Camille SEGUY nous partage son expérience de 3 jours de randonnée sur le sentier des douaniers appelé aussi GR34
Informations pour préparer la randonnée sur le sentier des douaniers
Date :
3 jours, 24, 25 et 26 juillet 2014
Lieu :
Bretagne Sud, département du Finistère
De Douarnenez à la Pointe du Raz.
Depuis Montpellier jusqu’à Douarnenez: 1 000 km, soit environ 10h de voyage en voiture, sur autoroute, sans compter les temps de pause.
Participants pour le sentier des douaniers:
Camille et Antoine
Camille : trentenaire toulousaine, je suis adepte des activités de plein air, je pratique la randonnée, la course à pied, le VTT, l’escalade (et la zumba!). J’adore observer les animaux sauvages dans leur milieu naturel et découvrir les plantes au cours de mes balades /randonnées dans mes chères montagnes pyrénéennes.
En couple avec Antoine depuis dix ans, je partage avec lui cet attrait du plein air, la passion des voyages (proches ou lointains), l’envie de découvertes, d’aventure et de surprises !
En voyage, Antoine aime immortaliser les souvenirs en pratiquant la photographie et Camille en créant des carnets de voyage.
Où dormir sur le sentier des douaniers:
Plusieurs possibilités d’hébergement :
Bivouac « sauvage » sur le GR34 : même s’il est interdit en France, il est toléré et si vous respectez les lieux et démontez votre tente tôt le matin, il n’y a aucune raison de vous priver de la vue imprenable sur la mer…
Camping : il y en a quasiment un à chaque étape, qu’il soit municipal ou privé.
Chambres d’hôtes : quelques chambres d’hôtes proposent le gîte et le couvert à proximité du GR, l’avantage est qu’il n’est pas nécessaire de s’éloigner trop du sentier pour en trouver. Nous avons choisi cette dernière option, pour marcher légers… et secs ! Voici où nous avons dormi, sachant que nous déconseillons la seconde chambre d’hôtes :
- Chambre d’hôtes Mme Pichon
375, Roz Kerguian – 29790 Beuzec-Cap-Sizun
Mail : [email protected]
Tel : 02.98.70.56.05
2 Chambres, Distance du GR34 : 400m
Distance des commerces : 2.5km
40 € la chambre, petit déjeuner : 6€/pers
Ravitaillement possible au Bourg
- Mme Pennamen 02.98.70.30.63, Pointe de Penharn
42 € la chambre avec petit déjeuner inclus
Une très bonne chambre d’hôtes à Douarnenez, avec un excellent accueil :
Villa Roc’h Kelenn, Mireille Marechal
55 avenue du Bois d’Isis, 29100 Douarnenez
Tel : 06.65.28.53.02 ou 02.98.74.29.02
70 euros la nuit, petit déjeuner inclus
Mail : [email protected]
Où se restaurer/où se réapprovisionner en Bretagne :
Selon les étapes, on trouve des petites épiceries de villages, des restaurants/crêperies ou encore des bistrots qui font snack-bar. Dans une chambre d’hôtes, on nous a même proposé de nous faire les courses pour notre pique-nique du lendemain.
Il est aussi parfois possible de retirer de l’argent à un distributeur automatique de billets sans trop s’éloigner du sentier côtier.
Office du tourisme pour le sentier des douaniers:
Office du tourisme de Douarnenez
1 Rue du Docteur Mevel, 29100 Douarnenez
02 98 92 13 35
Centre d’informations de la Pointe du Raz
29770 Plogoff
02 98 70 67 18
Caractéristiques rencontrées sur sentier des douaniers:
Le GR 34 : 1700 km de sentier, il part de Vitré en Ille-et-Vilaine pour se terminer au Tour-du-Parc dans le Morbihan.
Découvrez l’expérience de Jeanne qui a marché 81 jours sur le sentier des douaniers :
ou celle de Sylvain qui a randonné sur le GR34 durant 71 jours :
Il est possible de faire le GR complet en plusieurs mois, d’ailleurs ci-dessous voici une proposition de segmentation, trouvée sur internet.
Il est également possible de faire des randonnées à la journée, à condition de prévoir le retour par le même itinéraire ou d’avoir deux véhicules. Certaines randonnées en boucle suivent le gr 34 sur une partie de leur tracé.
Attention le sentier côtier est interdit aux vélos.
