Frédéric HEYMES nous partage son expérience de son ascension du Gasherbrum 2
Présentation de l’ascension du Gasherbrum 2
Lieu
Karakoram, Pakistan (Ascension du Gasherbrum 2)
Accès
Ligne aérienne jusqu’à Islamabad avec escale probable dans les pays du Golfe Persique (Gulf Air, Oman Air, Qatar Airlines, Emirates). Le choix de la compagnie se fera par le poids autorisé en soute qui est le point clé ! Il est difficile d’avoir un sac d’expé qui respecte la limite habituelle des 23 kg, il vaut mieux anticiper les kilogrammes supplémentaires ou payer pour un sac collectif supplémentaire.
Participants à l’ascension du Gasherbrum 2
Mathias, Jean-Louis, Nuno, Claire, Régis, Bruno, Claudie, Joël, Emmanuel, Thierry, Nicolas et moi, Frédéric
Cartes
Pas de carte très précise à ma connaissance, je pense que le mieux est d’imprimer les cartes que l’on peut trouver sur ce site par exemple.
Agences pour l’ascension du Gasherbrum 2
Plusieurs agences françaises proposent des expéditions guidées, par exemple celle de Paulo Grobel, Allibert, Montagne Evasion ou Expes.com qui a eu de nombreux succès sur les 800.
Sur place, nous sommes partis avec Jasmine Tours. Des agences réputées sont ATP et Hunza Guides.
Marche d’approche : Depuis la fin de la piste carrossable il faut 6-8 jours pour atteindre le camp de base, selon le programme établi avec l’agence. Un jour de repos à Paiju est généralement décidé pour permettre aux porteurs de se reposer.
Topo ascension du Gasherbrum 2
La voie normale (voie de la Banane) est également la voie SW, ouverte par les Autrichiens en 1956. C’est une voie normale très fréquentée qui comporte quelques sections assez raides et nécessite de remonter un glacier bien crevassé.
Le camp de base se situe à la jonction entre le glacier sud des Gasherbrum et le début du glacier du Baltoro. Il se situe sur une belle moraine centrale.
Le camp 1 est atteint par une longue remontée du glacier S des Gasherbrum. C’est un glacier crevassé, le chemin peut être long à trouver. Ne pas oublier de poser des fanions pour retrouver le chemin quand il y a peu de visibilité. Le Camp 1 est au pied du Gasherbrum, c’est un vrai four dans la journée et un endroit glacial quand le soleil se couche.
Le camp 2 nécessite de remonter une pente raide (la banane), habituellement équipée en cordes fixes. La banane conduit à une pointe secondaire, descente d’une vingtaine de mètres pour trouver des emplacements assez plats du Camp 2 à 6400 mètres.
Des champs de neige moins raides conduisent au Camp 3, 7000 mètres.
Continuer plus haut la large croupe jusqu’au camp 4, 7400 mètres, au pied de la pyramide sommitale parfaite du Gasherbrum 2.
Le jour du sommet, longer le pied de la pyramide jusqu’à atteindre un col situé à 7700 mètres, puis remonter l’arête SE jusqu’au sommet. Pentes plus raides, attention car une glissade conduirait au versant chinois !
Attention à l’effet d’écrasement sur la photo de l’itinéraire. Il y a bien 600 mètres du camp 1 au camp 2, 600 mètres entre le camp 2 et 3, 400 mètres entre le camp 3 et 4 et enfin 650 mètres en camp le camp 4 et le sommet.
Quoi d’autres dans les environs
Côté montagne, cela ne manque pas. De nombreux sommets mais cela ne s’improvise pas. Pour le trek, le retour peut se faire par le col du Gondoghoro (classique). Il est possible aussi d’aller voir le Snow Lake en remontant le glacier de Biafo ou de Hispar. Côté Tourisme, il peut être intéressant d’aller à Lahore qui est une belle ville assez touristique. Les autres grandes villes sont Peshavar et Karachi.
Bibliographie
« La magie des huit mille, Les quatorze sommets les plus hauts de la Terre » de Marco Bianchi (2009), National Geographic Editions
« All Fourteen 8,000ers » de Reinhold Messner, (1999), Mountaineers Book
« Gasherbrum II, illustrated climbing history » de Chakra Karki (2017), Norman Grieve
« Expédition au Gasherbrum II » de Jean-Pierre Frésafond (1989)
GASHERBRUM II
Actualités Everest
Gasherbrum 2, 8035 mètres, quelle folie !
Introduction
La vie est ponctuée de rencontres et d’opportunités qui peuvent en modifier la trajectoire. Pour ma part, ce fut la rencontre avec Jean-Louis, montagnard expérimenté que j’ai rencontré un jour au mur d’escalade. Je n’avais jamais mis les pieds en montagne, et quand Jean-Louis me proposa de faire une course d’alpinisme dans le massif du Grand Paradis, je ne fus pas très motivé. Grimpeur dans l’âme, faire une balade en altitude n’était pas très attractif. Une grande voie au Verdon m’aurait plus tenté ! Finalement j’acceptais et ce fut un coup de foudre pour moi. De grimpeur je suis devenu alpiniste.
