anguilles au beurre persillé : un régal !).
Pour regagner notre camping, nous retraversons à nouveau les villages de Montsoreau et de Candes-St-Martin, de nuit cette fois, et tout aussi ravissants !
Mardi 18 Août : 25 km de la descente de la Loire
Réveil tranquilou et petit-déjeuner au soleil, avant de recommencer nos préparatifs habituels du matin : pliage de duvets, dégonflage de matelas, rangement de toutes nos affaires dans les sacs étanches, pliage de la tente, et enfin chargement du canoë. C’est pour cela que nous sommes très rarement parti avant midi, nous dormons bien, et jusqu’à au moins 8h30. Nous prenons aussi le temps de vivre. De toute façon nous avons perdu toute notion de temps et des contraintes habituelles du quotidien. Nous sommes dans un autre monde, dans une autre dimension, et ça fait du bien !
Des poissons nous escortent dans la Vienne, puis ce sont des mouettes qui nous font une haie d’honneur sur les bancs de sable à la rencontre de la Vienne et de la Loire…
On repasse devant les adorables villages de Candes-St-Martin et de Montsoreau
Au bout d’une heure, on trouve une superbe île sauvage, pas d’arbres mais une véritable jungle de hauts buissons. Nous en profitons pour faire notre halte pique-nique, tout en explorant cet endroit atypique.
Nous repartons, et rencontrons des colonies de cormorans, des aigrettes, des hérons, et…. des vaches !
Nous sommes bientôt en vue de Saumur, encore au loin mais cette longue approche nous permet de bien profiter de la vue magnifique sur le château !
Arrivés à Saumur, il y a plein de canoës en balades…
Le passage en ville est magnifique !
Nous continuons notre route dans un paysage vraiment sauvage entrecoupé de villages pittoresques.
Nous cherchons à présent notre bivouac pour cette nuit… Une sterne nous tourne autour et plonge maintes fois pour essayer d’attraper son repas. Ce « cirque » dure un moment !
Nous trouvons une très grande île sauvage, bien accueillante. Nous avons d’ailleurs un comité d’accueil : un troupeau de mouton vit ici !
L’endroit est vraiment magnifique. On s’empresse de déplier nos petites chaises pour dîner en profitant de la chaleur des derniers rayons de soleil. Le bonheur !
Ensuite, tandis qu’Eric s’essaye à la pêche, je monte la tente (entre les crottes de moutons…) et prépare le couchage. De vrais robinsons !!!
Un castor nous passe devant à la nage puis rejoint des branchages sur l’île en face.
Nous partons ensuite explorer l’île car le GPS indique une ruine que l’on voudrait bien voir. On grimpe dans la forêt et on se retrouve dans une grande prairie herbeuse où se promènent nos moutons.
Nous trouvons la ruine envahie par la végétation luxuriante (notamment de la vigne !) puis rejoignons notre campement car la nuit tombe. Eric allume un feu sur la plage.
Mercredi 19 Août : 42 km de la descente de la Loire
Ce matin, j’ouvre la tente et me trouve quasiment « nez à museau » avec quelques moutons qui me regardent curieusement.
Nous reprenons notre route sur le bras de Loire entre notre île et celle d’en face. Puis, nous observons un martin-pêcheur et un castor.
Nous pagayons à présent entre les villages de St Clément des Levées à droite avec son église double dôme et le village de Cunault, à gauche, caché dans la forêt.
Plus loin un pont sépare le village des Rosiers-Sur-Loire, rive droite et celui de Gennes, rive gauche avec son camping où Eric a passé des vacances quand il était petit (souvenirs, souvenirs…)
Ensuite, nous passons devant le charmant village du Thoureil, et à quelques coups de pagaye plus loin, l’abbaye de Saint Maure, rive gauche, tandis qu’à droite se trouve le village de La Ménitré.
En début d’après-midi, nous arrivons à Saint-Mathurin où nous faisons escale pour pique-niquer et se ravitailler.
Nous repartons et naviguons dans les méandres de la Loire, zigzagant entre les hauts fonds sableux en suivant les bouées guidant notre route.
Cet après-midi, la progression est vraiment difficile car la météo n’est pas favorable, nous avons le vent d’ouest et même des vagues, on se croirait sur la mer par moment !!! Cette partie est particulièrement sportive et éprouvante !
Courage ! Nous approchons sérieusement d’Angers !
