Trek en autonomie complète du Nord au Sud de l’Islande

par Expérience Outdoor

Cyprien et Justine LANTEAUME nous partage leur expérience Trek en autonomie complète du Nord au Sud de l’Islande

trek en autonomie complète

LE PROJET DE TREK EN AUTONOMIE EN ISLANDE

Traversée l’Islande du Nord au Sud en Trek en autonomie complète. Ce trek nous amenée à parcourir le désert le plus étendu d’Europe, longé le plus grand glacier d’Europe pour finir dans le Landmanalaugar. Un trek pour parcourir 300 km en 13 jours sous tente et en refuge.

Date :

du 4 août au 24 août.

Participants :

Justine L.F et Cyprien L.

Lieu :

L’Islande.

Notre voyage en Islande en chiffres 

Budget total pour deux hors matériel : 2500 euros (dont 1200 euros de billet d’avion et train)
Distance totale : 300 km
Dénivelée cumulée : 4500m
Durée du trek: 13 jours
Poids du sac : 10 kg de matériel par personne plus 15 kg de nourriture réparti plus ou moins équitablement.
Kilo-calorie : 64 509

Hébergement en Islande

Camping à Reykjavik et Akureyri. Refuge et bivouac pour le trek

Bibliographie

L’organisation de ce trek en autonomie c’est appuyée sur plusieurs sites internet et cartes topographiques.
Pour le tracé :
Carte d’Islande, au 1 :425 000 et des plus précises au 1:200 00 South West et Center.
Ils nous ont inspirée très fortement :
– Deux frères en Islande.com
– Randonner léger.org

Vous trouverez de nombreuses informations sur l’Islande avec le guide de voyage Lonely Planet.

Séjour randonnée en Islande Guide de voyage Lonely Planet Islande

Du Nord au Sud de l’Islande, trek en autonomie complète

Il y a deux ans, nous partions en Corse pour faire le GR20 en autonomie complète. Bien que ce chemin soit beaucoup emprunté et que nous n’ayons pas connu la réelle « solitude », nous avions particulièrement apprécié d’être coupé de notre quotidien et de n’avoir à penser qu’à marcher. Ce chemin nous avait aussi rapproché et avait consolidé notre relation. L’année 2013 marquait un grand tournant pour nous : la fin des études, l’entrée dans la vie active… Enfin, bref, un nouveau départ, l’entrée dans la vie adulte (la vrai où on paye des impôts et tout ça…).
Bien sur, la fin des études on la fête toujours : champagne avec les parents, tournées des bars avec les amis, repas avec les grands parents… Mais nous deux ? Comment nous pouvions marquer le coup ? Nous savions qu’à la rentrée de septembre nous serions séparés, il fallait donc trouver quelque chose qui nous rassemble, et pour une fois que nous avions un mois de vacances ensemble, il fallait en profiter. L’idée de repartir en randonnée sur plusieurs jours avec tout dans le sac s’est pour ainsi dire imposée. Mais où ?
Nous avions aimé traverser la Corse, d’aller de la mer jusqu’à la mer. Pour ne pas partir complètement à l’inconnu, nous avons donc décidé de repartir sur une île et de la traverser de part en part.

Un trek en Islande

Nous ne voulions pas trop de chaleur : exit la Réunion, la Martinique, les Canaries… Pas trop loin pour des raisons de budget… Et l’Islande est apparue comme la meilleure réponse à nos nombreux critères.

Au final, nous avons amèrement regretté la chaleur et nous avons dépensé beaucoup plus que prévu en équipement et pour la vie quotidienne là-bas !!! En fait, l‘Islande ne respecter pas tant que ça nos critères de départ, mais elle nous a apporté ce que nous attendions de ce voyage : des moments uniques, des paysages fantastiques, l’oubli de notre quotidien et en prime de nouvelles amitiés.

