Trip escalade Terrain d’Aventure en Corse : Ile Rousse, Bavella et Paglia Orba

Arnaud PASQUER nous partage son expérience d’un séjour Escalade terrain d’aventure en Corse

Le genre de panneau que l’on ne trouve qu’en Corse !

Informations pour préparer un séjour escalade terrain d’aventure en Corse

• Date du séjour

12 Juin–28 Juin 2017

• Lieu

Région Corse, sur 3 zones distinctes : Ile Rousse, le centre de l’île, et Bavella.
Pour y aller, la corse compte six ports reliés au continent : Ajaccio, Bastia, Propriano, Porto-Vecchio, Ile Rousse et Calvi. Départ de Marseille (c’est plus long car le bateau longe d’abord la côte vers Nice avant de traverser), Nice, Toulon, ou Gènes en Italie (un peu moins cher en général mais si on vient en voiture cela fait plus de route).
Pour se déplacer en Corse la voiture est indispensable, mais on peut tenter une des petites lignes ferroviaires bien pittoresques !

• Participants

Arnaud et Emilie, Grenoblois.

• Où dormir en Corse

Il y a de beaux campings en Corse, sous la pinède, bien plus jolis que les campings du sud sur le continent.
A Bonifatu (secteur Ile Rousse-Calvi) il y a aussi le gîte de la forêt de Bonifatu, qui fait demi-pension, bungalows, mais où on peut aussi camper. Situé idéalement au départ du chemin menant aux voies.
En bas de la route menant à Bavella, deux beaux campings (U Ponte Grossu et U Rosumarinu), le 1er étant plus près du col que le second. Mais il y a aussi des gîtes plus haut.
Gîte-camping de Bonifatu

• Où se restaurer/où se réapprovisionner en Corse

Dans toutes les villes et petits villages de Corse.

• Office de tourisme

Agence du tourisme de la Corse à Ajaccio et deux offices du tourisme à Bastia et Ajaccio.

• Caractéristiques sur l’île rousse

Le rocher Corse ressemble à celui du massif de l’Esterel, un peu rouge, adhérent, un peu sableux et croustillant parfois, mais surtout il est célèbre pour ses tafonis, sorte de trous creusés par le vent, et offrant des préhensions franches dans des dévers prononcés.
Parfois les tafonis forment même des marches d’escaliers dans la roche.
Le calcaire est présent dans le Nord, mais il s’agit majoritairement de granit, aux reliefs plus variés que le granit chamoniard.
Ce rocher se prête particulièrement bien au terrain d’aventure sans se faire peur, car on peut très facilement en général y placer des sangles.
Mis à part le spot de Bavella, les secteurs de Restonica proche de Corte ou Gozzi près d’Ajaccio, sont les plus connus.

• Quoi d’autre dans les environs

La plage bien entendu, mais aussi le canyoning, notamment proche du camping U Ponte Grossu, et dans le secteur de Bavella. Le vélo bien qu’il fasse très chaud l’été, la plongée aussi peut se pratiquer, mais moins le parapente, car les vols sont assez engagés, peu d’endroits pour se poser dans les montagnes escarpés.
Et bien entendu la randonnée, avec le GR2O mais aussi d’autres sentiers, comme les Mare a mare et Mare e monti.

• Bibliographie

« le IV Sup» de Tanguy, où il y a quelques voies en Corse mais décrites assez sommairement, l’aventure quoi ! (avoir de la marge si on se contente de cela …)
« Grandes voies de Corse » , sélection de 110 grandes voies.
« Falaises de Corse », le topo de la FFME.
« Corse des sommets » de Alain Gauthier et I Giranduloni.
« Corse canyons » de Franck Jourdan et Jean-François Fiorina.
« En défense des valeureux corses », récit de voyage, 1765 réédité en 2002.

• Lien interne

Le site du tourisme Corse
Le site du parc naturel régional corse
L‘office de l’environnement de la corse
Randonnées avec un accompagnateur corse
Le site camptocamp pour avoir des infos récentes sur les voies d’escalade

Sortie escalade terrain d’aventure en corse: Trip Terrain d’Aventure

Le programme du voyage

Deux semaines bloquées pour aller grimper en Corse, juste avant les vacances d’été pour éviter la chaleur et juste avant le grand rush des vacances estivales de tout le monde, voilà le programme. Alors on n’aura pas évité la chaleur parfois (partir tôt ou au contraire prendre son temps suivant l’orientation), connu un peu le froid le soir et les orages, mais on s’est régalé.