Lorsque nous sommes enfin en vue du pont de l’autoroute, nous nous arrêtons car nous arrivons juste au moment où des pêcheurs « au gros » remontent une énorme prise. Curieux, nous imitons deux autres canoës qui se sont approchés, et nous assistons à la remontée d’un énorme silure !!! Les pêcheurs le hissent tant bien que mal sur une bâche graduée : résultat : 2m50 ! Un photographe de presse spécialisée fait un reportage. Nous discutons avec ces passionnés, prenons des photos, et avons même le droit de caresser la bête et passer notre main dans sa gueule ! On a vraiment eu une chance incroyable de nous trouver là !!!
Nous reprenons notre route et passons sous le pont de l’autoroute puis sous le pont des Ponts-De-Cé qui a demandé un petit repérage au préalable car un gros rapide à la sortie de ce pont me vaudra une bonne douche et un bon coup d’adrénaline pour finir en beauté notre périple !
Puis nous poursuivons ensuite tranquillement notre périple au milieu de la forêt, tout est soudain très calme…
Nous pagayons encore un bon moment pour trouver un bivouac pour ce soir mais nous ne trouvons aucun endroit approprié…du coup, nous décidons de continuer jusqu’à Bouchemaine où se trouve un petit camping.
Nous quittons alors la Loire
un peu émus après ces 10 jours et près de 240 km passés dessus, et nous nous engageons sur la Maine que nous remontons sur environ 1 km.
Nous débarquons directement au camping où nous nous installons, à quelques mètres seulement de la Maine. Le camping est plutôt une aire, et nous pouvons rester gratuitement car nous n’avons pas de véhicule. Seules les douches sont payantes, normalement, car aujourd’hui elles sont gratuites….car froides ! Mais nous apprécions quand même cette possibilité de se laver !
Le soir, nous longeons à pied la Maine vers les quelques restaurants sur les quais. Nous choisissons celui qui est bondé, et pour cause, c’est un petit restau sur le thème de la Loire, très chaleureux, très convivial, avec des plats faits maison. Nous commençons avec 2 cocktails chacun pour fêter notre périple qui touche à sa fin : demain, nous serons arrivés. Ensuite, évidemment : du poisson arrosé d’un Savonnières blanc. C’est donc un peu pompette que nous rejoindrons notre tente, pour nous endormir à peine un pied dans le duvet !
Jeudi 20 Août : 8 km de la descente de la Loire
Ce matin, grand beau temps, nous prenons notre petit-déjeuner face à la Maine et au soleil, après avoir échangé quelques mots avec trois gars en kayak qui allaient de Montsoreau à Nantes.
Rangement comme d’habitude, et hop ! on se met à l’eau à quelques mètres seulement de notre emplacement (détail que l’on apprécie particulièrement en canoë !).
On passe devant le village de Bouchemaine tout en remontant la Maine vraiment tranquillement car il fait beau, il n’y a pas de courant, on a le temps, alors on fait durer le plaisir pour profiter de notre dernier jour…
Enfin, les tours de la cathédrale d’Angers apparaissent au loin, et nous nous approchons peu à peu de la ville.
Nous sommes arrivés au port mais choisissons de passer encore 2 autres ponts pour trouver un quai plus facile pour débarquer. Le papa d’Eric vient nous chercher avec notre voiture amenée 10 jours plus tôt pour assurer notre retour aujourd’hui. On charge le canoë et nous rentrons à Orléans. Nous faisons alors en 2h30, ce qui nous aura fallu 10 jours à parcourir en canoë. Une autre dimension, je vous disais….
Le canoë a donc retrouvé sa base sur les bords du Loiret, et notre périple est terminé, après 10 jours extrêmement dépaysants (déconnexion totale !), 250 km dans les bras (même pas mal !), et surtout beaucoup de bonheur et d’émotions !