Plus tard, ce même Jean-Louis m’annonça qu’une expédition était en train de se monter, et qu’il voulait m’y faire participer. Bon moral, bon grimpeur, bonne condition physique, il me dit que j’ai le niveau pour y aller. Mais au fait, quel sommet…. ?
Le Gasherbrum 2 au Pakistan, 8035 mètres. Dans cette phrase, l’inconnu total. Gasherbrum ? Pakistan ? 8000 mètres ? Pour toute expérience j’avais fait le Mont Blanc, sans même jamais avoir dormi sur la neige. La marche était haute. Mont Blanc, 2 jours, 4810 mètres. Gasherbrum II, 7 semaines, 8035 mètres. J’avais lu quelques récits d’expédition, notamment Messner, et j’avais en tête des histoires de survie, de gelures, d’hypoxie, de délires, de mort. Très clairement, je ne voyais aucun lien entre moi, petit alpiniste à l’expérience réduite, et le monde des sommets de 8000 mètres.
Ma première réaction fut de la déception. Mince, ce que Jean-Louis me propose est inaccessible. Je lui proposais d’aller plutôt faire le Kilimandjaro ensemble, ce qui le fit bien sourire. Avec le recul je comprends bien qu’il ne pouvait pas être motivé par ce sommet, mais à ce moment-là cela me paraissait bien plus sage. Il me rassura en me disant que notre ami commun Mathias serait probablement de la partie. Tous les trois, on fera équipe dans une expédition plus nombreuse pour partager la logistique mais on fera le sommet ensemble. J’avais toute confiance en Jean-Louis et Mathias, mais quand même….
Je demandais un délai de réflexion. C’était assez simple en fait : le projet était très motivant mais je ne m’y voyais pas du tout ! Cette proposition arrivait trop tôt dans ma vie! J’aurais voulu faire un sommet de 6000 ou 7000m auparavant pour me tester. Là, je n’arrivais pas à me projeter car la marche était trop haute. Je voulais décliner cette offre, mais l’opportunité était là, allait-elle se reproduire ?
C’est rare d’avoir une telle proposition, je pense que la plupart des alpinistes rêvant d’expédition auraient voulu être à ma place.
Coup de fil, Jean-Louis attend ma réponse. Je lui dis oui ! Je ne sais pas pourquoi. Je n’avais pas encore pris de décision, mais il fallait bien répondre au téléphone, je fis passer l’envie devant l’appréhension. Donc oui ! Cette situation est très caractéristique quand une opportunité se présente. Rester dans sa zone de confort ou essayer de vivre quelque-chose qui en sort au risque de vivre quelque chose de difficile?
Je raccroche. Le bon sentiment, c’est celui se sentir sur des rails qui promettent une expérience formidable. Le mauvais sentiment, c’est celui de revenir à la réalité et faire le bilan de la situation qui semble compliquée: comment faire pour les congés ? Comment trouver l’argent ? Comment s’équiper ? Comment s’entraîner ? Comment l’annoncer à ma famille ? Départ dix mois plus tard, cela laisse néanmoins un peu de temps pour s’attaquer à ces problèmes.
Pour les congés, à ma grande surprise mon chef fût emballé par ce projet et me facilita l’obtention de ces 7 semaines de liberté. Il me permit également de trouver un sponsor !
Concernant l’argent et sponsors, Que c’est dur de trouver des sponsors !
Humainement, je n’arrivais pas à demander de l’argent pour mon projet personnel, j’avais presque honte. Je ne pensais pas mériter qu’on me donne de l’argent pour que je puisse vivre mon aventure. J’avais beau me convaincre que j’avais le droit de demander et qu’en face le sponsor avait le droit de décider de ce qu’il voulait faire de son argent, ce fut difficile à accepter. Difficile aussi d’être crédible quand on n’est qu’un junior en montagne. Un article de presse donna un peu de crédibilité au projet. Il ne fallait non pas miser sur l’exploit ou des retombées d’image hypothétiques, mais sur le partage d’un rêve et une motivation à encourager. Cela marcha plus ou moins, je récoltais mille euros sur un budget de quatre mille euros. Le reste, je l’empruntais à la famille.
Vis à vis de l’équipement, il faut être conseillé par une personne expérimentée. Non seulement il faut du bon matos, mais il ne faut rien oublier !!!!
Pour une première expé c’est un budget important. Chaussures : 500€. Sac de couchage : 400€. Doudoune : 500€. Et le reste…. Heureusement, le Vieux campeur a encouragé notre expé par une réduction significative.
L’entrainement pour cette aventure, des sports d’endurance servent à être en pleine forme, mais ce n’est pas une garantie de succès. Les grands sportifs (marathon, triathlètes) peuvent couler une bielle à 4000 mètres alors qu’un marcheur bedonnant pourra monter à 7000 mètres. Il faut pratiquer la montagne, multiplier les acclimatations dans les Alpes pour apprendre à l’organisme à s’acclimater et subir l’hypoxie. C’est une question de capacité naturelle à endurer la haute altitude, qui peut être améliorée par des années de pratique de l’alpinisme.
Aujourd’hui, après plus de 10 expéditions en haute altitude, je constate que mon corps s’acclimate bien mieux que lors de cette première expédition. Il a pris l’habitude de l’acclimatation.
Qu’en pense la famille?