Jusqu’au départ du Trek en autonomie

Nous partons en train de Marseille le dimanche 4 août et après un après-midi dans l’aéroport Charles de Gaulle, nous montons (enfin !) dans l’avion qui nous emmène à Reykjavik. Quand nous sortons de l’avion, nous découvrons déjà 2 facettes de l’Islande : tout d’abord il est une heure du matin et il ne fait pas nuit, et nous sommes le 4 août mais on se prend une rafale de vent comme on n’en connait seulement au ski en plein mois de février… Nous qui avions faillit partir en short et sandales depuis Marseille, on ne regrette finalement pas d’avoir opté pour les pantalons et chaussures de rando ! Et on est ravis de récupérer nos sacs pour enfiler polaires et vestes (qu’on ne quittera quasiment plus jusqu’à notre retour !).
A la sortie de l’aéroport, troisième découverte à propos de l’Islande : les prix !!! Plus de 30 euros (5000 couronnes) pour prendre le minibus qui nous emmène au camping et environ 10 euros par nuit et par personne pour y planter la tente.

Nous passons les 2 jours suivants à visiter la ville et à rejoindre Akureyri en avion. Il fait super froid dans ce pays mais pour le moment il fait beau, donc nous sommes contents ! On tourne en rond dans Reykjavik, on achète nos cartes et la nourriture que nous n’avions pu prendre dans l’avion (pain, saucisson…).
Nous comptions rejoindre le lac Myvatn dans la même journée mais le seul bus passe à 8h le matin… Il est 10h quand nous arrivons à Akureyri… Raté !

On reste donc une journée complète dans la deuxième ville du pays, il y a 17 milles habitants… Nous faisons donc vite le tour et nous passons le reste de la journée au camping à regarder les cartes et à attendre le lendemain. Le soir, surprise ! Rencontre avec 3 bretons (Adrien, Corentin et Florian) qui tentent la même chose que nous… Nous voyagerons donc à 5 à partir de là ! Nous passons la soirée à comparer notre matériel et le poids de nos sacs.

Le vrai départ

Mercredi 7 août, 6h du matin, nous plions la tente et allons prendre le bus sous un soleil éclatant ! Cette fois, c’est hors de question de le rater ce bus, nous arrivons à la gare routière avec presque 3 quarts d’heure d’avance ! Le bus nous laisse à Gardsvogur, au croisement entre la route et une piste. Photo de départ oblige et… en route ! (Je crois que c’est la seule photo où je suis en manches courtes… Je remettrai ma polaire une petite heure après le départ !)

Trek en autonomie

Tant que nous sommes à proximité du lac, le paysage est assez vert, mais après 2h de marche nous arrivons dans un désert de cailloux. Nous avons l’impression d’être sur la Lune… Pendant toute la matinée nous allons droit sur la Sellandafjall, une montagne seule au milieu de ce désert plat, en suivant de près ou de loin une piste de 4X4. Nous arrivons au pied de cette montagne pour pique-niquer, nous trouvons un petit coin près d’une rivière.

Pendant 14 jours

Nous mangerons tous les midis : un paquet de tuc, quelques tranches de pain de mie, du saucisson islandais (il n’est vraiment pas bon, mais il faudra faire avec !). A côté de nous, les bretons se font un plat chaud même le midi, nous piquerions bien dans leurs lyophilisés… Allons-nous résister à la tentation pendant deux semaines ???
L’après midi, nous marchons encore dans le désert de pierres qui devient petit à petit un désert de lave. Nous sommes impressionnés par tout ce noir à perte de vue ! En fin de journée nous rejoignons un terrain herbeux et après une heure de recherche nous trouvons un petit refuge près d’une rivière. Nous pensions arriver au refuge de Botni ce soir, mais après une étude de la carte, nous concluons que nous n’y sommes pas.
Nous sommes tous fatigués de ce trek en autonomie, alors nous décidons de rester là, c’est un vrai coin de paradis : rivière claire, refuge propre constitué de 2 petites baraques style préfabriqué, gaz à l’intérieur, vue sur les glaciers au loin… Le rêve ! Pour ce premier jour nous aurons marché 6h30 pour une distance estimée à 30km (eh ! oui ! aucun de nous n’a de GPS, et les cartes sont loin d’être précises !). Pour le moment les jambes et le moral se portent bien, mais les sacs sont lourds (surtout celui de Cyprien qui a récupéré mon duvet en court de journée…)

 

