Nicolas MAUCLERT nouspartage son expérience en Laponie suédoise
Données techniques et préparation de l’aventure en Laponie
Date :
Du 22 au 28 mars 2014
Lieu :
Suède, Laponie, Junosuando, dans la forêt sur le bord de la rivière Kalix.
Depuis Paris :
2 jours de transport : Avion jusqu’à Stockholm, puis train de nuit jusqu’à Kiruna, bus jusqu’à Junosuando, voiture puis motoneige jusqu’au camp. Ski et bottes ensuite durant le séjour !
Participants :
Nicolas Mauclert (Laponico)
Passionné des régions nordiques, d’aventures, et de neige, j’ai effectué plusieurs séjours en Suède, Finlande, Norvège. Avec sac à dos, à la découverte des différentes régions nordiques; avec l’envie de partager les plus belles images, principalement sur mon blog Carnets Nordiques, que j’alimente de mes carnets de voyage. Mais je suis aussi sportif, coureur, karatéka, et je vis près de la Forêt de Fontainebleau, superbe endroit aux portes de Paris, qui me permet de m’adonner à mes activités outdoor préférées.
Je m’intéresse aussi à ce qui touche à la « survie », et surtout comment vivre seul, en autonomie. J’aime beaucoup tous les récits d’aventures nordiques.
Où dormir en Laponie:
J’ai passé ma semaine dans une cabane. Je pensais dormir sous un tarp, mais finalement j’ai pu bénéficier de cet abri. Je n’ai rien payé car j’ai été invité. Cependant, vous pouvez contacter l’Aurora Retreat, qui propose ce que j’ai vécu, de manière plus encadrée (avec repas, guide, …) pour des tarifs allant de 500€ à 1000€ en fonction des prestations souhaitées et du nombre de jours dans la cabane.
J’ai adoré l’expérience, et je ne peux que vous le conseiller. Vous pouvez aussi juste rester à Junosuando, qui est un village super sympa, entouré de lacs et de forêts et vous balader dans la nature environnante, on se retrouve isolé en quelques minutes (et on peut dormir dans un endroit plus sécurisé).
J’ai déjà dormi dans la région, toujours à l’Aurora Retreat qui propose des hébergements (Auberge de jeunesse, hôtel, et chalets à louer : toute les infos : https://www.junosuandoboende.se si vous ne voulez pas dormir dans une cabane. Sinon vous pourrez toujours chercher des hébergements autour de Kiruna (la grande ville la plus proche).
Après en Suède vous pouvez aussi louer des Stugas (petites maisons rouges traditionnelles) pour un tarif d’environ 50€/jour (et loger à 3 ou 4 dedans, j’étais allé par exemple à Lannavaara (2h au nord de Vittangi dans un village universitaire d’une centaine d’habitants).
Liens utiles pour préparer votre séjour en Laponie:
– www.carnets-nordiques.com : mon propre blog sur lequel vous trouverez de nombreuses informations sur la Laponie (et pourrez m’envoyer un email pour me demander) sur les endroits que j’ai pu visiter, de la Norvège, Finlande et Suède.
– Randonner léger : https://www.randonner-leger.org/wiki/doku.php?id=start : utilisé pour préparer le séjour et voir les retours d’expérience en bivouac hivernal et alléger mon sac.
– Ski de randonnée nordique : https://www.skirandonneenordique.com/ : utilisé pour préparer le séjour et voir les retours d’expérience en bivouac hivernal, poser des questions et adapter mon sac.
Où se restaurer/où se réapprovisionner en Laponie :
Il y a des supermarchés à Kiruna, et des petits magasins dans les villages de Vittangi (sur le chemin), et à Junosuando. Pour l’essence je ne sais pas, ayant voyagé en Bus. Mais de toute manière, j’avais acheté le gros en France, et des compléments sur place (plus par gourmandise et pour tester certaines spécialités locales comme le saucisson de renne).
