Raphaël FOURAU, photographe Outdoor, nous partage la réalisation de Delicatessen une voie d’escalade a Bavella en Corse.
Informations pour préparer un séjour Escalade a Bavella en Corse
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Date
Du 19/10/2013 au 30/10/2013
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Lieu
France, Corse, Aiguille de Bavella, Corse du Sud (GPS : 41.794975, 9.228835.)
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Depuis Montpellier
La solution la plus simple et la moins onéreuse pour se rendre en Corse est le ferry.
Les possibilités sont multiples et variées, je vous donne donc notre version du voyage:
Nous avons choisit la compagnie Corsica Ferries pour un trajet Toulon/Ajaccio à l’aller et Bastia/Toulon au retour.
Afin d’éviter de perdre du temps nous avions décidé d’effectuer la traversée de nuit mais ce choix se discute car il est très difficile de bien dormir dans le ferry (à fortiori sur la moquette, dans les couloirs du navire…)!
-Montpellier/Toulon: 2H20, 45€
-Toulon/Ajaccio, Bastia/Toulon via Corsica ferries: 280€ pour 3personnes avec un véhicule break.
-Ajaccio/Col de Bavella : 3H40 pour 146kms de nationale…rassurez vous, le voyage vaut le détour !
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Participant à cette session escalade a bavella
Encore une fois, on ne change pas une équipe qui gagne: la team « BartAs ».
Thibault Saubusse, Jeff Arnoldi, Amélie Meurée, Camille Doumas, Franck Andolfatto, Robin Jaillard (la relève), Quentin Jaillard, Raphaël Fourau et Inox (le chien!)
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Où Dormir a bavella
Selon la période, plusieurs solutions s’offrent à vous:
La solution idéale reste le camping, vous trouverez votre bonheur dans les villages de Zonza ou Quenza. SACHEZ, que les campings ne sont ouverts que durant la période estivale et inutile de négocier une semaine de rabe…vous êtes en Corse!
Si toutefois, vous faites comme nous et faites fi de votre confort nocturne au profit des conditions optimales, il ne vous reste plus qu’à opter pour le duvet ou pour l’Auberge du col de Bavella. La bonne nouvelle est que vous serez au plus près des secteurs d’escalade, la mauvaise nouvelle est que cette solution peut-être plus onéreuse (comptez 19€/pers et par nuit pour le gite).
Je vous conseille très fortement de choisir l’Auberge de Bavella et non le gite de Bavella…seule mauvaise surprise de notre séjour!
Il est possible de faire du camping sauvage sur les parkings mais bien évidemment, SOYEZ PROPRE et pour ceux qui dorment en tente, je vous conseille de tout démonter au petit matin.
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Où se restaurer/où se réapprovisionner
Vous trouverez tout le nécessaire au village de Zonza, toutefois, n’oubliez pas que vous êtes loin de tout…pas sûr que vous trouviez votre barre de grany favorite !
Si il ne fallait citer qu’une seule adresse, ce serait sans aucun doute l’Auberge du Sanglier, située au village de Zonza, le menu du berger restera dans mon Top5 gustatif…les plats sont succulents et authentiques (ne passez pas à côté du civet de sanglier aux châtaignes !), l’accueil est extrêmement chaleureux et le cadre rustique à souhait.
Mais…je peux en citer une seconde, j’en profite donc pour vous parler de l’Eterninsula. Toujours situé à Zonza, ce petit resto tenu par des jeunes mérite lui aussi le détour !
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Office du tourisme de Zonza en Corse
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Caractéristiques de la falaise d’escalade de bavella
La première caractéristique est sans aucun doute la situation géographique du massif de Bavella : la Corse !… Cette île est sublime, nulle part ailleurs je n’ai vu tant de diversité et de caractère. Bavella ne déroge pas à la règle, l’endroit est fabuleux !
La première chose qui frappe lorsqu’on arrive à Bavella, outre la beauté du lieu, est l’immensité du site, il y a du Granit à perte de vue… les Puntas sont innombrables, autant de secteurs à découvrir !
Quelle que soit votre pratique vous trouverez votre bonheur, tous les styles d’escalade sont présent : Grandes voies équipées, partiellement équipée, terrain d’aventure…vous trouverez même quelques secteurs de couennes non loin du col. Autre caractéristique de taille : Le Granit corse.