La découverte du climat Islandais

Le deuxième jour de marche, nous continuons à traverser le désert de lave. Pendant une bonne partie de la matinée, nous slalomons entre des blocs de lave noirs. Nous passons à coté de Botni environ 2 heures après notre départ… Nous étions encore loin hier soir, nous nous félicitons d’avoir dormi dans l’autre refuge !
8km plus loin, le désert de lave devient un désert de cendre… C’est toujours noir mais, à la différence de la lave, le vent fait entrer la cendre partout… Le pique-nique et peu agréable et rapide, on mange plus de cendre qu’autre chose… Et oui ! Après avoir compris ce qu’était les températures islandaise, nous faisons connaissance avec le vent islandais ! Il forcit pendant toute la journée. Heureusement que notre carte indique un autre refuge où nous pouvons aller ce soir, planter la tente aurait été dur par ces conditions.

Au refuge de Dyngjufell, la rivière indiquée sur la carte n’existe pas. Les quatre garçons prennent des sacs poubelles du refuge et montent 200 mètres plus haut récupérer de la neige que nous faisons fondre sur le poêle pendant plus d’une heure. En fin de journée, un groupe de volontaires avec un ranger (personne responsable des parcs naturels et des secours en Islande) arrivent. Il nous annonce que juste derrière le refuge, il y a un tonneau rempli d’eau… Pour les 4 gars qui ont porté des kilos de neige et se sont rajoutés près d’une heure de marche ce soir… VDM !
Nous sommes rassurés quand le ranger nous dit que le vent va se calmer cette nuit, parce que ce soir j’ai du mal à tenir debout dehors, et rejoindre les toilettes sèches à 10 mètres du refuge est un vrai défi, le plus dur restant de fermer la porte… En plus de ce vent, des nuages se sont accumulés en fin de journée et il commence à pleuvoir. Nous nous couchons en espérant que la nuit arrangera tout et que demain il fera beau.
Pour ce jeudi 8 août de ce trek ne autonomie, nous avons marché environ 28km en 6h. Nous sommes assez fatigués et les vrais repas commencent à nous manquer, surtout quand nous voyons les volontaires se cuire une tranche de viande avec des oignons… Mais le moral est toujours là !

Vendredi 9 août…. Raté ! Il y a toujours autant de vent !

Aujourd’hui dans notre trek en autonomie, nous devons passer un col à 1300m et rejoindre Askja, le cratère d’un volcan avec deux lacs. C’est un site apparemment très touristique, nous avons prévu de dormir au camping à côté, ce qui devrait nous faire une journée de seulement 21km, histoire de 5h maximum.
Avant de partir le ranger nous dit qu’on peut y aller, que ça passe même avec le vent, donc on y va… Ca monte dur dès le début, avec le vent nous avançons pliés en deux. Pendant 2h, nous montons sans nous poser de questions et soudain nous nous retrouvons les pieds dans d’énormes névés et la tête dans un brouillard de plus en plus opaque. Après réflexion, nous décidons de ne pas faire demi tour, nous sommes quasiment au col, alors autant redescendre de l’autre côté.

Nous passons enfin ce fameux col, mais de l’autre côté la galère continue. Il se met à pleuvoir, nous ne voyons pas à plus de 10 mètres, nous sommes tous trempés et surtout nous n’avançons pas : après plus de 4 heures de marche nous arrivons à un panneau qui nous annonce que nous avons fait seulement 11km… Nous qui pensions être sur le point d’arriver… Nous regrettons vraiment de ne pas avoir de pantalons étanches… Heureusement les pieds et le corps restent au sec.
6 heures après notre départ du refuge, nous arrivons enfin gelés et trempés au parking de Askja, il y a encore 8km jusqu’au camping. Une responsable du site nous propose d’appeler un 4X4, on craque et on accepte.
A Dreki, il y a un camping et un refuge. Nous plantons nos tentes et nous passons le reste de la journée dans la salle commune du refuge (nous ne savons pas trop si nous avons droit…) Nos affaires sèchent, nous mangeons (avec ce temps nous n’avons rien avalé depuis 7h ce matin), nous discutons avec les autres touristes, personnes ne comprend ce que nous faisons là sans 4X4.
Dans la soirée, un ranger vient nous trouver. Il nous déconseille de continuer. Le dégel n’ayant pas encore commencé cette année, beaucoup de rivières sont à sec, il n’y a donc pas d’eau sur la suite de notre itinéraire. De plus, ils annoncent une météo identique pendant 3 jours et nous devons encore passer beaucoup de points en altitude.

