Escalade et Alpinisme au départ de la Bérarde dans l’Isère

par Expérience Outdoor
escalade au pilier Candau

Florian DESJOUIS nous raconte son expérience montagne à La Bérarde avec le pilier Candau à la Gandolière

Le bon camp de base

Renseignement pour l’organisation de notre séjours montagne à la Bérarde

Date :

Juillet 2013

Lieu :

France, Rhône alpes, Isère, la Bérarde (saint Christophe en Oisans, 38520)

Depuis Montpellier :

Montpellier => Saint Christophe en Oisans : 3h50, 361 km, 26 euros de péage

Participants :

Florian DESJOUIS, Anissa L

Où dormir à La Bérarde :

Pour ceux qui peuvent dormir dans leur voiture, il est assez confortable de s’installer sur le grand parking au pied de la Bérarde, le long du torrent. Le bâtiment où se trouve l’office du tourisme a des toilettes très propres. Il y a plusieurs fontaines dans le village. Et si vraiment vous voulez une douche, le camping offre ce service (douche payante sans être au camping).
Autrement, il y a le camping municipal de la Bérarde.

Quelques hébergements dans la vallée :
Gite
Hotels/restaurant
Centre/montagne

Et les différents refuges d’avant courses évidemment :
Refuge du chatelleret
Refuge promontoire
Refuge de la pilatte

Où se restaurer/où se réapprovisionner à La Bérarde :

Vous trouverez à la Bérarde, durant la pleine saison : une petite épicerie, quelques bars restaurants.
La « grosse ville » du coin, c’est bourg d’Oisans, à 30 km : tout ce qu’il faut ici, supermarché, magasins de sports, station services, petit centre piétons, cinémas, etc…

Office du tourisme :

La Bérarde/Saint Christophe en Oisans
Bourg d’oisans
Grenoble

Quoi d’autre dans les environs

Lien internet:

De très nombreuses infos sur le tourisme sportif ou non en Oisans 

Caractéristique du massif des Ecrins:

Quelle belle vallée que celle du Vénéon pour les grimpeurs/alpinistes : de nombreux itinéraires de premiers choix, tout niveau, du tout équipé au terrain intégralement vierge. Il fait bon s’isoler quelques temps dans cette vallée, un bout du monde où l’on vient à défaut d’y passer.

Dans la catégorie falaises sportives :

une grosse dizaine de petits secteurs (Maye, super maye, Tétailles, le torrent, les cornes, petite Rochaille, l’éboulis, la dalle rouge, le jourian, grande aiguille, saint Christophe, les Etroits), intéressant pour les jours de transitions mais il ne faut pas venir pour ça. La plupart du temps avec des voies allant du 4 au 6, avec quelques incursions dans le 7. Du granit à tous les étages !

Dans la catégorie grande voies équipées :

Au départ du soreiller :

La Dibona : un sommet parfait, une aiguille élancée qui nous montre son plus beau profil durant la montée au refuge. Un superbe granit. Une face largement ensoleillée. Une approche réduite au minimum (environ 5 min), de nombreux itinéraires la plupart du temps équipés (mais pas que), et une descente simple. La grimpe plaisir, tout simplement.

Visite obligatoire : 300 m, 6a+ max, 6a oblig, tout équipée. La grande classique de la face, assez fréquentée. De réputation, c’est superbe : je n’en ai fait que les 3 dernières longueurs (communes avec « physique et sans issues »). Le caillou est vraiment splendide. Méfiez-vous quand même, c’est assez soutenu, ce n’est pas équipé falaise école, et c’est de la bonne dalle en granit : on se concentre un peu quand même…

– Physique et sans issues : 7a+ max ou 6b/A0, prendre quelques friends. Voie beaucoup plus exigeante que la précédente, de par les cotations mais aussi l’équipement, bien engagé dans certaines longueurs (dans les 6b généralement…). Une voie qui grimpe vraiment, une belle manière de rejoindre le sommet de la dibona.

– Et tant d’autre : Camp To Camp
La tête du Rouget :
Un peu plus de marche, un terrain d’accès et de retour définitivement plus typé montagne, une face un peu plus isolée. Ce n’est pas du tout le même registre que la Dibona, mais certainement pas moins beau
– «  le trésor de Rackam le Rouget » : 450 m, TD+, 6c/6a+A0. La seule voie équipée de cette jolie face, une voie que je n’ai pas parcouru mais qui semble faire l’unanimité : c’est superbe, équipée intelligemment (large dans le 5, plus resserré dans le 6, les pas durs bien protégés), avec un parfum de haute montagne que n’ont pas les voies de la Dibona : accès et retour à ne pas négliger.

