Escalade dans une des perles du Verdon : La fête des nerfs

par Yoann FOULON
Le fameux pilier de La fête des nerfs au Verdon

Yoann FOULON, Ambassadeur TRANGOWORLD & NAITUP, nous partage son expérience avec la voie d’escalade La fête des nerfs au Verdon

Informations pour préparer l’ascension de La fête des nerfs au Verdon

Date de notre ascension de La fête des nerfs au Verdon

Le 10 et 11 février 2019

Lieu :

France/ Verdon/ Falaise de l’Escales

Comment s’y rendre :

En voiture : 3h30 depuis Montpellier

Participants à cette ascension de La fête des nerfs au Verdon

Yoann FOULON et Alexandre COLONGES

Où dormir au Verdon  :

Gîte de l’Escales, 20 euros par nuit et par personne

Où se restaurer/où se réapprovisionner au Verdon :

En cette période de l’année tout est fermé. Sinon printemps, été et automne, on trouve tout ce qu’il faut à La Palud.

Office du tourisme du Verdon :

Verdon Tourisme

Caractéristiques de la falaise du Verdon :

De belles falaises très raides le long des gorges du Verdon. Les voies s’accèdent généralement en rappel par le haut. On est donc obligé de sortir sous peine de faire une très longue marche.

Quoi d’autre dans les environs :

  • Canyoning
  • Canoë et pédalo
  • Pêche

Bibliographie :

Toutes les infos sur la voie « La fête des nerfs » sur le Topo escalade du Verdon

ESCALADE AU VERDON

Infos sur voie d’escalade La fête des nerfs au Verdon

  • Style de voie d’escalade : Grande voie terrain équipée, dalle, mur à trous.
  • Ouverture de la voie d’escalade : La voie a été ouverte en 2008 par Catsoyanis.
  • Approche jusqu’à la voie : 1min du parking au bord de la falaise, 1h pour les rappels et pour rejoindre le bas de la voie.
  • Temps dans la voie d’escalade : Le temps estimé pour la Fête des nerfs est 8h.
  • Longueur de la fête des nerfs : Cette voie mesure 280m avec 10 longueurs
  • Cotation de la fête des nerfs : 10 longueurs ( ED+ 7a+ max, 6c obligatoire ) 7a / 7a / 6c / 6c+ / 6a / 6c / 7a+ / 5c / 6c+ / 7a+
  • Conseils : Le hissage du sac se fait très bien.

Lien Internet :

Le site de CamptoCamp

Escalade dans une des perles du Verdon : La fête des nerfs

L’escalade de certaines voies représente plus qu’une simple journée de grimpe. C’est souvent le cas de lignes qui occupent votre esprit depuis longtemps. Avec le temps, on peut se créer une idée de ce que va en être l’escalade. On s’invente des peurs et on s’imagine de belles émotions. C’est encore plus vrai lorsqu’on prend connaissance de la voie en tant que débutant. On en fait en quelque sorte une montagne. L’idée de la grimper nous semble alors extrême et terrifiante. Puis le temps passe, on prend du niveau et de l’expérience, mais ne s’y jette pas encore, on laisse mûrir l’idée… jusqu’au jour j ! En général, il peut se passer deux choses :

  • La voie vous déçoit très fortement, elle n’est pas au niveau de vos attentes.
  • Ou au contraire elle dépasse vos espérances, et sa réussite efface l’anxiété pour laisser place une sensation de satisfaction personnelle.

C’est cette dernière sensation que j’ai ressenti avec la voie « La fête des nerfs » dans le Verdon.

Vue depuis le relais dans le cade de « la fête des nerfs » au Verdon

Au début c’était un rêve

J’avais pris connaissance de cette voie dès les premières années de ma vie de grimpeur. J’étais tombé sur des photos vertigineuses du magazine « vertical roc ». J’étais impressionné par le côté compact des dalles grises, l’espacement des points et bien sûr la sensation de vide que suscitait la photo. Quelques mois après avoir lu l’article sur le Verdon, je m’y rendis avec un ami et j’avais très envie d’aller découvrir « La fête des nerfs ». Mais la peur m’a sauvé d’un but évident à cette époque et nous avons fait d’autres voies très belles.

15 ans après, j’ai maintenant un niveau bien supérieur à la voie, j’ai fait beaucoup d’autres voies en cotations plus dures et plus longues. Plus de raison d’hésiter donc, et j’ai enfin une terrible envie de découvrir La LIGNE !