Dépités, nous décidons de suivre ses conseils et changeons notre programme : nous irons en bus jusqu’à Nyadalur, cela nous évitera de passer ces endroits pour le moins délicats. A cause des bus qui ne passent pas quotidiennement cela nous prendra 3 jours, comme si nous le faisions à pied. Ce changement de programme ne nous plait pas tellement, nous avons l’impression d’échouer, mais passer 3 jours comme aujourd’hui, ça pourrait devenir dangereux.

Le bilan de ce troisième jour n’est donc pas fameux : 14km à pied pour 6 heures de marche, et 8 km de 4X4, nous avons trop honte ! Nous mettons plusieurs heures à nous réchauffer et à sécher… Le moral en prend un coup !

Le repos forcé

Réveil à Dreki, nous prenons le petit déjeuner dans le refuge et comme le bus ne passe qu’à 15h, nous remontons dans le cratère voir ce que le brouillard nous a caché hier.
La balade est super, 9km par un petit sentier, sans les sacs à dos nous avons l’impression de voler, nous doublons tous les groupes de touristes. Le temps se maintient, il ne fait pas beau mais nous n’avons presque pas de pluie pendant notre marche, et les nuages restent hauts donc nous avons de la visibilité. Le cratère avec ses deux lacs est magnifique. L’un des deux est un lac d’eau chaude, il pue le souffre mais nous nous baignons quand même. Nous rentrons par la piste que nous avons faite en 4X4 hier.

 

Grâce à cette belle balade et à la baignade, notre moral remonte un peu. Nous ne ferons peut être pas notre trek en autonomie en entier, mais au moins nous avons vu Askja et nous avons testé la baignade dans les sources d’eaux chaudes. Mais nous sommes vite re-démoralisés quand, pendant quelques heures, nous nous retrouvons dans le bus d’un tour organisé avec un guide qui commente tout ce que nous croisons.
Il n’y a pas de bus qui rejoignent directement Nyadalur, nous devons repasser par Myvatn notre point de départ… Nous déprimons vraiment quand le bus passe devant la piste que nous avons empruntée 3 jours plus tôt. Nous apprenons en plus, que le prochain bus pour Nyadalur ne part que le sur lendemain. C’est avec le moral au plus bas que nous nous installons au camping de Myvatn pour 2 nuits.
Le lendemain passe lentement, il pleut, il pleut, il pleut… Nous restons sous la tente ou dans la salle commune du camping. Nous mangeons tout le « free food » que nous trouvons (nourriture laisser en libre service par les campeurs dans la cuisine du camping). Le seul point positif de ces 2 jours, c’est que le temps aura été très mauvais, et que nous aurions vraiment été mouillés si nous avions continué.
La veille de notre départ de Myvatn, le temps se dégage dans la soirée et nous montons en haut d’une petite colline où nous avons une vue sur tout le lac, c’est un site magnifique.

Le deuxième départ

Lundi 12 août à 8h, nous prenons le bus pour Nyadalur. Il fait enfin beau. Sur la route le bus nous arrête à deux chutes d’eau assez impressionnante, mais nous n’avons qu’une hâte : arriver et continuer notre périple.
A partir de Nyadalur, nous traversons toujours le désert de cendre. Comparer à nos premiers jours de marches, nous voyons de chaque côté de notre route les glaciers islandais. Nous les confondons parfois avec des nuages : ils sont plats et très longs. On ne sait dire où ils commencent et où ils finissent.
Nous marchons un peu plus de 5 heures et parcourons environ 25km sur l’après midi. Nous trouvons un petit lac auprès duquel nous bivouaquons.
Le temps se gâte dans la soirée, les nuages réapparaissent et le vent se lève (moins fort qu’à Dyngjufell mais nous mangeons à l’intérieur de la tente.)