Voilà un point clé qui a fait renoncer beaucoup de montagnards. Ce n’est pas la peine de le cacher, partir en expédition est un acte égoïste qui fera souffrir son entourage. Inquiétude, angoisse, ennui, les proches ne vivent plus sereinement pendant ces semaines d’expédition. Mais c’est aussi le partage d’un projet grandiose et d’une joie de vivre ses rêves. Pour ma part ce fût douloureux, mes parents en larmes ont failli me faire renoncer. Il faut dire que le Pakistan ne les rassurait pas !
Les semaines passaient et je me préparais pour cette aventure. C’est une attente anxiogène, car on a peur d’oublier quelque chose. Il y a aussi l’angoisse qui se fait plus forte. Plus la date du départ approchait, et moins je dormais. Je faisais des crises d’angoisse la nuit, en me réveillant avec le sentiment d’aller au casse-pipe. A plusieurs reprises j’ai failli me désister, mais je ne voulais pas lâcher Jean-Louis et Mathias en cours de route. Je me disais qu’au pire, je resterai au camp de base sans prendre de risque.
Ces 7 semaines au Pakistan pourraient faire l’objet d’un livre. C’était colossal. Pour raconter cette aventure, j’ai préféré une approche par focus.
Pakistan
Le Pakistan c’est un pays où personne n’a l’idée d’aller, c’est un pays qui effraie. C’est un pays musulman ressenti comme dangereux et fermé. En fait, ce n’est pas vraiment ça. C’est l’origine de l’empire des Indes que l’on ressent. Ce sont des tenues colorées, des épices, des traits indiens. Ce sont des villes embouteillées, des ordures, cela fourmille dans les rues.
Mais c’est aussi un pays militaire, ou l’armée occupe une place prépondérante. Cela va des barrages militaires pour contrôler à la gestion des routes et des ponts. L’armée fait beaucoup et bénéficie d’un certain respect de la population. C’est aussi l’Islam, avec les mosquées, les appels à la prière, les femmes partiellement voilées. Mais ce sont surtout des gens simples et accueillants qui déplorent la présence de factions radicales dans leur pays, ainsi que le poids de certains aspects d’un Islam trop fermé.
Karakoram et Baltistan
Le Karakoram est un massif montagneux moins connu que l’Himalaya. Et pourtant c’est exceptionnel ! J’ai toujours dit que si l’Himalaya était un peu la Vanoise d’Asie, le Karakoram c’est le massif du Mont-Blanc. L’Himalaya est assez vert, accueillant, avec des zones montagneuses blanches et de nombreux chemins de randonnée. Le Karakoram c’est la démesure alpine, avec des pics acérés, des glaciers gigantesques, une météo défavorable, un accès plus difficile. Et pourtant ces deux massifs sont à la même latitude et à la même altitude !
C’est dans le Karakoram qu’il y le K2, ainsi que trois autres sommets de 8000 mètres. C’est ici également qu’il y a le grand Glacier du Baltoro, 65 km, ainsi que les fameuses Tours de Trango. Le Karakoram se situe dans le Baltistan, ancienne région Tibétaine aujourd’hui Pakistanaise. Les habitants sont les Baltis, en majorité musulmans aujourd’hui. Il assez étonnant de savoir que cette région n’a pas été fermée à l’Est par un trait de frontière lors de la partition indienne. Il n’y a donc pas de frontière, la frontière Indo-Pakistanaise s’arrête soudainement, laissant les deux pays revendiquer des régions différentes selon leur intérêt !
Karakoram Highway
La Karakoram Highway (KKH) n’est pas une autoroute comme son nom pourrait laisser penser. C’est une route fragile, partant d’Islamabad et allant en Chine par le col du Khunjerab Pass. Les glissements de terrain, les crues, l’instabilité politique locale en font une route aléatoire. Mais c’est une artère essentielle dans le nord du pays et la seule route qui passe par le point triple des plus grandes montagnes du monde : Himalaya, Karakoram, Hindu Kush. La KKH frôle le Nanga Parbat (8126m) puis contourne le Karakoram. Bientôt, les Chinois auront connecté la KKH à une autoroute chinoise toute neuve longeant le Pamir.
C’est sur la KKH qu’on peut croiser de nombreux camions pakistanais, transportant matières premières, denrées alimentaires et produits manufacturés. Ces camions sont une merveille de décoration, ils sont uniques au monde. Un camion c’est plus qu’un outil de travail pour les Pakistanais. Ils traitent leur camion comme leur demeure et l’embellissent avec des peintures et décoration aux teintes colorées. Néanmoins ce sont de vieux camions polluants et tombants régulièrement en panne. Pour arriver à Skardu il faut remonter l’Indus pendant deux jours. La dernière section de la route est vraiment mauvaise, la moyenne de vitesse tourne autour de 40 km/h pendant plusieurs heures. En contrebas de la route bouillonne l’Indus, fleuve sauvage et puissant qui parcourt tout le Pakistan.
Etre à Skardu c’est être en plein cœur du Karakoram. C’est une ville pauvre, mais avec un certain développement touristique soutenu par les alpinistes et les trekkeurs. On peut y trouver du matériel de montagne d’occasion. C’est une ville Balti, avec des habitants souriants et des traditions locales. Les Baltis aiment danser !