Au départ de la Bérarde :

La tête de la maye :
Une belle paroi à laquelle on pourra juste reprocher une trop grande densité de vires herbeuses, mais cela n’enlève rien à la qualité du caillou et de la grimpe. Le granit est vraiment superbe (nous n’avons fait qu’une seule voie…), les voies sont plutôt assez longues (généralement au moins 10 longueurs), tous les niveaux du 5a max au 6c max. Approche assez courte (entre 10 min et 25 min max) depuis La Bérarde. C’est vraiment un bon plan pour les jours où l’on veut faire une belle journée de grimpe dehors sans y passer 10h.
– « Maye friend », 6c max/6aA0, 400m : la seule voie faite dans cette paroi, qui est tout à fait recommandable. Elle a l’immense avantage d’être assez variée (raide au départ puis dalleux sur la fin), ce qui entretiendra non seulement la motivation mais aussi épargnera vos petits pieds fragiles. A faire dans cette face.
La tête blanche :
Juste à côté de la Maye, 5 itinéraires entre 200 et 400 m, du 5c au 6c max.

La grande rochaille :
Secteur plus secondaire, généralement voies plus courtes et faciles (dans le 4 et 5) que dans les secteurs précédents.

Au départ du refuge du chatelleret :

Gandonéon : 350 m, 6b/5cA0. Ca aura été la voie de redescente du jour où nous avons fait le pilier Candau. Les cordées croisées dans les rappels avaient l’air content de leur journée, et cela peut-être une bonne alternative à la Candau, où ça peut bouchonner par moment. Certains rappels ont un peu tendance à coincer, être vigilant.

Au départ du promontoire :

Un certain nombre de voies équipées (engagé souvent) dans cette grande face sud de la Meije. Je n’en ai fait aucune.
« L’horreur du bide » : 600 m, 6C/6aA0.
« Nous partirons dans l’ivresse » : 450m, 6a/5cA0
« Les grimpeurs se cachent pour ouvrir » : Equipement à compléter un peu semble t il !! 500 m, 7a/6aA0.

Voies non équipées/montagne :

Au départ du soreiller :

Dibona :
– « Voie des savoyards » : TD, 350 m, 6a max : jolie voie facile d’accès, quelques pitons dans l’itinéraire.
– « Madier » : TD, 350 m, 6a+ max : une voie que je n’ai pas visité, mais il faut se méfier de la fissure de L8 en 6a qui est à ce qu’il parait assez déroutante.

Tête du rouget :
– « Direct 76 »: 450 m, TD, 6a max. Jolie voie à gauche du  « trésor de rackam le rouget », très bon rocher, de grande longueur et belle longueur.
– « pilier de la sérénité » : TD, 500 m, 5c max. Une voie qui semble recueillir tous les suffrages, une belle journée en montagne semble t-il.
Et pas mal d’autres… :

Au départ du refuge du Chatelleret :

« Pilier Candau », Aiguille de la Gandolière : TD-, 350, 5c max. Superbe voie pour une journée plaisir en montagne : caillou excellent, approche assez courte, variété, du soleil (orienté nord-est, c’est un pilier bien exposé : soleil assez tôt le matin), une superbe terrasse au sommet pour le pique-nique, bref tout ce qu’il faut pour passer une bonne journée.

Tête sud et tête nord du replat : PD, 3b, 300 m de « difficulté ». Nous n’avons fait que la tête sud du replat en repli de la Candau un jour de météo médiocre : la combinaison des 2 têtes semble intéressante. L’enchainement en fait certainement une petite course assez complète. L’arête sud est de la tête nord. La tête sud du replat.

Pic nord des cavales, arête sud ouest : D+, 500 m, 5b max. Une course qui semble être vraiment très jolie et pas tant fréquentée. A faire certainement.

Au départ du refuge du promontoire :

Toute la face sud de la meije, rien que ça…

Pour les classiques :
Arête du promontoire + traversée des arêtes :D-, 4a, 900 m. Une grande course longue et engagée, une étape à franchir dans son parcours d’alpiniste à ce qu’il parait.

La face sud direct/ Allain Leininger : TD, 800 m, 5c max une grande classique aussi, une course d’ampleur.

Dans le style plus moderne/plus dur :
Mitchka : ED+, 7a, 800 m.
Et puis tout ça encore

Site d’escalade/montagne proche :

Au départ de la Bérarde :

De nombreuses autres possibilités au départ de la Bérarde, en rejoignant les refuges/vallées suivants :

Vallon de bonne pierre (pas de refuge, de bons lieux de bivouacs, 2h30/3H) : Cette vallée vous donnera peut-être accès au versant le plus impressionnant de la barre des écrins : c’est haut, austère, sauvage. De nombreuses voies rocheuses, certainement peu fréquentées, ainsi que quelques voies plus classiques, mais toujours difficiles (Mayer dibona…)

Refuge temple écrins : Un refuge donnant accès à de très nombreuses courses et sommets. Dôme et barre des écrins, pic Coolidge, pic Lory, Ailefroides… Autant de nom synonymes de belles courses d’alpinisme, quelque soit la saison. A vous de choisir !

