Gwendoline et Florian nous partagent leur séjour Escalade en Jordanie à Wadi Rum
Informations pour préparer un voyage escalade en Jordanie
Date :
Du 13 novembre au 8 décembre 2012
Lieu :
Jordanie, Wadi rum, Rum
Monnaie :
A peu de chose près, 0,9 JD = 1 euros en 2012
Comment se rendre en Jordanie:
Depuis Montpellier : plusieurs milliers de km !
Nous avons fait Montpellier => Paris, et Paris => Amman en avion. Puis Amman =>intersection entre la route du désert et route de Rum en bus Jett. puis minibus pour aller de l’intersection au Visitor’s center. Et du Visitor’s center à Rum, nous nous sommes fait amener par l’ami d’un ami…
Nous sommes partis le 13 novembre à 10h40 environ, pour arriver à l’aéroport d’Amman vers 20h30 heure locale (18h30 heure française). Arrivés dans un hôtel style routard vers 22h Amman. Le lendemain, nous sommes partis de l’hôtel à 10h/10h3O environ, pour arriver à Rum aux environs de 17H. Le trajet Amman => Rum peut être fait en taxi en 3 heures environ pour 85/90 JD
Le coût et la durée de ces trajets et de ceux du reste du séjour sont détaillés dans la partie budget.
Participants à ce voyage escalade enJordanie:
Desjouis Florian et Gwendoline Attia
Budget nécéssaire pour un séjour en Jordanie :
Nous sommes restés 3,5 semaines en Jordanie.
Au total, nous avons payé tout compris (billet d’avion inclus : 350 euros/pers chez air France avec des miles) : 1070 euros/pers. Soit 720 euros pour tout le séjour sans le billet : ce chiffre comprend 100 JD que nous avons perdu (ou que nous nous sommes fait voler).
Taux de change à l’aéroport 0,83JD pour 1euro n’est vraiment pas avantageux, retirer que le minimum. Taux de change en ville le lendemain : 0,89JD/euro.
Sur l’ensemble du séjour, cela fait 28,5 euros/jour. La vie à Rum est bien plus économique que dans le reste de la Jordanie. Nous avons passé 16 jours à Rum, 2 jours pour le transfert Montpellier => Rum, 2 jours à Pétra, et 5 jours dans le reste de la Jordanie.
A Rum, nous avons payé en moyenne 17,5 euros/jour (incluant l’hébergement, la nourriture, les trajets en voiture dans le Wadi Rum = cher, une journée avec un guide local = 45 JD/pers et le trajet Amman => Rum)
Pour le reste, c’est plutôt une moyenne 38 euros/pers/jour (58 euros/pers à Pétra, et 31 euros/pers sur le reste).
Trajet France – Jordanie :
Un des moyens de réduire le budget en Jordanie est de prendre les transports locaux autres que les taxis (donc bus et minibus): par contre, vous y lâcherez du temps et de l’énergie. Si vous êtes nombreux, et d’autant plus pour un court séjour, le taxi a vraiment du sens : le prix par personne sera assez soft, vos destinations et vos horaires seront bien plus souples, et tout sera beaucoup plus rapide et agréable.
Effectivement, dans les bus et trajets ayant une certaine fréquentation touristique (Rum => Pétra, Rum => Aqaba), ce sera plus facile pour vous : ils vous annonceront un prix qui sera le bon dès le départ, pas forcément bon marché mais raisonnable tout de même. Et il n’y aura pas de mauvaises surprises. Par contre, sur bon nombre de mini bus (hormis les compagnies types Jett), un type vous affirmera une destination et un prix qui ne sera pas forcément le bon au bout du compte, et on vous annoncera la différence de prix (excessive car il fantasme sur un occidental plein aux as) après avoir attendu 1h30 au fond du bus, pour que celui-ci se remplisse.
Quelques repères de tarif que nous avons payé en Jordanie :
- Aéroport Amman => centre Amman (taxi): 20 JD pour le trajet 35-45 min environ
- Hôtel centre Amman => gare routière du nord (nous voulions la sud !) en taxi : 10 JD pour le trajet, 15 min (prix excessif).
- Gare => intersection route du désert et route direction Rum (en bus Jett): 7 JD par personne.
- Intersection => Visitor’s center en mini bus: 15 JD le trajet pour 20 min (tarif excessif).
- Rum => Pétra en bus: 7 JD par personne, tarif fixe, 2 h.
- Rum => Aqaba en bus: 3 JD par personne, 1h.
- Aqaba => Bedouin village (et l’inverse) : gratuit en stop (ou petite contribution). Autrement, 1 JD/pers (ils vous proposeront 3 JD) en mini bus, ou 3 à 5 JD en taxi (ne payez pas plus, 5 JD est déjà un bon tarif pour eux !). Les mini bus fonctionnent très bien et sont nombreux.
- Madaba => aéroport (plus court que depuis Amman, 20min) : entre 10 et 15 JD.
Tous ces trajets se font bien, pas trop de galère. Les suivants sont plus compliqués, je vous les déconseille en bus (la route du Roi ne peut pas se faire en bus, contrairement à ce qu’annoncent certains guides) :
- Aqaba => Tafileh : 10 JD/pers (en fait 5 JD par place occupée mais nos sacs prenaient une place chacun, car pas de soutes !). 2h30/3h en bus (en plus des 2h d’attente pour que le minibus se remplisse).
- Tafileh => Kérak : C’était l’ultime galère ! car les mini bus ne sont pas nombreux, le dernier est à 16h environ, et il était complet (car sortie de l’université)… Donc on a dû partir avec un jeune dans sa voiture, un trajet pas très agréable : 15 JD/pers, 1h15.
- Kérak => Madaba : en taxi, 1h30, 30 JD le trajet. Il n’y avait aucune liaison bus entre Kérak et Madaba !
Les trajets à Rum : certaines voies vous seront accessibles à pied (the Beauty, Goldfinger, Pilier de la sagesse, Inferno, etc.), mais certaines autres voies nécessitent de faire appel à un bédouin et son 4*4. Les prix sont élevés ! N’hésitez pas à covoiturer avec d’autres grimpeurs (après avoir vérifié auprès du conducteur que le prix serait le même sur le trajet quel que soit le nombre de personnes à bord).
Quelques tarifs :
- Rum => départ Guerre Sainte (face est Nasranni) : 15 JD (c’est un bon tarif), 20 min. Le trajet peut se faire à pied (1H30/45 dans le désert ou même timing via le Rabaka canyon à condition d’avoir repéré avant).
- Rum => départ de la Nabatean route (face ouest du djebel rum). 20/25 min, 30 JD.
De manière général, 20/25 min de trajet = 30 JD.
En conclusion : Taxi, bus ou location ?
Pour un court séjour (1 semaine) et encore plus si vous êtes 3 à 4 personnes à partir : prenez un taxi pour l’aller-retour Amman (ou Madaba) Rum. Pas si cher, beaucoup plus rapide et moins fatigant.
Pour ceux qui ont un peu plus le temps : faire le même trajet que nous à l’aller (Amman => Rum puis Rum => Aqaba), en utilisant les transports en commun cela se fait bien. Au départ d’Aqaba 2 solutions semblent bien plus intéressantes :
- Soit faire Aqaba => Amman en bus (7 JD), puis Amman => Madaba par bus (2 JD). Et ensuite faire des trajets en minibus avec les sacs légers pour aller dans les différents sites (Jerash, etc…) ou trouver d’autres touristes pour partager les frais de taxi !
- Soit louer une voiture à Aqaba pour la rendre à Madaba : nous aurions eu nos permis, c’est ce que nous aurions fait. Pas trop cher (260 euros les 9 jours selon des français ayant choisis cette option), essence bon marché (O,8 euros/l), tellement plus souple, notamment pour aller sur la route du roi, la mer morte, etc. Cela se fait d’autant mieux que les Jordaniens roulent assez prudemment, et les routes du roi et de la mer morte sont peu fréquentées. Par contre évitez absolument Amman, c’est le bazar absolu !! A 4 personnes, ce sera carrément le bon plan.
Contacts de Taxi en jordanie :
Nous avons rencontré un taxi à la fin du séjour tout à fait recommandable. Des tarifs raisonnables, une personne fiable et honnête, une personnalité attachante : il connait bien son pays, il parle très bien l’anglais et répondra à vos questions avec plaisir. Chaudement recommandé.
Odillah Salem : [email protected] ou Mobile: +962 7 77 35 42 77
Où dormir en Jordanie
Ou dormir à Rum :
- Rest house : à l’entrée du village à droite, pas le genre d’endroit où l’on réserve. Ca dépanne bien au début du séjour si vous ne voulez pas vous engagez avant d’être sur place. 3JD/nuit/pers dans une tente fournie.