Proposition de tronçons sur le sentier des douaniers :
- De Vitré à Fougères (3 jours / 71 km)
- De Fougères à Antrain (3 jours / 56 km)
- D’Antrain au Mont-Saint-Michel (2 jours / 36 km)
- Du Mont-Saint-Michel à Cancale (3 jours / 61 km)
- De Cancale à Saint-Malo (2 jours / 32 km)
- De Saint-Malo à Saint-Jacut (2 jours / 43 km)
- Saint-Jacut aux Sables-d’Or-les-Pins (3 jours / 54 km)
- Des Sables-d’Or-les-Pins à Saint-Brieuc (3 jours / 68 km)
- De Saint Brieuc à Paimpol (4 jours / 75 km)
- De Paimpol à Tréguier (4 jours / 68 km)
- Tréguier à Perros-Guirrec (3 jours / 44 km)
- De Perros-Guirrec à Lannion (4 jours / 68 km)
- De Lannion à Saint-Jean-du-Doigt (3 jours / 57 km)
- Saint-Jean-du-Doigt à Morlaix (2 jours / 34 km)
- De Morlaix à Roscoff (2 jours / 47 km)
- De Roscoff à Brignogan-Plage (3 jours / 64 km)
- Brignogan-Plage à Lilia (2 jours / 39 km)
- Lilia à Saint-Pabu (3 jours / 49 km)
- De Saint-Pabu à Lanildut (2 jours / 36 km)
- De Lanildut à Conquet (2 jours / 34 km)
- Conquet à Brest (3 jours / 40 km)
- De Brest à Faou (3 jours / 43 km)
- Faou à Lanvéoc (2 jours / 38 km)
- De Lanvéoc à Kerloc’h (2 jours / 27 km)
- Kerloc’h à Douardennez (4 jours / 72 km)
- De Douardennez à Cléden-Cap-Sizun (2 jours / 49 km)
- De Cléden-Cap-Sizun à Audierne (2 jours / 36 km)
- D’Audierne à Saint-Guénolé (2 jours / 47 km)
- De Saint Guénolé à Pont-l’Abbé (2 jours / 34 km)
- Pont-l’Abbé à Concarneau (3 jours / 60 km)
- De Concarneau à Pont-Aven (2 jours / 44 km)
- De Pont-Aven à Pouldu (3 jours / 65 km)
- Pouldu à Lorient (2 jours / 38 km)
- De Lorient à Plouharnel (3 jours / 54 km)
- De Plouharnel à Plouharnel (Presqu’île de Quiberon) (2 jours / 55 km)
- Plouharnel à Crac’h (2 jours / 28 km)
- De Crac’h à Crac’h par Locmariaquer (3 jours / 34 km)
- De Crac’h à Larmor-Baden (2 jours / 34 km)
- Larmor-Baden à Vannes (3 jours / 40 km)
- De Vannes à Séné (2 jours / 29 km)
- De Séné à Arzon (3 jours / 68 km)
- D’Arzon au Tour-du-Parc (2 jours / 50 km)
Grâce à la météo et aux marées, le paysage sur le GR34 est changeant en permanence, et de criques en falaises de granit, de prés verts en plages de sable fin, l’émerveillement est garanti…
Quoi d’autre dans les environs:
Festival maritime « Temps-Fête » à Douarnenez (tous les 2 ans, en juillet), 29 Boulevard du Général de Gaulle, 29174 Douarnenez. Renseignement au 02 98 92 29 29.
Ce festival qui regroupe plus de 600 bateaux anciens, qui paradent dans la baie de Douarnenez, avec possibilité de naviguer pour quelques heures à bord d’un de ces bateaux. Intéressant pour tous, et pas seulement pour les férus de voile.
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Bibliographie / liens Internet :
- Le routard – Bretagne sud – édition 2014
- carte IGN n°0419ET au 1/25 000ème – Audierne, Pointe du Raz, ile de Sein
- topo-guide – La côte de Cornouailles, de la pointe du Raz aux Montagnes Noires – ref. 348
- Le site Internet de la Fédération française de randonnée
- site Internet de la ville de Douarnenez
3 jours de Randonnée sur le sentier des douaniers
Mon récit est humble. Il ne parle pas de gros dénivelés, de sommet inaccessible, ou d’exploit sportif.
Mon expérience est modeste. Pas de glaciers, pas de crevasses, pas d’égarement possible, pas de course interminable. La seule menace est de se retrouver quelques heures sous une bonne averse. C’est un moment de suspens et de tranquillité au bord de la mer, comme au bord du monde.