Arrivé sur le parking de l’Escales et Bivouac

Nuit un peu fraîche au Verdon

Après avoir grimpé une journée à la Sainte Victoire pour « s’acclimater » à l’escalade technique et engagée, nous arrivons de nuit sous la pluie-neige au parking du secteur. Le vent souffle très fort. La température est proche de 0°C. Nous ne tardons donc pas à nous mettre au lit. Dans la tente de toit nous nous faisons bousculer par les rafales de vent. Le doute m’envahit… Je vais tenter une voie difficile et m’engager sous des températures froides, avec du vent, des journées courtes et avec un compagnon de cordé peu habitué aux grandes voies…

Le réveil est difficile, il fait – 2°C et le vent souffle toujours. J’hésite à proposer à Alex d’attendre que le soleil apparaisse et d’aller faire une voie plus courte. Puis… je me dis :

Aller on y va, une fois sur la falaise nous aurons moins de vent et puis il fait beau, le soleil viendra vite nous réchauffer.

Et puis si nous n’y allons pas je vais le regretter… Aller, nous y allons !

Ce qu’il y a de bien ici, c’est que ce n’est pas la marche d’approche qui vous fatigue. Le rappel est à 50m de la voiture. La descente est assez rapide, nous faisons deux grands rappels de 50m pour rejoindre le jardin des bananes. Puis nous continuons la descente à pied jusqu’au bout du jardin suspendu. Théoriquement nous devrions continuer à descendre en faisant un dernier rappel de 50 m afin de commencer tout en bas. Mais le bas de la première longueur de la voie est à l’ombre et semble y rester un moment. La 2ème longueur en revanche est déjà au soleil. Avec les températures du jour, nous préférons écarter la première longueur et démarrer avec la deuxième.

La première longueur au Verdon après le jardin des bananes

Et c’est parti pour « La fête des nerfs »

Ça grimpe de suite et j’ai envie de dire tout le long. Cette 1er longueur en 7a est parfaite pour nous mettre dans l’ambiance. On commence par un mur technique à trous, ou il faut avoir les doigts solides. La suite de la longueur est plus raide et il y a même un passage un peu physique où il faut fermer les bras. Le relais est très confortable, il se fait dans une petite grotte sur un spit de 8 et une lunule. Je suis déjà bien content d’enchaîner cette longueur.

La suite est encore très belle, il s’agit d’un 6c qui commence vraiment tranquillement. On dirait que cela a été fait exprès pour pouvoir se remettre des émotions de la longueur précédente. Mais cette tranquillité ne dure pas. Cela commence à se corser lorsque la voie part en oblique sur la gauche pour rejoindre un éperon. Là on retrouve de l’escalade technique sur trous avec des pas vraiment obligatoires et un peu loin des points… Encore un relais où je suis content d’arriver sans avoir chuté.

Le 6c+ qui suit fait partie des plus belles longueurs. Du bas, le mur est impressionnant mais on y découvre à chaque fois de belles prises et on peut même prendre le temps de savourer son escalade, ça j’adore. La fin est tout de même un peu coriace. Au relais nous avons les pieds sur un vieux cade ce qui est confortable.

La longueur suivante en 6a constitue un vrai moment de repos, enfin… ça fait du bien au moral.

Bien sûr cela ne dure pas et il faut continuer avec un 6c+.

Le Premier 7a+ de « la fête des nerfs » au Verdon

La longueur en 7a+ est un beau challenge à vue

Que je suis content d’avoir remporté, non sans avoir livré une belle bataille. On peut distinguer 2 crux bien blocs. Le premier se situe dans un bombé à 10m, bien technique sur petites prises de mains et pieds fuyants. Le deuxième est au ¾ de la voie après avoir réalisé la traversée vers la droite. Ici, le pas de bloc est plus physique et il faut, avec des prises plutôt plates, réussir à monter haut les pieds pour pouvoir se rétablir.

Une courte longueur (10m) facile (5c) permet ensuite de rejoindre le gros et impressionnant cade dans lequel on fait le relais.

Le 6c de l’avant dernière longueur de la fête des nerfs bien gazeux

Le départ de l’avant dernière longueur en 6c+ est assez original

Il faut commencer à grimper dans un chêne vert qui a poussé dans la falaise. Puis on rejoint une goulotte très technique à grimper. Ce n’est jamais dur physiquement mais on est souvent mal équilibré et il y a quelques prises de pieds fuyantes pas simples à valoriser. La fin est plus tranquille, ce qui permet de prendre le temps de savourer le gaz qui nous entoure.

