Un coin de Namibie à vélo

par Expérience Outdoor

Après avoir visité en vélo l’Asie avec le Kirghizistan, la Chine , le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Birmanie, l’Inde et le Népal puis en Afrique avec le Kenya, La Tanzanie, Le Malawi, Le Zambie et maintenant voyage à vélo en Namibie la prochaine étape du voyage à vélo à travers l’Asie et l’Afrique pendant 1 an par Anaïs et Nicolas de  « 2 coins du monde 2 roues »

Informations pour préparer un Voyage à vélo en Namibie

Date du voyage à vélo en Namibie

Du 14 au 30 aout 2016

Lieux

Windhoek, Sesriem, Nauchas, Spreeshoogte pass, Solitaire, Goageb, Seeheim, Aussenkehr.

Pour dormir en Namibie

Les campings sont assez chers (un peu moins chers qu’en France).
En revanche, il est très facile de faire du camping sauvage.

Pour se restaurer ou se réapprovisionner

De toute évidence, il faut prévoir de la nourriture pour quelques jours (3/4) : Les épiceries sont rares et le choix limité.

Caractéristiques du voyage à vélo en Namibie

L’accès à l’eau en Namibie

Nous roulions avec 12 litres d’eau chacun par jour.
Puis en cas de difficulté, il est possible de demander de l’eau au 4×4 que vous croisez. Tout le monde roule avec des réserves d’eau.

Les transports en Namibie

Nous avons pris un bus de Livingstone (Zambie) à Windhoek avec la compagnie Intercape. Mieux vaut réserver quelques jours avant car le bus est vite plein. Les chauffeurs n’étaient pas très contents de nous voir arriver avec des vélos. Nous avons payé un petit supplément.

Nous avons fait du stop lorsque le vent de face était trop fort. Il faut être patient (3h à chaque fois) car peu de voitures passent et il ne faut pas trop compter sur les touristes.

Le climat en Namibie

Agréable vers Windhoek qui est à 1 700 mètres d’altitude. De plus en plus chaud en se dirigeant vers le sud et en descendant en altitude.

Coût de la vie en Namibie

12,7€ par jour et par personne. La vie est chère comparée aux précédents pays traversés

Namibie est elle une destination adaptée au vélo

Oui, à condition d’aimer le vélo aventure. Les conditions sont assez difficiles à cause de l’état des routes, du vent de face et de la difficulté de ravitaillement.

15 jours d’itinérance vélo en Namibie

Première étape: notre arrivée en Namibie, et départ à vélo

Tout d’abord, nous arrivons le matin du 15 aout de bonne heure à Windhoek et sommes contents de quitter enfin le bus après 21h de trajet.

Il faut reconnaître que la capitale ne ressemble pas à celles qu’on a traversé jusque-là en Afrique : les bâtiments sont modernes et sans charme. En effet, tout est organisé, il y a de grandes routes et peu de vie dans les rues : à part dans le centre-ville, peu de personnes se déplacent à pied ou en vélo.

Nous trouvons une auberge de jeunesse où nous pouvons planter la tente dans la cour. Solution la plus « économique » à 200 dollars namibien tout de même. En fait, les prix sont à l’européenne.

Nous passons la journée à chercher un magasin de vélo pour pouvoir changer la cassette et la chaine de Nico. Nous en trouvons un où nous sommes servis par un Sud-Africain agréable qui nous donne quelques informations intéressantes. Notamment le fait qu’il faille se méfier des noms de villages sur les cartes, souvent limités à de 2 ou 3 maisons seulement. Ainsi, il ne faut donc pas s’attendre à trouver de quoi se ravitailler.

La Namibie compte 2,5 millions d’habitants pour un territoire grand comme deux fois la France. Le sud du pays est majoritairement un désert.

En route pour Nauchas dans la direction de Sossusvlei

Ensuite, nous partons en direction de Sossusvlei le 17 aout au matin plutôt chargés : 12 litres d’eau chacun et des vivres pour 3/4 jours.

Début de la piste, quelques kilomètres après Windhoek, Namibie à vélo

Début de la piste, quelques kilomètres après Windhoek, Namibie à vélo

La route goudronnée laisse rapidement place à une piste vallonnée de moins en moins bonne qualité : plus on avance, plus il y a de sable et de cailloux.

Bien qu’on devrait normalement rouler à gauche, on se place du côté le plus praticable de la route ou en fonction du vent pour éviter d’être recouvert de poussière lorsqu’une voiture passe.
Enfin, les paysages sont secs et c’est normal. Ca fait 2 ans qu’il n’a pas plu !

Anaïs face aux premières lignes droites, Namibie à vélo

Anaïs face aux premières lignes droites, Namibie à vélo

Au fur et à mesure, nous croisons quelques animaux : singes, antilopes, phacochères qui se faufilent malgré les barrières de chaque côté de la route. A chacun sa technique. Les singes escaladent, les antilopes sautent, et les phacochères creusent et défoncent les grillages.

