Mathilde Chaignaud nous partage son ascension Alpinisme au Mont Blanc par les trois Monts – 4807m. Elle nous partage également ses avis sur le matériel d’alpinisme utilisés pour cette sortie.
Présentation de la sortie alpinisme au Mont Blanc
Date
Le 12 Août 2015
Lieu
France – Auvergne-Rhône-Alpes– Haute-Savoie (74) – Chamonix (74400)
Depuis Montpellier : 5h30 – 441 km – 80€ avec péages (compter 60€ supplémentaires (aller + retour) pour prendre le téléphérique de l’Aiguille du Midi)
Participants à l’alpinisme au Mont Blanc
- Mathilde & Fred :
Depuis que nous sommes en couple, Fred (Alpiniste aguerri) m’a fait découvrir l’escalade et l’alpinisme.
Mes débuts ont été un peu difficiles, j’ai mis un peu de temps avant de pouvoir apprécier pleinement nos différentes courses : on ne passe pas de la randonnée à l’alpinisme et l’escalade du jour au lendemain.
Maintenant, ça va nettement mieux. Je n’ai pas un super niveau, mais le niveau nécessaire pour profiter un maximum de nos sorties.
Été comme hiver, nous passons une bonne partie de nos week-ends et nos vacances en montagne ou près des sites d’escalade.
Où dormir
Durant cette sortie nous avons dormi au refuge des cosmiques.
Office du tourisme pour alpinisme au Mont Blanc
De Chamonix
Adresse : 85 Place du Triangle de l’Amitié
74400 Chamonix-Mont-Blanc
Téléphone : 04 50 53 00 24
Caractéristiques de l’alpinisme au Mont Blanc
Course d’alpinisme (neige), PD + , 1600 mètres de dénivelé
Quoi d’autre dans les environs
Il y a beaucoup de choses à faire dans la vallée de Chamonix : on pourrait y consacrer les vacances de toute une vie sans épuiser les possibilités de courses d’escalade ou d’alpinisme et les randonnées.
Mais si comme nous, il fait mauvais temps pendant une grande partie de votre séjour, vous pouvez aller grimper aux Gaillands. C’est un site école à 2km du centre de Chamonix.
Il est situé près de la route (pas de marche d’approche) dans un cadre agréable avec vue sur le Mont Blanc. Ce site est bon compromis pour se remettre à l’escalade quand le temps est incertain en montagne. Voici l’article avec les activités à faire dans les alentours de Chamonix
Ascension du Mont-Blanc
Alpinisme autour de Chamonix
Ski de rando autour de Chamonix
Randonnée autour de Chamonix
Escalade autour de Chamonix
Trail autour de Chamonix
Plongée en mer de glace
Bibliographie / webographie sur alpinisme au Mont Blanc
Topo utilisés :
- Guide des écoles d’escalade de la Vallée de Chamonix – François Burnier & Dominique Potard – Vamos-2001
- Livre : Sommets du Mont Blanc – Les plus belles courses – Glenat -1996 – Camp to camp
Le récit de la sortie alpinisme au Mont Blanc
Ah le Mont Blanc ! Un rêve pour beaucoup de monde…
Pour ma part, l’idée de grimper sur le toit de l’Europe était aussi attirante qu’effrayante. En effet, premièrement à cette période-là le refuge du Gouter était fermé du fait de nombreux accidents.
Deuxièmement les crevasses me font peur même si j’ai beaucoup progressé de ce côté-là.
Troisièmement, Fred a déjà fait le Mont Blanc 16 fois, alors pourquoi y retournerait-il ?
Quatrièmement, je n’ai fait que deux courses d’alpi cette année alors je ne pense pas avoir une condition physique adéquate pour y arriver.
Mon avis sur l’alpinisme au Mont Blanc
Donc pour moi, c’était clair le Mont Blanc ce n’était pas pour cette année.
Mais quand un matin sur la terrasse d’un café à Chamonix, Fred me dit : « on va au Mont Blanc par les 3 Monts demain ? » je reste totalement perplexe et ne le prends pas au sérieux.
Je pense qu’il a perdu la tête. Mais non, il a bien étudié les conditions de neige, la météo est parfaite pour le lendemain et il n’a aucun doute sur mes capacités à y arriver.
Donc après de nombreuses, très nombreuses, tergiversations, je me laisse tenter pour cette nouvelle aventure avec quand même une petite appréhension, c’est quand même le Mont Blanc…
Définition de l’objectif de la sortie alpinisme au Mont Blanc
Nous allons à l’Aiguille du Midi en fin d’après-midi. Nous prenons un bain de foule là-haut, il a beau être tard les terrasses sont bondées. Fred essaie de me montrer l’itinéraire du lendemain.