Antoine et moi, Camille, sommes habitués à pratiquer la montagne, nous lever tôt le matin, emmitouflés, chausser les chaussures de marche voire les crampons, à la lumière de la frontale, pour gravir des cimes rocheuses ou enneigées, regarder avec respect des pics acérés, et faire attention à ne pas mettre les pieds dans le vide. Mais pour cette fois, la brume aura un gout salé, et les mouettes remplaceront les choucas et autres gypaètes…
Et si pour une fois, nous nous contentions de 4 à 5 heures de marche dans la journée? De seulement quelques dizaines de mètres de dénivelé ? D’un sac léger et d’un simple coupe-vent ? …
3 jours de randonnée « Horizontale »
Notre sommet, une fois n’est pas coutume, sera « horizontal » : nous comptons rallier Douarnenez ancien port de pêche florissant, à la Pointe du Raz, point le plus occidental du continent, par un sentier de randonnée.
Ce sentier est appelé « sentier des douaniers », ou randonnée GR34, car au début du vingtième siècle il permettait aux douaniers de patrouiller le long du rivage. Il longe la côte découpée d’un des trois « nez » du Finistère, celui le plus au sud. Du coup, pour nous ce sera plein ouest pendant trois jours, à raison d’une vingtaine de kilomètres de marche par jour.
Nous avons choisi cette partie du GR, qui compte en tout 1 700 kilomètres car elle parait très sauvage : peu de routes, pas de villes, pas de ports, seulement quelques maisons ça-et-là et de belles falaises qui surplombent la mer, façon Connemara !
Mise en jambes sur le Le sentier des douaniers
Après quelques jours à Douarnenez, passés au rythme des marées à goûter la douceur des journées ensoleillée de Bretagne, nous prenons le sentier le matin vers 9h pour quelques heures de marche, direction la Pointe de Kastell Koz.
La mer sera toujours à notre main droite, et le soleil toujours dans notre dos le matin… jolie routine de vacances ; moi qui possède un sens de l’orientation pitoyable, je suis sure de ne pas me tromper : il n’y a qu’un chemin ! Il suffit de maintenir le cap plein ouest !
Nous entrons très vite dans le vif du sujet, une fois la ville de Douarnenez et le quartier de Tréboul quittés. Quel décor inhabituel pour nous : d’un côté des prés de fougères qui sentent bon la forêt et de l’autre la mer avec ses effluves salées. La mer et la terre s’entremêlent. Les sens sont très vite en éveil. L’odeur du chèvrefeuille se mêle à celle des fougères et des bruyères, les goélands volent d’un rocher à un autre, le tout sur fond de ressac de vagues.
Le paysage Breton est très doux
le sentier est étroit, il suit les courbures voluptueuses des côtes et nous apprenons à découvrir le chemin au fur et à mesure de notre progression. Au détour d’une pointe rocheuse, nous découvrons la trace qui se déroule sur quelques kilomètres et il faut attendre une autre avancée de terre pour découvrir la suite.
Nous croisons quelques joggers qui rentrent vers Douarnenez, ceux-là auront moins de scrupules à se resservir une part de Kouign-amann.
Au loin, nous apercevons de gros bateaux qui se dirigent toutes voiles dehors vers la baie de Douarnenez : là-bas va commencer la « Temps-fête », grand rassemblement bisannuel qui accueille plus de 600 bateaux anciens, une manifestation qui vaut le coup d’œil même quand on n’y connaît rien au milieu de la voile ! Et quel plaisir de voir voguer de vieux bateaux, c’est quand même mieux que de les regarder s’ennuyer dans un musée !
La pointe de la Jument
Vers la Pointe de la Jument, le chemin joue au grand huit : alternance de petites descentes « raides » dans des vallons humides pour remonter sur des replats de fougères, le rythme est plus cassant, mais les montées sont courtes et les descentes permettent de récupérer. Nous nous arrêtons souvent pour contempler le paysage dans notre dos. En nous retournant, le point de vue change et nous apprécions le chemin parcouru.
A main gauche, des étendues douces de fougères, brassées par le vent doux du matin, c’est comme un océan vert qui prolonge la mer. Par endroits, la côte est dentelée comme une coiffe bretonne, le granit a été sculpté, façonné, creusé, poli, chahuté par les vagues, le sel et le ressac, et sans cesse il révèle ses couleurs puis se cache pudiquement au gré des marées.
Le paysage est très tranquille, doux, accueillant et pourtant, il en émane une force, presque une brutalité, qu’on ne peut apprécier que dans le pas lent et régulier de la marche à pied. Un peu comme la sensation qu’on éprouve quand on regarde un glacier : une force en action figée comme dans du marbre, un mouvement omniprésent malgré l’immobilité apparente.