L’adhérence est hallucinante, et croyez moi, heureusement ! Ne vous laissez pas duper par la faible inclinaison des voies, soyez humble et faites confiance à vos pieds sinon c’est la psychose assurée…les prises de mains ont pris la maquis il y a bien longtemps!
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Quoi d’autre dans les environs de bavella
Le Aiguilles de Bavella sont situées dans le centre, au sud de l’île. L’endroit est plutôt isolé et si vous ne souhaitez pas prendre la voiture lors des jours de repos, privilégiez la randonnée, le massif est paradisiaque. Selon la saison, il est possible de faire du canyoning dans le massif.
Malgré tout, et si vous avez comme nous la chance de profiter de l’été indien, les plages sublimes (lorsqu’elles sont désertes) de Porto-Vecchio se trouvent à 35min de voiture, à bon entendeur…
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Bibliographie
L’une des difficultés majeures de l’escalade dans le massif de Bavella (la suivante étant de savoir poser ses pieds dans les dalles…) est de s’orienter au milieu de ce petit paradis granitique…qui peux vite se transformer en enfer si vous avez sous-estimer la puissance du maquis!
Plusieurs topos sont là pour vous aider :
– Le très beau topo du maître des lieux, Jean-Paul Quilicci : « Bavedda Escalade ».
– Le topo « Grandes voies en Corse » édition 2011
Quoiqu’il en soit, n’hésitez pas à croiser les informations et travaillez votre sens de l’orientation autant que votre pose de pied…
Escalade a Bavella : Delicatessen
4H55, au large d’Ajaccio…
La voie irritante d’une Castafiore sarde résonne dans le hauts parleurs du bateau…A peine quelques heures d’un sommeil superficiel, le réveil est violent.
Embarqués sur le ferry la veille à 23h, nous avons sillonnés le bateau de long en large afin de trouver le lieu idéal pour poser nos duvets, avant d’opter pour un couloir à l’aspect plutôt calme…inutile de vous dire que ce ne fût pas le cas.
Direction le pont, l’air est agréablement doux, on commence à distinguer les lueurs matinales d’Ajaccio. Bavella nous voilà!
Le débarquement est un soulagement, avec Franck et Camille (mes colocataires Corses…) nous quittons Ajaccio illico.
Un rapide coup de fil de Thibault, arrivé une semaine plus tôt avec Jeff, nous confirme que le mauvais temps annoncé sur les Aiguilles de Bavella est bel et bien là.
Nous décidons de rester dans le sud de l’île quelques jours, en attendant que le mauvais temps s’estompe dans les hauteurs.
Un café vite avalé dans le premier village que l’on croise…croissants, «Corse Matin» et on reprend la route. Puis nous retrouvons la famille Jaillard au complet dans le petit village de Pianotolli, au Nord de Bonifaccio. Les amis Corses nous y ont conseillés un petit spot de bloc, posé sur la plage. Idéal pour prendre notre mal en patience.
Après quelques allers-retours inutiles, nous trouvons l’accès au spot. L’endroit est paradisiaque, un chaos de bloc posé au bord de la méditerranée dans un décor somptueux. Les formes sculptées par le granit sont incroyables, il nous tarde d’enfiler les chaussons…mais ce sera pour demain, une après-midi de repos sur la plage nous paraît être le plus raisonnable pour la suite de la journée.
Thibaud et Jeff nous ont rejoint, ils sont contents de retrouver un peu la civilisation après 10 jours passés en ermitage dans le massif de Bavella.
Ils sont broutés, la peau usée par le granit…une côte fêlée pour Thibaud qui a fait une sale chute dans le maquis. Après une nuit agitée, nous comptons les victimes… Jeff a tué 224 moustiques, encore un réveil difficile.
Café, muesli, café… café… c’est parti, direction le spot de bloc!
Comme prévu, les blocs sont classes et surprenants. Nous évitons la pluie et profitons même du soleil mais l’humidité ambiante est atroce… après quelques heures de grimpe et quelques beaux bloc enchaînés nous avons vite fait d’enfiler le maillot et de nous jeter dans l’eau limpide, quelques centimètres plus loin… il faut se faire à l’évidence, ce n’est vraiment pas la saison pour grimper ici.