Refuge de la pilatte : un refuge qui rentre en résonnance avec le précédent : il donne accès, contrairement au refuge du temple écrins, à des courses plutôt de niveaux faciles à moyens.

Et quelques autres refuges/bivouacs encore !

Un peu plus loin de La Bérarde:

En 2h à peine, vous passerez le col du lautaret pour rejoindre le massif des cerces, Briançonnais, argentièrois etc… Un terrain de jeu immense s’offre à vous : falaises, grandes voies équipées, alpinisme, et même bloc (ailefroide), vous serez bien servis sans aucun doute. Un coin qui vaut vraiment le coup !


Bibliographie :

« Oisans nouveau, oisans sauvages : livre ouest » par Jean michel Cambon. Le topo très complet concernant la partie ouest de l’oisans. Les voies montagnes côtoient les voies équipées (assez souvent ouvertes par l’auteur !), un topo nécessaire qu’il convient de compléter tout de même, surtout concernant le tracé de certaines voies montagnes. Se trouve un peu partout dans la région (la Bérarde : épicerie, Bourg d’Oisans, Briançon etc…)

« Escalade Bérarde et Haut vénéon » par Jean michel Cambon : petit topo dans lequel sont retrouvés les couennes et grandes voies équipés de la vallée. Hormis les couennes, toutes les grandes voies sont retrouvées dans le précédent topo. Se trouve facilement à la Bérarde et à Bourg d’oisans.

Escalade et alpinisme au départ de la Bérarde

Ce n’est qu’un au revoir :

Tout ce petit monde prépare hâtivement ses affaires. On cherche les objets disparus, on trouve ceux du voisin.
Bien loin de la quiétude des jours passées, nous avons basculé dans une effervescence pressée, tout le monde avait annoncé une heure de départ qui semblera difficile à respecter. Les tartines n’auront pas eu le temps s’éterniser, le deuxième café n’aura pas lieu d’être : nous y sommes, c’est le jour du départ.
Pas de regrets sur le séjour, loin de là. On s’y projette encore un peu entre 2 urgences : quelques aventures d’altitude, quelques douces journées contemplatives, entrecoupées par d’intenses journées de couennes. Et toujours des activités guidées par l’envie et l’instinct.
Le pèlerinage annuel à l’argentière la Bessée s’achève, et c’est bercé par une nostalgie qui n’a pas lieu d’être que tout le monde reprend sa route. Pour la plupart ce sera celle du travail, pour moi la suite se passe dans le massif voisin. Tout le monde se fait la bise et se dit à l‘année prochaine à l’argentière !

Poussée de chaleur :

On cherche l’ombre, sans aucun doute. Mais elle se fait bien rare dans ce grand vallon minéral. Le t-shirt et le chapeau abondamment mouillés à la fontaine de la Bérarde sont secs depuis bien longtemps, le rayonnement brûle un peu ces avant-bras et le cou, sur lesquelles on a oublié une fois de plus de mettre de la crème.
On regarde ces pieds un peu, et ce qui nous entoure surtout : une première pour nous 2, nous découvrons ce vallon, et prenons des repères. Des noms de sommets, des itinéraires, des cols et des vallons, tout cela prend forme dans le réel, après avoir grandi dans nos esprits.
Nos bouteilles se vident à coup de grande gorgées, si facilement, en quelques heures. Chaud et sec, l’air absorbe allègrement nos maigres réserves d’eau ; et nous arrivons à l’aire de bivouac, prêt à nous allonger dans la fraicheur de l’herbe grasse, restée à l’ombre ces dernières heures.

Arrivée à l'hôtel " Bivouac 1000 etoiles" au pied de la Meije près de La Bérarde

Contre vents et marées (ou pas) :

Réveil 4h, on ne s’y fait pas ! Le vent a fait claquer la tente toute la nuit, et maltraite la flamme du réchaud qui peine à réchauffer notre petit déjeuner. Nous distinguons un grand nombre de frontales déjà bien avancées sur le sentier qui s’élève vers l’est depuis le refuge du Chatelleret. Nous sommes surpris de l’heure précoce à laquelle ils ont dut se lever pour en être là, il n’y a aucun itinéraires de grande ampleur dans ce coin là… Un changement de météo peut être…
La météo, nous l’avions pris la veille, le matin exactement, celle de 7h30. C’était bon ce lundi, avec pluie et orage en fin de nuit suivante…
Vite prêt, nous partons le cœur vaillant en direction de notre objectif : le pilier Candau à la Gandolière. Et nous voilà au bout d’une heure au pied de la voie : les bourrasques de vent manque de nous déséquilibrées, et le ciel est bien plus nuageux que ce qui été prévu : le mauvais aurait-il pris un peu d’avance ? Nous hésitons un peu avec Anissa, nous sentons bien que les données de la veille ne correspondent pas avec celle d’aujourd’hui. Et ce vent qui risque de très largement compliquer la descente en rappel, déjà délicate.