Lorsque le soir arrive, nous apprécions de pouvoir bivouaquer n’importe où, le long de la route, et de profiter d’une belle vue dégagée sur les alentours.

Premier bivouac le long de la route, Namibie à vélo

Premier bivouac le long de la route, Namibie à vélo

Deuxième étape: Arrivée à Nauchas et ravitaillement

Arrivés à Nauchas le lendemain en fin de matinée, on profite d’un tuyau d’arrosage dans le poste de police pour faire le plein. En Namibie, la plupart des points d’eau sont potables : pas besoin de filtrer.

A nouveau, on s’engage sur la route qui monte jusqu’au Spreeshoogte Pass sur les conseils d’un habitant du coin. Le long de la route, on passe tout prêt d’un troupeau de zèbres qui semble bien plus effrayé par la vue de cyclistes que de voitures. Ils essayent de passer les barrières qui longent la route avec de grandes difficultés.

Après avoir passé quelques vallons bien raides, on arrive au col. Il faut souligner que le spectacle est époustouflant : nous sommes à environ 1 700 m d’altitude et avons vu sur des kilomètres de déserts quelques centaines de mètres en contrebas. Les montagnes émergent du sable rouge. La plaine désertique est balafrée par des lits de rivières asséchées.

Arrivée au Spreeshoogte Pass, Namibie à vélo

Arrivée au Spreeshoogte Pass, Namibie à vélo

La descente est tellement forte que la route est pavée pour qu’elle soit praticable. A cause de cela, camion et véhicules avec remorques sont interdits.

Ce soir encore le coucher de soleil est magnifique : pas un nuage et des tons progressifs du rouge au bleu en passant par le rose. Nous sommes souvent entourés de centaines de geckos dissimulés dans le sable qui font beaucoup de bruit la nuit tombée.

Avant de retrouver la route principale, Namibie à vélo

Avant de retrouver la route principale, Namibie à vélo

Nous approchons de Solitaire pour le ravitaillement

A partir de là, les derniers kilomètres jusqu’à Solitaire, lieu de notre premier ravitaillement, se font sur un axe principal mais non goudronné et très sableux. On a beau suivre la  « déneigeuse-à-sable », c’est une horreur. Les 4×4 et les bus qui nous dépassent roulent très vite et nous recouvrent de poussière. La visibilité est alors réduite à quelques mètres. Pas la route idéale pour faire du vélo.

Nous sommes un peu déçus par Solitaire : il y a 2 lodges, une station-service qui fait aussi superette et une boulangerie. Impossible de trouver des légumes ou des fruits. On repart après le déjeuner.

Bivouac avant Sossusvlei, Namibie à vélo

Bivouac avant Sossusvlei, Namibie à vélo

Arrivée à Sossusvlei

On atteint Sossusvlei le lendemain en fin de matinée. Après plusieurs kilomètres de « tôle ondulée », les dernières heures se font sur une piste très sableuse sur laquelle il est difficile d’avancer. Les roues chassent régulièrement. Obligés de pousser les vélos régulièrement.

Ligne droite face aux montagnes, Namibie à vélo

Ligne droite face aux montagnes, Namibie à vélo

Après s’être ravitaillé dans la superette à peine plus grande que la précédente, nous continuons notre route en affrontant un vent de face qui ne cesse de forcir. Après 20 km de ligne droite nous décidons de nous arrêter.

Impossible de planter la tente tellement le vent est fort. Nous attendons donc que le soleil se couche en espérant que le vent faiblisse, comme les soirs précédents. Après 2h d’attente couchers au sol, aucune amélioration. On décide de monter notre tente en l’amarrant sur les sacoches et les vélos, puisque qu’aucune des sardines ne résiste. On utilise des tendeurs pour soulager les arceaux.

Le lendemain matin, le vent est encore plus fort. Nous parcourrons 7 km en 2 heures avant de jeter l’éponge sous le seul arbre des environs. C’est difficile moralement. La piste est molle et il n’y a pas grand chose à espérer pour la suite. Il faut se rendre à l’évidence, on va devoir changer d’itinéraire. Dommage pour la D707. Nous attendons sur le bord de la route qu’on nous prenne en stop.

Dans l

Dans l’attente d’un véhicule sous le seul arbre des environs, Namibie à vélo

Après 3h, un camion réfrigéré s’arrête. On charge nos vélos à l’arrière et on monte dans la cabine. En quelques minutes, on parcourt une quinzaine de kilomètres et on retrouve une route plus importante.

Mais après 1h30 et 10 km, on craque de nouveau à cause du vent. On refait du stop. Encore 3 heures d’attente avant qu’un pickup s’arrête. Il nous avance de 120 km, et nous dépose au croisement de la route C14. Comme la nuit tombe, on fait notre campement sur le bord de la route à cet embranchement.

Un nouveau jour: sur la route d’Helmeringhausen

Tout d’abord on ressent une petite brise ce matin et cette fois elle devrait nous pousser toute la journée. La piste est très bonne, et on avance vite.