Askole
Le bout de la piste ! De Skardu à Askole il n’y a guère plus qu’une piste de terre souvent interrompue par un glissement de terrain ou un torrent ayant dévasté la piste. C’est une longue journée de 4×4 très hasardeuse. Pour moi ça a été l’asphyxie du fait du vieux moteur et des gaz d’échappement dans la cabine, qui m’ont conduit à voyager avec le matériel, à la grande surprise du chauffeur. Pour d’autres membres de l’équipe ça a été les freins qui lâchent et un bricolage rudimentaire pour continuer. Pour tous, ça a été une dose de frayeur au parfum d’aventure !
Arrivés à Askole, c’est le dénuement total. Des murs en pierre ou en torchis, des toits de paille, des puits, presque rien. Cela fait partie des endroits ou la pauvreté côtoie le tourisme. Que pensent ces habitants ? Pas moyen de communiquer avec eux, les échanges se réduisent à des regards curieux de leur part et des regards gênés du nôtre. Leurs regards semblent heureux et sereins, mais je pense que leur condition de pauvreté doit être dure à vivre. Cela me donne toujours à réfléchir quand je vois des gens vivre avec si peu de choses. Notre société folle de consommation me parait tellement destructive pour les gens et la planète. Le modèle de société du futur reste à construire, conciliant progrès de civilisation et économie des ressources.
Porteurs
Quelle surprise de trouver en arrivant à Askole les 150 porteurs qui nous attendent ! Ils sont venus de plusieurs régions du nord du Pakistan ; Baltis, mais aussi Hunzas, porteurs de Shimshal, de Gilgit. Le portage pour les expés et les treks est très bien payé. La charge des porteurs est limitée à 25 kg, ce qui fait beaucoup étant donné les conditions rudimentaires du portage.
Je me sens mal à l’aise avec tous ces porteurs qui nous observent. Nous sommes au cœur de l’instant, tels des curiosités ; le décalage entre nous est important. Mais le Karakoram a été visité par des occidentaux depuis près d’un siècle et nous faisons désormais partie de leur vie. L’hiver, la neige et le froid. Le printemps, les arbres en fleurs et les crues.
L’été, les occidentaux et le portage. L’automne, les feuilles qui tombent. C’est une bénédiction pour eux que ces touristes « de l’ascension du Gasherbrum 2 » arrivent, car outre l’impact direct de leur présence par l’argent qui est dépensé, ce sont également les infrastructures qui sont gardées en bon état pour permettre le tourisme. Les actes de violence comme ceux qui ont lieu au camp de base du Nanga Parbat en 2013 sont une calamité pour ces populations qui vivent en partie du tourisme.
Trek dans la vallée du Baltoro
D’Askole part l’un des plus beaux treks du monde : le trek du Baltoro. C’est un privilège que de pouvoir remonter cette vallée mythique qui conduit au K2. La vallée est immense et très sauvage. A part une petite sente bien marquée, il n’y a que la montagne et le ciel. Le chemin serpente entre champs cultivés et terrain pierreux. Quelques canaux permettent d’irriguer les terres. Ces kilomètres à pieds permettent de rencontrer les autres membres de l’équipe, de découvrir leur personnalité et leur vie.
Il faudra 3 jours pour rejoindre le glacier du Baltoro proprement dit. Une journée pour arriver à Jula, puis Paju. Un jour de repos à Paju pour s’acclimater. Paju est un vrai petit paradis vert au milieu de la montagne. Les tentes sont plantées à l’ombre des arbres.
C’est ici que je suis tombé malade pour la première fois. Fièvre, impossible de me lever, je suis resté sous la tente toute la journée. Par chance, je suis tombé malade ce jour de repos, j’ai pu dormir et finalement je pense avoir eu une intoxication alimentaire, rien de plus. Moralement ça a été dur, être malade dans cet environnement difficile, alors que nous sommes en route pour un désert hostile de glace et de roches. Si c’était arrivé un autre jour, j’aurais ralenti l’équipe et nos 150 porteurs, quelle pression. Pour les porteurs, l’arrêt à Paju est l’occasion de faire la fête. Musique, danse mais pas d’alcool bien sûr !
Le glacier du Baltoro
Si le Baltoro n’est pas le glacier le plus long du monde, c’est probablement l’un des plus prestigieux. Il prend sa force auprès de 4 sommets de 8000 mètres ! K2, Broad Peak, Hidden Peak et Gasherbrum 2. Il s’écoule doucement au pied des Tours de Trango et de la Tour de Mustagh. Remonter ce glacier sur 65 km, c’est prendre conscience de cette masse énorme de glace issue de la dernière ère glaciaire, cela ne laisse pas indifférent.
Les glaciers alpins semblent si petits en comparaison! La première partie du glacier est noire, avec quantité de pierres et de roches. La marche y est difficile et fatigante, le relief tourmenté du glacier impose de contourner des crevasses, éviter des cassures de pente impossible à remonter, contourner de gros blocs qui ont été charriés par le glacier. Il faut 4 jours pour remonter ce glacier : Urdukas, Gore, Condordia, camp de base. A chaque fois c’est du terrassement pour poser la tente sur un sol plus régulier, c’est aider l’équipe à monter la tente mess.