Office du tourisme en Laponie:
http://www.kirunalapland.se/en/: site de Kiruna, la ville d’où vous pourrez trouver les infos sur la région, et bon nombre d’hébergements. La ville n’étant cependant pas très agréable, essayez de vous en éloigner.
http://www.junosuando.net/ : le village où se situe l’Aurora Retreat (qui propose maintenant une auberge de jeunesse, en plus des cabanes dans la forêt).
Caractéristiques de la région :
La zone se caractérise par des lacs, une rivière (Kalix), des collines de faible altitude, et des forêts de pins et bouleaux. Très peu de villages, très peu d’habitants et d’infrastructures.
Les mois les plus froids sont janvier et février où les températures peuvent atteindre les -40° (que j’ai connu il y a 4 ans), et sur la période pendant laquelle j’étais sur place j’ai eu entre -20° la nuit et +10° la journée.
Bibliographie :
– Carte de la région : Vittangi 1 :100000
– « Indian Creek » de Pete Fromm : l’histoire d’un jeune étudiant qui va passer un hiver dans le Montana pour surveiller des œufs de saumon, seul dans une tente. Drôle, très bien écrit, ma référence dans les histoires de cabanes.
– « Dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson : adorant les récits de cabane, j’avais été déçu par son expérience, qui si elle était bien écrite et agréable à lire, m’avait paru trop « simple » (rester quelques mois avec de la nourriture et de l’alcool). Mais après avoir vécu quelque chose de similaire quelques jours seulement (récit à suivre), j’ai revu mon jugement.
Lien Internet :
Vous pourrez retrouver sur mon blog Carnets Nordiques : les différentes étapes de cette aventure, de la préparation, aux récits et carnet de voyage par la suite, avec de nombreuses photos.
Mon récit de voyage à vivre seul dans une cabane en Laponie
L’obscurité était en train de gagner la toundra lorsque je suis arrivé. Au moins une demi-heure que nous suivions la piste en motoneige, éclairant d’une lumière presque irréelle les arbres de la foret, se reflétant dans la neige, depuis la route la plus proche, qui elle aussi était située à un certain nombre de kilomètres du premier village. Je serais difficilement capable de m’y repérer à nouveau. Piste étant un bien grand mot d’ailleurs puisque nous devions régulièrement pousser, dégager, faire contrepoids pour avancer à travers les branches. Il neigeait aussi et j’étais content, moi qui adore ça, mais la température n’était pas très froide, aux alentours de -5 degrés.
Mikael que j’avais retrouvé à Junosuando et m’avait proposé de me déposer ici. Il est reparti, me laissant là avec tout mon matériel et mes provisions, pour une semaine. Seul.
Il prit le temps de m’aider à creuser un trou dans la glace de la rivière Kalix, me précisant bien que je ne devais surtout pas le laisser se refermer. Que je devais aussi éviter d’aller au milieu de cette rivière. Car les rapides et l’hiver doux empêchant une glace épaisse, stable et sécurisante de se constituer. J’écoutais mais je ne souhaitais qu’une chose, me retrouver seul et commencer enfin cette aventure.
J’étais seul, au milieu de nulle part, en Laponie.
L’idée de départ était de partir de Junosuando, avec une pulka et des skis, pendant quelques jours, me construire un camp de base, et surtout un igloo et me promener autour de ce camp. Dormir dans un igloo, comme les Inuits. Je n’avais emmené qu’un tarp (une sorte de bâche très légère), ma tente Décathlon n’étant pas adaptée (risquait de casser en cas de froid trop intense), et ce serait plus dangereux et lourd qu’autre chose. Et je n’avais pas les moyens d’acheter une tente 4 saisons légère et adaptée à ce type de trip. Inconscient disaient certains.
Non, au pire je risquais un certain inconfort, voulant de toute manière tester le matériel, mes capacité à construire un abri, avant de me lancer à l’aventure ! J’avais de quoi avec le duvet en construisant un abri sommaire de supporter du -20° sans trop de soucis, juste avec de l’inconfort. Températures minimales que je devrais rencontrer à cette période de fin mars en Laponie. Et je connaissais le coin, pour y avoir déjà séjourné, fait de forêts de pins, de grands lacs, avec des villages disséminés ici et là. Magique et magnifique ma Laponie.