Je vois bien les 3 sommets et le début des traces jusqu’à la première crevasse pour monter au Mont Tacul. La suite de l’itinéraire est à ce moment-là un peu floue, je préfère garder la surprise pour le lendemain.
Les deux heures là-haut sont passées très vite : c’est déjà le coucher du soleil. Le paysage encore plus mystérieux et grandiose. Je suis là assise, je reste en admiration face à cette magnifique masse blanche et Fred est là pour me rassurer.
Une fois le coucher de soleil terminé, nous nous installons dans une des salles restées ouvertes pour manger. C’est étrange de se retrouver seuls dans un endroit qui était bondé quelques minutes auparavant. Le gardien n’est pas spécialement ravi de nous voir ici. Il comprend que nous n’allons pas dormir ici et nous ouvre même l’accès aux toilettes.
La soirée avant le départ
Nous préparons les traditionnelles pâtes rapides avec de la sauce tomate avec en dessert du chocolat. Je n’ai pas vraiment faim, mais avec ce qui m’attend je préfère engloutir le repas sans trop me poser de questions. Nous décidons ensuite de dormir un peu sur les bancs.
Nous nous servons de nos vestes et de la couverture de survie pour ne pas avoir trop froid. Ce n’est pas confortable mais c’est mieux que rien.
Une heure plus tard le réveil sonne. On ne peut pas dire que je me suis bien reposée, Fred non plus. Le stress et l’altitude me donnent un peu la nausée mais il paraît que c’est normal… Donc, nous nous préparons, mettons nos crampons, vérifions les piolets, enfilons gants et bonnets et c’est le grand départ.
Début de l’ascension
Il doit être environ minuit quand nous partons. Par chance, l’obscurité et les faibles luminosités des lampes frontales m’empêchent de voir les premières crevasses au niveau de la sortie. C’est donc serein que je commence cette course. Après une brève descente, le chemin est plat jusqu’au Col du Midi. J’admire le paysage en marchant, le clair de lune et les étoiles nous donnent un autre aspect de l’environnement qui nous entoure, c’est tout simplement magique…
Premier col
C’est à ce premier col que nous rencontrons les premières cordées. Nous doublons, on se fait doubler, il y a du monde mais ce n’est pas l’autoroute. Nous croisons un guide dépité car il doit faire redescendre son client qui souffre du mal des montagnes. Visiblement ce n’est pas la première fois qu’il est obligé de faire ça cette année. Cela m’inquiète un peu pour la suite, vais-je souffrir de ce mal moi aussi ?
Nous franchissons la première crevasse sur une échelle que je trouve un peu bancale, mais bon il fait toujours nuit donc je ne vois pas grand-chose… Nous continuons la montée de cette face nord jusqu’à l’épaule du Mont Blanc du Tacul. Les effets de l’altitude commencent à se faire sentir mes pas sont très lourds et j’ai une sérieuse envie de dormir. Je lutte pendant la descente jusqu’au col Maudit. Je me surprends même à dormir en marchant : c’est plus fort que moi. Fred se demande pourquoi je vais si lentement. Il comprend que je suis fatiguée.
Repartir de plus belle
Je veux faire une pause mais il me dit que ce n’est pas possible et ni prudent de s’endormir dans la neige. Mais c’est plus fort que moi je ne peux plus lutter contre ce sommeil : je m’allonge dans la neige et m’endors. Après cinq minutes Fred me réveille pour me demander comment ça va. Je reprends mes esprits et mange un biscuit. Pour lui, à ce moment-là la course est terminée, il pense que je ne pourrai pas continuer. Mais par un étrange phénomène encore inexpliqué, je me sens reposée et je repars de plus belle.
Le passage sous les Séracs
Nous passons ensuite sous les séracs et commençons à monter le versant nord du Mont Maudit. Le soleil commence à apparaître c’est agréable de voir enfin où on marche…
Puis arrive, le moment d’énervement de cette course. L’accès au col du Mont Maudit est assez raide. Un relais est installé quelques mètres au-dessus de la rimaye pour pouvoir la franchir. Un groupe d’une quinzaine de Tchèques visiblement très inexpérimentés monopolise ce relais et ses alentours. Six personnes y sont vachés et les autres attendent au pied de la rimaye… Ils n’ont pas l’air de se soucier des personnes qui les entourent.
Dans un premier temps, nous prenons notre mal en patience en les regardants faire. Mais au bout d’une heure, on choisit un autre chemin. Nous descendons un peu, contournons une crevasse puis franchissons la rimaye un peu plus loin, le tout en corde tendue. Cela ne me plaît pas vraiment de faire corde tendue à cet endroit-là mais bon c’est mieux que d’attendre…
C’est assez raide (enfin pour moi), je peste un peu contre le groupe au-dessus moi m’envoie de la neige plein la figure, ce qui ne facilite pas la tâche. Nous arrivons enfin à les dépasser pour pouvoir commencer la descente du Col du Mont Maudit jusqu’au Col de la Brenva.