Plan b, footing des montagnes, c'est parti !

Donc nous changeons nos plans. Aucun topo autre que la voie du jour, nous décidons de planquer un peu de matos. Puis de suivre les nombreux alpinistes qui prennent la direction de la tête sud et de la tête nord du replat.
Nous dépassons quelques grappes d’alpinistes qui évoluent en rang serrés. Et nous nous empressons de les dépasser avant ce qui semble être un petit entonnoir, à savoir le couloir qui amène au col du replat.
L’ascension se poursuit sur une arête facile qui nous permettra de déboucher au sommet, seuls, entre 2 salves de groupes cafistes. Le vent souffle fort, toujours, et les nuages défilent à grande vitesse au-dessus de nos têtes, si proches. Nous apprécions ce point de vue qui nous fait découvrir une nouvelle vallée, de nouveaux sommets, de nouvelles faces, et de nouvelles perspectives.

Météo indécise aujourd'hui, mais belles ambiances en conséquence

La plupart des grimpeurs bascule en direction du refuge de la selle. Nous reprendrons la direction de notre camp de base. Nous croiserons au passage une cordée ayant fait une tentative dans une voie équipée à côté de notre premier objectif à la Gandolière. Ils sont redescendu au bout de 2 longueurs, et ont eu quelques difficultés dans les rappels. Le vent trop violent les a fait renoncer. Nous ne regrettons pas notre choix !
Et nous leur demandons la météo annoncée pour ce jour au refuge la veille : les orages sont censés arriver dans l’après-midi, les données ont effectivement bien changé ! C’est le cœur léger et la conscience tranquille que nous prenons la direction de la Bérarde, car la suite ne s’annonce pas bonne non plus. Partie remise.

Le pilier Candau juste a à gauche du dièdre: next time !

Y’a plus de saison :

Le tonnerre gronde alors que nous sommes chacun blotti au fond de nos voitures respectives. Il est 5 h du matin, difficile de dormir avec un tel boucan. Certains éclairs illuminent l’intérieure de la voiture, il fait bon être dans une cage de faraday.
Puis à la pluie de s’abattre sans discontinuer durant quelques heures : j’ose à peine ouvrir le rideau de peur de voir les dégâts. Météo France a annoncé 15 cm à partir de 2800 m, j’espère bien qu’il se seront trompé, une fois de plus.
Mais pas de chances, à 9h les nuages laissent entrevoir des cimes bien enneigées, et c’est bien dommage… Un peu dépités, le petit déjeuner se prendra sous le haillon de la voiture, à se demander ce que l’on pourra bien faire de cette journée « repos » à la Bérarde.
On se lance dans une série de parties de puissance 4 peu convaincante : c’est décidé, nous descendons à bourg d’oisans, sous peine d’écœurement à vie au jeu de société…

Le retour de la vengeance :

Et nous voilà 2 jours plus tard, au pied de ce joli pilier candau. Nous sommes les premiers arrivés, nous serons les premiers servis. Pif paf, la roture franchie avec élégance et nous voilà à R0, bien content que nos plans se déroulent comme prévu.
Il fait bon pour grimper ce matin, température idéal, personne devant nous, du bon caillou, et un soleil qui s’élève en même temps que nous. Les longueurs s’enchaîne bien, les relais souvent assez confortables facilitent les choses.

Temps magnifique, et caillou superbe : la belle journée !

Les longueurs sont vraiment plaisantes à grimper : caillou excellent, protections faciles à poser, de la grimpe plaisir sans soucis.
Le soleil vient rapidement nous tenir compagnie voir même nous donner un peu chaud : le pilier est orienté nord, mais son flanc regarde allégrement vers l’est. J’en viendrais presque à regretter mon sac à pof, ça tape !

Relais extra confort à la fin de la traversée descendante

Anissa prendra les manettes de R5 jusqu’au sommet, où une superbe terrasse à pique-nique nous attend. Nous savourons d’avoir fait cette voie dans des conditions idéales, bien loin du vent tempétueux d’il y a 2 jours.
9 rappels, un coincement de corde, et un relais bien caché plus tard, nous voilà les pieds sur le névé, prêt à avaler rapidos le retour jusqu’à la tente. Good day !

