Voyage au Pays des Big Walls : Les Dolomites. Au coeur des big walls dans les Dolomites en Italie, par Yoann Foulon ambassadeur Trangoworld. Retrouvez les voies réalisées et ses avis sur le matériel d’escalade testé.
Présentation du site d’escalade au coeur des big walls dans les Dolomites
- Date de la sortie
Dimanche 30 juillet au dimanche 06 aout 2017
- Lieu de la sortie escalade au coeur des Big Walls dans les Dolomites
Italie/ Dolomite/ Malga Cialpela/ Marmolada ; Civetta ; Tre Cime di laverado
- Où dormir sur place ?
La Civetta : Camping Civetta à Zoldo Alto
Pour la Marmolada : Camping à Malga Ciapela 10€ par personnes +10 euros par tente (22€ en haute saison) ou refuge Falier.
Les Tre Cime Di Laverado : Camping international de Cortina d’ampiezo
- Quoi d’autres dans les environs
- Topo d’escalade pour les Dolomites
Topo « Colonne d’Ercole » à la Civetta
Marmolada Parete Sud, M. Giordani Édition versante sud.
Tre Cime Di Laverado
Sortie escalade au coeur des big walls dans les Dolomites
Pour commencer, imaginez, plusieurs vallées montagnardes voisines où ont poussé au fil des temps géologiques des parois de calcaires gigantesques. Il suffit de regarder dans une direction au hasard pour tomber sur l’une d’elles. Les Dolomites n’arrêtent pas de m’émerveiller. Il est vrai que c’est le paradis pour tous les grimpeurs amoureux de beaux cailloux. On rencontre très souvent des falaises de plus de 500m de haut alors que chez nous ce serait déjà incroyable et certaines dépassent même les 1000m comme la Civetta ou cet été nous avions jeté notre attention et toute notre motivation pour essayer la voie « Colonne d’Ercole ».
En fait, c’est suite à un article lu dans un magazine que nous avons pris connaissance de cette voie. 1200M d’escalade sur la face nord ouest de la Civetta sans point de protections fixes, seulement quelques pitons et avec des longueurs atteignant le 7c. Tout ce qui faut pour nous motiver et nous préparer à fond pour tenter en libre cette voie.
Début Août les vacances sont posées, même si la météo semble instable mais nous décidons de partir dans les Dolomites une semaine pour tenter le coup.
Dimanche : 10h de route, finalement c’est vrai que c’est un peu loin ces Dolomites.
Lundi : On fait les sacs et c’est parti pour l’approche. Alors que nous montons vers le refuge Tissi tout en profitant des belles vues, nous découvrons la face après avoir passé un col. Je suis vraiment très impressionné, c’est tellement grand que j’en perds mes repères, je n’arrive plus à déterminer si quelque chose est proche ou loin. Le Refuge Tissi est très charmant et nous y sommes très bien accueillis. Les refuges Italien ressemblent plus à de grands hôtels qu’à de simples cabanes…le grand luxe.
En attente de la météo sur les Dolomites
A nouveau, nous prenons une énième fois la météo, elle semble très bonne pour demain mais doit se dégrader pour mercredi, il faut absolument grimper vite pour faire le bivouac le plus haut possible. Naïvement nous espérons pouvoir monter jusqu’à R24.
Mardi : levé 4h15 du matin, nous attaquons la voie à 6h. Cela fait toujours une drôle de sensation d’être au pied d’un géant. Il y a un mélange d’excitation, de curiosité et de peur. Les 3 premières longueurs sont très faciles, nous partons donc en corde tendue. J’attaque par le 5c, ça y est, nous y sommes ! Cela fait vraiment plaisir de grimper à nouveau dans un pur style de « trad » italien.