En partant dans la dernière longueur en 7a+

Je ressens une petite pression. J’ai tout enchaîné à vue jusque là, j’aimerais valider aussi la dernière longueur. La fatigue commence à ce faire sentir, j’ai des crampes qui apparaissent dans les bras de manière épisodique. Cela commence par de l’escalade facile pour rejoindre un dièdre peu fourni en pied puis faut partir sur la gauche. Là ça se complique, il y a quelques trous plats à arquer, des pieds fuyants pour se rétablir dans des prises un peu meilleures.

Mais je ne parviens pas à trouver les bonnes prises. J’en touche plusieurs, mais rien de bien convaincant. Je vois un mono doigt mais je manque de détermination pour aller le chercher. J’ai les bras ouvert, je craque, je vole… Rhaaa ! Quelle déception ! Je remonte à la corde et repars et ça passe bien avec le mono, pourquoi n’ai-je pas tenté le coup ? C’est le jeu du à vue, tant pis. La suite est grandiose, on réalise de grands mouvements sur des bacs. Le vide sous les chaussons nous donne l’impression de voler comme les vautours qui nous guettent.

Quelle belle voie ! Je suis content d’y être allé et d’avoir eu de bonnes sensations en la grimpant. Ca vaut vraiment le coup de laisser mûrir des projets avant de s’y lancer. Et j’en ai plein d’autres comme ça… J’espère que les prochains m’apporteront autant de satisfaction…

Summit de La fête des nerfs ! C’est beau le Verdon

Conclusion sur La fête des nerfs au Verdon

Une très belle voie à faire absolument, tout en gardant à l’esprit que les cotations du topo ne reflètent pas du tout la difficulté réelle de la voie.

Yoann FOULON au pied de La fête des nerfs au Verdon

Matériel utilisé dans l’ascension de La fête des nerfs au Verdon

Vêtements utilisés pour cette voie d’escalade au Verdon :

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPARTEST-CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOKSI C’ÉTAIT À REFAIRE
DOUDOUNETRX2 800FTTRANGOWORLDApport thermique et légerOui, chaud et léger et très compact.Parfaite
PREMIÈRE PEAU (HAUT)PormaTRANGOWORLDChaud et respirantAucune gêneA continuer
PREMIÈRE PEAU (BAS)KetTRANGOWORLDChaud et respirantOuiAu top
PANTALON LÉGERGhawdexTRANGOWORLDLéger, et très élastique il permet une bonne aisance des mouvementsOui, la coupe ajustée permet de bien voir ses pieds.A renouveler, top pour les grandes voies
POLAIREPullover Trx2 stretchTRANGOWORLDChaud et laisse libre de ses mouvementsL’ouverture du col est très pratique lorsqu’on surchauffe un peu, possibilité de la mettre en gardant le casqueMa nouvelle polaire préférée

Matériel de Bivouac :

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPARTEST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOKSI C’ÉTAIT À REFAIRE
DUVETXero 550MOUTAIN EQUIPMENTLéger et compactOuiA refaire sans hésitation
MATELAS LÉGERProliteTHERMARESTUltra léger et ultra compactPrend peu de placeA refaire
RÉCHAUDProvidusOPTIMUSLégèretéOui, parfait pour des courses où le poids est un élément important pour la réussite de la courseTrès bien
FRONTALETikka R+PETZLBon éclairage et différents modes d’éclairage (puissance)Oui, et bonne autonomieA reprendre

Matos grimpe :

CATÉGORIENOM DU MODÈLEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPARTEST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOKSI C’ÉTAIT À REFAIRE
HARNAISAquilaPETZLCompromis entre légèreté, compacité et confortOui, surpris du confort.A refaire
MOUSQUETONSAttache 3DPETZLForme poire de taille moyenne. Modèle légerOui, le seul point négatif est sa visserie qui a tendance a s’ouvrir facilement.A refaire
Corde à simpleJoker 9,1 60mBÉALFine et fluideOui, très bonne résistanceAu top
Corde de hissageBack up line 60mBealTrès légerCa devient dingueRien à dire
CHAUSSURESUltra raptorLA SPORTIVAChaussures légèresPas de gêne au baudrierA refaire
CHAUSSONS TECHNIQUESInstinct vsSCARPATechniques et confortablesPrécisOui
DÉGAINESAngePETZL LégèretéOuiAu top
ASSUREURReversoPETZLAssurage du leader et du second avec corde à doubleOuiA refaire
SANGLEFin anneau 60PETZLPratique pour rallonger les points de protections (spits, pitons, coinceurs…)OuiA refaire
SANGLEFin anneau 120PETZLPratique pour faire des relaisOuiA refaire
CASQUESirrocoPETZLLégèretéOui, et très bonne tenue sur la tête, le clip aimanté permet une mise rapide du casque même avec des gantsJe continue avec lui

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