Repos des guerriers :

Une sensation grisante, enivrante, celle d’avoir mené sa course à bien, de s’être senti à l’aise, dans son élément. Retour à la tente, au camp de base, à la maison. Un petit coin d’herbe entre de gros blocs, un recoin que l’on s’est approprié, un chez nous où nous n’aimerions pas être dérangés.
Quelques randonneurs égarés s’approchent de notre tente, nous avons l’impression qu’ils empiètent sur nos plates-bandes, qu’ils s’introduisent dans notre jardin… Une fausse route qui sera vite rectifiée, et la quiétude des lieux sera épargné.

Le bon camp de base, au top au pied de la meije

Allongés sur les matelas, bien confortables sur cette herbe épaisse, la routine d’après course s’installe. Le réchaud ronronne, le sachet de thé infuse lentement, quelques étirements pour soulager nos muscles un peu raides. Lire et relire les topos, celui de demain ou un autre, éplucher ces quelques pages de journal montées pour l’occasion. Rêvasser, siroter notre thé froid à présent, s’endormir, discuter de tout et de rien, se reposer… Avant de redescendre à La Bérarde.
Des temps morts où se construisent la suite des événements, un moment tout aussi précieux que celui de l’ascension, un bon moment de plus à partager.

Cache-cache avec la Meije

Last day à La Bérarde :

Dernier jour dans la vallée : les genoux grincent un peu, les pieds réclament une trêve, et la grasse matinée ne ferait pas de mal après quelques nuits inconfortables et quelques réveils trop matinaux.
Mais bon, il faut en profiter jusqu’au bout, on se reposera à Montpellier. Malgré tout l’envie d’une sortie efficace et simple : une grande voie d’escalade à la Maye est tout indiquée.
Quelques hésitations tout de même car cela sous-entend grosse chaleur dans la voie à partir du milieu de matinée, pieds qui chauffent dans les chaussons qui s’agrippent au bonne dalouze granitique… Mais bon, à ce qu’il parait c’est du tout bon la maye.

dallooooouuuuze ....escalade à la Bérarde

Départ précoce, mais pas trop quand même, nous démarrons la voie à 8h30 : nous avons choisi une des voies les plus raides du secteur, que nos petits petons soient épargnés le plus longtemps possible.
Et le résultat est vraiment sympa : les 4 premières longueurs sont raides, bien prisu, dans un granit étonnamment sculpté, c’est vraiment sympa.
Une raideur qui n’épargnera pas un des habitant du lieu. Nous assisterons avec Anissa à une erreur malheureuse d’un chamois qui, prenant peur face à tant de grimpeurs dans la face, partira en 4eme vitesse sur une vire herbeuse sans issue. S’en suit un vol magistral du pauvre chamois qui viendra s’écraser 100 m plus bas, dans un fracas qui glace le sang. On ne peut s’empêcher de s’imaginer que ce genre de vol peu nous concerner, nous, pauvres mortels. Puis on chasse ses idées pour ne pas gâcher notre plaisir. Et de négocier avec prudence les rétas qui suivront, au cas où un chamois déboulerait à 20 km/h…

Analyse consciencieuse pour Anissa ... à la Maye près de La Bérarde

Nous basculerons ensuite sur des profils un peu plus délicats : des dalles comme seul le granit peut nous offrir. Pourtant, l’acclimatation au nouveau caillou faite, on se régale de découvrir que les chaussons adhèrent à la perfection sur quelques cristaux à peine. Et l’aisance prend le pas sur les hésitations, et on s’essaierait bien à quelque chose de plus dur.
Mais la grosse chaleur et les 11 longueurs tirées nous rappellent à l’ordre : nous ne sommes pas mécontents de remettre nos bonnes baskets, c’en est assez pour une journée annoncée « cool ».

Tête du rouget au loin, sommet aux couleurs atypique près de la Bérarde

Redescente au pas de course sur le chemin raide et cassant de la Maye. Nous arrivons sous une chaleur accablante à La Bérarde. Satisfait de cette belle cerise qu’aura été cette voie.
Nous pensons déjà un peu au retour. Ce we est celui du grand chassé-croisé, et les ennuis commencent généralement dès le vendredi. Nous prendrons le temps tout de même d’un dernier pique-nique à l’ombre du haillon de la voiture, peu enthousiastes à l’idée de retrouver la canicule montpelliéraine. Une fin de séjour en pente douce, il est temps de retrouver nos chaumières.