Matériels utilisés pour cette descente de la Loire
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST-CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉE DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
CANOË | canoë 2 places de style « canadien » | BOREAL | Canoë prêté par mon papa | Oui, tout à fait : authentique, fiable, stable, solide | On reprend le même. |
PAGAIES | 2 pagaies simples | BOREAL | Pagaies prêtée par mon papa | Oui, les pagaies simples sont adaptées au canoë de style « canadien », ne pas prendre de pagaies doubles avec ce style de canoë. | On garderait ces pagaies simples. |
GILETS DE SAUVETAGE | SEVRE PE, serie E76 | BOREAL | Gilets prêtés par mon papa | Oui, mais nous ne les avons utilisés que lors des passages de ponts et de rapides | On garderait les mêmes ou équivalents car matériel de sécurité. |
GUIDE | La Loire vue du fleuve : Guide de randonnée nautique, de Jean-François Souchard | EDITIONS LE CANOTIER, 2011 | Guide prêté par mon papa | Parfaitement ! Ce guide détaille chaque tronçon de la Loire, avec ses particularités, plein de conseils (notamment sous quelles arches passer les ponts), les campings accessibles depuis la Loire, etc | Le même, définitivement le même ! |
GPS | etrex vista hcx | GARMIN | Parce qu’on l’utilisait déjà pour nos autres activités outdoor | Oui, il n’était pas indispensable mais nous a permis de suivre et d’enregistrer notre progression | On emporterais le même |
CHARIOT | Chariot 2 roues | ECKLA | Chariot prêté par mon papa | Oui, indispensable pour les portages car c’est le matériel obligatoire pour ce genre de périple. | A refaire on prendrait un modèle plus stable et mieux adapté. |
GROS BIDON ÉTANCHE | Gros bidon 55 litres | CURTEC | Bidon prêté par mon papa | Oui, nous rangions tout ce qui était alimentation. Les aliments étaient donc bien protégés. En revanche, ce n’est pas isotherme donc nous achetions les produits frais au fur et à mesure. | Très encombrant mais indispensable, donc oui, on le reprendrait. |
PETIT BIDON ÉTANCHE | Petit bidon 4 litres | TRIBORD | Acheté pour mettre les effets personnels de valeur : téléphones portables, chargeurs, portefeuilles, clés. | Oui, car les effets de valeur étaient bien rangés et protégés. | Oui car on pouvait garder nos effets à porter de main, en sécurité. |
GRAND SAC ÉTANCHE | Gros sac étanche size L, 59 litres | ORTLIEB | Grand sac prêté par mon papa | Oui, sac immense nous permettant de ranger tout le couchage : tente, matelas, oreillers et sacs de couchage. | Oui car tout ce qui était nécessaire au campement était bien rangé, bien protégé, au même endroit. |
SACS ÉTANCHES MOYENS | Sacs étanches 40 litres | TRIBORD | Sacs de taille moyenne achetés pour nos affaires personnelles : vêtement et nécessaire de toilette | Oui, nous sommes partis légers niveau vêtement et affaires de toilette, seulement le strict minimum, mais au moins des vêtements de pluie, et chaud, au cas où, de la crème solaire, et de quoi se laver. | Oui la taille était bien adaptée pour nos petites affaires. |
TENTE DE RANDO | Quickhiker 2 (2 personnes) | QUECHUA | Ce modèle est à la fois relativement compact, léger (2,75 kg) , Excellent compromis poids / volume / habitabilité ! | Parfaitement ! Nous avons particulièrement apprécié la facilité et la rapidité au montage et démontage, ce qui est précieux lorsqu’on change de campement chaque jour | On garde la même ! |
MATELAS GONFLABLES | FORCLAZ AIR | QUECHUA | Un des modèles les plus légers (550 gr) et compacts du marché | Oui, car très légers, facile à gonfler à la bouche, et surtout extrêmement compacts. Gonflés, ils sont relativement étroits mais somme toute, plutôt confortables et nous avons très bien dormi pendant tout notre périple ! | On garde les mêmes ! |
SACS DE COUCHAGE | FORCLAZ 10° LIGHT | QUECHUA | Modèle à la fois chaud, léger et compact. | Oui car suffisamment chaud (10°C en température de confort), et surtout très compacts, donc peu encombrants, ce qui compte ! | On garde les mêmes, sauf si on devait faire un périple dans des conditions plus froides. Nous avons eu un été agréable donc c’était suffisant |
OREILLERS GONFLABLES | AIR BASIC | QUECHUA | Légers, pas chers, et ne prennent pas de place une fois dégonflés | Oui, c’est le petit détail qui permet de mieux dormir | On reprendrait les mêmes. |
PETITE TABLE BASSE | Table basse pliante | QUECHUA | Légère et pliante donc assez peu encombrants | Oui car c’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup : c’est quand même plus agréable de manger sur une petite table, aussi basse soit-elle ! | On investirait peut-être dans un modèle plus compact encore… |
PETITS FAUTEUILS BAS | Fauteuils bas pliants | QUECHUA | Légers et pliants donc assez peu encombrants | Idem que pour la table : un détail un peu plus encombrant mais franchement, après une journée sportive, s’assoir dans nos petits fauteuils de camping était un vrai bonheur ! | On reprendrait les mêmes. |
JERRICAN | Jerrican souple 15 litres | CAO | Modèle souple donc pratique. | Oui car lors des bivouacs notamment nous n’avions pas accès à de l’eau potable | Oui, nécessaire lors des bivouacs ! |
CHAUSSONS DE KAYAK | Chaussons néoprène | TRIBORD | Chaussons adaptés à la pratique du canoë et du kayak | semelle anti dérapante, protège bien le pied lorsqu’on a besoin de marcher dans l’eau, sèche assez vite. | On reprendrait les mêmes. |
CHAPEAU DE RANDO | Arpenaz 100 | QUECHUA | Larges bords protégeant bien du soleil, et le lien permettant de le garder sur soi même quand il y a du vent | Oui : pratique, efficace et avec un p’tit look aventurier en prime ! | On reprendrait les mêmes. |
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Bravo aux deux aventuriers.