- Mezied : 777 30 4501. Le propriétaire de la maison dans laquelle nous avons dormi une bonne partie du séjour. C’est un guide à la « retraite », mais qui continue à travailler un peu. Très bavard et un peu envahissant des fois, mais globalement sympathique, peut être pourra t il vous faire une proposition aussi intéressante que la nôtre. Il peut vous conduire aussi en 4*4 dans le désert.
- Moslam : Des amis ont dormi chez lui, et nous avons fait le sommet du Kazalhi avec lui. Une personnalité intègre, fiable, un humour pince sans rire qui ne laisse pas indifférent. Peut-être pas le moins cher, mais il connait le désert comme sa poche, et sa compagnie est plaisante. 6JD/nuit pers avec petit déjeuner.
- Bedouin roads : Mail : [email protected] Tel : +962 795899723.
Un très bon contact pour aller dormir dans le désert. Le camp en question est vraiment excellent : les lits super conforts, calme absolu, cuisinier vraiment top, douche chaude et très propre, et tente commune très agréable. La prestation est vraiment très fiable, chaudement recommandée. 25 JD/pers comprenant : le transport au camp, ainsi que le retour à Rum (20 min), la nuit, le repas du soir et le petit déjeuner. La prestation est à la hauteur du prix. Tous les trajets en 4*4 à partir du camp sont de 30 JD (Burdah, Barrah canyon, etc.) quel que soit le nombre de personnes.
Ou dormir à Petra :
- Nous avons dormi 2 nuits au Petra gate hotel : [email protected] tel : 215 69 08. L’eau est chaude, l’accueil agréable. Par contre après une nuit, Gwendoline s’est retrouvée avec des dizaines de boutons sur tout le corps, très irritants : certainement des puces de lits. Je n’ai rien eu… Donc la propreté des lieux est une propreté apparente… 24 JD/nuit avec petit déjeuner pour 2.
Nous n’y avons pas dormi, mais des amis nous ont conseillé le Valentine hôtel (le bus Rum=>Pétra vous déposera là où il faut).
Nous n’avons pas réservé, cela semble inutile car l’offre d’hôtels à Pétra est importante : le nôtre était vide lorsque nous y étions.
Ou dormir à Aqaba :
- Nous avons dormi au Bedouin garden village, à 10 min du centre d’Aqaba en mini bus : une bonne adresse, agréable, qui pourront vous proposer chambre de 25 JD/la chambre (lit double), 20 JD/la chambre (2 lits simples), une sorte de grande tente avec dortoirs pour 8JD/pers. A 2 pas d’une plage relativement propre pour la Jordanie : mais attention au bout de verres brisés !!
Où dormir à Kérak :
- Towers castle hotel – Tel : 235 42 93. Nous avons payé 20 JD la nuit dans une chambre avec lit double, petit déjeuner inclus. C’était propre, avec de l’eau chaude. Bien placé.
Où dormir à Madaba :
- Queen Ayola Hôtel : 324 40 87. [email protected].
Bonne adresse, l’accueil est très sympathique. Eau chaude, c’est propre, un peu bruyant mais bon, comme toujours (le muezzin est un peu dans votre lit à 5h du matin). 20 JD chambre avec lit double et petit déjeuner.
Où manger en Jordanie :
Ou manger à Rum
- Chez l’Egyptien, le petit boui boui entre les 2 petites épiceries à côté du Rest house : hummus, falaffels, frites (un peu froide …), thé et café à la cardamone … Les grands classiques de Jordanie sont là. Ça doit un peu lasser au bout d’un certain temps si on ne mange que là, car pas extrêmement variés, mais l’adresse est sympathique, on y croise du monde, Bédouins et grimpeurs s’y côtoient : idéal pour rencontrer du monde. Il peut vous préparer sur demande un poulet avec du riz, par contre ne parle que très peu anglais : à vous de trouver un bédouin qui pourra faire l’interprète. Pour un même produit, les tarifs évoluent (à la hausse comme à la baisse) d’un jour à l’autre ! Amusant.
- Chez votre hôte, ils pourront généralement vous faire ce qu’il faut (bien souvent riz/poulet/légumes).
- Au Rest house, c’est copieux et bon mais c’est plus cher (8JD/pers) : et il y a des bières pour ceux qui sont en manque !
Ou manger à Petra
- Une super adresse, le Cleopatra, certainement le meilleur rapport qualité prix du séjour. Il se trouve en face de la mosquée, facile à trouver. Buffet à volonté pour 6JD : entrée avec hummus, excellente frites, salades, soupes… puis vous avez le choix entre différents plats corrects, et si vous êtes sympa, il vous offrira le thé et les pâtisseries à la fin du repas. Chaudement recommandé, le patron est très sympa et parle bien anglais.
- Nous avons mangé un repas à Al Arabi, conseillé par le Routard : c’est très moyen, c’est cher, et c’est clairement adressé aux touristes. Déconseillé.
Ou manger à Aqaba :
- Le Captain’s restaurant : un très bon restaurant, du choix, le poisson est bien préparé, c’est copieux. Pas le moins cher mais bon rapport qualité prix, et ils font des menus intéressants (c’est rare en Jordanie). Recommandé.
Ou manger à Kérak :
- Kir heres. Le restaurant juste à côté de l’hôtel. Classique, c’est bon et sans surprises. Accueil agréable.
Ou manger à Madaba :
- Bawabit Madaba : A une centaine de mètres de l’hôtel, en face de l’église. Rien de très original, mais c’est bon, bien servis, et le cadre est plutôt agréable, grande baie vitrée à l’étage donnant sur les jardins de l’église!! Bon plan !! : Si vous faites appel aux services Odilah Salem, le taxi dont le contact se trouve au-dessus, il pourra vous emmener dans un bon resto « à emporter » de la ville, assez loin du centre, exclusivement des jordaniens. C’est bon, c’est propre, c’est varié (autre chose que de l’hummus et du poulet riz…). Et en plus, accompagné par Salem, vous paierez le prix Jordaniens (3 fois moins cher) !
Office du tourisme de jordanie :
JCQM+MPH, Wadi Rum Rd, Wadi Rum Village, Jordanie
Caractéristique du massif/ de l’escalade en Jordanie :
Vous grimperez ici sur du grès : le grès est un caillou assez capricieux, il peut être extrêmement solide comme carrément sableux. Mais dans les voies classiques (celles que nous avons faites) pas de soucis, le caillou est excellent ! Un petit
Conseil : généralement, la couleur informe (partiellement) sur la qualité du caillou : du grès noir ou rouge cuivré, le caillou est solide, les teintes plus claires (jaune et rose) doivent éveiller vos soupçons.
Evitez les jours juste après la pluie pour grimper sur le grès : le caillou ne possède plus du tous les mêmes qualités en terme d’adhérence, et surtout en terme de solidité. Des voies qui grimpent essentiellement sur des chips de grès type Merlin, ou Pilier de la sagesse, sont totalement à proscrire après une journée de bonne pluie !! Le grès n’est que du sable, ne l’oublions pas.
Les voies les plus classiques se trouvent de 10 min de marche du Rest house à 30 min de 4*4 de Rum : les shorts climb (Inferno, etc.) de la face est du Djebel Rum sont idéales pour découvrir la grimpe à Rum, ou simplement passer une journée pas trop longue sur ce beau caillou.
Les voies sont évidemment peu ou pas du tout équipées, hormis quelques-unes (Guerre sainte…) : quelques couennes équipées ici et là dans le désert, à ce qu’il parait.
Concernant l’ampleur des itinéraires, l’éventail est assez large, d’1 à 15 longueurs.
Il est important d’avoir conscience que, au-delà des cotations et de l’équipement, grimper à Rum sous-entend évidemment un engagement certain, quelle que soit la voie. On est ici en Jordanie, dans le désert du Wadi Rum : pas de secours évidemment, personne de compétents pour ponctuellement mettre en place une caravane de secours (les bédouins ne sont pas des grimpeurs de TA !). S’ il vous arrive quelque chose, comptez sur vous (et vos copains) : partir en groupe de grimpeurs prend vraiment son sens ici, au cas où. Et évidemment toute forme de rapatriement serait galère (parole de grimpeur venant depuis 15 ans à Rum, rencontré sur place)… Le réseau capte à Rum et dans les parois alentours. Pas de réseau à Barrah canyon et dans le reste du désert (ou dans des coins bien précis, connus des bédouins mais pas de vous certainement).
Site d’escalade proche :
A ma connaissance, il n’y a rien de bien intéressant en grimpe dans le reste de la Jordanie. Et puis quand on est à Rum, on y reste, il y a tant de choses à faire.