Il est temps de reprendre la direction de l’objectif initial…
L’objectif initial… celui qui nous hante depuis que nous avons émis l’idée, quelques mois plus tôt, lors d’une soirée au fin fond du Verdon, de venir nous frotter à une grande voie dures, cette voie ce sera «Delicatessen», 180 mètres, 8b max…un sacré morceau, mais néanmoins abordable du fait de sa configuration: la longueur la plus dure est la première, la suite est soutenue, essentiellement dans le 7c/8a mais mieux vaut ça que l’inverse ! La gestion de l’effort physique et mental est moins compliquée.
Autre caractéristique importante, son style dalleux à souhait ! Certes, du 8b en dalle, tout le monde n’en raffole pas, mais pour peu qu’on sache poser ses pieds et que l’on apprécie ce genre de prouesse, le pari paraît plus raisonnable qu’une voie ultra physique comme «Ali baba» et ses 350 mètres de devers dans le huitième degré…
Delicatessen n’en reste pas moins une voie extrême, répétée seulement 6 fois depuis son ouverture en 1992, par Arnaud Petit et Stephane Husson.
Nous sommes conscients de l’ampleur de la tâche, il faudra rester humbles et savoir renoncer si jamais…
Notre objectif se veut raisonnable: tenter d’enchaîner les longueurs «accessibles» et repérer la longueur dure…pour l’enchaînement complet, nous reviendrons probablement, affûtés comme jamais et guronsés par ce premier repérage !
Pour ma part, photographe de la bande, je me lance un tout autre défi: c’est mon premier trip «photo». Habituellement, lorsque nous partons loin, je grimpe et profite des jours de repos pour faire quelques photos, mais là ce sera différent. Le défi est trop grand et le projet nécessite trop d’énergie: il faudra monter le matériel au pied de la voie, installer les cordes statiques, repérer la voie et enfin photographier, bien souvent pendu la journée entière dans le baudrier, à 150 mètres du sol…mieux vaut rester concentré sur une seule et unique tâche, au risque de passer à côté du trip !
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La route qui monte au col de Bavella est sinueuse, ce jour là elle est perdue dans un épais brouillard. Nous arrivons au col dans une ambiance mystique, perdus au milieu de nulle part. On sort des voitures hébétés par la route, distinguant à peine le gite 10 mètres plus bas… l’aventure attendue semble au rendez-vous, dépaysement total !
Le trip commence à peine et la Corse nous met déjà à rude épreuve…
22/10/2013 à 8H30, Col de Bavella…
le réveil est cette fois-ci fabuleux, nous découvrons le panorama avalé par la brume de la veille lors de notre arrivée… l’endroit est magique, rarement j’ai ressenti un tel bonheur et une telle envie à la découverte d’un spot de grimpe. Sidérant…
Café, muesli, café… on décolle.
Je piétine d’impatience. Il faut descendre au fond du massif, 10 kms en contrebas du village nous trouvons le parking, lieu de départ de l’aventure de cette escalade a bavella.
Les sacs sont chargés à bloc, nos «patates» de 70L chargées à ras bord…Nous partons avec Camille, Franck et Thibault pour 1H30 de marche ascendante à travers le maquis. Tout en haut, de l’autre côté de la rivière, on distingue au loin la face… la marche s’annonce torride !
Thibault nous guide, il connaît l’accès, défriché avec Jeff la semaine précédente et optimisé au fur et à mesure de leurs montées. C’est un gain de temps appréciable, inutile de dépenser notre l’énergie à chercher notre chemin à travers ce maquis paumatoire.
Ecouteurs sur les oreilles, le rythme se cale rapidement…la musique aide à supporter l’effort, à distraire l’esprit.
Aux deux tiers de la montée nous arrivons au pied de la Punta U Corbu et apercevons Quentin et Jeff, partis plus tôt, ils ont décidés de faire «Jeef», ED-, 280 mètres. Une autre incontournable de la Punta U Corbu.
Un dernier raidillon dans la forêt et nous tombons face à face avec la voie… je l’ai vue mille fois en photo, tentant d’imaginer l’itinéraire et l’ampleur du lieu mais je ne m’attendais pas à un tel spectacle, je suis scotché par la beauté de cet itinéraire !