Arrivé à Junosuando
Mais à peine arrivé à Junosuando quelques heures auparavant, mes hôtes, qui gentiment me prêtaient la pulka et les skis pour transporter mon matériel et me promener, me dirent que la neige était trop poudreuse et cassante, que je ne pourrais pas faire d’igloo. Ils douchèrent de suite mon enthousiasme. Puis paraissaient aussi inquiets de me laisser seul au milieu de toute cette neige, moi petit parisien pas habitué à ces conditions rudes, même si ils me connaissaient, savaient que je ne débarquais pas en terrain totalement inconnu et savais gérer un minimum le froid, la neige, et les conditions particulières du grand nord.
Ils allèrent finalement me déposer dans un endroit encore plus éloigné; une réserve naturelle, magnifique, le genre d’endroit que je rêvais de découvrir, seul dans la nature, mais avec une cabane, du bois sec, de quoi m’abriter.
« Tu utiliseras la cabane, le bois, si tu le souhaites, et il y a même un sauna si tu veux te laver ».
J’étais en plein rêve même si je perdais le côté aventure et mise en danger de l’igloo et du tarp au milieu de nulle part. Enfin, le croyais-je, échapper à l’aventure.
Je passerais la première nuit dans la cabane, car il était trop tard pour construire quoi que ce soit. Il neigeait, et je m’attellerais au camp demain (malgré cette villa 4 étoiles, un peu par fierté et défi je voulais quand même construire mon abri et y dormir).
Le réconfort du feu devant la rivière qu’on devinait sous son blanc manteau, en admirant la nuit se lever, fut juste magique. Et je repensais à ces 2 jours de voyages qui m’avaient donc une nouvelle fois fait franchir le cercle polaire, cette ligne imaginaire qui me fascine tant et me fait rêver, au plus profond de moi. Ma route 66 du nord…
Après une bonne nuit dans une cabane de Laponie
La nuit fut agréable dans ma cabane, la chaleur sèche et réconfortante du poêle me fit démarrer mon séjour de la meilleure des manières, et je me levais assez tôt après une courte nuit. Le jour commençant à poindre aux alentours de 5h du matin. A 3heures la nuit n’était déjà plus totale en ces derniers jours de mars.
Rapidement habillé, c’est sous un temps gris que je partis explorer ce qui serait mon territoire les prochains jours. La cabane était située sur le nord de la rivière gelée dont on entendait le murmure. Elle chantait la liberté et le silence de la Laponie, pas un village, pas un bruit, pas un avion dans le ciel. Les aurores boréales n’auraient plus qu’à se montrer le soir. Mais j’y reviendrais, il est encore trop tôt.
Non loin une petite colline me regardait. Je décidais d’y monter, avec ma pulka, pour découvrir et explorer, trouver un endroit où construire mon abri. Malheureusement, la vue n’était pas imprenable, plutôt bouchée par les pins et autres bouleaux. Mais cela me permis de m’entraîner au maniement de la pulka en montée, en descente, et surtout entre les arbres. J’en profitais pour couper quelques petits arbres pour faire mes piquets de tarp (que je voulais monter en tipi, oui vivre à l’indienne). J’ai ramasser du bois mort pour les feux de camp, puis je redescendis comme je le pu vers la rivière, il ne s’agissait pas de se perdre dans ce dédale de troncs pour ce premier jour, chaque détour dans ce paysage identique m’éloignait de mon chemin, et pas de soleil pour se repérer. La Laponie et la nature restent dangereuses quand on s’y sent trop à l’aise.
Trouver de l’eau
C’est en arrivant en bas de la colline que je trouvais un endroit parfait pour la construction de mon camp. Une sorte de crique à côté de la rivière, une vue dégagée dans la direction du couchant, et à quelques centaines de mètres de ma cabane. La difficulté étant de trouver un endroit plus agréable que celui où j’étais, qui était juste magique et magnifique.