Quoi d’autres dans les environs
Pétra :
c’est bien le seul site remarquable de Jordanie. C’est le premier site touristique du pays, et ils exploitent le filon à fond. Mais le site risque d’en pâtir rapidement. Des vendeurs de babioles sur une bonne partie du parcours. Des offres un peu insistantes (voir bien pénibles) pour faire la ballade en cheval, en calèche, en chameau… Mais l’immense avantage de ce site est qu’il est très grand, et que les jordaniens commencent leur journée de boulot assez tard sur le site : ce qui fait que tous ces petits désagréments qui agacent franchement disparaitront si vous commencez votre visite vers 8h30. Et finalement on passe une bonne journée, car le site est réellement exceptionnel : il faut se projeter dans ce que devait être la vie des nabatéens dans ce dédale de grottes et sanctuaires taillés à même le grès, très impressionnant, et beau. Le ressenti est bien différent quand on commence la ballade à 11 heures…
Aqaba :
C’est le site idéal lorsque l’on veut quitter Rum quelques jours pour se reposer. L’eau est bonne, les fonds riches en faune et flore, et il y a quelques bons resto de poisson. Le centre d’Aqaba, assez petit, est plutôt sympa, et il y a même une petite librairie avec des livres et journaux français (à peine quelques jours de retard, c’est pas mal !). Mais l’atmosphère au bord de l’eau n’est pas idyllique, entre la voie rapide derrière, les supers tankers devant, et les jordaniens venus reluquer les petites occidentales en maillot, ce n’est pas non plus le rêve…
La mer Morte :
On s’ennuyait un peu en attendant notre avion donc on a tenté un tarif sympa avec un taxi : il a dit oui, donc on y est allé. 2 solutions ici : soit vous payez 16 JD/pers pour accéder à la plage d’un hôtel avec douches (indispensable après un bain dans cette mer), soit vous faites comme nous, vous allez sur la plage des Jordaniens, 10 km plus au sud des complexes hoteliers, c’est gratuit mais juste dégueulasse, vraiment. Les jordaniens ont un rapport aux détritus assez particulier : ils vivent avec. Donc il faudra éviter une couche bébé, puis une bouteille plastique, pour ensuite esquiver le gros bout de verre qui vous attend avant d’arriver à toucher l’eau… l’eau qui est très propre d’ailleurs, comme quoi la pollution ne vient que des plagistes. Sortant de l’eau, vous pourrez vous rincer dans des bassines naturelles de source chaude (toujours au beau milieu de nombreux déchets). Après pour être franc, c’est l’imposture du siècle cette mer morte : l’eau est tellement salé qu’il ne faut pas s’attendre à y voir de jolis fonds, et après oui c’est amusant de flotter un peu plus mais bon. On nous prend un peu pour des … à nous vendre ça comme un lieu un peu exceptionnel. Bref. Quand on s’ennuie à Madaba, ça peut valoir le coup (au bout du compte, nous avons bien apprécié la journée car bien tchatcher avec le taxi ! cf contacts)
Bibliographie :
« Treks and climbs in Wadi Rum, Jordan », par Tony Howard, édition Cicérone : c’est le topo officiel du coin, mais c’est carrément médiocre ! Les schémas sont très… schématiques. Les infos sur les voies peuvent être incomplètes voire fausses (surtout sur les moins classiques). Et les schémas pour les accès sont difficilement exploitables (exceptés pour l’approche de the beauty). Bref, ce n’est pas l’idéal. On ne l’a quasiment pas utilisé du séjour en fait …
« Parois de légende », par Stéphanie Bodet et Arnaud Petit, édition Glénat. Je vous conseille fortement d’investir dans le petit format édité après les 2 tomes : très pratique, il regroupe les 2 volumes précédents + quelques nouveautés ; et on ne se lasse pas de le lire et relire, de rêver et de se projeter dans les multiples voyages décrit dans cette ouvrage. Bref… Pour les topos, c’est top : les infos sont fiables, c’est limpide et précis, sans mauvaises surprises, une arme quand on débarque dans ce genre de destination. Les voies décrites : Pilier de la sagesse, Merlin, Guerre sainte, Muezzin, Hikers road, Traversée ouest-est du Djebel Rum (Nabatean route + redescente par Hammads route).
Il y a sur place (au Rest house), un livre d’or avec les nouvelles ouvertures dans le coin : nous ne l’avons pas exploité, mais c’est une bonne source d’informations à ce qu’il parait.
Liens Internet :
De jolies photos des nombreuses classiques du coin : Climbing in Wadi Rum
Idem sur le sejour en jordanie de web montagne en 2011 + une vidéo sympa :
Quelques infos et commentaires sur certaines voies : Blog escalade 1 et Blog escalade 2
Tourisme en Jordanie :
Et à part le Wadi Rum qu’y a-t-il en Jordanie :
Escalade en JORDANIE
Chez Mezied :
2 nuits au Rest house : un passage obligé, une étape. On essaie puis on se lasse. Quelques tentes 2 places plantées dans le sable ; la toile a vieilli, le tissu a subi les assauts du soleil, du sable et du vent : quelques trous laisse même s’engouffrer une bise ensablée… Les couvertures et les matelas poussiéreux nous rassurent sur nos choix : les duvets seront bien utiles ici, comme tout au long du voyage, pour nous protéger du froid comme de la saleté. 2 jours que nous sommes ici : l’odeur nauséabonde des toilettes pousse à attendre de prendre des distances avec le village pour assouvir nos besoins naturels ; je préfère ne pas prendre de douches, de peur de repartir plus sale que je ne l’étais. Les nuits laissent apparaitre les chiens errants, aboyant à tout va, et plutôt à côté des tentes…
Et puis l’on croise 3 français : Thomas, Mathieu, Suzanne. Eux aussi sont à la Rest house depuis quelques jours, et on sent poindre une certaine lassitude sur les conditions d’hébergement. Ils ont d’ailleurs une proposition à nous faire : un bédouin possède une maison à côté de la sienne, elle sera celle de son fils lorsqu’il se mariera dans 8 mois. Pour l’instant elle est vide, l’eau est chaude, il y a une cuisine avec gaz et frigo… La proposition et le prix sont alléchants, mais comme toujours nous sommes sur nos gardes : entre les promesses et la réalité, il peut y avoir un petit décalage…
Le rendez-vous est donné le soir à 18h : les français sont enthousiastes après une première visite, c’est rassurant. De nuit, nous traversons le jardin où les oliviers côtoient orangers et citronniers, un petit jardin comme un havre de paix, une oasis entre sable et béton. Le propriétaire, Mezied, un petit homme aux cheveux longs, bavard et un peu lunatique, nous prie de rentrer dans cette maison qui est sa fierté. Il nous guide de pièce en pièce, la moindre de ses paroles résonne dans ses grandes pièces vides. Nous entrons dans la chambre qui sera la nôtre : le feutre rose et violet qui tapisse le plafond et les murs irrite un peu nos pupilles fragiles, et les 2 gros cœurs se chevauchant sur ce même plafond nous font sourire : le kitch absolu, une certaine conception de la chambre matrimoniale. Et Mezied de nous demander si la couleur nous plait ! La diplomatie étant de mise, nous avons répondu que « oui, ces couleurs vives sont joyeuses… ». Nous poursuivons la visite, la cuisine, le grand salon, c’est parfait : il nous amène ensuite dehors, face à une porte en fer où se trouve 2 lucarnes. Et il nous dit, en ouvrant une de ces petites lucarnes, que l’on a une superbe vue sur les massifs alentours en regardant au travers : on s’en amusera lendemain, constatant que les massifs se voient d’autant mieux que l’on ne regarde pas au travers des lucarnes !
Tout le monde est conquis, le camp de base, idéal, est trouvé pour le reste du séjour…
Barrah canyon :
Il est 13h lorsque nous nous élançons en direction de Goldfinger, dans la face est du Djebel Rum : les shorts climbs de ce secteurs sont très pratiques et agréables pour les journées les plus cool. Entre 3 et 5 longueurs, peu d’approche, à l’ombre dès 13h30, et quelques superbes longueurs.
Mais voilà, en route nous croisons les 2 italiens avec qui nous avions sympathisé autour d’un thé chez l’Egyptien : ils sont attablés chez ce dernier, sirotent tranquillement un café à la cardamone en attendant l’heure de leur départ pour Barrah canyon… Et ils nous proposent de se joindre à eux : car il est toujours intéressant de s’organiser à plusieurs dans le wadi rum ; pour partager les frais de 4*4, pour la sécurité dans ce type de secteur éloigné et sans réseau, et puis pour la convivialité tout simplement ! Damis est guide en Italie, un italien blagueur et cordiale avec qui il est agréable de passer du temps. Son compère Walter est son ami de toujours, avec qui il part régulièrement en voyage, qui grimpe peu et se fait emmener ici dans toutes les voies, comme un client : il ne parle pas un mot d’anglais, ce qui rend les dialogues avec les Bédouins assez comiques, l’impression que chacun mène une discussion totalement différente… Et c’est à coup de « mi amoro » et « mi tresoro » que l’un et l‘autre se hèle tout au long du séjour.