Le passage à la couleur

Je parlerai rapidement des deux jours suivants, pour que vous aussi vous ayez envi, un jour, d’aller en Islande ! Après ce bivouac sympathique près de notre petit lac, nous nous sommes réveillés dans le brouillard, nous avons commencé à marcher sous la pluie. Et nous avons marché comme ça pendant deux jours et demi. Pluie, brouillard et désert de cendre. Ciel gris, sol noir… 35km par jour pendant trois jours, à raison de 7 à 8 heures de marche.
Le premier soir nous avons pu dormir dans le refuge de Versalir, nous y avons été accueillis avec un chocolat chaud et une douche chaude. Ce fut dur de se motiver à repartir sous la pluie le lendemain. Le deuxième soir, trop fatigués pour chercher un coin de bivouac acceptable, nous avons planté la tente juste à côté de la piste de 4X4, pas trop passante heureusement !

Le troisième jour à commencé comme les 2 précédents : sous la pluie et le brouillard et toujours au milieu de la cendre. Mais après les premières heures de marche, nous avons croisé une vraie route avec du goudron, ça faisait un moment que nous n’en avions pas vu ! Alors que nous nous rapprochions du Landmannalaugar, au milieu de la lave et de la cendre sont apparues des petites collines vertes. Nous avons pique-niqué près de la première. La pluie nous ayant empêché de pique-niquer les deux jours précédents, nous avons profité pleinement de cette pause au milieu de la journée pour profiter pleinement de notre trek en autonomie.
Dans l’après-midi, alors que nous suivions toujours la piste, nous avons croisé de plus en plus de 4X4 et de bus. Les paysages se diversifiaient, nous passions au milieu de collines tantôt recouvertes de mousse verte presque fluorescente, tantôt en terre rouge ou noire. Vers 18h, nous arrivions au camping du Landmannalaugar, et ce fut un choc de retrouver autant de monde sur un même lieu ! Le Landmannalaugar est un des sites touristique de l’Islande : ce n’est pas une ville, il y a juste un camping et un refuge et c’est le lieu de départ d’un des treks les plus connus. D’où l’affluence de monde dans cette zone. A partir de ce camping et jusqu’à la fin de notre périple, nous ne pourront dormir qu’à côté des refuges, sur les aires de bivouac, la région étant un parc protégé.

Le camping est entouré de montagnes colorées. Du rouge au bleu, en passant par le gris et toutes les teintes d’orange, toutes les couleurs y sont. Rajouter à cela des fumeroles et des sources d’eau chaudes un peu partout. Dur à imaginer ? Même en le voyant, nous avions du mal à y croire !

Ce site majestueux attire forcément des foules de tout horizons, avec tous les désagréments qui vont avec : faire la queue pour la douche, le bruit le soir, des gens partout… Nous étions habitués à être seuls nous ! C’est drôle de voir la différence entre nous, qui marchons depuis plusieurs jours, habitués à être mouillé et fatigués et les autres qui sont sur le départ, frais et en pleine forme avec l’estomac bien plein.
La plupart des personnes font le trek en 4 jours, nous en avons prévu 2.

Les deux plus beaux jours

Averse au moment de notre départ le vendredi 16 août. Nous attendons qu’elle passe et partons vers 9h10. Comme nous marchons souvent plus vite que les gens, surtout les groupes, nous ne sommes pas trop gênés par le monde. La matinée est parfaite : il y a beaucoup de nuages mais il ne pleut pas, les paysages sont à couper le souffle et changent à chaque virage. Nous ne nous ennuyons pas ! Nous passons près d’une source d’eau chaude. Une vraie cette fois, pas comme le lac à Askja à 22°C, ici l’eau boue, on ne peut pas la toucher. Les montagnes fument de partout et les sols sont brulants, ce qui fait contraste avec les névés nombreux malgré qu’on soit au milieu du mois d’août à moins de 1000 mètre d’altitude !
Mais comme toujours en Islande, le « beau temps » est de courte durée, en fin de matinée nous nous prenons deux grosses averses et vers midi nous arrivons au refuge qui marque la fin de la première étape du trek « normal ». Nous voudrions y manger au chaud avant de repartir mais le gardien nous annonce que pour utiliser les locaux il faut payer 500 couronnes (presque 5 euros), alors tant pis, nous avalons vite fait quelques tucs et nous repartons.
Nous traversons un plateau, toujours au milieu des montagnes multicolores avant une grande descente qui nous amène au lac Aftavatn, où nous campons. Le paysage change radicalement, tout devient vert. L’après-midi fut agréable puisque nous avons marché sur un petit sentier au milieu de panoramas variés. Pour ce qui est du temps, il ne fait toujours pas beau et deux ou trois petites averses ont croisées notre chemin, mais le plafond nuageux est suffisamment haut pour que nous ayons de la visibilité et heureusement car ce fut une étape extraordinaire ! Nous auront parcouru 24 km en un peu moins de 6 heures, avec 700 mètres de dénivelé positif et négatif.