Je retournais à ma cabane, et préparais le repas. Ce qui prendrait un temps important quotidiennement c’était cette routine indispensable : aller casser la glace du trou dans la rivière le matin. Puis récolter de l’eau puis aller la faire bouillir pour le thé, déjeuner, préparer mes affaires pour ma journée. Le soir c’était à peu près la même chose, le trou, l’eau, la bouilloire, la petite bière, se laver et construire le feu. Le thé chaud serait mon ami durant cette semaine !
Montage d’un Tarp en canadienne pour voir les aurores boréales
Je passais une partie de l’après-midi à essayer différents montages du tarp, en tipi, en cabane de trappeur. Mais c’est finalement sans grande originalité en canadienne que je réussis à l’installer. En revanche, le sol fondant et tassé de la journée assez chaude (10 degrés au moins au soleil) regelait des que les températures descendaient. Ce qui arrivait rapidement et ce dès 17h, et assez froides entre -10° et -20°. Mon sol n’était pas plan, et en me couchant je glissais. Désagréable. Je décidais ainsi d’abandonner l’idée de dormir sous le tarp, préférant garder mon énergie et un certain confort pour profiter du séjour. Bon, je rajouterais pour nuancer et éviter les moqueries que le confort de la cabane restait simple et rudimentaire. Soit une planche avec un petit matelas, une table et un poêle à bois. Il y faisait sensiblement la même température qu’à l’extérieur.
Les journées se passaient tranquillement au rythme de mes routines, et je voulais prendre le temps de vivre et profiter. Les soirées étaient dédiées à l’observation du ciel magnifique car non pollué par la lumière omniprésente partout ailleurs. On y voyait très bien grâce à la neige, c’était juste magique. J’attendais les aurores boréales, mitraillais sans cesse les étoiles, je voulais toute les ramener en souvenirs. J’étais bien. Les lumières du nord de la Laponie ne furent pas très abondantes cette semaine, et en fus déçu, même si je réussi à ramener quelques photos sympa. Et je m’en moquais car j’étais bien, seul et au calme, à penser, réfléchir, sans contrainte. Ça fait tellement de bien.
Départ pour une randonnée en Laponie
En milieu de semaine, je décidais de partir randonner à la journée, et d’aller jusqu’à un autre camp, Parakka, à quelques kilomètres de là, que Mikaël m’avait conseillé:
« longe la rivière, ne la traverse pas, sauf à l’endroit où il y a une petite île. Ensuite suis les traces de motoneiges et tu feras une boucle. Ne retraverse pas à cet endroit mais par-là ».
Et je n’avais pas très bien écouté ces derniers détails, ce qui aurait une incidence plus tard.
Je partis le matin avec un minimum d’affaires: de quoi manger, boire, un couteau, boussole, vêtements en couches et les skis. Il faisait très beau mais le vent assez fort réduisait fortement la température ressentie.
Arrivée au camp
La promenade était très agréable et je ne rencontrais que quelques rennes sur la « route ». Je trouvais bien le passage indiqué et je suivis les traces de motoneige (et les marques rouges). Rapidement cependant, la journée avançait, et si jusque-là avais pris mon temps, j’arrivais au moment où la question était de savoir si je rebroussais chemin ou si je continuais pour tenter la boucle. Mais au risque d’être trop loin ensuite et de m’égarer. Je continuais malgré tout, accélérant, détestant retourner sur mes traces. J’étais sur la bonne route, et je le savais. Car au bout d’un moment j’aperçus d’autres traces dans la neige, celles d’autres personnes, sûrement celles du groupe dans l’autre camp, ce qui signifiait que j’étais sur la bonne route.