On avait délimité trois secteurs pour faire une première connaissance de la grimpe là-bas, et mis pas mal de temps à sélectionner les grandes voies que l’on voulait grimper car il y a vraiment de quoi faire.
A peine débarqués à l’île-rousse par le ferry, on se dirige vers la forêt de Bonifatu où quelques voies équipées de 3,4 longueurs permettent de faire la connaissance du rocher corse.

Secteur de Figarella

Du sommet des voies on peut apercevoir l’endroit où nous irons demain : Granilota, près des Aiguilles Falcone.

Aiguilles Falcone au loin

Cette voie m’attirait particulièrement car elle a été ouverte en 1981 par Isabelle et Henri Agresti, guide de montagne qui s’était rendu plusieurs fois en Afghanistan dans les années 60, pays que je connais bien pour y avoir été plusieurs fois aussi, et où je retourne dès l’an prochain.

C’est donc pour moi un clin d’oeil, et pour Emilie aussi, qui m’avait accompagné là-bas il y a 5 ans.
Pressé d’y aller nous partons malgré la météo incertaine, et devons faire demi-tour. Rebelote le lendemain, où nous poireautons 2h sous la pluie à une heure de l’approche sous un rocher, avant de se signer un but météo. Rassurez-vous le début du séjour fur pluvieux mais ensuite c’était toujours beau à part quelques orages.

Aiguilles Falcone

Il fallait vraiment le vouloir pour faire cette voie après deux tentatives, et elle se mérite : l’approche est longue, le retour encore plus (rappels et/ou désescalade sur des dalles assez exposées), 13 longueurs pour accéder au sommet, mais la vue est magnifique et on a le secteur pour nous.
Le début de la voie est pas très évident à trouver mais ensuite cela passe de façon uniforme à peu près partout.

Vue depuis le sommet de Granilota

Direction ensuite le col de Vergio situé sur le GR 20, pour grimper du côté de la Paglia Orba.
Un gîte d’étape tout confort se trouve là, pas loin du grand hôtel Castellu di Vergio.
Du col on peut voir le sommet de la Corse, le Monte Cintu, culminant à 2706m.

Départ matinal vers le refuge Ciottulu di i mori où nous commandons une omelette. Le refuge est plein, donc plan B, nous irons bivouaquer, ou plutôt nous cacher car le bivouac n’est pas autorisé, sous un énorme rocher bien plus haut.

Matériel d’escalade et de bivouac avant de monter à la Paglia Porba

Bivouac à l’abri de l’orage qui éclatera le lendemain soir

Au programme le Capu Tafunatu avec la voie des paras, un beau 4+ et la Paglia Orba, avec la voie Finch, et une approche un peu paumatoire (ne pas se tromper de brèche et bien partir à l’horizontal plutôt que de viser une brèche évidente plus haut).

Capu Tafunatu (littéralement « la montagne trouée »)

Ce trou dans la montagne donne lieu à un curieux phénomène pseudo-volcanique après l’orage ou quand les nuages montent !

Trou du Capu Tafunatu

Vers la Candella di l‘oru

Nous partons du côté de Corte pour faire la Candella di l’Oru, belle dent visible de loin, pour une voie splendide et facile mais trop courte.  Comme partout en Corse, privilégier le pantalon au short, sous réserve de finir lacéré. En effet, parfois l’approche ou la descente se fait en plein maquis.

Rocher extraordinaire de Candella di l’Oru

Rappel plein gaz

La suite du voyage sera plus classique, avec des voies réalisées dans le massif de Bavella, où ce ne sont pas les idées qui manquent !
Nous avions un jeu complet de coinceurs, un jeu de friends, avec les plus gros que nous ne prenions que si la voie le nécessitait, et quelques friends doublés dans les tailles 1,2,3 en général, et beaucoup de sangles accompagnées de leur mousqueton pour coiffer tous les becquets, et surtout faire de belles lunules dans les tafonis.

Tafonis à gogos

On peut même faire des variantes, comme ici ça passe à gauche, à droite, au milieu !

Pas de 5c sous un toit, bien protégeable comme souvent

Conclusion

La grimpe en Corse est une formidable initiation et perfectionnement au terrain d’aventure pour celui qui sait choisir ses voies. Avec un peu d’attention il y a moyen de ne pas se faire peur. Contrairement à pas mal d’endroits dans les Alpes où une erreur d’itinéraire peut se payer cher. Ici le rocher est bon, et la plupart du temps toujours protégeable et facilitant les retraites ou erreurs d’aiguillage !
Cerise sur le gâteau, il n’y a pas foule dans les voies (2 cordées croisées pour 2 semaines de grimpe). Mais chut, il ne faut pas trop l’ébruiter pour que cela reste le cas ! Vivement la prochaine excursion là-bas, avec un stock de voies sous le coude !

Matériel utilisé pour cette sortie escalade terrain d’aventure en Corse