D’ailleurs, à trop regarder l’horizon, il faut faire attention de ne pas faire un pas dans le vide; et les jours de grand vent ou de tempête, il est recommandé de ne pas s’aventurer sur le sentier. Même en plein été, les mauvais jours, des randonneurs trop curieux y ont laissé la vie.
Le phare du Millier
Douarnenez, nous voyons à l’horizon, parallèle à la côte que nous logeons celle de la pointe du Crozon, avec derrière dans les terres, le Menez-Hom, mont qui culmine placidement à 330 mètres d’altitude offrant un point de vue à 360 degrés, c’est aussi une base d’envol incontournable pour les parapentes de la région !
La pause pique-nique a des t(h)ons locaux : une boite de sardines face à la mer, quelques sablés en guise de dessert et un petit caramel au beurre salé qui s’accorde bien avec l’air ambiant ! Nous nous arrêtons au phare du Millier.
Ce phare fonctionne toujours, mais le gardien a quitté les lieux, remplacé dans les années soixante par la « fée électricité » . On y accueille aujourd’hui des expositions de peinture et de sculpture. Le phare du Millier nous rappelle qu’il subsiste encore une activité de pêche autour de Douarnenez.
Douarnenez était le premier port sardinier de France jusque dans les années mille neuf cent vingt, et a gardé des traces de ce temps passé : c’est encore la première conserverie de poisson de France et ses anciens bateaux sardiniers voguent fièrement dans la baie, avec leurs belles voiles ocre. Aujourd’hui c’est une ville culturellement très dynamique, et très agréable en plein été.
Au milieu au chemin nous apercevons des tas de plumes, restes d’une bataille, ou l’oiseau a perdu… Ici, les renards ne mangent pas des poules, mais des mouettes !
Encore une petite heure de marche
au milieu des fougères et des bruyères en fleurs et en début d’après-midi, nous arrivons à destination. Nous terminons notre randonnée par un bain rafraîchissant à la petite plage de sable de Pors Péron, où nous devrons quitter le sentier pour rejoindre notre chambre d’hôtes.
Quelle joie de terminer la journée de marche par une baignade, c’est le même plaisir que de tremper ses pieds meurtris dans l’eau d’un torrent de montagne, en plus salé et moins froid !
Quelques curieux nous regardent intrigués : notre accoutrement de plage est composé d’un sac à dos, de grosses baskets et de bâtons de marche !
Nous rejoignons la jolie maison blanche de nos hôtes, qui nous accueillent dans leur jardin avec une bouteille de cidre. Ce couple de retraités a quitté leur résidence principale de Quimper pour emménager définitivement dans leur maison secondaire de Beuzec.
Pour rompre avec la monotonie, ils accueillent des marcheurs du GR34. Mais cette année, ils reçoivent très peu de monde, le sentier n’a pas trop la côte (sans jeu de mot) !
Nous mangeons face aux champs de maïs, la mer n’est pas loin. D’ailleurs, en hiver par forte tempête, les champs peuvent être tout blancs, pas de neige, mais recouverts par l’écume de la mer ! Spectacle difficile à imaginer pour nous.
Belle météo qui nous accompagne
Depuis le début de notre rando, la météo est parfaite, les orages prévus pour la fin d’après-midi n’éclateront finalement pas. Nous profitons de la douceur de la soirée pour aller faire un tour dans le hameau et pour boire une tisane avec nos hôtes. Le téléphone sonne et ils doivent accueillir à la hâte un couple de jeunes autrichiens ne parlant pas français. Choc des cultures et des générations, nous regardons d’un air amusé leurs tentatives de communications, en faisant la traduction en anglais au besoin.
« Vous voulez casser la croute ? »
, demande gentiment le monsieur… Regard perplexe du jeune autrichien qui a de vagues notions de français et se demande vainement de quoi on lui parle…
A l’image des autres jardins bretons, celui de nos hôtes est très fleuri, très vert et bien entretenu… Les plantes n’ont pas de mal à pousser, et puis ici il ne gèle jamais… On se souvient qu’il a neigé l’hiver 1974, de mémoire de Breton, c’était exceptionnel !
Lors de la préparation de la randonnée, nous avons été tentés de prendre notre tente pour bivouaquer, mais l’eau est un double problème : les averses rendent la marche désagréable si on cumule plusieurs jours de pluie, nous avons préféré l’option du toit et du lit au sec. Et puis trouver de l’eau potable est difficile, il y a bien des ruisseaux qu’on enjambe ça et là mais ils doivent être pollués par les exploitations et les cultures qu’ils traversent. La chambre d’hôtes est une bonne alternative et permet de rencontrer des gens.