Le lendemain matin, le taxi nous déposera au pied de Merlin, dans Barrah canyon, à 20 min du camp où nous avons passé la nuit. Le 4*4 parti, le silence nous enveloppe… plus un son, plus un bruit, nous sommes simplement seuls au milieu du désert. Le contraste avec l’atmosphère de Rum est radical, et cela nous va bien. Nous nous élançons tranquillement dans les 5 longueurs du jour, sans se presser, nous avons la journée, et l’envie de s’imprégner des lieux, hors du temps et de toute urgence.
La grimpe est superbe, raide et même un peu surprenante : la grimpe se fait ici, au moins pour les 3 dernières longueurs, sur des chips de grès qui inspirent la prudence. On se rassure en se disant que c’est une classique et que le ménage a été fait, mais bon, la concentration sera de mise jusqu’au bout…
Nous reprenons pied dans le sable après quelques rapides rappels ; encore du temps devant nous, le soleil a perdu de la hauteur, les contrastes et les couleurs reprennent leurs droits : c’est simplement beau, un dépaysement total face à des formes et des couleurs qui nous étaient totalement étrangères jusqu’à présent.
Nos compères italiens nous rejoignent après une petite aventure : sortir des classiques avec pour unique source d’information le topo de Tony Howard peut se révéler source de surprises, à la montée comme à la descente…
Zidane, notre conducteur du jour, nous récupère à l’heure : nous sommes surpris de la ponctualité des Bédouins, à la minute près. Rapidement, il fait vrombir le moteur et cherche à nous impressionner en surfant de dunes en dunes. Mais à quelques centaines de mètres du camp, c’est la panne sèche ! Penaud, il nous propose de descendre du véhicule pour finir le trajet à pied. Damis lui glissera que, la prochaine fois, pour réellement impressionner les filles dans la voiture, il lui faudra au moins finir le trajet jusqu’au camp !
Nous arrivons rapidement au camp où le thé chaud et sucré nous attend dans la tente mess, à côté du grand feu. Le sol est recouvert de gros tapis confortable, des coussins bordent les flancs de la tente, il fait bon, l’atmosphère est chaleureuse… Nous sommes rapidement rejoints par d’autres bédouins qui s’installent ici simplement, pour passer du bon temps. Et Pierre (Voignier), un quasi bédouin, vient passer ici sa dernière soirée avant son retour en France : voilà 15 ans qu’il vient à Rum, pour travailler des fois, et pour simplement y vivre souvent. Particulièrement bien intégré parmi les locaux, il vit et a vécu au milieu de cette communauté, a été spectateurs de beaucoup d’événements, difficiles ou joyeux, chez ses amis bédouins ses dernières années. Sa présence et sa connaissance du milieu est pour nous une aubaine, il nous traduit et nous explique les comportements de chacun, les enjeux du milieu, des clés pour mieux comprendre. Une soirée que l’on aurait aimé prolonger…
Rencontre bédouine :
Nous rentrons sur Rum ce soir, après 2 belles journées dans le désert. Nous y serions bien restés d’ailleurs dans ce désert dont la quiétude nous a simplement conquis. C’est Abadallah, un jeune homme fin et élégant qui nous ramène à Rum aujourdhui. Ses traits fins et sa voie calme nous charme, un brin séducteur, il connait ses atouts. Nous le questionnons sur sa soirée, il nous glisse qu’il doit normalement ramener une jeune américaine au camp bédouin pour une nuit : nous soulignons l’ambiguïté de ces propos, il nous répond que non, ce n’est pas lui ce soir qui pourra passer une nuit sous les étoiles, au cœur du désert, en charmante compagnie… La place est prise, Zidane, le conducteur de la veille, est sur l’affaire !
Rapidement une discussion à l’aise, d’égal à égal et sans arrière-pensée se met en place, comme souvent avec les bédouins. Sociables, amicaux et plein d’humour, nous aurons régulièrement ce type de rapport avec les locaux, particulièrement la jeune génération. Une aisance et une ouverture d’esprit qui laissent entrevoir certaines contradictions parfois : car leurs intérêts et leur curiosité s’orientera souvent vers la gente féminine. Aucune relation entre sexes opposés n’est envisageable sans le mariage à Rum : certaines touristes de passages pourront réduire les frustrations un temps…
Arrivés devant notre camp de base, chez Mezied, Abdallah nous fait une belle proposition : ils nous invitent simplement à passer la soirée ensemble. Le rendez-vous est donné à 19h, il passera nous prendre. A 19h01, on frappe à la porte, nous partons en direction de l’épicerie du coin : il fera les course pour les repas, et tiendra à payer. Nous prenons la direction de la maison d’un ami : ils nous installent dans la salle où l’on accueille les invités et disparait dans l’autre parti de la maison. Il revient quelques minutes avec un thé chaud, et s’installe avec nous. Car si c’est lui qui aura proposé l’invitation, ce sont bien les sœurs de son ami, que nous ne verrons pas de la soirée, qui cuisinerons pour nous. Car à Rum, on pratique un islam très traditionnel sur certains points, particulièrement sur la cohabitation entre homme et femme : nous n’avons croisé quasiment aucune femme durant le séjour, qui ne sortent de leur maison que très très rarement… Difficile de ne pas juger, difficile de croire que cela leur convient…
La soirée s’avancera doucement, au grès de l’arrivée des uns des autres, frères, cousins, neveux … Rum est une grande famille, réellement. Il y a aura toujours un lien de parenté entre untel et untel, toujours une relation tissée au fil des générations et des familles. Et c’est certainement ce qui fait la force et l’unité de cette communauté, qui ne voit pas ses jeunes partir, bien au contraire : tous revendiquent leur identité de Jordaniens, mais plus encore leur identité de Bédouins. Et au-delà d’une fierté, peut-être un peu orgueilleuse, il y a certainement une certaine facilité de vie que l’on ne prendrait pas le risque de perdre à quitter Rum: quitter Rum, ce serait se jeter dans le monde du travail dont la crise n’a pas épargné la Jordanie, ce serait devoir assurer un loyer qui vous est épargné à Rum (l’eau et l’electricité aussi d’ailleurs, le gouvernement aidant la sédentarisation des bédouins), ce serait prendre le risque de se retrouver seuls, sans connaissance, alors que vous côtoyez et connaissez le village tout entier, ce serait prendre le risque de quitter une communauté assurant une solidarité sécurisante. Car celui qui n’a pas de travail pourra partager le repas de celui qui en a un, car s’il y a besoin de main d’œuvre, d’un conducteur, d’un guide, votre père, votre oncle, vos frère ou vos cousins feront appel à vous. Ils sont Bédouins et Jordaniens, mais certainement un peu plus Bédouins de wadi Rum…
La guerre sainte :
13 longueurs, 450 m, 3 7b, 1 7a+, et le reste dans le 6b/c. Une belle envolée… Une voie sur laquelle je fantasme depuis des années, depuis 10 ans, depuis un article dans un alpi rando : des photos qui se sont imprimées sur ma rétine, des mots qui résonnent encore.
La guerre sainte : une paroi d’une raideur absolue, au milieu du désert, le sable rouge sur ces dunes lissées par le vent, le regard qui ne perçoit aucune limite si c’est n’est la sienne, ce grès surprenant et attirant, aux milles formes et autant de couleurs. Une escalade difficile, longue, et pourtant si attrayante.
Gwendoline n’a jamais eu à franchir une longueur en 7 en grande voie, arrivera-t-elle à en franchir 4 au fin fond de la Jordanie, en plus du reste ? Rien de moins sûr, pourtant l’envie de le faire avec elle, quitte à ne pas aller au bout, malgré les propositions des français qui semblent enthousiastes à l’idée de se lancer dans cette aventure. Le faire avec un proche plutôt qu’un « inconnu », c’est ce qui donne un sens à nos aventures : sortir de l’échelle de l’anecdote de cette journée, pour y voir une pierre à l’édifice d’une relation au long cours, quelle qu’elle soit.
Les longueurs s’enchaineront avec une certaine facilité, les cotations plutôt sympathiques et le style de l’escalade aidant. Le plaisir est à la hauteur de nos attentes, c’est vertigineux, c’est splendide : assouvir un fantasme n’est pas forcément synonyme de frustration.
Nous arrivons au sommet affamés et déshydratés, les crampes commencent à apparaitre dans les biceps, le soleil et le vent nous ont desséchés. Un mélange de soulagement et d’excitation nous envahit, on y est, la dernière voie du séjour, sa réussite improbable, tout s’est déroulé à la perfection, un instant précieux, à garder ancrer dans notre mémoire pour nos vieux jours.
Les 12 rappels avalés, nous atterrissons au pied de cette grande muraille de grès : le thé chaud du thermos nous attend ici. On se délecte de cet instant, de ce retour en pente douce vers Rum, et donc vers la suite du séjour. Nous percevons bien que ce sont les derniers instants magiques de notre passage ici, dans le désert Jordanien : pour rien au monde nous ne gâcherions ces derniers instants, ces sensations, ces émotions.