Bonne piste et vent dans le dos, Namibie à vélo

Bonne piste et vent dans le dos, Namibie à vélo

On fait les 110 km qui nous séparent d’Helmeringhausen. Puis, ce soir on se paye le camping…et après une bonne douche, c’est le resto !

Même en partant en fin de matinée, nous parcourrons 95km grâce au vent de dos et à une bonne piste. Le décor est assez monotone. Heureusement qu’on peut observer des animaux régulièrement.

Groupe d

Groupe d’Oryx au bord de la piste, Namibie à vélo

La nouveauté du jour c’est un groupe de renards.
Un fois à Bethanie, on retrouve le bitume. On profite de cette ville, de son café et de ses 2 supermarchés pour se réapprovisionner. C’est pas non plus la folie!

En ce qui concerne la route, elle est droite et monotone, les journées sont longues et nous n’avons pas beaucoup de distractions.

Une des rares belle section sur le bitume, Namibie à vélo

Une des rares belle section sur le bitume, Namibie à vélo

Troisième étape : trouver une ville

Tout d’abord, on arrive à Goageb. Derrière ce nom sur la carte, écrit comme les autres étapes, il n’y a qu’une gare désaffectée. Donc, nous prenons à gauche sur la B4 jusqu’à Seeheim où nous pensons trouver de quoi se ravitailler. Mais là encore, petite désillusion : la « ville » se résume simplement à un hôtel, heureusement que nous avions acheté pas mal de choses à Bethanie ! Il y avait aussi le symbole « station-service » sur la carte. Dans la pratique, un bidon de diesel de 500 ou 1000L. Pour l’essence c’est 80km plus loin.

De plus, la plupart des cartes indique que la C12 part de Seeheim, ce qui est faux ! Il s’agit en fait de la D545 qui est dans un état catastrophique ! Pour prendre la C12 il faut continuer une dizaine de kilomètres sur la B4 une fois passé Seeheim. Et comme nous n’avions aucun moyen de le deviner, nous avons galéré plusieurs heures à pousser les vélos sur la route sableuse avant d’arriver à un croisement et de retrouver la vraie C12. C’est dur. Très dur.

Par la suite, la route est droite sur des dizaines de kilomètres. Désespérément droite. Dans la journée, on fait parfois un ou deux virages seulement. Heureusement, on voit beaucoup d’animaux le long de la route, surtout en prenant la C37. On ne compte plus les groupes d’oryx et de koudous.

Pour finir, après avoir planté la tente au camping, on remonte jusqu’au Fish River Canyon. La vue est incroyable !

Le Fish River Canyon, Namibie à vélo

Le Fish River Canyon, Namibie à vélo

Des paysages incroyablement vastes, et variés

L’étape du lendemain est variée : les paysages changent fréquemment. Nous avons d’autres points de vues de loin sur le canyon… C’est beau mais la piste est exigeante.

Les montagnes sortent du désert, Namibie à vélo

Les montagnes sortent du désert, Namibie à vélo

Par la suite, en se dirigeant vers le sud, on est descendu en altitude et il a fait de plus en plus chaud. Entre midi et deux, il n’est pas évident de trouver un coin à l’ombre pour se reposer. Le fait est que le thermomètre monte à plus de 40°C quant on atteint Aussenkehr.

De même, cette ville est plutôt singulière, le long du fleuve orange : beaucoup de vignobles modernes sont cultivés le long du fleuve : chaque rangée de vigne possède un système de goutte à goutte… A côté de cela, des milliers de travailleurs saisonniers s’entassent dans des bidonvilles très rudimentaires.

Les vignes aux portes du désert, Namibie à vélo

Les vignes aux portes du désert, Namibie à vélo

En s’approchant des exploitations, nous retrouvons l’asphalte. Encore une dernière nuit en bord de route et on gagne la frontière.

Conclusion de notre voyage à vélo en Namibie

Finalement, la Namibie nous a laissé des souvenirs incroyables. C’est magnifique mais c’est dur!

De plus, on était surpris de pouvoir voir autant d’animaux si facilement dans cet environnement aride et a priori hostile.
En revanche, largement tributaire des conditions. La qualité des pistes peut varier au cours de l’année. Le vent peut vous être favorable ou non. Ces 2 éléments ont eu un impact considérable sur notre mental et sur nos choix.

Puis, on a souffert de la monotonie principalement pendant l’absence de relief. Avoir 15km de piste droite face à soi et un décor plat à droite et à gauche c’est assez pesant. Si on y ajoute un vent de face et de la tôle ondulée, des cailloux ou du sable, c’est vraiment l’horreur.

En outre, faire des photos n’a pas été évident. Il y avait parfois un peu de brume et de manière générale une très forte luminosité.

Pour conclure, un petit conseil : Ne pas hésiter à faire du stop ou prendre des bus pour éviter les zones interminables et garder des forces pour les zones qui en valent la peine.

Découvre la liste du matériel utilisé pour ce séjour à vélo avec les avis et conseils de Anaïs et Nicolas et si tu as aimé découvre l’étape suivante en Afrique du sud de leur Trip en vélo durant 1 an.

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