Deuxième jour sur le sentier des douaniers : l’orage ne viendra pas
Un bon petit déjeuner pour bien commencer la journée, avec des tartines au beurre salé et de grandes crêpes tartinées de confiture … nous sommes prêts pour les 5 heures de marche de la journée !
Ambiance brumeuse sur le sentier côtier, l’horizon est flou, mais on aperçoit maintenant la troisième pointe du Finistère, celle la plus au nord, qui est à peu de choses près aussi longue que celle où nous marchons. Nous voyons simultanément les trois « nez » du Finistère.
Les étendues de fougères alternent avec les champs cultivés de maïs ou de céréales, il y a même des prés verts avec des vaches qui broutent, vue imprenable face à la mer. Est-ce le lait de ces vaches-là qui donne le beurre salé ?
Le paradis des oiseaux
Nous reprenons le rythme de marche dans la douceur du matin, la monotonie du paysage est propice à la réflexion et à l’observation des oiseaux.
On peut voir de nombreux oiseaux, comme les mouettes rieuses, au bec fin et aux pattes rouges à ne pas confondre avec les goélands, plus gros, plus blancs, repérables grâce à la « gommette » orangée sous le bec. Les jeunes goélands sont aussi gros que les adultes, mais se différencient par un plumage plus marron.
Il y a aussi des craves à bec rouge, petits oiseaux noirs qui nous font penser aux chocards des montagnes, tant par leur silhouette que par leurs cris. Ces oiseaux ont échappé à la disparition au début des années deux mille grâce à un plan de sauvetage.
Il y a aussi des cormorans, grands oiseaux noirs gracieux au bec jaune recourbé, qui volent en rasant l’eau comme pour annoncer le mauvais temps. Posés sur un rocher, l’angle de leur cou leur donne un air fier. Nous voyons ça-et-là de nombreux petits oiseaux qui s’envolent quand on passe près d’eux et des papillons qui volent de fleur en fleur, le sentier n’en manque pas.
Plage de galet ou de sable fin en Bretagne
Au choix, des plages de galets pour s’entraîner au « stone balancing » ou de sable fin pour le farniente… Le matin, quelques chalutiers rentrent d’une nuit de pêche, escortés par des mouettes gourmandes, qui attendent leur part du filet.
Des petits bateaux à moteurs, pêcheurs solitaires, partent relever des casiers près des côtes escarpées. Mais l’animation est plutôt tranquille côté mer, et l’eau reste résolument calme.
Nous imaginons le spectacle les jours de tempête, avec la mer démontée, et le bruit sourd en contrebas des vagues furieuses qui s’en prennent au granit séculaire.
La mer prend même par endroit des couleurs de lagon, bleu turquoise, sable fin en transparence, et quelques taches sombres de touffes d’algues, qui s’accordent à merveille avec le vert fluo des fougères tendres.
Un champ de fleurs jaunes complète le tableau. Ça doit aussi valoir le coup d’œil depuis la mer…
Nous avons choisi cette partie du sentier pour son côté sauvage, son absence de routes et de villages. Mais par endroits, au milieu de rien, nous repérons un signe énonciateur d’une maison : les hortensias bleus.
Apparemment, ils ne poussent pas à l’état sauvage, mais se plaisent à merveille dans les jardins, et les bretons ne se privent pas de les faire pousser par massifs entiers. Les bleus sont mes préférés.
Le sentier des douaniers le paradis pour les randonneurs
Nous repérons aussi quand nous approchons d’une route ou d’un petit port: sur le sentier il y a alors de plus en plus de gens avec petit sac à dos ou sac à main, qui viennent en voiture jusqu’à la côte ou en petits bateaux à moteurs dans des anses à l’abri. Sinon, nous voyons peu de marcheurs sur ce sentier, et les rares personnes qu’on y trouve sont surtout des couples, plutôt la cinquantaine qui marchent léger comme nous.
C’est pourtant un sentier idéal pour les gens qui aiment marcher sans trop se charger, sans trop de dénivelé ou difficultés particulières, sans pour autant sacrifier la beauté des lieux. D’ailleurs sur les pancartes du GR, nous sommes appelés « promeneurs », et pas randonneurs… Ça donne l’idée de l’état d’esprit du lieu.
Qui a dit qu’il ne faisait pas chaud en Bretagne?
Très vite, il fait chaud, et nous ressentons sur notre épaule gauche l’air lourd des terres, et sur l’épaule épaule droite l’air doux et humide de la mer. Cela rend cette randonnée d’autant plus agréable. Nous décidons de terminer la randonnée avant de pique-niquer et de prendre le temps l’après-midi pour la baignade et le repos.