 

Pour le départ le jour suivant

Nous avons le choix entre deux chemins. Comme nous voyons tout le monde partir par le chemin de gauche, nous prenons celui de droite. Après 3 quarts d’heure de marche nous arrivons à un petit col où nous retrouvons nos trois bretons, partis un peu plus tôt ce matin. Trop occupés à se prendre en photo dans le plus simple appareil, nos compagnons de route n’avaient même pas remarqué que le chemin s’arrêtait là… Après un coup d’oeil à la carte, nous décidons de continuer. Comme il ne pleuvait pas, nous espérions revoir rapidement le chemin principal. Nous visons donc une montagne et très vite, nous sommes coincés par une rivière.
Ce n’est pas le premier gué que nous traversons mais celui là à l’air particulièrement profond. Nous enlevons nos chaussures et mettons nos sandales. Je laisse Cyprien passer devant et je commence à avoir peur quand je vois qu’il a de l’eau jusqu’à mi cuisse alors qu’il a des jambes deux fois plus grandes que les miennes. Les autres changent de stratégie et passent en caleçon. Au final, nous passons tous sans trop de problème, quelques affaires humides mais maintenant nous avons l’habitude d’être mouillés !

A part ce gué non prévu, nous nous ne débrouillons pas trop mal puisque nous retrouvons vite le vrai chemin. Comme la veille, nous le suivons jusqu’au refuge situé à la fin de la troisième étape « normale » et nous y pique-niquons. Nous y restons une bonne heure et demie à cause d’une averse. Si le matin nous marchions entre collines vertes recouvertes de mousse et encore quelques étendues de cendre, l’après-midi nous nous rapprochons de deux glaciers. Nous voyons depuis le chemin, les langues de glace et de nombreuses crevasses.
Les glaciers islandais sont décidément impressionnants ! Après un autre gué, nous arrivons à Borsmork : la forêt de Thor, c’est la seule forêt naturelle d’Islande. Et en y réfléchissant, c’est la première fois depuis Myvatn que nous revoyons des arbres.
Le temps pluvieux à midi se lève et c’est sous le soleil que nous plantons notre tente au camping. En plus d’être une très belle étape, le samedi 17 août restera graver comme celle où nous avons pu faire un hammam, se baigner dans un bassin d’eau chaude naturelle et prendre une douche chaude à volonté (dans la plupart des campings les douches sont payantes et limitées en temps) ! Après notre journée de 32km et 7h de marche (avec les 2 gués), nous sommes ravis, et nous pouvons, en plus, manger dans une salle chauffée !

La dernière étape

Notre dernière étape, quand nous l’avions prévue sur la carte devait faire 24km. Nous devions passer un col à 1300m et redescendre de l’autre côté pour rejoindre à Skoggar, notre point d’arrivée. Considérant cela comme une petite étape, nous avons pris notre temps pour partir de Borsmork et démarrions donc à 9h30. Très vite, nous nous sommes rendu compte que nous avions mal lu la carte, et que nous devions contourner une colline avant de commencer la montée vers le col. Ce petit détour nous a rajouté environ 8km sur ce que nous avions prévu. Comble de malchance, après un virage, nous découvrons avec horreur que nous devons franchir une rivière assez imposante.

Passage de gué

Nous enlevons nos chaussures et traversons. La rivière se découpait en trois bras, donc trois passages avec de l’eau jusqu’en dessous de la taille. Nous n’avons pas mouillé les sacs mais les pantalons oui ! Encore aujourd’hui, j’ai une pensée pour un de nos compagnons bretons qui, ayant oublié ses chaussures sur la première rive, dû traverser la rivière trois fois !