Notre Loire est belle et vos photos lui rendent hommage, merci pour ce partage !
Amicalement,
Pascal.
un très beau reportage
belles photos
récit agréable a lire
donne envie de faire la même chose…..
félicitations
bonjour à vous deux!
je prépare une descente d’une partie de la Loire pour cet été 2018 . votre reportage est superbe et une aide précieuse. le tableau des matériels utilisés est très bien fait
bravo et merci
Nicolas
Bonsoir Nicolas, il faudra pas hésitez a nous partager ton expérience
Bonjour,
je suis entrain de fabriquer un canoé (5,28m)en cousu collé (bois stratifié) que nous comptons utiliser au mois d’août.
Ma compagne, ses deux enfants (9 et 6ans) et moi.
Votre beau périple vous semble t-il possible en famille. Vous m’avez donné envie.
Merci de votre commentaire.
Hervé
Bonjour Hervé,
Je pense que cela peut être possible de faire ce type de périple avec des enfants, à condition de prendre quelques précautions : gilets de sauvetage portés en permanence, bonne protection solaire + chapeaux, et surtout ne pas prendre de risques dans certains passages un peu « sport » ou il y a des rapides, en mettant les enfants en sécurité sur la berge, et en les reprenant après les passages délicats passés.
A certains endroits (barrages), le portage est obligatoire. A 2, c’était des moments un peu galère, alors à 2 + 2 enfants, cela peut être assez dur à gérer. Mais si votre itinéraire est bien choisi, je pense que ça ne sera qu’une découverte magnifique pour vous comme pour les enfants.
Prévoyez du temps afin de pouvoir faire des arrêts régulièrement pour que les enfants se dégourdissent les jambes.
Niveau logistique, vous pouvez faire des étapes en camping pour avoir accès aux sanitaires. C’est plus pratique. Bien sûr, une nuit de bivouac sauvage a un côté aventure très sympa 🙂
Vous allez faire quel partie de la Loire ?
Bien amicalement,
Anne-Sophie
Bonjour
Merci d’avoir partager votre aventure et donner de nombreuses informations.
J’aurais deux questions à vous poser.
Pensez-vous qu’avec votre canoé on puisse faire ce périple seul ?
Je suis sur Olivetain et projette cette descente en 2019 – A tout hasard êtes vous loueur de votre matériel canoé compris ?
Merci
Thierry
Bonjour, nous ne sommes pas loueur de canoë juste un blog de voyage partageant des récits outdoor réalisés par des passionné(e)s. Anne-Sophie devrait vous répondre concernant l’autre question. Cordialement
Bonjour, le canoë est celui de mon papa et nous ne le louons pas. Il s’agit d’un véritable 2 places, il pèse plus de 30 kg à vide, il faut donc être 2 pour le sortir de l’eau et le mettre sur le chariot (même à 2, c’était sport !).
Je recommande plutôt un canoë 1 place beaucoup plus léger et maniable pour faciliter la navigation et le portage. J’habite aussi à côté d’Orléans et reste disponible si vous avez d’autres questions,
Bien à vous,
Anne-Sophie