Notre point de chute est la Pointe de Penharn, que nous voyons comme un « faux sommet », depuis quelques kilomètres déjà. Nous nous arrêtons avant, sur la plage de Porz Loédec.
C’est marée montante, et bientôt la bande de sable fin qui servait de plage est recouverte et nous oblige à faire la sieste sur la partie de gros galets. Je choisis quelques galets polis par la mer pour ramener chez moi. Quel luxe une rando durant laquelle on ramène des cailloux dans son sac à dos !
Un cidre frais bien mérité
Comme la veille, nous quittons la côte pour aller à notre chambre d’hôtes. Nous faisons une halte dans le bistro du coin, le Barr Avel. Nous apprécions la fraîcheur de la maison en pierre et buvons un cidre bien frais.
La chambre d’hôtes n’est hélas pas à conseiller selon nous : la maison est plutôt sale et mal tenue, les sanitaires en mauvais état, et malgré la gentillesse de nos hôtes et le bon repas, il nous tarde de partir vite. Ce sera l’occasion de ne pas trainer le lendemain matin !
Après nos hôtes de la veille issus de la terre, qui ont vécu indirectement de l’élevage des porcs et de l’agriculture, ceux-là sont plutôt pêcheurs et le menu s’en ressent : soupe de poisson maison, et vieille (le poisson, sinon je ne me permettrais pas…) en sauce. Un far breton au dessert. Des filets de pêche sèchent dans le jardin. On ne coupera pas au beurre salé au petit-dej’ !
Troisième jour sur le sentier des douaniers : la Pointe du Raz
Nous partons tôt pour faire les 18 kilomètres qui nous séparent du phare de la Pointe du Raz, Beg ar Raz en breton. Un indice nous dit que nous sommes les premiers ce matin sur le chemin : en marchant, nous coupons les toiles d’araignées comme des lignes d’arrivée de course à pied. Et nous surprenons des animaux : un lapin, une couleuvre et une hermine en moins d’une demi-heure.
A notre vue, l’hermine se cache dans son terrier, et pointe de temps en temps le bout de son museau pour vérifier qu’on est toujours là. C’est un joli petit animal roux et blanc, curieux et agile, qui est devenu dès le treizième siècle un des emblèmes de Bretagne. Nous sommes ravis de croiser le chemin d’une vraie hermine bretonne !
En plein été, la végétation pousse très vite et sans entretien le chemin serait complètement masqué en quelques semaines, du coup des gardes l’entretiennent très régulièrement au rotofil pour le garder « ouvert », ou « tout vert »… !
Par endroit des pins majestueux offrent leur grande ombre au bord du chemin, ils portent bien leur nom de parasol… ils poussent les pieds dans le granit et les aiguilles pointées vers la mer. Antoine ne peut pas s’empêcher de grimper sur un bloc de granit.
Notre « Sommet » La pointe du Raz
A mesure que nous avançons, nous nous élevons par rapport au niveau de la mer ; la côte est escarpée, du coup le dénivelé est quasi-nul car nous restons en surplomb de l’eau, nous guettons le bout du chemin et au détour d’une pointe, nous apercevons dans la brume ambiante notre point de chute, la pointe du Raz, point le plus occidental de l’hexagone, et destination de nos trois jours de marche. Au large, juché sur un rocher, le phare de la Vieille. Nous savons qu’il y aura beaucoup de touristes.
Mais avant, nous prenons le temps et pique-niquons sur la grande plage de la Baie des Trépassés, longue étendue de sable fin qui contraste avec le relief des falaises alentour. La marée basse amplifie cette sensation de largeur, la mer est si tranquille que les surfeurs ne peuvent pas sortir de l’eau, un temps de méditerranée flotte sur la Bretagne… (Le monde en moins !)
Des cavaliers font trotter leurs chevaux sur la plage, puis les baignent. Un voilier blanc lève l’ancre et s’éloigne vers le large.
Nous nous rapprochons de la Pointe, il y a de plus en plus de monde. Nous passons devant une petite chapelle de granit, qui se confond avec le paysage, pour arriver sur un sentier pavé, l’affluence et les gens en tongs nous indiquent l’arrivée imminente.
Notre Dame des Naufragés
Nous passons devant le sémaphore et la statue blanche de « Notre Dame des Naufragés ». Encore quelques pas dans les rochers pour accéder à présent au bout du bout de notre « sommet horizontal ».
Face au phare de la Vieille, et à l’ile de Sein que nous devinons à peine à l’horizon, nous sommes impressionnés par les courants qui bouillonnent devant nous, au partage des eaux, alors que tout autour la mer est paisible depuis trois jours.