Furtive rencontre à Aqaba :
Une après-midi à flâner dans le petit centre d’Aqaba, plutôt agréable. Un grand portail de fer forgé ouvert sur de la verdure, des cris d’enfants : un joli parc verdoyant nous appelle, on ne saurait se priver d’une dose de chlorophylle. Des parents viennent chercher leurs enfants, les surveiller, ou les laissent s’échapper… Des couples ou des femmes seules, aucun homme seul n’est présent ici. Nous restons de longs instants à observer cette effervescence, les rapports entre les uns et les autres, entre les parents, entre les enfants. Et puis viennent s’asseoir à côté de nous de grands jeunes hommes fins et élégants, qui dénotent dans le paysage : ils sont habillés de leur grande robe de Bédouins, col Mao et tissu fin. Ils se sont assis à côté de nous, mais laissent une distance respectable, ils ne veulent pas déranger, ne pas rentrer dans notre espace. Nos regards se croisent et ils osent nous questionner en anglais : « Nous pensons vous avoir vu hier dans le wadi Rum : est-ce juste ? » ; L’anglais est parfait, le ton est amicale, poli, c’est agréable de ne pas se sentir « touriste vache à lait ». La discussion se lance, presque timidement, mais la curiosité est réciproque. Nous aimons ces opportunités où nous pouvons questionner, discuter avec des personnes désintéressées, pouvoir échanger simplement et sans arrières pensées : les contrastes entre nos cultures respectives nous interrogent, nous voulons en savoir plus. Mais à peine les échanges amorcés, le gardien du parc, un gros bonhomme au regard vitreux, s’approche des bédouins et leur parle en arabe sur le ton du reproche. Le ton est calme, mais les intérêts semblent diverger… Après quelques minutes de discussion, nos 2 bédouins nous expliquent qu’ils vont devoir quitter le parc… Car c’est un parc où de nombreux enfants se retrouvent, et qui dit enfant dit maman : on ne saurait tolérer 2 hommes seuls dans un tel harem ! Ils sont donc conviés à quitter le parc le plus rapidement possible. Ils nous précisent que nous concernant, il n’y a aucun problème, nous sommes en couple. Et voilà nos 2 compères disparus aussi vite qu’ils étaient arrivés…
Traversée Djebel Rum :
Encore quelques mètres avant d’atteindre le sommet, et je me retrouve face à 3 grandes dégoulinures de peintures vertes… Contraste troublant avec les dernières heures passées dans le dédale du versant ouest du djebel Rum, ou hormis quelques cairns, pas grand-chose n’est à déplorer en termes de traces de présence humaine. C’est presque esthétique ces 3 lignes parallèles, d’un vert qui ne se lie pas si mal avec le bleu absolu du ciel. Mais quand même, ça interroge… Il suffira de quelques pas pour trouver la réponse. Un grand drapeau jordanien est peint sur le sommet ! Et le sens du détail Jordaniens a omis la sournoise petite dégoulinure.
Mais peu importe, nous sommes seuls au sommet, et c’est comme cela depuis ce matin : cet immense plateau recouvert de dômes de grès est le nôtre aujourd’hui. Dès 9h30 le jeu s’est lancé : 2 jeux en 1 même, celui de l’itinéraire, où l’on jongle entre nos intuitions, les informations de notre topo, et celles du terrain. Et celui de l’escalade, car un simple randonneur risquerait de doubler l’horaire dans ce crapahutage où l’on utilise clairement des techniques d’escalade : plusieurs fois je me suis vu hésiter dans quelques adhérences osées ou dans certaines cheminées étroites.
Le jeu grisant de cette journée nous amène au bivouac de la plaine de sable : un grand replat où quelques arbres entretiennent la réserve de bois secs pour les quelques bivouacs de la saison touristique. Nous trouvons dans un renfoncement quelques matelas et couvertures laissés à demeure : tout sera étendu à même le sable, en plus de nos matelas et duvets. Le bivouac est franchement confortable. Le bois secs prend immédiatement, et une superbe brasée nous réchauffe nous et notre pitance.
Le silence règne en maitre. Si ce n’est les petites souris qui farfouillent dans la réserve de sucre et de riz laissés sur place aussi. La pleine lune éclaire notre camp à merveille, nos frontales peuvent rester sagement au fond du sac. Et nous nous endormons, apaisés, et un peu perdus à la vue de ces innombrables étoiles…
Pilier de la sagesse :
Réveil 5h, le plus tôt du séjour, nous ne sommes plus très loin des horaires dignes de course d’alpinisme. Peut-être parce que l’on s’en rapproche. Une longue journée nous attend, une longue et belle journée. J’ai un peu la pression ce matin, je me questionne sur plusieurs points : Gwen n’a jamais fait de voie de cette ampleur, que ce soit en équipé et en non équipé. Son expérience en TA, même en second est très réduite : elle a certainement triplé son vécu terrain d’aventure depuis notre arrivée en Jordanie ! Elle semble tout de même déterminée et plutôt décontractée, cela me rassure.
Mais il me revient la première rencontre avec Pierre, qui nous racontera son sauvetage de la veille dans cette même voie : un guide et son client, le client tombe là où il ne faut pas, une grande traversée improtégeable, peu difficile pourtant. Fracture ouverte à L7, dans une voie où aucun équipement n’est en place, au fin fond de la Jordanie. Et si ça nous arrivait, que ce passerai-t-il ? Et si Gwendoline s’évanouissait, ou paniquait, en plus du traumatisme physique ? J’imagine le pire, ou simplement l’effrayante réalité de ce genre de situation, qui peut prendre la forme d’un piège.
Arrivé au pied de la voie, je chasse autant que possible ces idées noires : on ne va pas se gâcher la journée ! Nous croisons dans les premières longueurs quelques restes de compresses ensanglantées, un dernier rappel à l’ordre, au cas où nous aurions oublié. Les longueurs s’enchainent bien, le caillou est bon, le temps au beau fixe, je me décontracte, d’autant plus que Gwendoline se régale derrière.
Je clippe la première broche scellée de la 13ème longueur, dans la dalle compacte en 6b, les derniers mètres de la voie seront les seuls équipés. Je suis soulagé, car ce point signe la fin des difficultés, la fin d’une escalade qui reste engagée, de par l’ampleur de la voie et le contexte dans lequel elle se trouve. Je savoure ces quelques pas techniques qui me dépose au sommet de la voie, Gwendoline me rejoindra rapidement, énorme plaisir, et un certain soulagement que tout se soit déroulé proprement. Enfin, la journée n’est pas finie, car il faut descendre du sommet, rarement évident dans le wadi rum !
Un repas chez l’Egyptien :
Il est 18h et nous sommes affamés, encore une belle journée de grimpe derrière nous. Pas envie d’aller s’enfermer dans notre palace, juste le souhait de laisser glisser/perdurer le plaisir d’une belle après-midi sur le caillou. C’est décidé, nous allons manger chez l’égyptien : nous nous poserons sur les chaises juste devant l’entrée, on commandera un menu du type grimpeurs affamés à base d’humus, fallafels, pain et sauce en tout genre, et on trinquera au thé (à défaut de bière) en attendant. Bref la belle vie, tranquille. Et puis passe par là nos 2 compères Italiens, qui s’empressent de nous rejoindre, après une belle journée pour eux aussi : ils sont enthousiastes, nous aussi, voilà une bonne raison de partager notre repas ! On échange les bonnes infos, on discute de tout et de rien, dans le cadre (un peu étroit) de nos anglais respectifs, certes efficace mais manquant de subtilité par moment. Puis Pierre passe par là, il revient d’une journée de chasse dans le désert avec Moslam : ils n’ont rien ramené, si ce n’est un grand sourire au milieu du visage. A peine le temps de lancer une nouvelle discussion que Damis, un des Italiens, convie 3 espagnols à notre table, qui commence à se faire un peu petite. Le sourire de l’Egyptien va en grandissant au fur et à mesure que les grimpeurs se tassent à l’entrée de son « restaurant ». La soirée est lancée, tous les chemins mènent à l’Egyptien…
Thé au sommet du Kazalhi :
Un tour de passe-passe : quelques brindilles récoltées tout au long du parcours, une théière sortie du sac de Moslam comme par magie, un petit recoin à l’abri du vent juste à côté du sommet. Un bon moment est en train de se construire, chacun prend sa place autour d’un petit feu qui apporte une chaleur symbolique, mais l’intimité de l’instant est bien réel. C’est une recette qui marche à tous les coups, on s’installe et les langues se délient, presque dans la confidence, si loin de tout et de tout le monde.
Voies faites :
Inferno : 3 longueurs de 45/50 m, 5+/6b/6a.
Une des shorts climbs de la face est du djebel Rum. Les 2 dernières longueurs sont simplement sublimes, peut-être les plus belles longueurs du séjour. C’est varié, ce sont de bonnes longueurs (45/50 m), ça se protège vraiment bien, et les rappels sont équipés. Nous avons commencés par ça, et nous avons trouvé ça idéal.