Non loin de ce camp, que j’atteignis rapidement. Restait à longer la rivière pour retrouver mon point de passage. Je retrouvais donc la rivière que je commençais à longer dans l’autre sens, sur environ 1km. J’arrivais tout à coup sûr des rapides, et surtout avec l’impossibilité de continuer. Ni traverser. Et on m’avait bien dit de ne pas traverser juste avant au niveau du camp Parakka. Sauf que je n’avais pas été assez attentif sur l’endroit où retraverser.
Ascension
Il fallut donc que je montasse sur la colline pour observer et voir si je pourrais avancer par en haut afin de dépasser ces rapides. Difficile avec de la neige jusqu’aux hanches, les skis à porter, le sac et l’appareil photo. C’est en sueur que j’atteignis le « sommet » (quelques mètres qui furent difficiles), depuis lequel je ne vis rien. Sauf des arbres me gênant la vue. Mais je m’éloignais de la rivière, que tout un coup je n’entendis plus.
Je tournais en rond, je n’avais pas de visibilité et commençais à paniquer et regretter mon imprudence. Il me fallut redescendre pour retrouver la rivière, descente aussi difficile que la montée et je repartis vers le camp Parakka. Au pire je pourrais y passer la nuit (même si je n’envisageais cette solution qu’en dernier et ultime recours). Je décidais cependant de tenter la traversée. La glace étant bien lisse ce qui signifiait qu’à cet endroit les rapides étaient plus faibles qu’en aval.
Et les paroles de Mikael dans les oreilles, m’imaginant terminer dans la baltique si la glace décidait de rompre, entraîné par les rapides et sans possibilité de remonter à la surface une fois sous la glace, je traversais. Pas après pas, m’aidant de mes bâtons pour tester la solidité de la glace, ces dix minutes me paraissaient des heures (j’exagère un peu, mais au moins une demi-heure) et finalement je me retrouvais sur autre rive.
Quand vais je arriver ….
Les rapides étaient devant moi cependant, et je n’étais toujours pas tiré d’affaire car je devais avancer. J’espérais que cette rive serait plus propice et calme. De plus, je commençais à fatiguer et le soleil lentement disparaissait derrière la forêt. Je n’avais pas pris de lampe de poche, et si la nuit mettais plusieurs heures à tomber, il fallait que je me dépêche. J’avais au mieux encore 2 heures de ski pour rentrer au camp. J’avançais, et la douleur se faisait de plus en plus sentir. Epaule qui commençait à défaillir, chaque pas et glissade non voulue était l’objet d’une vive douleur et d’un cri de ma part. Les jambes me portaient plus difficilement, et la fatigue me faisait perdre mon équilibre. Je voulais éviter les pauses pour ne pas perdre du temps. Mais eu besoin de remplir ma gourde dans les rapides (dont je dus m’approcher encore une fois).
Arrivée à la cabane
C’est épuisé que j’arrivais à la cabane. Oh joie, j’étais vraiment soulagé. Endolori, je partis préparer le sauna. Le froid était tombé sans que je ne m’en rende compte, et cumulé à la fatigue j’avais besoin d’un feu, de chaleur. Ce n’est pas si simple quand les doigts s’engourdissent, et que la lucidité est moindre. Un sauna c’est de l’eau à aller puiser dans le trou de la rivière (qui s’était rebouché dans la journée avec ce froid très vif qui venait de tomber), des allers et retours pour remplir la réserve d’eau du sauna, préparer le feu, l’entretenir, amener le bois (qui heureusement était coupé).
Et se déshabiller, puis se poser et se reposer, profitant de l’instant. Meilleur sauna de ma vie ! C’est un départ d’aurore boréale observé par la fenêtre au crépuscule naissant qui me fit me réveiller, me laver, me dire que j’avais passé cette dure journée et qu’il fallait maintenant aller manger et profiter de la belle nuit naissante.
Le froid était cependant bien arrivé, il faisait déjà -15° environ. Et la fatigue aidant, j’eu du mal à rester dehors pour photographier le ciel et attendre les sublimes lumières nordiques.