Progressivement la glace apparait plus souvent et plus blanche. Les fameux pénitents de glace, créés par le vent, hérissent la surface du glacier. Les zones de pénitents sont un cauchemar à traverser. Mais c’est un spectacle de toute beauté, qui complète joliment les bédières d’eau turquoise et les crevasses bleutées. Les porteurs, eux, dorment à la dure. Ils tendent une bâche sur un espace délimité de murets de pierres et dorment sur le sol. Parfois, ils allument un feu de bois pour se réchauffer avant de dormir.
Condordia, la merveille
Concordia est le lieu de rencontre de plusieurs grands glaciers. C’est également un endroit d’où l’on peut voir 3 sommets de 8000 mètres. Pour moi, Concordia est l’un des endroits les plus époustouflants que j’ai eu l’occasion de voir. De tous côtés les sommets pointent vers le ciel avec un élan rare.
Le Gasherbrum IV dresse sa face élancée et régulière jusqu’à quasi 8000 mètres. C’est un sommet très difficile et peu fréquenté, tout simplement car ce n’est pas un sommet de 8000 mètres. Derrière nous, le Golden Throne dresse son immense face blanche et dégoulinante de glace. Le Chogolisa est facilement reconnaissance à sa gauche grâce à sa forme géométrique parfaite. Mais surtout, l’incroyable K2 devant nous écrase toutes les autres montagnes par sa masse et sa perfection pyramidale. Un sacré morceau ! Je n’y pense même pas.
Cela fait presque une semaine maintenant que nous sommes en route pour le camp de base. Nous continuons les travaux de terrassement sur le glacier pour poser les tentes, les repas ensemble sous la tente mess, les nuits glaciales bien au chaud dans nos sacs de couchage. Parfois nous croisons des caravanes de mules qui réappovisionnent le camp militaire du Conway Saddle en direction de l’Inde. La guerre la plus haute du monde, à 6000 mètres, c’est ici. Pour les militaires c’est une épreuve difficile, je ne sais pas si le camp reste occupé l’hiver, je ne leur souhaite pas !
Enfin le camp de base !
La longue moraine que nous suivions depuis deux jours nous conduit directement au camp de base ou sont déjà installés d’autres équipes. Cette arrivée au camp de base est une joie mais aussi une déception. La déception vient du fait que nous ne voyons pas le sommet, caché au fond de son cirque glaciaire.
Nous reprenons les travaux de terrassement mais avec plus de soin, bientôt notre camp apparait. Nous creusons des rigoles pour canaliser l’eau de fonte, nous montons des murets pour protéger la tente mess, nous choisissons l’emplacement des toilettes. Les porteurs sont payés et partent, nous allons rester ici pour 4 semaines. Je suis content de pouvoir disposer mes affaires dans la tente, me refaire un petit coin ou je me sente chez moi.
Pendant le trek, il est préférable de ne pas trop s’étaler vu qu’il faudra à nouveau tout ranger le matin. Au camp de base, on s’organise pour avoir le plus de confort possible, cela tient à des choses simples comme tendre un fil pour faire sécher les affaires après une lessive à la main.
La vie s’organise sur place. Et c’est vrai que l’on passe beaucoup de temps inactif lorsque ce n’est pas l’heure ou qu’il ne fait pas beau. On lit, on mange, on dort, on discute avec ceux qui le veulent bien. Un univers hors de la vie. On se lave peu, il n’y a pas d’eau chaude et nous devons nous contenter d’eau glacée qui ruisselle sur le glacier. Nous passons beaucoup de temps sur cette moraine, nous devenons petit à petit roche et glace.
Les repas deviennent lassants, il y a peu de diversité. Chappattis, riz blanc. Parfois un peu de légumes rationnés car nous sommes très loin du dernier village. Parfois des biscuits salés ou sucrés. Parfois quelques conserves de sardines. Beaucoup de thé et du sucre qui ne sucre pas. Les desserts sont essentiellement constitués de fruits au sirop réchauffés. Au fil des jours je développe une aversion pour ces repas trop souvent identiques et peu goûteux, mais je dois me forcer pour m’alimenter.
Malik et Ali
Le camp de base est tenu par notre cuisinier, Ali. Ali est Balti, et c’est un personnage attachant. Il a le sourire collé aux lèvres, et malgré le fait que nous ne puissions pas communiquer avec lui le courant passe très bien. Ali cherche à nous faire plaisir pour les repas, mais je dois avouer que c’est une mission impossible avec le peu d’aliments dont il dispose. Le prix de l’expédition a été tiré vers le bas et je pense que c’est une raison du peu de variété de nos repas.
Malik, c’est notre officier de liaison. Je me rappelle notre première rencontre avec lui. Nous appréhendions la rencontre avec ce militaire qui a pour mission de nous accompagner, y compris dans les camps d’altitude. Nous avions peur d’une surveillance étroite et d’une présence pesante. Au contraire, c’est un jeune officier ouvert d’esprit que nous avons découvert. Sa priorité était de s’intégrer dans le groupe et de nous faciliter les choses. Certes, au premier jour il a été un peu méfiant car nous avions obligation de l’équiper pour la montagne et nous lui avons ramené du matériel bas de gamme.
Pas question de prendre les meilleures marques pour un officier qu’on nous imposait… Il avait remarqué que personne ne portait ses marques de vêtement par exemple. Au final, Malik était fils d’une famille fortunée il s’est acheté son propre équipement.