Paradoxe de la montagne où le sommet isole encore un peu plus, ici il est synonyme d’affluence et nous faisons abstraction du monde et des boutiques à touristes, pour profiter de notre arrivée. Et puis pas besoin d’être vigilants pour la « redescente » comme en montagne, pour nous, le retour se fera en stop pour rentrer à Douarnenez. Mission accomplie de notre randonnée GR34. Si nous voulions, nous pourrions continuer jusqu’au Tour-du-Parc, village situé au Sud de Quiberon dans le Morbihan.
Mais nous rentrons à Douarnenez, et nous faisons en 35 minutes de voiture, en droite ligne et en sens inverse, ce que nous avons parcouru en trois jours, au rythme lent de la marche en suivant la côte. C’est un autre rapport aux distances, aux choses. Nos cinq sens, dans la voiture, sont comme en pause. Nous remercions le touriste belge qui nous a ramenés jusqu’à Douarnenez, quittons nos sacs à dos et retrouvons nos habitudes de bipèdes motorisés.
Matériel utilisé durant la randonnée sur le sentier des douaniers
CATEGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DEPART | CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE | SI C’ÉTAIT A REFAIRE |
SUR-PANTALON CAMILLE | FITZ ROY FULL ZIP PANT | MILLET | membrane imperméable et respirante, légère efficace | Facile à enfiler grâce au zip tout le long des jambes | Non utilisé au cours de cette rando |
DÉBARDEUR CAMILLE | DÉBARDEUR MY TOP | DÉCATHLON | pour faire de la zumba dans une salle de sport! | léger super rapport qualité-prix (4.95euros)bonne évacuation de la transpiration choix des couleurs | j’ai hésité car habituellement je porte un t-shirt avec manches, je pensais que les bretelles de sac à dos seraient abrasives, mais vu la légèreté du sac je n’ai eu aucun souci. |
PANTACOURT CAMILLE | DÉCATHLON | pantacourt multi-usage : salle de sport, escalade, balade, … | matière qui tient peu chaud Confortable à porter Idéal petites tailles (XS)bon rapport qualité/prix | je mettrais plutôt un pantacourt en matière totalement synthétique qui évacue mieux la transpiration que ce pantacourt qui contient du coton | |
SHORT ANTOINE | AZUCAR II | EIDER | multi-usage : sport ou pour tous les jours, matière synthétique 100% polyamide | léger et confortable matière stretch | RAS |
BOUTEILLE D’EAU ANTOINE | BOUTEILLE D’EAU EN PLASTIQUE DE 1.25L | LA SALVETAT ( !) | poche à eau Widepac percée juste avant le départ | a servi pour remplir la poche à eau de Camille | OK à condition qu’au moins une des deux personnes ait une poche à eau pour éviter de défaire le sac à chaque fois qu’on veut boire |
BÂTON DE RANDONNÉE ANTOINE | LEKI ADVENTURE | LEKI | léger, bonne marque, prix raisonnable | – télescopiques- poignée mousse confortable- solides | très satisfaisants, bon rapport qualité-prix. |
T-SHIRT MANCHES LONGUES CAMILLE | LOWE ALPINE | LOWA | bonne résistance à l’abrasion du sac à dos séchage rapide ne garde pas les odeurs | non utilisé lors de cette randonnée | ras |
SAC À DOS | TALON 33 | OSPREY | Sac à dos réglable Confort de portage pour charge d’environ 10Kg | Sac très léger à vide Très adapté aux petits volumes de portage | A refaire, je reprendrais ce sac à dos. En cas de pluie, j’y ajouterais un sac intérieur pour garder mes affaires au sec car ce sac est vendu sans housse anti-pluie. |
FRONTALE CAMILLE | TIKKINA VERTE | PETZL | Légère (80g)compacte | bonne autonomie et suffisante pour utiliser le soir, sous la tente.2 intensités d’éclairage | Bonne lampe de bivouac.Je ne rachèterais pas forcément du Petzl car ma lampe Petzl précédente présentait des défauts d’éclairage (variations de lumière malgré des piles neuves), pourquoi pas une Led Lenser SEO3 (bon rapport qualité/prix et garantie fabricant). |
BÂTON DE RANDONNÉE | QUECHUA FORCLAZ 500 LIGHT | QUECHUA | Rapport qualité prix Poids plume | – solides- peu encombrants une fois repliés- pas très cher- poignée mousse confortable | Ces bâtons sont satisfaisants pour l’usage que j’en fais (rando, raquettes), je ne souhaiterais pas en changer à moins de trouver plus légers au même prix. |