5 (ou 6) longueurs => L1 :5+, L2 : 6a (45/50 m, conseillée) ou 6a et 5+ (de 25 m environ, un point unique au relais si l’on fractionne en 2 longueurs), L3 : 6b, L4 : 5+, et L5 : 4 (si on sort au sommet).
!! Le friend n°4 est indispensable (on n’est pas sûr en lisant le topo camp to camp) !! Et le 5 est chaudement recommandé : sur les nombreux grimpeurs croisé Rum et ayant fait cette voie avec le 5, aucun ne l’a trouvé superflu. A noter que le 6 peut remplacer le 5 et vous aurez même le premier pas protégé !
Une des grandes classiques du coin, on distingue très facilement la voie du bar/resto falafels à côté du rest house. Le caillou est vraiment excellent, excepté quelques mouvements dans le 6b (dans la deuxième partie qui est facile). Ne faites pas l’économie du sommet, c’est superbe (vue sur l’autre versant du désert) !!! De la fin du 4, comptez 30/40 min aller-retour environ pour aller au sommet.
L’approche peut être longue si on la prend à la légère : n’hésitez pas à aller repérer la veille (jolie petite ballade) avant une short climb par exemple. Quelques conseils pour l’aller et le retour :
– Aller : au rest house prendre la direction du canyon karazeh (plein est) : ce n’est qu’un repère, vous n’y passerez pas à l’aller. Quand vous approchez du massif, on distingue une sente + cairn à la fin du sable dans le début du pierrier. On monte (le sentier a tendance à traverser vers la gauche) en suivant ce sentier 5/10 min pas plus, jusqu’à avoir sur sa droite (50 m de dénivelé au-dessus de soi) un couloir de 2 m de large, de 50 m de haut (facile, on pose à peine les mains). On débouche sur un grand replat, on sort sa boussole, et on azimut à 160° : cela vous donne la direction du couloir à prendre.
On remonte ce couloir, on continue au-dessus, jusqu’à tomber sur un col à gauche duquel il y a un bloc de 2/3 m de haut, en forme de champignon (évasé au pied). De là on descend dans le petit lit d’une rivière de sable que l’on traverse pour se retrouver à côté de gros cairn au pied de dalles de grès (ne pas suivre les cairns qui vous font partir à droite au fond du canyon : c’est une impasse) : on se lance dans les dalles de grès plutôt roses (il s’est passé 100 m depuis le col). On suit ces dalles au plus simple : c’est un peu expo mais pas dur et trajet évident. Les dalles/vires vous déposeront au fond d’un canyon : là c’est simple, c’est tout droit : on contourne un mur par la gauche une première fois, on continue dans le canyon où l’on va buter face à un nouveau mur.
On prend à nouveau à gauche, on pose à peine les mains. On continue tout droit (100/200 m) jusqu’à avoir une intersection entre plusieurs canyons : on a à sa gauche un canyon très étroit, à sa droite un canyon plus large : prendre ce dernier à droite puis immédiatement (quelques m) à gauche dans un canyon peu large (3/4 m) : il y a quelques flèches gravées dans le grès. En haut de ce canyon, au bout de 100 m, on tombe sur un col avec un joli kairn d’un mètre de haut. On descend droit devant dans des dalles pour rejoindre le grand canyon : dès que l’on rejoint l’intersection avec le grand canyon, on prend à gauche, on marche 5/10 min et on se retrouve au pied d’une grande paroi raide et lisse au pied duquel débute une montée sur des dalles (c’est évident). 5 min plus tard, vous êtes au pied de the beauty et de sa première fissure dièdre. Comptez 1h30 en comptant les petites hésitations.
– Le Retour : retourner au pied de ce grand mur raide et lisse, dans le grand canyon. A gauche c’est le trajet allé. Et bien prenez à droite, marchez 5/10 min dans le sable. Quand le canyon commence à se raidir, marchez bien à droite du canyon jusqu’au relais : quand le canyon plonge, ouvrez les yeux pour trouver ce relais (vous êtes toujours versant droite du canyon) il est assez haut, certainement juste au-dessus de votre tête.
Le rappel vous dépose au fond de Karazeh : descendre vers l’ouest (vers rum). Mais jetez un coup d’œil vers 2 gros cairns sur un col/replat à gauche du canyon, car il va falloir quitter le canyon pour retrouver le plat où vous avez azimuté à 160° à l’aller. Le plat en question se trouve en contrebas des cairns. Voilà, et la suite vous connaissez.
Goldfinger + Troubadour :
Pour Goldfinger : 3+/4, puis 3+/4, puis 5+, puis 5. La seule longueur intéressante est le 5+, superbe. Le reste est moyen.
Troubadour : une superbe longueur !! De la pure fissure, annoncée 6a+, elle est bien plus dure que ce que nous avons pu faire dans ces cotations dans le coin. Ça doit aller mieux avec des coincements de mains et de pieds. Mais méfiez-vous de la cotation quand même. Elle se fait bien après Goldfinger car les rappels de cette dernières passent par Troubadour. Si vous faites la voie intégralement, 2 longueurs supplémentaires avant le 6a+.
Guerre Sainte :
450 m, 12 longueurs équipées, 4 longueurs dans le 7a/b, le reste dans le 6.
Superbe !! Quelle joie de grimper dans une face aussi raide, face au désert, dans un caillou allant du bon (excepté dans L7) à l’excellent dans le headwall. Vraiment à faire. Les relais sont tous bétons. Les longueurs sont très bien équipées dans le dur, bien équipées dans les voies en 6 (L7 expo), mais attention aux lunules en place, qui ne supporterait certainement pas un plomb, et qui remplace clairement un point dans la logique de l’équipement en place.
La première longueur en 6c réveille un peu à froid, mais le reste déroule vraiment : les longueurs en 6 sont gentiment côtées, le style d’escalade est facile (bonnes prises franches). Le 7b+ du topo camp to camp n’en est pas un : le topo Petit annonce 7a+, plus proche de la réalité. Et le head wall est plutôt : 7a+, 7b, 7a+. La grande majorité des grimpeurs s’entendent (à peu près) sur ces ajustements des cotations à la baisse. Tout ça pour dire qu’il ne faut pas hésiter à y aller, tous les relais sont équipés pour les rappels donc engagement réduit.
Pilier de la sagesse:
6b max, 13 longueurs (en comptant celle du socle), homogènes dans le 4c/5c. La section en 6b est équipée de 3 broches/pegs scellées.
Attention, sur ce lien : Cliquez ici, le tracé photo rouge est faux ! Le tracé noir (3eme photo, sous le croquis italiens) est exact. Le topo Petit/Bodet est très bien.
Une voie superbe, une grande envolée de près de 500 m sur du grès, de la grimpe pas trop difficile, mais une voie à ne pas sous-estimer car c’est long, et la descente n’est pas évidente. Vraiment à faire dans le style « voie montagne » ; Le caillou est bon. Le 6b est servi bien serré… mais c’est équipé !
Je vous conseille ++ de faire la traversée du djebel Rum avant de faire le pilier, pour repérer la descente qui n’est pas innée. Nous n’avons pas trouvé les rappels décrits par Petit pour rejoindre la descente du djebel : nous avons trouvé des rappels sur chips (prendre sangle pour remplacer les vieilles) dans des dalles pas trop raides, dans le versant nord du « sommet » (celui que l’on rejoint après 10/15 min environ depuis le haut de la voie, avec un joli kairn => coupole).
Merlin :
5 longueurs : 6a, 6a, 6a+, 5c, 5b. Relais sur pegs excepté R2. Le premier 6a est bien technique.
Une superbe voie, relativement courte (5 longueurs) mais la qualité de l’escalade et la tranquillité des lieux font que le plaisir est vraiment là. Le topo Petit est nickel.
Journée couenne à Barrah canyon:
3 couennes dans le secteur :
La première se trouve non loin de Merlin : quand on part à l’opposé de Merlin (la voie est dans le dos), ce doit être le premier (ou deuxième) petit canyon à droite (plus un renfoncement qu’un canyon d’ailleurs). La voie se trouve juste à droite de la grande terrasse du départ des rumeurs de la pluie (le relais de fin de voie se trouve au niveau de la terrasse). C’est une belle et grande fissure de 30/35 m environ, aucun matériel en place si ce n’est le relais. Certainement 6b/+ : moins dur que troubadour mais pas rando pour autant, et un peu plus engagée. Le dur se trouve plutôt sur la deuxième moitié de la fissure (pourtant la partie la moins raide), de la bonne dulfer bien physique. Bien jolie.
La seconde est assez éloignée : elle se trouve sur le trajet qui vous amène à Barrah : la longueur est sous une arche évidente sur la gauche en venant. Le caillou n’est pas très bon, peu d’intérêt… Relais sous l’arche. Certainement 5+.