C’est épuisé et les mains à nouveau qui s’engourdissaient à cause du froid que je décidais d’aller me coucher. Mais il me fallait d’abord allumer le poêle, chose difficile avec les doigts gourds. Petite panique de ne pas y arriver mais finalement la chaleur réconfortante que je fuis tant normalement m’a paru réellement magique, et clôtura cette terrible mais superbe journée. Je l’avais eu mon aventure finalement !
Pêche en Laponie
Le lendemain, c’est courbaturé que je me réveillais sous un superbe soleil. Je n’étais plus réveillé par la lumière très tôt dans le ciel, je commençais à m’habituer et mes nuit s’allongeaient.
La matinée serait consacrée à la pêche. Si j’avais emmené des provisions, et largement de quoi nourrir 3 personnes pendant 15 jours, je voulais aussi voir si j’aurais réussi à me nourrir (sans non plus passer mes journées à ça) en cas de survie réelle. Du fil de pêche tendu sur un bâton de ski, un trou d’eau (les rapides empêchaient à certains endroits la glace de se refermer), des baies séchées comme appâts et je m’installais au soleil. Rêver à cette semaine qui commençait à être bien avancée. Ces sublimes paysages et couleurs. Beaucoup de blanc il est vrai, mais des lumières du matin, du soir et de la nuit tout simplement magiques. Des nuances que l’on ne trouve pas ailleurs. C’était pour ça que j’aimais tant le nord et la Laponie. Je rêvassais, et malheureusement aucun poisson ne fut pris. Mais quel agréable moment.
Fin du séjour
La fin du séjour fut reposante, faite de promenades sur mon territoire, de routines. Car sans eau courante ni électricité avec des températures négatives on vit différemment. Même dans une cabane et les gestes du quotidien deviennent difficiles, du moins contraignants pour certains. Notre société de consommation est loin lors d’une telle expérience et on oublie très vite quelle est la vraie vie. Et je passais beaucoup de temps à admirer les paysages de Laponie. A rêvasser et en profiter, conscient de la chance que j’avais d’être là, seul.
L’heure du départ
Je reçu un matin un texto de Mikael me disant qu’il allait venir me chercher dans les heures qui suivaient. J’ai rangé rapidement mes affaires, la cabane. Et admira le temps qu’il me restait ce paysage qui avait été mon quotidien. Je ne savais pas si je le reverrais, mais en tout cas il resterait gravé dans mon esprit. J’entendis soudain la motoneige, au loin. Je m’étais habitué à cette solitude, parlais seul de temps à autre, naturellement, mais j’étais content. J’allais pouvoir raconter mon expérience, et la partager. Car si il est agréable être seul (du moins j’aime bien n’avoir que moi sur qui compter et faire ce que je veux). On a envie de commenter et partager aussi certaines images et expériences vécues. Ce n’est pas tous les jours qu’on passe une semaine seul en Laponie.
Conclusion de mon séjour en Laponie:
Il y a déjà plusieurs mois que je suis rentré de Laponie, et j’ai toujours ces images plein la tête. Si ce n’était pas si simple que ça, et que l’aventure nécessitait un minimum d’organisation. Avec quelques sueurs froides, c’est une expérience unique : être seul, n’entendre aucun bruit, ne compter sur soi. De plus dans un environnement magnifique (mais dangereux, ne pas l’oublier) et je n’en garde que des bons souvenirs. Cela permet de faire le point, se connaître. Et d’expérimenter ses limites, retourner aux sources et aux choses essentielles de la vie. Les besoins primaires : manger, boire, se chauffer. Le superflu n’a pas sa place dans ce type d’aventure.
J’ai eu de la chance d’avoir une cabane, et du bois sec. Sans ça, le séjour aurait été bien moins agréable. Car je n’étais pas idéalement équipé (manteau imperméable mais qui prenait l’humidité, pas de tente 4 saisons, neige très humide en journée). Mais j’avais prévu la solution de secours de rentrer au village à l’auberge au cas où.