Malik parle parfaitement anglais et est une source d’information passionnante sur la vie du pays, même si son objectivité n’est pas flagrante. Il est amusant de l’entendre expliquer que le Pakistan était une nation puissante avec une grande religion, alors que les indiens en sont restés à une société archaïque et peu développée.
Notre téléphone satellite n’ayant jamais fonctionné, c’est grâce à lui que nous avons des prévisions météo. C’est également lui qui nous annoncera une semaine de mauvais temps en fin d’expé histoire de nous faire lever le camp, ce qui nous a permis de partir… par beau temps ! Etrange non ?
Les camps d’altitude
La première montée au camp I est une épreuve qui a laissé l’équipe crevée. La première fois, nous partons naïvement vers 8 heures le matin, nous n’imaginons pas le four solaire dans lequel nous allons devoir marcher toute la journée. Il faut sans cesse contourner les crevasses ou les sauter, escalader des pans de glace, descendre dans certaines crevasses, c’est fatiguant et les sacs sont très lourds. Nous évoluons sur un glacier complètement disloqué du fait de la rupture de pente entre le cirque glaciaire et le glacier du Baltoro supérieur. Ici, contrairement à l’Everest, il n’y a pas de sherpas qui s’occupent de sécuriser l’itinéraire. Nous balisons le chemin avec des fanions histoire de ne pas nous perdre dans ce labyrinthe.
Épuisement total, lessivé, crevé. La première montée m’a coûté cher en énergie et en mental. Le jour suivant ne va guère mieux. Nous montons au camp I pour y dormir une nuit. C’est probablement trop tôt, tout le monde souffre dans les pentes raides de la Banane. Une fois encore j’arrive au camp lessivé. Chaque pas était difficile, ce n’est qu’au moral que j’ai réussi à finir la montée. Les semaines d’acclimatation sont épuisantes, du fait de l’altitude, du portage, de l’environnement hostile. Le soleil nous cuit. Le retour au camp de base est toujours un plaisir, les conditions de vie y paraissent plus douces. Je rêve de boire un jus de fruit.
Exploit ou folie ?
Un créneau météo est prévu, toutes les expéditions se mettent en marche pour tenter le sommet. Les camps sont habités, les traces sont profondes. Nous regardons les autres s’activer, bien conscients que pour nous c’est trop tôt et nous ne pourrons pas les accompagner. Il y a eu deux décès déjà et nous n’avons pas envie d’allonger la liste.
Pour Jean-Louis et Manu c’est différent : ils se sentent en forme, et ils savent très bien qu’un summit day est rare. De plus, tenter le sommet en groupe donne une force de frappe importante pour faire la trace. Ils décident de profiter de cet appel d’air pour tenter le sommet d’une traite. Nous n’y croyons pas lorsqu’ils nous annoncent cela au camp 2. En fait, je suis tellement lessivé que ma première priorité est de m’endormir dans mon sac de couchage, ils font bien ce qu’ils veulent. Je m’endors profondément.
Dans la nuit du surlendemain, retour de Jean-Louis. Nous sommes redescendus au camp 1 pendant qu’ils tentaient le sommet. Ils ont fait le sommet d’une traite par un effort d’une vingtaine d’heures. Jean-Louis est épuisé, il ne voit plus qu’en teinte sépia, il est très inquiet. Manu est derrière, il a eu des hallucinations au camp 4 et attendait le bus. Nous sommes heureux pour eux, quel exploit ! Et tout le monde sait qu’ils ont risqué gros en soumettant leur corps à telle épreuve. C’est une réussite pour eux mais aussi pour l’équipe ! C’est donc faisable, nous allons être les suivants !
Epreuves mentales et physiques
Le Baltoro continue à nous éprouver. Une période de mauvais temps s’abat sur nous et nous restons une semaine cloués au camp de base. L’usure du froid, de l’humidité, des repas redoutés, du manque d’hygiène attaque notre motivation. Nous découvrons un cadavre près du camp de base. Il a été momifié et découpé en morceaux par le glacier. Cette découverte me torpille le moral. Quelle tristesse de finir ainsi, loin de ses proches ! Heureusement l’ambiance reste positive. L’équipe est très sympa, nous apprécions le temps passé ensemble alors qu’il y a un mois nous ne nous connaissions même pas.
Plusieurs d’entre nous laissent tomber. Ils abandonnent toute idée de tenter le sommet. Notre officier de liaison tente des stratégies pour nous faire démonter le camp et rentrer à la maison. Je persévère malgré tout, nous sommes acclimatés et il nous reste deux semaines. Mathias me suit, je motive presque Claire et Nuno. Mais non, ils jettent l’éponge. Les autres expéditions sont parties, nous laissant seuls avec la montagne.
Jean-Louis nous motive pour tenter le sommet, il croit en nous. L’équipe repart ensemble une dernière fois au camp 1. Mathias et moi prévoyons de remonter au camp 2 et d’aviser en fonction de la météo. Les autres viennent démonter les tentes du camp 1 en vue de la fin de l’expé. Je suis partagé entre le désir d’arrêter les efforts et les difficultés mais en même temps je constate tous les efforts faits pour en arriver là et que je n’ai pas envie de gâcher. Nous sommes prêts, acclimatés, ne pas tenter est vraiment dommage, allez courage !