La troisième est une couenne équipée, Drill story, 7a/b, qui se trouve un peu avant le 5+ précédent quand on va à Barrah. Elle est sur la droite, une grande colo large, quelques « tags » au pied. Très jolie, relais très mal placé (frottement monstre) : prenez de quoi reliez + un maillon si rien en place pour supprimer le frottement.
Traversée ouest – est Djebel Rum (Nabatean route + Hammad’s route)
Superbe traversée !! Se fait certainement en une bonne journée, prenez la frontale. Nous l’avons fait en 2 jours, et on vous le recommande franchement : faire cette traversée dans l’urgence serait vraiment dommage. Prendre le temps de faire une pause, de s’imprégner, de s’extasier, c’est ce qui donne du sens à cette traversée : il faut le temps de se créer de beaux moments ! Le bivouac dans la plaine de sable est super, pas mal de bois, nous avons pu faire une belle brasée le soir et le matin au réveil.
Sans les pauses et en comptant quelques erreurs de parcours, la traversée prend 8 heures environ.
Nous avons suivi le topo Petit/Bodet, qui est bien, quelques précisions tout de même :
– L’échelle n’est pas respectée sur son schéma : il a effectivement mis plus de précisions sur les zones le nécessitant. Ainsi, entre le point de départ et le mini canyon, nous avons mis 1h en se perdant un peu. Alors que la traversée de la vire nabatéenne (plus longue sur le tracé du topo que l’étape précédente), ne prend que 5/10 min max. Le reste du topo est mieux proportionné.
– Quelques petites corrections. Pour le 2ème jour, dans la partie de l’itinéraire après la plaine sableuse : après le « rappel de 5 m sur broches » et avant la « cheminée » il y a un petit rappel de 5 m sur sangles. Dans la série de 3 rappels pour rejoindre le grand sik, ce n’est pas 20 m, 10 m et 45 m, mais 10 m, 20 m et 45 m. Celui de 10 m se fait sur 2 vieux pitons, le reste sur relais chainés.
– Quelques petites recommandations : après le « début de la descente » qui fait suite aux « blocs arrondies » dans le topo Bodet/Petit (2ème jour), il y a toute une série de cairns qui vous amènent vers la gauche, dans la direction opposée de l’itinéraire. Il faut en définitive bien suivre la croupe qui prend la direction de l’est/sud est (à peu près), les cairns sont ici plus discrets et moins nombreux mais bien présents. Vous tomberez sur la broche scellée, à côté d’un cairn.
– Pour le 2ème jour aussi, une alternative plus simple et plus rapide (dixit plusieurs personnes ayant fait les 2 versions) que la version Petit/Bodet : lorsque vous mettez les pieds dans le grand sik (3 rappels dont le dernier de 45 m sur le topo Petit/Bodet), marchez dans ce grand canyon durant 100/200 m (franchir 4 vasques), et prendre à droite dès que possible juste après la 4ème vasque (quelques cairns). On continue en direction d’un bloc coincé que l’on contourne par la gauche. Prendre le petit couloir à droite où se trouve un arbre avec une branche sciée que l’on traverse. On continue de descendre, on arrive à une intersection : prendre le couloir de gauche. On continue une centaine de mètres pour tomber sur une terrasse à main gauche avec relais (une broche scellée +pegs scellés) : rappel d’un peu moins de 25 m. On se trouve ensuite face à un gros bloc : prendre à droite à son niveau, et désescalader à droite un petit mur (2m de haut, vertical, mais pas dur). Dès que l’on pose les pieds à terre, repérer une petite vire qui part à gauche que l’on prend immédiatement : elle s’agrandit et on arrive sur une terrasse avec relais (une broche scellé + 2 lunules) : rappel de 45 m. Il ne vous reste plus qu’à descendre pour rejoindre le village (30/40 min environ), évident.
Kazalhi :
Nous sommes allés faire ce sommet avec 2 copains et un guide bédouin. N’essayez même pas sans guide, il n’y a quasiment aucun cairn, et pas de topo je crois. C’est très joli, vraiment des randos sympa pour des grimpeurs, ludiques. La prestation est assez chère, 180 JD pour le sommet, 30/40 JD le trajet en voiture.
Voies à faire :
Des voies que nous n’avons pas faites, mais qui nous ont été conseillées.
Flight to fancy: 5+/6a/6b/5+/4+
Short climb (4/5 longueurs) face est du djebel rum, les longueurs en fissure du haut sont superbes à ce qu’il parait. Traversée expo en 4+ pour rejoindre les rappels dans Inferno.
Lion heart : 7 longueurs homogènes dans le 6a/b, toutes en fissures.
Cat fish corner : 3 sublimes longueurs (6a+/6c/6a) à ce qu’il parait, dans le canyon Kazareh.
Inshallah factor : Plus gros chantier: 6c ou 6a/A1, 450 m. Autre lien : Cliquez ici
Raid mit camel : Voie semi équipée, longue et difficile aussi, mais superbe. 450 m, 7a max, beaucoup de longueurs en 6.
Hikers road : Une belle manière d’aborder le sommet du Nasranni : voie typée montagne, 6a max.
Barrah tribord toute : Une voie plus récente, équipée mais engagée semble-t-il. Autre lien : Cliquez ici
Star of abu judaia : Une très belle voie typée fissure majoritairement, non loin de Merlin à Barrah Canyon.
Aquarius
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Conclusion sur notre voyage Escalade en Jordanie
Une destination qui aura été largement à la hauteur de nos attentes : le dépaysement est bien là, l’escalade est vraiment superbe, le contexte (le désert du wadi rum) exceptionnel. Et le choix offert en termes d’escalade permet de moduler en fonction des niveaux, des envies, et de l’état de forme. Vraiment une destination escalade où l’on a envie de revenir. Nous avons était un peu déçus par le reste du pays, qui nous a moins enchanté : seul Pétra nous a semblé à la hauteur de sa réputation (allez-y au petit matin, l’ambiance y est si différente !).
Matériel utilisé pour notre trip Escalade en Jordanie
Durant votre séjour votre matériel d’escalade prendra un petit coup de vieux et particulièrement votre corde : le grès est effectivement très abrasif, et le sable qui se glissera un peu partout n’arrange pas les choses. Si vous le pouvez, prendre un 3ème brin de secours est loin d’être idiot, surtout qu’il ne faut pas compter trouver du matériel de grimpe en Jordanie.
Dans tous les cas, n’hésitez pas après chaque journée de grimpe de taper vos brins pour enlever le sable qui sera une de vos bêtes noires. Et en rentrant, vous pourrez laver les cordes à l’eau froide (machine ok) puis les faire sécher étalée à plat dans un endroit ventilé sans soleil direct ni chauffage, outre la corde pensez à nettoyer à l’eau vos friends + huiler les rouages (cela faisait certainement longtemps que vous vouliez le faire…).