Si vous ne voulez pas vous retrouver seul, ce que j’ai pu vivre se fait normalement accompagné d’un guide. Il peut vous apprendra la nature, et la vie sur place, ce qui est très intéressant. D’autre part, vous pourrez aussi faire des activités comme du chien de traîneau (qui est vraiment génial, j’en ai fait plusieurs fois et c’est un bonheur). Ou aussi de la raquette. Et bien sûr des randonnées en ski nordique.
Le matériel utilisé et emmené durant mon séjour hivernal en Laponie
CATEGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DEPART | CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE | SI C’ÉTAIT A REFAIRE |
RÉCHAUD À BOIS | BUXHCOOKER | Ne pas être dépendant de pétrole, profiter du bois à profusion, et léger | non utilisé | Oui | |
TARP | X-TARP 2,5X3 | ARKLIGHT DESIGN | Très léger, solide, bonne taille | Non, je prendrais une tente. Attention, je ne remets pas en cause le tarp mais mon expérience dans le montage | Non, je prendrais une tente 4 saisons |
REVÊTEMENT DE SOL | POLYCREE | ARKLIGHT DESIGN | très léger | Pas agréable, bouge, glisse, colle, mal adapté à mes conditions hivernales de sol glacé | Non, je prendrais une tente 4 saisons |
SCIE À NEIGE | BLACK DIAMOND | Pourvoir couper des morceaux de neige/glace pour construire l’igloo | non utilisée | oui | |
POLAIRE DE COU | POLARTEC THERMAL | BUFF | Conseils de randonneurs | Chaud et agréable à porter, très bien adapté | Oui, je le reprendrais |
JUMELLES | 10X32 | BUSHNELL | Regarder les animaux, légères et que je possédais | non utilisées | oui |
CORDES | NYLON | CARREFOUR | Oui | ||
GANTS DE JARDINAGE | CASTORAMA | Eviter de me blesser en bricolant | Protection bof | Oui car pas chers | |
BONNET | CHAPKA | Chapka dans marque en laine et synthétique, bien chaude et agréable que j’utilise depuis plusieurs années | chaude , adaptée à ma tête | Oui, je le reprendrais | |
FIL DE PÊCHE ET HAMEÇONS | DÉCATHLON | ||||
VESTE POLAIRE | TALLOIRES | EIDER | Modèle que je possédais et bien chaud | Top niveai chaleur et respirabilité. Limité si vent et non imperméable | Je le reprendrais, il faut juste une veste imperméable par-dessus |
MINI SCIE | SW73 | FISKARS | Pouvoir couper du petit bois | Très bon produit | Oui, sans hésitation |
SURCHAUSSES | FOTPOSER | HEISPORT | Offertes par Aventures Nordiques pour ne pas rester tout le temps en bottes au camp | Agréable et imperméables, bon produit léger, idéal pour les bivouacs hivernaux (mais attention ce n’est pas chaud, il faut mettre des chaussons/chaussettes en dessous) | Oui, je les reprendrais |
SOUS VÊTEMENTS TECHNIQUES | WARM | HELLY HANSEN | Modèle que je possédais et connaissais | Très chaud et respirant, trop chaud en journée au vu de mes températures | Très bon produit que je rependrais |
SOUS GANTS POLAIRES | ICEBREAKER | Je les possédais : chauds, fins, protègent aussi du vent | Produit agréable à porter mais aussi très chauds qui m’ont servi sans avoir besoin de rajouter des moufles (sauf en soirées) | Oui, je le reprendrais | |
PANTALON DE RANDONNÉE | SOFTSHELL ALPINE PANTS | JACK WOLFSKIN | Proposition de Jack Wolfskin pour tester le produit | Produit très léger, mais solide et renforcé, agréable à porter et chaud | Très bon produit que je rependrais |
MATELAS GONFLABLE | WOLFMATE BASE | JACK WOLFSKIN | Envoyé par JW pour tester : non utilisé car petit matelas de cabane, mais très léger | Oui, car il semblait très bien, ne prenait pas de place et était léger | Oui |