La première chose qui me marque à la vue de Delicatessen est la douceur de la face, on crève d’envie d’aller toucher ce granit et ses rondeurs.
Avec Camille et Franck nous découvrons la voie, guidés par Thibault resté en bas. Avec l’aide de Quentin et Jeff, redescendant de leur escalade en rappel au-dessus de nous, je parviens à fixer mes cordes.
J’en profite pour faire le yoyo sur ma corde, j’optimise le placement des cordes, je visite, m’empreigne des lieux, je m’habitue à ces lignes de fuite afin qu’une fois l’œil dans le viseur, je n’hésite plus.
23/10/2013…
Même si les sacs sont plus légers, la marche d’approche n’en est pas moins impressionnante, je sais maintenant à quoi m’attendre et les jambes sont encore lourdes de la veille.
Cette fois-ci, la configuration a changé, nous montons avec Thibaud et Jeff, uniquement. Après leur semaine de repérage, les deux grimpeurs connaissent la voie, ils l’ont décryptée et le pari leur semble jouable…la donne a changé, cette fois, on n’est plus là pour repérer mais bien pour tordre la voie !
Arrivés au pied de Delicatessen, le scénario est posé : la première longueur en 8b est la plus dure, le sésame pour la suite de l’aventure. Le deal est donc simple, dès que l’un d’entre eux enchaîne cette longueur clé, on décolle tous les trois pour la suite. L’assureur suivra, au service du premier et moi je me charge des images…
Assis sur ma sellette, 30m au-dessus des potes, je suis à l’affût de l’action mais la voie semble ne pas vouloir se laisser faire. Je prends la mesure de la difficulté et de l’exigence de Delicatessen…
« Et si on avait eu les yeux plus gros que le ventre… »
Puis, alors qu’on ne nous y croyait plus, Jeff parvient à enchaîner la première partie de la première longueur (… de notre première grande voie extrême, plus que 140 mètres…), perché quelques mètres au-dessus, je l’encourage et l’observe dans la dalle finale : il s’applique et ne montre aucun signe de pression, récitant sa partition sans commettre de faute… le voilà au relais, je le félicite et hisse le sac de portage.
C’est parti, Delicatessen nous ouvre ses portes, il est 15h30… encore 4 longueurs, la journée s’annonce longue !
L’ambiance est mystique, on est littéralement perdus dans la brume, parfois le sol disparaît violemment pour réapparaître quelques secondes plus tard dans une bourrasque de vent !!! L’humidité est palpable, les conditions de grimpe sont pourries !
Jeff enchaîne la quasi totalité de la longueur suivante dans une grimpe millimétrée, quasi parfaite, avant de tomber dans un sordide pas de bloc le nez sous la relais… dommage, la suite s’avère moins aléatoire.
Nous redescendons à la nuit, amers mais secrètement heureux de se dire que le l’enchaînement n’est pas utopique !
24/10/2013…
Le trio infernal du BartAs est réunit, avec Quentin et Thibault nous voulons escalader « le dos de l’éléphant », LA classique de la Punta U Corbu. Cet itinéraire de 280 mètres coté TD+ ne nous effraie pas plus que ça, nous partons dans notre mode habituel : musique, humour et bonne humeur… la journée est censée être un jour de repos et ce sera ma seule journée de grimpe du trip !
Nous avalons les 6 premières longueurs sans trop d’efforts puis on bascule sur cet emblématique dos d’éléphant si bien nommé… on était sur une autre planète jusque ici, nous voilà sur la Lune !
La brume omniprésente est bien évidemment de la partie mais surtout, l’escalade a bavella est complètement hallucinante !
Jamais je n’aurais cru grimper un jour plus de 100m de granit sans une seule prise de main…100m d’un mur rectiligne, envoutant, seule l’inclinaison varie légèrement…pas d’autre choix que de faire confiance à ses pieds, exercice délicat lorsque l’engagement est de la partie! GENIAL ! L’une des expériences les plus marquantes de ma vie de grimpeur ! La voie mérite à elle seule le voyage de cette escalade a bavella…
26/10/2013, retour au boulot…
Après une journée de repos salvatrice et méritée, nous retournons dans le vif du sujet.