Conclusion de notre séjour montagne à La Bérarde :

Découverte d’une vallée autour de la bérarde avec un potentiel vraiment important en terme de montagne et grandes voies équipées. La variété en terme de niveaux et de types de course permet d’envisager un séjour assez long dans ce coin sans s’ennuyer une seule seconde. Seul bémol, peu de secteurs de couennes les jours où les genoux grincent et où l’on veut un peu plus de confort entre les longueurs. Mais bon, c’est un détail et les beaux secteurs ne se trouvent pas si loin, il suffira de traverser le col du lautaret !

Matériel utilisé pour nos courses montagne à la Bérarde :

CatégorieModèleMarque Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achatCe choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie Si c’était à refaire 
 Corde à double Rubix triaxale 8.5 en 2 fois 50m Millet Durabilité annoncée (et vérifiée : aucun signe d’usure après une cinquantaine de sorties) Oui Je réfléchirai à 2 autres solutions possibles, en penchant je pense pour la seconde:
– Pour l’utilisation grande voie équipée stricte : Utiliser un brin de corde à simple de 50 m (une ancienne corde que l’on a coupée par exemple) pour l’assurage durant l’ascension auquel on ajoute une corde de faible diamètre/poids (n’ayant pas besoin de qualité dynamique) que l’on attache sur le porte matériel. Ce dernier brin servira au rappel et à hisser le sac pour que tout le monde grimpe léger et quand ça grimpe un peu, ce n’est vraiment pas
désagréable !
– La seconde solution, que me semble la meilleure : 2 brins de 50 m joker BEAL pour une utilisation identique à la solution précédente auquel on ajoute l’utilisation en terrain d’aventure.
 Baudrier Adjama Petzl Confort
Bon marché
 Bien adapté : le serrage des 2 côtés permet de bien centrer le baudrier (ne pas l’avoir trop d’un côté ou de l’autre), et la taille des jambières (assez large/réglables) reste bien confortable pour une pratique montagne. J’ai acheté il y a 3 ans environ le Sama de chez petzl : sa vitesse d’usure m’a fait rebasculer sur mon ancien modèle (8 ans d’âge), moins usé, et certainement pas moins utilisé !! La qualité des baudriers petzl ? Franchement remise en question…
 Chaussons escalade Katana La Sportiva Les scratchs : comment faisait t on avant ? Que ce soit
en salle ou grande voie en bloc et éventuellement en
couenne, c’est tellement pratique de pouvoir se
déchausser/rechausser en quelques secondes, pendus aux relais, au pied des blocs, quand on enchaine les voies
en salle… C’est un des critères de choix prioritaires en ce qui me concerne.
Précis
Confortables
 Très bien adaptés ! C’est clair, je les garde ! Je recherchais un chausson le plus polyvalent, qui réponde à mes besoins du bloc en salle au terrain montagne : la katana a répondu à mes attentes ! bravo LA SPORTIVA. J’utilise tout de même une nouvelle paire de chaussons pour les couennes un peu techniques : les apaches V de chez BOLDRINI : précisions et sensations au top.
 Dégaines Ange Petzl  Le poids en priorité ++.
La taille (pour les versions longues) aussi (un moyen de plus de lutter contre le tirage)
 Bien adapté, mais sur ce type de course, quelques dégaines magiques seront bien plus adapté et pas beaucoup plus lourdes. Je suis pleinement satisfait de mon achat. Le gain de poids est très concret, c’est évident, mais ce sont aussi des dégaines moins encombrantes que mes précédentes : l’organisation de mon baudrier n’en est que plus clair. Les anges se manipulent bien aussi avec des gants ; le mousqueton taille L côté clippage et quand même bien plus aisée à manier que celui des petites tailles. Bref, c’est top, avec un gros bémol, son prix !!!
 Friends Camalot Black Diamond Car c’est une référence… Bien adapté, des freinds qui ont fair leur preuve. Malgré tout, une tige plus souple les rendrai plus efficace. Je me renseignerais sur les autres marques (DMM, totem cam) : le marché du friends ne semble plus uniquement dominé par BD, les anglo saxons (fervent utilisateur de friends) utilisent énormément DMM, pourquoi pas nous ?
 Friends Alien Fixe Souplesse de la tige
Compacité de la tête
Moins cher que les nouveaux camalots
 Friends bien adaptée mais quelques gène tout de même : un code couleur différent des camalots, c’est bien dommage, ils auraient pu essayer de tendre vers ça au moins (car n’ayant pas les mêmes amplitudes, je conçois qu’il soit difficile de faire exactement le même code couleur). L’ouverture des cames grippe un peu plus que les camalots : rien de très génant, mais c’est quand même plus confort chez Black D. Je me suis rabattu sur les aliens alors que je cherchai des totems cams : pour les avoir eu en mains, les critiques faites précédemment sur les aliens, n’ont pas lieu d’être pour les totems cams. Ce serit à refaire, je patienterai peut être un peu plus !