Col du Mont Maudit
Une fois à ce col, je vois enfin clairement l’objectif il est là en face de moi « si prêt mais pourtant si loin ». Je sais qu’il va me falloir du temps avant d’y arriver. Nous faisons une petite pause près d’un bivouac pour prendre des forces pour l’ascension finale.
Là, Fred veut se décorder car il n’y a pas de danger. Je ne suis pas franchement ravie de ce choix, mais je l’ai assez ralenti donc j’abdique et le laisse partir à son rythme. Me retrouver face à moi-même. Et je ne sais pas combien de temps j’ai mis pour remonter le Mur de la Côte et la Croupe des Petits Mulets. Mon seul objectif était d’avancer sans trop me poser de questions.
Et enfin j’aperçois Fred en face de moi : ça y est je suis au sommet. Après quelques pas supplémentaires, je le retrouve tout là-haut avec un grand sourire, il me dit tu vois j’avais raison tu as pu le faire.
L’arrivée a sommet durant la sortie alpinisme au Mont Blanc
Par chance nous sommes seuls là-haut, Fred me dira que c’est très rare. Le paysage est à couper le souffle, grandiose et spectaculaire, comme il l’a été tout au long de la course. Il m’énumère tous les sommets aux alentours, j’ai un peu honte mais je ne me rappelle que du Cervin…
Nous profitons encore quelques minutes de cette vue magnifique. Puis, il faut repartir, le paysage a beau être splendide, il va nous falloir pas mal de temps pour rentrer.
Le retour
Nous sommes rentrés par le même itinéraire. Il a fallu de la patience à Fred pour marcher à mon rythme au retour, me motiver et redépasser le groupe de Tchèques. Ils bloquaient l’accès aux autres alpinistes, toujours au même relais qu’à l’aller. J’ai pu mieux voir les séracs et la profondeur des crevasses que j’avais passées le matin même. Je ne me suis même pas posé trop de questions pour les retraverser.
Le retour m’a paru long, mais la fatigue s’est vite fait oublier une fois de retour à l’Aiguille du Midi. Là, nous arrosons avec une bonne bière ma réussite de cette course et la 17ème de Fred avec en face de nous le « Toit de l’Europe ». Puis nous redescendons dans la vallée, pour arroser ça encore une fois en famille.
Conclusion sur cette sortie alpinisme au Mont Blanc
Au final, cette course jusqu’au Mont Blanc aussi inattendue qu’exaltante a été formidable. C’est très agréable de pouvoir faire ce genre de sortie en couple. Je me suis surprise à avoir un peu moins peur des crevasses. J’ai été surprise de subir l’altitude de cette façon.
Dormir et marcher en même ce n’est pas très concevable dans une course comme ça.
De la même manière j’ai été étonnée que cette fatigue disparaisse aussi rapidement mais c’est tant mieux. Si c’était à refaire je le referai de la même façon. J’ai été prise au dépourvu donc je n’ai pas eu le temps de beaucoup stresser ni de me poser trop de questions. Je pense que c’est ce qu’il me fallait pour y arriver. Comme quoi Fred me connaît bien.
Matériels utilisés pour cette sortie d’alpinisme au Mont Blanc
CATÉGORIE | MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX LORS DE L’ACHAT | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE | SI C’ÉTAIT À REFAIRE? |
BAUDRIER | SOLUTION WN OCTANE | BLACK DIAMOND | Très confortable et léger | Oui | Oui |
CHAUSSURES | Condor Evo | SALEWA | Rapport qualité / Prix | Non, ces chaussures prennent l’eau par les lacets | Non |
BROCHES À GLACE | Laser | PETZL | Les broches de Fred | Oui, aucun souci. | oui |
CRAMPONS | Sarken | PETZL | Des crampons qui m’ont été prêtés. | Oui, bon ancrage, facile à mettre | Oui |
PIOLETS | Quasar | CHARLET | Un piolet qui m’a été prêté. | Oui | Ils sont très lourds |
SYSTÈME D’ASSURAGE | Reverso | PETZL | Sa couleur jaune fluo, facile à repérer quand on le fait tomber… | Bien adapté | Oui |
SAC À DOS | X lighter | MILLET | Confortable,bon serrage ventral, bon marché | Oui | Oui |
CASQUE ESCALADE | Meteor | PETZL | Un des casques de Fred | Oui | oui |
FRONTALE | Tikka xp | PETZL | Puissance : très bon éclairage | Tout à fait adapté | Un frontale un peu volumineuse |
VESTE | Arpenaz | QUECHUA | Bon rapport qualité prix | Oui, elle est souple et chaude | Oui |