Aujourd’hui Franck et Thibault font cordée commune pour tenter l’enchaînement dans Delicatessen et Camille grimpe avec Jeff dans les longueurs du haut de la voie.
L’humidité et la brume jouent avec nos nerfs, les conditions sont encore une fois catastrophiques, impossible de tenir les aplats fuyants dans ces conditions. Cette fois-ci le constat est sans appel: si les conditions ne changent pas, il faudra revenir à coup sur.
Pour Camille, Franck et moi c’était le dernier jour dans Delicatessen…au vue des conditions, nous décidons de profiter des derniers jours pour aller visiter les autres spots de l’île avant de reprendre le ferry.
Ce soir là, au gite, nous croisons Arnaud Petit, amoureux de escalade a bavella, c’est en partie grâce à lui que nous sommes là. Cette année encore, il est venu pour grimper avec son père et son frère. On partage une bière tous ensemble, discutant de cette voie qu’il a ouverte 20 ans plus tôt et qui le fascine toujours autant. Il est content que ses amis gapençais, Jeff et Thibault se frottent à cette voie… il n’est pas au bout de ses surprises !
27/10/2013, 12H30, Corte…
Nous retrouvons Laurence Guyon et Olivier Broussouloux, nos amis Corse d’adoption. Aux petits soins avec nous, ils nous font un rapide topo d’escalade sur un bout de serviette des secteurs du coin, de quoi nous occuper pour les jours restants.
Le lendemain nous voilà donc dans la vallée de la Restonica, autre lieu synonyme d’escalade pour des fanatiques de grimpe comme nous.
Nous visitons un petit secteur ouvert par Olivier : Le musée.
Encore une fois le granit est surprenant et les voies sacrément classes. Franck enchaîne difficilement un 7b+ retord sur la gauche du secteur… avec Camille nous avortons lamentablement nos essais…nous sommes KO, épuisés par l’aventure escalade a bavella. Impossible d’en faire plus, on est rassasiés… le début du trip aura été trop intense. Malgré la beauté des lieux, Bavella et la Punta U Corbu sont encore dans nos esprits.
Nous profitons des derniers moments passés sur l’île, au rythme de savoureux café/croissant en terrasse des bars de Corte et autres pizzas sur les hauteurs de la vieille ville à Bastia.
Je garde un souvenir vaporeux de ces derniers jours, on se laisse aller à l’essentiel lorsque l’on est dans ces états de fatigue…nous n’avons pas fait l’Everest, mais l’expérience aura été aussi magique qu’éprouvante.
Détrempés et usés, nous remontons finalement sur le ferry… cette fois-ci, on ne me la fera pas, je pars en quête du spot ultime pour jeter mon duvet!
30/10/2013, 4H55, au large de Toulon…
Un membre d’équipage me réveille brutalement et m’invite prestement à levé le camp : la cafétéria du bateau où j’ai élu domicile pour la nuit doit ouvrir dans 5min… dommage, cette fois j’étais bien installé!
Direction le pont, la mer est agitée, Toulon approche, la fin du trip approche pour nous… Nous laissons Thibault et Jeff derrière nous, restés là-haut, dans leur mer de nuage, ils se sont accordés quelques jours de plus pour tenter à nouveau l’enchaînement.
…03/11/2013, 23H30, Montpellier…
scotché au fond de mon lit, je reçoit un sms de Thibault:
«DONE… on l’a fait!!!!»
WOUHHHHHH ! Ils l’ont fait, ils ont enchaîné la voie, la veille de monter de leur retour sur le continent, pari tenu… Thibault Saubusse et Jeff Arnoldi deviennent les septièmes et huitièmes répétiteurs de Delicatessen !!!!