 Coinceurs  Black Diamond Ils m’ont été offerts. Bien adaptés Pas de problèmes, quelles pourraient être les différences entre 2 marques de câblés ?
 Chaussures alpinisme Trango Guide GTX La Sportiva Poids
Technicité en grimpe sur caillou
 Bien adaptées La première chose qui marque lorsque l’on vient des bonnes grosses Nepal top, c’est le poids : un réel confort pour de la grimpe estival. Par contre un peu surpris sur un point : la souplesse de la chaussure la rend certes très efficace sur la moindre adhérence/bossettes, mais la rend beaucoup moins sécurisante sur la moindre réglette/gratton ! Un peu génant en montagne… Un meilleur compromis aurait pu être la trango s evo gtx… A voir !
 Crampons Air Tech Light Grivel Le poids Bien adaptée mais vite limitée : nous avons marché dans des névés raides, en neige dure, mais aussi en neige chauffée etc. L’accroche est vraiment médiocre dans une neige un peu ramollie, on rampe un peu et on n’est pas mécontent d’avoir un piolet ! Donc à savoir : très bien pour marcher sur un glacier et du névé bien dur, pour le reste méfiance ! Je les gardes, cela reste un très bon achat car vraiment léger, et je me pose peu la question de prendre mes crampons ou non si j’ai un doute : je les prends. A 500 g à peine la paire, ça n’est guère gênant. Il faut juste garder en tete les limites du produit : c’est un crampon « d’approche », et non un crampon d’alpinisme !
 Piolets Snow walker Petzl Un piolet qui m’a été prêté. Bien adaptés A investir, je m’orienterai vers le summit de chez petzl,ou le sum tech, dont la polyvalence permet d’envisager beaucoup de chose.
 Poulie bloqueur  Petzl Car c’est celui que j’avais déjà utilisé auprès de connaissance avant mon premier achat. Bien adapté, mais un peu trop lourd (surtout quand on sait que la micro traxion existe) Je me pencherai sur la micro traxion, qui est dans la digne lignée de la quête du léger en montagne.
 Système d’assurage Reverso Petzl Simple à manipuler N’ayant eu que ce système d’assurage, je n’ai peu d’éléments de comparaison ! Bien adapté Je prendrais le smart de MAMMUT (la version corde à double) car il est autobloquant (pour prendre des photos du premier plus facilement) ! A voir à l’utilisation ce qu’il en est.
 Sac à dos Air Contact 55+10 Deuter confortable
bon serrage ventrale
simple et sans fioritures
bon marché
 Bien adapté Un sac très bien adaptée pour les approches un peu chargée, et pour ce genre de séjour un peu rustique : un gros volume, un bon serrage ventrale, on bon confort global, ce qu’il faut de technicité. C’est costaud et simple. Un bon achat qui va me durer quelques années encore, avantage certains au jour d’aujourd’hui, où les produits ont tendance à s’user plus vite que de raison.
 Sac à dos Summit rocket 30l Mountain Hardwear légèreté
simplicité
se range/se plie facilement (compact) pour mettre dans un autre sac si besoin.
 Très bien adapté. On le met dans le gros sac pour l’approche : pas trop volumineux et léger, il se fait oublier. Et il conviendra à merveille pour des ascensions comme le pilier candau de la gandolière. Un beau produit. Un super sac, qui répond vraiment à un besoin : quelque chose d’épuré, de simple, de léger, avec un volume suffisant. Le top pour la cascade et l’alpinisme.
 Mousqueton à vis  Black Diamond Léger Très bien adapté Je prends les mêmes. Attention, les plus léger sont souvent petits, ne conviennent pas à certaines manips (passer dans la poulie bloqueur petzl par exemple)
 Casque escalade Météor 3 Petzl Poids : on l’oublie complétement
Stabilité : il a l’énorme avantage de ne pas se balader tout autour du crâne => le soutien derrière la nuque est très efficace
Confort
 Très bien adapté Je prends le même sans aucun doute : je ne demande rien de plus à un casque, et il me fait oublier l’Elios de chez Petzl qui était vraiment très moyen pour la grimpe (cf compte rendu maroc taghia)
 Frontale Tikka XP Petzl – Puissance : très bon éclairage
– Autonomie : je l’ai utilisée pleine puissance plusieurs heures par jour, et cela faisait plusieurs we que je l’utilisais avec ce niveau de puissance en France : le voyant d’énergie était encore vert à la fin du trek.
 Tout à fait adaptée Un frontale un peu volumineuse, mais cela reste un détail car c’est ce qui lui permet d’être puissante : un très bon éclairage est fondamental dans le choix du bon itinéraire (alpinisme), de nuit.