Voici un article complémentaire sur le matériel pour l’escalade en grande voie :
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achat | Ce choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie | Si c’était à refaire |
Corde à double | Rubix triaxale 8.5 en 2 fois 50 m | Millet | Durabilité annoncée (et vérifiée : aucun signe d’usure après une cinquantaine de sorties) | Oui | Je réfléchirai à 2 autres solutions possibles, en penchant je pense pour la seconde: – Pour l’utilisation grande voie équipée stricte : Utiliser un brin de corde à simple de 50 m (une ancienne corde que l’on a coupée par exemple) pour l’assurage durant l’ascension auquel on ajoute une corde de faible diamètre/poids (n’ayant pas besoin de qualité dynamique) que l’on attache sur le porte matériel. Ce dernier brin servira au rappel et à hisser le sac pour que tout le monde grimpe léger et quand ça grimpe un peu, ce n’est vraiment pas désagréable ! – La seconde solution, que me semble la meilleure : 2 brins de 50 m joker BEAL pour une utilisation identique à la solution précédente auquel on ajoute l’utilisation en terrain d’aventure. |
Baudrier | Sama | Petzl | Confort Bon marché | Oui, mais il s’use beaucoup trop vite. | Baudrier qui a répondu à mes attentes : plutôt léger, confortable (en couenne comme en grande voie), et j’arrive à l’enfiler avec mon pantalon d’alpinisme malgré les jambières non réglables. Mais il s’use à vitesse grand V !! Je l’utilise beaucoup certes, mais comment expliquer que mon précédent baudrier (de la même marque) était en très bon état au bout de 8 ans d’utilisation, et que celui-ci est l’air fragilisé au bout de 3 ans… |
Dégaine | Ange | Petzl | Le poids en priorité ++. La taille (pour les versions longues) aussi (un moyen de plus de lutter contre le tirage) | Très bien adapté, avec en complément des dégaines magiques. | Je suis pleinement satisfait de mon achat. Le gain de poids est très concret, c’est évident, mais ce sont aussi des dégaines moins encombrantes que mes précédentes : l’organisation de mon baudrier n’en est que plus clair. Les anges se manipulent bien aussi avec des gants ; le mousqueton taille L côté clippage et quand même bien plus aisée à manier que celui des petites tailles. Bref, c’est top, avec un gros bémol, son prix !!! |
Chaussons escalade | Katana | La sportiva | Les scratchs : comment faisait t on avant ? Que ce soit en salle ou grande voie en bloc et éventuellement en couenne, c’est tellement pratique de pouvoir se déchausser/rechausser en quelques secondes, pendus aux relais, au pied des blocs, quand on enchaine les voies en salle… C’est un des critères de choix prioritaires en ce qui me concerne. Précis Confortables | Très bien adapté | C’est clair, je les garde ! Je recherchais un chausson le plus polyvalent, qui réponde à mes besoins du bloc en salle au terrain montagne : la katana a répondu à mes attentes ! bravo LA SPORTIVA. J’utilise tout de même une nouvelle paire de chaussons pour les couennes un peu techniques : les apaches V de chez BOLDRINI : précisions et sensations au top. |
Système d’assurage | Reverso | Petzl | Simple à manipulerN’ayant eu que ce système d’assurage, je n’ai peu d’éléments de comparaison ! | Très bien adapté | Je prendrais le smart de MAMMUT (la version corde à double) car il est autobloquant (pour prendre des photos du premier plus facilement) ! A voir à l’utilisation ce qu’il en est. |
Sac à dos | Lynx | Grivel | Très confortable : le découpage des mousses dorsales évite au sac de se transformer en boule. Forme idéale : très étroit dans le bas du dos pour dégager les portes matériels. Pratique : c’est tellement pratique ces porte-matériel supplémentaires qui sont sur les bretelles du sac, et pas besoin de faire de l’artif, il suffit d’une voie comme la walker (des guarrigues ! pas celle des jorasses). ca a vraiment le mérite de clarifier l’organisation du matos. Beaucoup moins d’intérêt dans une voie toutes équipées. Litrage adapté, ni trop gros ni trop petit pour ce genre de grande voie (nous avons pris un sac pour 2 pour les 2 jours) | Idéal | Tout est dit ! C’est le sac que j’aurais dû acheter dès le départ. Top. |
Sangle | 120cm | Dyneema | Légèreté Maniable Beaucoup plus facile de faire des nœuds avec moins de « mou » | Très bien adapté | Je reprends les mêmes, 120 cm est la taille idéale. |
Mousqueton à vis | Black Diamond | Léger | Très bien adapté | Je prends les mêmes. Attention, les plus léger sont souvent petits, ne conviennent pas à certaines manips (passer dans la poulie bloqueur petzl par exemple) | |
Sac à magnésie | Le Yéti | RAS | J’achèterai le cocoon clic clac de chez BEAL : en plus des avantages de mon sac à pof, il a une fermeture plus simple et hermétique que le serrage avec cordon. | ||
Casque escalade | Meteor 3 | Petzl | Poids : on l’oublie complétement Stabilité : il a l’énorme avantage de ne pas se balader tout autour du crâne => le soutien derrière la nuque est très efficace Confort | Idéal | Je prends le même sans aucun doute : je ne demande rien de plus à un casque, et il me fait oublier l’Elios de chez Petzl qui était vraiment très moyen pour la grimpe (cf compte rendu maroc taghia) |
Maillon rapide | RAS | RAS | RAS | ||
Cordelette 5 mm | RAS | RAS | RAS | ||
Ficelou | RAS | RAS | RAS | ||
Couteau | RAS | RAS | RAS | ||
Basket | Speed cross | Salomon | Le voyage/tourisme : extrêmement légères, confortables ce sont des pantoufles de ville ! le laçage rapide est aisé et pratique dans les transports (avions, bus, …). Le tissu très fin est aussi intéressant, si les chaussures sont mouillées rapidement, elle sèche extrêmement rapidement, beaucoup plus que des chaussures classiques (et quand on prend une pluie d’orage ou que l’on marche dans une flaque, elles seraient les deux quasiment aussi humides de toute façon). – escalade en grande voie : où l‘on se trimballe assez de poids au baudrier pour ne pas s’en rajouter avec les chaussures. Je gagne 700g par rapport au poids d’une paire de chaussures d’approche classique (speed cross : 290 g en 42 et mon ancien modèle pour les approches, les merrel chameleon 3 : 1040 g en 43). Et l’accroche est bien suffisante (ce sont des chaussures de trail) | Idéal | Vraiment top, je les garde : évidemment, cela s’use un peu plus vite que des chaussures d’approches 2 fois plus lourdes, mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ! |
Pantalon | Décathlon | RAS | RAS | RAS | |
T-shirt technique | Capilene 2 lightweigt | Patagonia | – confortable (élasthanne) – léger – sèche très vite | Très bien adapté | Malgré un prix assez élevé, il se fait vraiment oublier : un très bon compagnon pour les sports d’extérieurs. |
T-shirt | Laine mérinos 260 | Icebreaker | Très bon apport de chaleur – Léger, confortable, bien taillé pour les hommes fins : on l’oublie complètement, même en grimpant – 1 détail : l’encoche pour placer le pouce dans la manche => mine de rien, quand il fait frais, ça couvre un peu plus de surface et ferme franchement les écoutilles : efficace | Très bien adapté | Je le garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salle, couenne grande voie, ski… Il a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas. Le prix reste excessif tout de même… |
Micro polaire | R1 | Patagonia | – apport de chaleur correct – très confortable (membrane souple, intérieur doux) – assez bien taillée, bien que le diamètre des manches soit un peu trop important, je flotte un peu (pour moi, mais je suis fin …) | Bien adapté | Je la garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salle, couenne grande voie, ski… Elle a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas. |
Doudoune | Down sweater sans manches | Patagonia | – bon apport de chaleur pour un poids et volume très correct – pas de gêne en actif, elle se fait complétement oublier. | Bien adapté | Je la garde : j’ai fait ici un très bon achat, extrêmement polyvalent, je l’utilise à toutes les sauces : ski, alpinisme, escalade et tout simplement chez moi. Top. |
Veste | Lim | Haglöfs | Poids ! Volume de rangement | Bien adapté | Je reprends la même : cette veste je l’ai achetée dans un souci de gain de poids/volume pour l’utilisation grande voie, alpinisme estival et ski de randonnée à la journée. Dans ces utilisations-là, elle est parfaite. Par contre en raid à ski, en cascade … je prends ma stratosphere (The north face) qui a une protection quand même bien supérieure et est bien plus solide dans le temps je pense (je n’ai la Haglöfs que depuis deux grosses années). |
Lunettes de soleil | Spectron | Julbo | Bon maintient au visage (fin) Protection 4 | Un peu sombre | Ce serait à refaire, je me renseignerais sur les lunettes en verre photochromiques : la protection 4 est évidemment une garantie lorsque l’on évolue sur la neige toute la journée, mais dans des situations moins lumineuses, c’est un peu trop sombre. |
Sac de couchage | Shocking blue | Valandré | chaleur, on est au chaud, il n’y a pas de doute. Assez compressible Fiabilité (avérée : il n’a pas bougé depuis 5 ans, pas une plume ne s’est échappée) | Un peu chaud et lourd… | Un sac de couchage que j’utilise bien souvent : on pourrait croire, avec ses températures de confort, qu’il ne serait pas polyvalent. Mais après une bonne journée de grimpe, de ski ou de rando, la fatigue nous fait apprécier cette valeur sûre dont l’apport de chaleur ne vous fera pas défaut. C’est un très bon achat. |
Sac à dos | Air contact 55+10 | Deuter | confortable – le serrage ventrale serre vraiment jusqu’au bout: et c’est fondamental ++ pour les long trek. – Compartimentation 2/3 1/3 très pratique. – Les nombreuses sangles permettent de moduler le chargement si nécessaire : – Poche supérieure assez volumineuse : pratique pour caler tous les petits éléments qui n’ont pas leur place dans la grande poche. | Bien adapté | Un sac bon marché qui ne me déçoit pas : simple et efficace, sans fioritures, il répond aux besoins de bases du randonneur au « long cours » ou du voyageur. |
Frontale | Tikka xp | Petzl | – Puissance : très bon éclairage – Autonomie : je l’ai utilisée pleine puissance plusieurs heures par jour, et cela faisait plusieurs we que je l’utilisais avec ce niveau de puissance en France : le voyant d’énergie était encore vert à la fin du trek. | Tout à fait adapté | Un frontale un peu volumineuse, mais cela reste un détail car c’est ce qui lui permet d’être puissante : un très bon éclairage est fondamental dans le choix du bon itinéraire (alpinisme), de nuit. |
Pantalon | Rando stretch | Quechua | Confort Bon marché | Bien adapté | Un pantalon qui tient relativement bien dans le temps, assez bien adapté. Un bon achat. |