Résultat de ce petit détour avec traversée de rivière, nous sommes arrivés en bas de la montée déjà fatigués. N’ayant pas trop d’autre choix que de continuer, nous montons. Nous savons qu’au col il y a un petit refuge, nous décidons de se rejoindre là bas pour pique-niquer pour que chacun monte à son rythme. Arrivée au dessus de 900m, je me suis de nouveau retrouver dans le brouillard, à marcher dans la neige, la pluie se transformant petit à petit en neige puis en grêle. Seule au milieu de ce paysage blanc, à suivre les piquets jaunes indiquant le chemin, je ne me suis pas sentie très rassurée !

A plusieurs reprises

j’ai attendu deux des garçons restés derrière, mais le froid m’empêcher de m’arrêter trop longtemps. Enfin, après deux heures de montée, j’ai rejoint le refuge au col. Nous nous sommes tous retrouvés et avons pique-niqué à l’intérieur. La gardienne du refuge nous a même offert des crêpes. Le temps ne s’arrangeant pas, nous hésitions à rester dormir au refuge mais celui-ci était complet pour la nuit, nous n’avions donc pas le choix : il fallait faire aujourd’hui les 14km de descente jusqu’à Skoggar.
30 secondes après être ressortis du refuge nos affaires, qui avaient plus ou moins séché, étaient trempées. La descente fut longue. En dessous de 800m nous sommes repassés sous les nuages et avions un peu plus de visibilité. Nous avons aperçu la mer, signe que notre trek se terminait.
Avec cette visibilité nous avons vu les averses arriver une par une sur nous, et nous ne pouvions rien faire pour les éviter. Dès que nos pantalons séchaient un petit peu, une autre averse nous arrivait dessus.

Skoggar

Après 3 heures de descente, nous sommes enfin arrivés à Skoggar ! Quand nous imaginions ce moment, nous nous voyions en train de nous photographié et de crier de joie devant la chute de Skoggarfoss. Nous étions loin d’imaginer, que nous serions tellement trempés que nous n’aurions aucun regard pour la fameuse chute et que nous précipiterions au point info pour savoir s’il existait un hôtel pas trop cher pour dormir au sec !
Et… il y en avait un ! Nous avons dormi dans un hôtel, qui mettait son gymnase à disposition des gens comme nous (sans argent et trop mouillés pour le camping !). Là aussi nous avons eu droit aux douches chaudes à volonté et même le lendemain matin au petit déjeuner!!!

La fin du séjour

Le lundi 19 août, nous nous sommes réveillés sans savoir quoi faire… Plus de marche, fini le trek... Notre première matinée fut occupée par le fameux petit déjeuner qui nous occupa près de 3 bonnes heures. Ensuite nous sommes allés voir la chute de Skoggarfoss. Nous y avons fait nos photos d’arrivée que nous n’avions pas faites la veille ! Puis dans l’après-midi nous récupérions un bus pour retourner à Reykjavik.

Pour la fin de notre séjour nous sommes restés dans la capitale. Nous avons visité la ville (la cathédrale, le lac central…), nous avons acheté nos souvenirs et même tenté d’aller voir les baleines (gros attrape touriste : on ne voit quasiment rien !). Le lendemain de notre arrivée, nous profitions d’une dernière soirée avec les bretons dans les bars de la ville.
Avec d’autres français rencontrés au camping nous avons loué une voiture pour faire le cercle d’or sur une journée. Il s’agit de 3 sites à voir autour de la capitale. Il y a beaucoup de monde, mais une fois en Islande, ça vaut quand même le coup d’en faire le tour. N’ayant vraiment pas de chance avec le temps, nous avons passé cette journée sous la pluie, mais même sans le soleil, Geysir, Guldfoss et Bingvellir valent le détour. (La location d’une voiture restant moins cher que le bus à partir de 3 personnes.)
Le 23 août nous avons quitté l’Islande. Contents de retrouver la chaleur et le soleil, de pouvoir restés secs pendant plus de 10 minutes mais bien triste que notre voyage prenne fin.