« Allo Thib, on fait quoi cet hiver…..?? »
Matériel nécessaire pour la réalisation de Delicatessen voie d’escalade a Bavella
CATEGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX LORS DE L’ACHAT ? | CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE ? | SI C’ETAIT A REFAIRE |
CASQUE | Sirocco | PETZL | Curieux d’essayer ce casque dont tout le monde parle. | Totalement ! Ce casque est, pour moi, idéal. Il est extrêmement léger, pratique et confortable. Seul les sangles sont un peu fines…si il fallait un point négatif! | J’en suis ravi ! |
BAUDRIER | Hirundos | PETZL | Modèle léger, idéal pour la couenne et bon marché, il est parfaitement adapté à ma morphologie à contrario du Sama dont les cuisses sont trop larges pour moi | Un peu douloureux lors des très longues voies demandant d’être pendu plusieurs heures dans le baudrier lors de cette escalade a bavella | Peut-être que j’investirais dans un modèle plus confortable pour la grande voie, type Sama. |
CHAUSSONS | Katana lacet | LA SPORTIVA |
Confortable et plus précis que le modèle à scratch. | Très bien adapté, la rigidité et la précision étaient idéales pour charger les gouttes d’eau du Verdon ! | Je repartirais sur le même modèle, bien que je compte investir dans une paire de chaussons plus radicaux pour le bloc. |
CORDE SIMPLE | 9.8 silver Triax |
MILLET | Cette corde a fait ses preuves. | Bien adaptée. Pour cette grande voie dure, il était plus simple de grimper avec une corde à simple+ une corde hissage. | RAS |
POULIE | Micro-Traxion | PETZL | Légèreté, efficacité |
Parfaitement adapté, le micro-traxion se révèle indispensable pour la grande voie ! Seul bémol : l’ouverture de la came demande un temps d’adaptation. | RAS |
CORDE DE HISSAGE |
Trail line 7mm dyneema 60m |
BEAL | C’était un prêt du magasin le Yéti. L’occasion de tester une nouvelle corde de hissage. | La corde est très bien, fluide et agréable à utiliser. En revanche, 60m c’est trop long! 50m suffisent pour cette escalade a bavella ! | Je prendrais une 50m |
SYSTÈME D’ASSURAGE |
Reverso | PETZL | Légèreté et durabilité de la dyneema | Très bien adaptée pour établir les relais. | Je rachèterais par dizaines ! |
SAC A DOS |
Toughstone 70L |
BLACK DIAMOND | C’est un sac costaud, idéal pour le hissage en grande voie. | Extrèmement costaud et très grand, c’est mon sac photo, c’est idéal pour ranger tout mon matériel dans un seul sac. | Il est lourd mais semble costaud. Peut-être que j’essaierais un sac Métolius du même format. |
SANGLE | Fin’Anneau 120cm |
PETZL | Légèreté et durabilité de la dyneema | Très bien adaptée pour établir les relais. | J’en rachèterais par dizaines ! |
MOUSQUETON A VIS | Attache 3D |
PETZL | Légèreté. Prix | Bien adapté. Il faut tout de même être vigilant a l’ouverture du mousqueton car la virole à tendance à se dévisser seule. | RAS |
DEGAINES | Posiwire | BLACK DIAMOND |
Très bon rapport qualité/prix |
Idéale pour la couenne, elle sont un peu lourdes pour les grandes voies. | J’acheterais des Anges de chez Petzl |
LUNETTES | Monte-bianco | JULBO | Prix et esthétisme |
Parfait, modèle solide et confortable durant cette escalade a bavella. | RAS |
CHAUSSURES | Chase | FIVE TEN |
Confort d’utilisation de la gomme Five ten. | La gomme Five ten est un must en terme d’adhérence mais une catastrophe à l’usure ! L’envers de la médaille… | Je ne sais pas, j’étais conscient du problème en achetant ce modèle. Je choisirais probablement un modèle plus solide pour mon prochain achat. |
DOUDOUNE | Down sweater hoody |
PATAGONIA | Look, poids et performances. | Cette doudoune est parfaite ! elle est chaude et ne prends pas de place. Idéale dans toutes les situations, elle me suit partout. | Je repartirais sur le même modèle les yeux fermés. |
MOUSQUETON DOUBLE ACTION |
Bal’Lock | PETZL | Sécurisant, pratique et solide | Lorsque que je fait des photos, je suis focalisé sur mon travail et je dois être certain de ma sécurité et ne pas avoir à craindre une ouverture malvenue d’un mousqueton. | J’en suis très content, pour l’instant c’est mon mousqueton idéal. |
SELLETTE | Bosun | BLACK DIAMOND |
Prêt d’un ami photographe | Très pratique et confortable, elle prend peu de place. En grande voie la sellette s’avère obligatoire pour un photographe durant cette escalade a bavella. | J’opterais probablement pour l’achat de la même sellette. |