Jusqu’où aller ?
Nous remontons tous les deux au camp 2. La tente a quasiment disparu sous la neige. Pour une fois, je me sens très bien ici, pas excessivement fatigué. J’ai envie de tenter le sommet tout de suite, mais Mathias a besoin de se reposer. Tant pis, mon bon état physique m’encourage à monter vers le camp 3, à repérer pour le lendemain. J’y crois… si seulement Mathias avait aussi la forme ! Je marche une heure, et je commence à m’inquiéter des crevasses. Ce n’est vraiment pas sérieux d’y aller tout seul. Je fais demi-tour et j’espère que nous tenterons le sommet le lendemain.
Il neige toute la journée. Nous n’avons pas de prévisions météo. Nous continuons à tenir le camp en vue d’une tentative. Nous nous réhydratons et dormons. Le lendemain, le jour est encore blanc. Il faut encore attendre, nous sommes à 6400 mètres. La motivation décroit, cela fait plusieurs jours que nous tenons ici pour tenter le sommet. Mais il va falloir se résigner, nous ne pouvons plus attendre très longtemps ici. Le stock de nourriture diminue, et les autres doivent être très inquiets au camp de base. Nous décidons de redescendre.
Horreur ! Nous n’avions pas imaginé que la neige allait masquer les cordes fixes indispensables à une descente en sécurité de la Banane. Impossible de les trouver, devant nous du blanc en bas, du blanc en haut, du blanc à droite et à gauche. Situation stressante. Mais nous restons calmes, la seule possibilité est de les trouver ! Nous prenons nos pelles et cherchons une corde tendue dans un champ de neige, juste sous le camp. Je croise les doigts pour que nous les trouvions !
C’est Mathias qui retrouve la corde fixe. C’est n’est plus qu’une question de temps pour quitter ce camp. Les rappels de cette ascension du Gasherbrum 2 s’enchainent dans la neige, je crains une avalanche.
Arrivés au camp 1, nous récupérons notre deuxième tente et redescendons le glacier tourmenté. Ils n’y a plus de trace, dans le jour blanc nous avons du mal à voir les fanions. Nous errons entre les crevasses, je me dis que nous ne nous serions jamais aventurés dans ce genre d’endroit en France. Cela revient à descendre le glacier de la Charpoua ou la chute de glace du glacier du Géant en été !
Avec patience et rebroussements de chemin nous finissons par revenir au camp de base, soulagés. L’équipe est au complet, nous ne déplorons pas d’accident.
Retour de l’ascension du Gasherbrum 2 vers la vie
Cette fois l’équipe est unanime : on se barre ! Le plus tôt sera le mieux. Tout le monde a envie de revenir vers la chaleur, la vie. Et chacun est déjà reparti, du moins dans sa tête, chez lui. Trop de glace, trop de froid, trop de neige, trop de soleil qui brûle, trop de sacs trop lourds, trop de fatigue et d’inconfort, trop mal. Trop, tout simplement. Non, le Baltoro, ce n’est pas des vacances. C’est dur, c’est austère.
Nous rentrons par le col du Gondoghoro. Au col, j’ai une pensée pour cet enfer glacé que nous laissons derrière nous. Bientôt, ici ce sera l’hiver, le froid glacial. Non ce n’est pas un endroit pour les hommes ici. C’est un paradis, une merveille de la nature, mais aussi un étau qui écrase les hommes.
Après deux jours de marche forcée, nous arrivons aux premiers champs cultivés. Ca sent bon la terre, l’herbe, l’humus, les animaux, ça sent la vie. C’est en fait ici le paradis.
Retour à Alès
Je rentre chez moi. Au travail, je suis assailli de questions. Comment c’était ? Raconte, raconte ! Comment expliquer ces semaines de calvaire dans un des plus beaux endroits du monde ? Comment expliquer ces journées dans la tente, ou le temps n’est plus ? Comment expliquer ce sentiment d’avoir vécu en équipe au pied d’un géant de la terre ?
Un ami arrive en me demandant : alors, c’était bien ces vacances ? Des vacances…. j’avais perdu 18 kg. Et je n’arrive toujours pas aujourd’hui à manger du riz, à force de m’être imposé son ingestion pendant cette expé.
Epilogue
J’ai mis du temps à digérer cette expédition. Il m’a fallu 3 ans pour dissoudre les relents de souffrance et retrouver l’envie de tenter une telle aventure. Des années plus tard, j’ai pu réussir un sommet de 8000 mètres, au Népal (le Manaslu), me prouvant que j’en étais capable. J’ai pu retenter psychologiquement ce 8000 grâce à deux réussites au Népal et en Alaska qui m’ont redonné envie de tenter ce challenge.
Cette réussite du Manaslu est bien sûr une fierté pour moi, et elle n’aurait pas eu lieu si je n’avais pas été au Gasherbrum pour amorcer cette passion. C’est donc bien en ce sens que je pense que cette expédition ratée au Gasherbrum a été une réussite dans ma vie. C’est ce constat qui est source d’enseignements : tenter un projet pour lequel on a très peu de chances de réussite vaut tout de même le coup, car on ne sait absolument pas quels autres projets cela va permettre de réussir.