T-SHIRT MANCHES COURTES ANTOINE | QUECHUA | Pas de problème d’odeurs bonne résistance à l’abrasion des brettelles du sac à dos. Petit prix | très bon rapport qualité/prix, aux vues de l’utilisation intensive de ce t-shirt (plus de 6 ans !) | ||
CHAUSSURES | XA-3D-ULTRA2 | SALOMON | pur courir dans la montagne, sur les chemins légères et très confortables gore tex semelles Ortholite | idéales pour courir sur terrain accidenté, pour marcher sur bitume, chemins poussiéreux ou sous la pluie très polyvalentes | super chaussures, très confortables, elles peuvent tenir un peu chaud mais on ne transpire pas à l’intérieur, ne pas hésiter à mettre des chaussettes légères. |
POCHE À EAU CAMILLE | WIDEPAC 2L | SOURCE | Grande ouverture pour nettoyage/séchage Etanchéité parfaite du tuyau (position ouvert ou fermé) | Très bon produit l’ouverture souple permet de remplir quelle que soit la configuration, (robinet court, source, torrent, …) | La seule poche à eau qui ait tenu aussi longtemps ! Près de trois ans, avec usage toute l’année (rando, trek, vtt à la journée) |
VESTE COUPE-VENT ANTOINE | S09 | THE NORTH FACE | membrane Gore Tex qualité de la marque North Face | non utilisée durant cette randonnée | très bonne veste, qui n’a pas servi pour cette fois (tant mieux !) mais qui a maintes fois fait ses preuves au cours des randonnées précédentes, sous la pluie ou la neige |
PAIRES DE CHAUSSETTES DE RANDO CAMILLE | X-STATIC | THYO | chaussettes intermédiaires | fils d’argent qui limitent la propagation des bactéries et donc des mauvaises odeurs facilité d’entretien | très bonne qualité, bonne résistance à l’usage, bonne longueur au niveau de la cheville, chaussettes un peu trop chaudes combinées aux chaussures Salomon que j’ai portées |
PAIRES DE CHAUSSETTES ANTOINE | CHAUSSETTES BASSES | THYO | chaussettes pour chaussures basses | légères et fines, ne tiennent pas trop chaud | chaussettes adaptées, mais combinées à des chaussures basses, il faut enlever plus souvent les petits cailloux qui entrent dans la chaussure |
SAC À DOS | GALLERY AIR 30+5 | VAUDE | Confort de portage Robustesse | sac léger à vide et peu encombrant bretelles rembourrées confortables | RAS |
VESTE COUPE -VENT CAMILLE | INFINITY, STRETCHED WOMEN | VAUDE | membrane Event légère et efficace aération sous les bras (fermeture à glissière) | veste stretch très confortable,bonne résistance au portage du sac à dos wind et rain stoppeur | super, si ce n’est la couleur (orange fluo !), cela dit en randonnée, il vaut mieux être trop visible que pas assez entretien un peu exigeant pour réimperméabiliser.membrane super qui ne perd pas en efficacité suite aux lavages successifs contrairement au Gore-Tex |
BRASSIÈRE DE SPORT CAMILLE | EVOLUTION Z-BRA | ZSPORT | grand confort grand maintien solidité fermeture par zip à glissière avant | soutien-gorge ultra résistant (plus de 10 ans d’utilisation !) et maintien toujours aussi efficace | je n’ai jamais essayé d’autres marques, je suis conquise par celle-ci. |
CHAUSSURES | TRIDENT GUIDE | MILLET | pour les marches d’approches d’escalade | chaussures confortables semelles un peu rigides | prendrait des chaussures avec un peu plus d’amorti au niveau de la semelle, car elle bout d’une journée de marches, ces chaussures deviennent un peu inconfortables |
MICRO-POLAIRE CAMILLE ET ANTOINE | VECTOR GRID PO | MILLET | Confortable et Windstopper | très bonne résistance du textile au portage du sac à dos,et aux lavages successifs,facilité d’entretien,très bonne durabilité ouverture du zip à glissière jusqu’en bas qui permet une très bonne modularité en fonction de la température | Deux polaires qui ont fait leur preuve au cours du temps.Un seul regret pour ma part, qu’elle ne soit pas munie d’une capuche. |
1 commentaire
bonjour dommage qu’il n’y est pas la liste des lieux d’hébergements par étape surtout si vous les avez utilisé ça aiderait les futurs randonnées. autrement ça continu à me donner envie de partir des la lecture de votre article.