LUNETTES DE SOLEIL | TENSING | JULBO | Lunettes adaptées aux conditions nordiques | Solides et légères, agréables à porter. | Oui, je les reprendrais |
COUTEAU | LYNX | MARTTINI | Couteau principal lame fixe | Solide, un peu lours, valeur sûre | Oui je le reprendrais (en plus il est local avec son manche en bois de renne) |
SAC DE COUCHAGE | LOGAN – 9 | MC KINLEY | Prêt donc pas le choix (et pas de budget) | Sac agréable et léger mais j’ai peu de comparaison | Oui, sauf si on me proposait un sac plus chaud (-25/-30° dans l’idéal) si j’avais du dormir dehors |
COUTEAU | OUTDOOR N°8 | OPINEL | Couteau d’appoint léger | Très léger, solide, coupe bien | Oui, sans hésiter, la très bonne surprise du séjour |
PELLE À NEIGE | BEAST 2,5 | ORTOVOX | Pouvoir construire un igloo, un abri, être solide et légère | Très bon produit | Oui je la reprendrais |
BOUILLOIRE | 1L | PRIMUS | Pour sa taille, légereté et contenance | Bon produit | Oui |
PANTALON DE RANDONNÉE | FORCLAZ 900 WARM | QUECHUA | Modèle que je possédais et testé dans le Jura | Très bon produit bien chaud , respirant et adapté | Très bon produit que je rependrais |
GOURDE | 1,5 L | QUECHUA | Je la possédais (et ajout d’une isolation pour éviter que l’eau ne géle) | Ferme difficilement, mon eau s’est derversée dans mon sac à cause de ça et tout à gelé | Non, je ne la reprendrais pas |
POPOTE | 1L | QUECHUA | Je le possédais | garde les odeurs de certains plats, mais pratique | Oui |
GANTS DE SKI | GORE TEX | SALOMON | Imperméables et chauds, achetés en soldes | Chauds mais difficiles à enfiler | Non, j’investirais dans une bonne paire de moufles chaud et pratiques |
SAC À VIANDE | THERMOLITE REACTOR EXTREME | SEA TO SUMMIT | Augmenter la température du sac : 8 ° annoncés | Très agréable pour dormir et bon ajout de température. Non testé dans des conditions extérieures (car cabane) | Oui, agréable pour réchauffer sans avoir à fermer le sac de couchage |
THERMOS | 0,75 L | SIGG | Pour sa contenance | Un peu lourde mais bien isolée | Oui |
BOTTES | CARIBOU | SOREL | Achetées auparavant, car références dans les bottes de neige, pouvant résister à -40° | Le top : chaude, agréables, des chaussons, la neige n’accroche pas, on peut même courir avec. | Oui sans hésitation ! |
VESTE | TRICLIMATE | THE NORTH FACE | Modèle que je possédais et testé dans le Jura | Oui, niveau chaleur, non concernant l’humidité : la polaire intérieure n’était pas protégée et le neige fondait dedans | Je prendrais une parka totalement imperméable |
CHEMISE TECHNIQUE | THE NORTH FACE | Modèle que je possédais, idéal pour le transport | pour les périodes de transition | Agréable à porter | |
COUVERTURE DE SURVIE | TRIGANO | solide | De base pour me servir de sol et d’isolation en cas de problème | oui | |
SOUS VÊTEMENTS TECHNIQUES | FLOWFIT X-WARM | WED-ZE | Modèle que je possédais et connaissais | Chaud et respirant | Très bon produit que je rependrais |
SIÈGE | WILD SEAT | Pouvoir s’assoir dans la neige en étant isolé | Très léger, bien isolant, m’a aussi servi à caler mon appareil photo sur la neige | oui |
1 commentaire
Bonjour,
très joli récit de voyage que je découvre en faisant quelques recherches!
Est ce que je peux te contacter à une adresse émail? J’aimerais echanger à ce sujet.
Merci, et bonne journée!
Thierry