Matériel utilisé pour l’ascension du Gasherbrum 2
Matériel d’alpinisme d’ascension du Gasherbrum 2
CATÉGORIE | MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX LORS DE L’ACHAT | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE | SI C’ÉTAIT À REFAIRE? |
TENTE | VE25 | THE NORTH FACE | Une valeur sûre, très spacieuse et résistante | Oui, malgré le poids conséquent. C’est ma tente de camp 1 et 2 | Oui, c’est essentiel d’avoir de l’espace en expé. En fait, j’ai toujours un problème non résolu actuellement. En altitude il fait froid, mais quand le soleil tape sur la tente il peut vite faire très chaud. Donc certains jours on passe son temps à mettre et enlever des couches. Ce serait super d’avoir une tente qui bloque en partie les rayons du soleil, pour minimiser les écarts tout en conservant quand même l’effet de lumière et de chaleur. |
TENTE | Monster | FERRINO | Ultralight | Oui. Il vaut mieux espérer ne pas être dans une tempête de neige cependant | Ah quand la tente spacieuse et légère ? |
TENTE | Power Odyssée | VAUDE | Pas très chère et assez light | Bof, il manque vraiment une deuxième ouverture | Non, pour la même raison. |
CORDE | Twin Ice | BÉAL | Light et souple | Oui, une très bonne corde | Oui, pas de problème avec cette corde. |
CRAMPONS | Air Tech | GRIVEL | Light et solides | Oui | Oui, sans hésiter. Enfin des crampons qui ne pèsent pas trop mais restent techniques. Je suis sûr qu’on peut faire encore mieux (composites?) |
SAC DE COUCHAGE | Down 400 | MOUNTAIN HARD WEAR | J’avais une grosse réduction dessus | Oui, sac chaud et solide. Un peu lourd. | Du duvet, chez Valandré par exemple |
SAC DE COUCHAGE | Swing 900 | VALANDRÉ | Léger et solide | Oui, très satisfait | Oui |
Couchage et vêtements pour l’ascension du Gasherbrum 2
CHAUSSURES | Everest | MILLET | Incontournables, chaudes et résistantes. Le must ! | Elles arrivent à leur fin après 10 ans d’expé | Idem, les nouveaux modèles compensent les petits défauts du modèle de 2004. |
SAC À DOS | Expedition | MILLET | Léger et très grand | On m’avait dit que ce n’était pas solide… après des centaines de kg transportés tjrs aucun problème | Oui très clairement |
TAPIS DE SOL | Prolite plus | THERMAREST | Light | J’ai eu du mal à m’y faire mais maintenant je l’adore | Oui |
FRONTALE | Ultrabelt | PETZL | Light et puissante | Oui | Je prendrai peut être un modèle un peu plus puissant (type myo rxp) pour mieux trouver ma route entre les crevasses. |
RÉCHAUD | Pocket Rocket | MSR | Léger | Pas génial en expé. Le rendement thermique n’est pas bon, et c’est assez instable avec une grosse popote pour faire fondre la neige. Plutôt un réchaud de secours! | |
CASQUE | Meteor 3 | PETZL | Light | Pas mal de chocs et toujours beau | Non, vive le Réactor ! |
DOUDOUNE | Bering | VALANDRÉ | Oui, ma veste pour les grands froids ! La poche intérieure est appréciable pour garder des choses au chaud | Un peu fragile mais chaud, oui | Oui |
DOUDOUNE | Kiruna | VALANDRÉ | Chaude, un bonne veste de camp de base | Oui | Oui, elle me sert aussi dans les Alpes. |
Accessoires et petit matériel d’alpinisme
PIOLET | Air Tech | GRIVEL | Light, une référence. Assez technique quand même. | Oui | Oui, je m’en sers aussi dans les Alpes |
PIOLET | Corsa Nanotech | CAMP | Light, peu convaincant en neige dure ou glace. | Oui | Oui car me sert en ski de rando |
BAUDRIER | Couloir | BLACK DIAMOND | Light | Oui, pour une expé | Oui |
LUNETTES | Evil Eye Explorer | ADIDAS | Confortable | Géniales mais chères | Je ne sais pas. L’essentiel est d’avoir une paire de lunettes bien adaptées pour sa morphologie, je ne racheterais peut être pas si cher |
DRAP DE SAC | Thermolite Drap | SEA TO SUMMIT | Light | Oui, bien confortable | Oui, indispensable en expé pour préserver son sac de couchage. |
ARVA | Pulse Barryvox | MAMMUT | Une valeur sûre | Oui | Oui |
PELLE | Beast | ORTOVOX | Solide | Oui | Je préfère les pelles métal, ca me semble plus solide et plus efficace |
4 commentaires
Super récit!
très belle description de ce 8000m
Salut, tout simplement excellent 😉 Très tentant de s’y lancer 😉 🙂 Bizz
Excellent récit, je suis passé par cet endroit fabuleux en 2017, cette magnifique boucle entre Askole et Huispang via Gongoro La. Je m’y suis tout à fait retrouver, identifie à ces moments où le temps ne compte plus ou devient presque une douleur ainsi que la rengaine des repas pas bons et huileux 🙂 je tente cet été le Spantik ou directement BroadPeak. Comme l’impression que le Baltoro m’est devenu un jardin d’aventure. Merci à toi pour ce super récit! Mickael