 

Matériel utilisé pour notre Trek en autonomie en Islande

CATEGORIE MODELE MARQUE POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DEPART CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE
BOB/CASQUETTE  Offert RAS
SANDALES  Poids Fragile
BOXER ATHENA SPORT  Je n’ai que ça  Ne sèchepas
BRIQUET BIC  Prix  RAS
STYLO, CARNET BIC  Pour les souvenirs  Acheter du papier étanche
BOUTEILLE PLASTIQUE COCA-COLA  Solide et léger  RAS
TENTE EXPONENT COLEMAN  Le poids  Fragile le mat à cassé avec le vent
CARTOUCHES GAZ 100G COLEMAN  Pas le choix  Bien
SAC À DOS ACT LITE 45+10 DEUTER  Respirabilité  Fragiles les barres de dos ont cassées
BOXER DOMINOS  Sportif  Ne sèche pas
T-SHIRT SCHOFFEL EIDER  Respirabilité  Bien
RÉCHAUD ZIP JETBOIL  Universelle et efficacité  Contenance trop limitée pour 2
TASSE SUMO JETBOIL  Léger et pratique  Parfait
POLAIRES DATCHA LAFUMA  Chaleur  Trop faible compacité, retient trop l’humidité
CHAUSSURE MEINDL KANSAS GTX MEINDL  Poids robustesse  Très confortable et robuste
PANTALON QUI SE COUPE LADY OUTSIDE ZIP OFF MILLET  Séchage  Sèche bien et robuste
GUÊTRES EXPERT GAITERS MILLET  Prix  Compacte facile à mettre
VESTE LADY ODYSSE GORE TEX MILLET  Prix-compact  Prix-compact Etanche mais les élastique de serrage ont cassés
SAC À DOS KHUMBU 55+10 MILLET  Poids robustesse  Poids robustesse Le dos est exceptionnelle mais en charge lourde
SOUS-VÊTEMENT THERMIQUE CARLINE MAX LS MILLET  Offert  Efficace et sans odeur
BOB/CASQUETTE MILLET  Etanche  Parfait
CHAUSSETTES MONNET  Pas d’ampoule  Sèche rapidement,tient bien au pied
DUVET LAMINA 0 MOUNTAIN HARDWEAR  Synthétique, poids  Trop chaud, et volumineux
COUVERTURE DE SURVIE RÉUTILISABLE FRANCE NEIR  Pour protéger le tapis de sol  Parfait isole et protège le tapis de sol reste sec pour plier la tente le matin
SANDALES MANY TEMPS NEWFEEL  Prix  Ne sèche pas
SOUS-VÊTEMENT THERMIQUE X-WARM ODLO  Poids-Efficacité  Il n’y a pas mieux
APPAREIL PHOTO TOUGH OLYMPUS  Compact barroudeur  Qualité de photo faible
COUTEAUX N°8 OUTDOOR OPINEL  Poids et robustesse  RAS
VESTE EXOSPHÈRE H2O PATAGONIA  Prix  Prix Trop lourdes et pas compact mais robuste
FRONTALE TIKKA PLUS² PETZL  Compact et puissance  Idéale pour marcher de nuit
GANTS, TOUR DE COU, BANDEAU QUECHUA  Pour la chaleur
T-SHIRT TECHFRESH 50 QUECHUA  Prix  Attention à l’odeur
POLAIRES SOFTSHELL FORCLAZ 500 QUECHUA  Prix  SoftshellDécathlon c’est du bidon
PANTALON CONVERTIBLE FORCLAZ 100 MODU QUECHUA  Sèche rapidement  Très fragile
CHAUSSURES QUEST GTX 4D SALOMON  Poids confort  Poids confort Trop fragile et avec un chargement lourd ne tien pas assez le pied
CARRÉMAT PROLITE PLUS THERMAREST  Le poids et le confort  Facile à ranger et déplier et très confortable
MAILLOT DE BAIN TRIBORD  Sources d’eau chaude  Pratique
MAILLOT DE BAIN TRIBORD  Pour se baigner  pratique
CHAUSSETTES TREKKING EVOLUTION X-SOCKS  Efficacité  Efficacité Sèche rapidement, tient bien le pied chaussette parfaite

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