 Cordelette 5mm   RAS RAS RAS
 Ficelou   RAS RAS RAS
 Couteau  Petzl RAS RAS RAS
 Pantalon  Décathlon RAS RAS RAS
 T-shirt technique Capilène 2 lightweight Patagonia – confortable (élasthanne)
– léger
– sèche très vite
 Très bien adapté Malgré un prix assez élevé, il se fait vraiment oublier : un très bon compagnon pour les sports d’extérieurs, vraiment très confortable.
 T-shirt laine mérinos 260 Icebreaker Très bon apport de chaleur
– Léger, confortable, bien taillé pour les hommes fins : on l’oublie complètement, même en grimpant
– 1 détail : l’encoche pour placer le pouce dans la manche => mine de rien, quand il fait frais, ça couvre un peu plus de surface et ferme franchement les écoutilles : efficace
 Très bien adapté Je le garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salle, couenne grande voie, ski… Il a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas. Le prix reste excessif tout de même…
 Micro polaire R1 Patagonia – apport de chaleur correct
– très confortable (membrane souple, intérieur doux)
– assez bien taillée, bien que le diamètre des manches soit un peu trop important, je flotte un peu (pour moi, mais je suis fin …)
 Très bien adaptée Je la garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salle, couenne grande voie, ski… Elle a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas.
 Doudoune Down sweater sans manches Patagonia – bon apport de chaleur pour un poids et volume très correct
– pas de gêne en actif, elle se fait complétement oublier.
 Très bien adaptée Je la garde : j’ai fait ici un très bon achat, extrêmement polyvalent, je l’utilise à toutes les sauces : ski, alpinisme, escalade et tout simplement chez moi. Top.
 Veste Softshel en neo shell Westcomb Une veste qui m’a été prêté, je n’avais donc pas d’argument autre que la curiosité justifiant l’utilisation de cette veste. Très bien adaptée Veste tout à fait intéressante, offrant une vrai protection. Le tissu vieillit t-il bien ? En terme de protection : très bien, j’ai grimpé avec dans de la glace saupoudré de neige, sur de la glace assez humide, et je ne me sentais pas humide.
En terme de confort d’utilisation : pas de gêne dans le mouvement.
Ce qui m’a semblé particulièrement important en termes de protection et confort est la coupe du produit. Une bonne veste d’hiver est une veste « longue » ! Et c’est d’autant plus important lorsque l’on met le baudrier sur la veste, et que l’on ne veut pas que celle-ci en sorte et recouvre tout le matériel du porte matos (ca m’est déjà arrivé avec une autre veste, et cela m’a franchement aidé à faire tomber une broche). Faites y attention !
 Lunettes de soleil Spectron Julbo Bon maintient au visage (fin)
Protection 4
 Bien adaptées Ce serait à refaire, je me renseignerais sur les lunettes en verre photochromiques : la protection 4 est évidemment une garantie lorsque l’on évolue sur la neige toute la journée, mais dans des situations moins lumineuses, c’est un peu trop sombre.
 Réchaud Pocket Rocket MSR Compact
Léger
puissant
 Très bien adaptée, je ne demande rien de plus à un réchaud. Je prends le même sans soucis : seul bémol, ce type de cartouche ne sera pas forcement trouver préférentiellement dans les magasins non spécialisés (plutôt camping gaz).
 Popotte Quick 2 system MSR très bien pensée
très modulable
relativement légère
 Super popotte, qui fait des émules autour de moi. Vraiment très pratique. Un très bon produit : sa polyvalence et son ingéniosité (système pour égoutter les pâtes, poignées solides et faciles d’utilisations …) en font un produit vraiment très intéressant. Comme toujours chez MSR, la qualité est au rendez-vous.
 Duvet Mirage 3/4 Valandré Ce duvet m’a été prêté. Très bien adapté, vraiment léger et compact, et largement suffisant pour des bivouacs estivaux. Encore un très bon produit Valandré : je l’ai utilisé 3 fois, et son rapport poids/volume/chaleur est très convaincant.
 Matelas Mousse confort Décathlon Je voulais un matelas qui ne crève pas (contrairement à mon précédent thermarest), un matelas, que je peux allègrement sortir en dehors de la tente sans me poser la question de si il va s’abimer/crever ou je ne sais quoi. Un matelas tout terrain, adaptée à l’utilisation que l’on en fait en montagne. Et un matelas bon marché. Bien adaptée, le volume ne gêne en rien, le poids est négligeable. Cela reste bien moins confortable qu’un bon thermarest quand même. Je garde ce modèle qui répond à la plupart de mes attentes : confort un peu rustiques tout de même.

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