Cependant dès la longueur suivante cotée que 6a nous nous rendons compte du sérieux de l’entreprise : même si l’escalade n’est pas extrême la pose de protection ne peut se faire que de manière très espacée obligeant quelques beaux run-out dans du rocher pas forcement très bon. Le 6c suivant est plus soft et le rocher est censé s’améliorer avec la hauteur. Le sac de hissage de plus de 10kilos n’est pas facile à tirer dans ces premières longueurs. C’est seulement à partir du premier 7a+ grâce à une terrible raideur que le sac ne touche la paroi que de manière épisodique. Cette longueur permet de gravir une partie déversant à l’aide d’un magnifique dièdre, l’ambiance est garantie ! Certaines longueurs sont bien longues comme celle qui permet d’arriver à la vire de R10, 60m d’escalade en 6c, autant dire qu’il faut bien gérer ses cordes.
De la difficulté et de la persévérance
Ça été une longueur difficile, déjà 60m c’est long mais en plus le rocher est très critiquable et la pose de protections presque impraticable nous oblige à une escalade lente. Parfois je me demande ou se situe la limite entre le solo et le libre encordé. Nous arrivons à la vire de R10 à 12h30. Nous sommes dans les horaires pour atteindre le bivouac de R16 mais certainement pas celui de R24.
Un dilemme se pose alors : demain il doit y avoir des orages à partir de 17h, or à cette heure là nous ne serrons probablement pas sorti, nous risquons donc d’être dans les dernières longueurs sous le sommet quand l’orage à le plus de probabilité de péter ! Avec Henri nous réussissons à prendre la sage décision de redescendre. Ce n’est pas une décision facile à prendre mais lorsqu’on s’est décidé on est content. De toute façon je n’ai pas envie de me faire griller comme une saucisse et les montagnes de rocher ne vont pas fondre dans les années avenir alors nous y reviendrons pour terminer cette magnifique ligne qu’est la « Colonne d’Ercole », peut-être en septembre quand les orages se serons calmés…
Mercredi : Un repos s’impose. Après avoir passé la nuit au magnifique camping de la Marmolada Nous cherchons un nouveau projet, ce coup ci, plutôt à la journée pour éviter l’exposition vis à vis des risques d’orages. Notre choix s’oriente sur les Tre Cime di Laverado avec la voie « Alpendiebe » sur la Cima Ovest. J’ai hâte de découvrir la raideur légendaire de ces parois.
Nous faisons la route dans l’après midi jusqu’à trouver un camping à Cortiana d’ampiezzo.
Une nouvelle journée bien chargée pour notre sortie escalade big walls dans les Dolomites
Jeudi : Levé 5h. Départ du parking 6h. Le Parking se situ au pied de la face sud des Tre Cime, déjà bien élevé nous avons droit à un joli levé de soleil sur les vallées que nous surplombons. L’approche est assez courte, 45min nous mène au pied de la paroi. On s’y sent tout petit. Il est très difficile de visualiser l’itinéraire depuis le bas, c’est tellement raide qu’on se demande vraiment ou sa passe. C’est là ou on peut être qu’admiratifs face au pionnier qui ont ouvert des voies dans cette face avec du matériel bricolé dans leur garage.
La difficulté physique se situe dans la partie basse de la paroi, sur ses 9 premières longueurs qui sont équipées. Dès la première longueur en 7a+ on comprend que ce n’est pas des cotations de Bisounourses. D’énormes toits se situent au dessus de notre tête, on slalome entre ces monstres ce qui à le mérite d’ajouter un peu plus de gaz. Nous grimpons avec un sac de hissage bien sûr et lorsqu’on le lâche on prend bien la mesure de ce surplomb.
Le 7c constitue la dernière longueur dur que je suis très content d’enchaîner à vue. Avec de gros ticket de magnésie : c’est vraiment un scandale de retrouver des traces de magnésie dans une telle voie, si maintenant les grimpeurs marquent les prises même dans les voies alpines, je ne sais pas où va le monde de l’escalade… En tout cas je trouve ça très moche de la part du responsable.
La fin de cette journée sur les big walls dans les Dolomites,
La fin, moins raide et plus facile est vierge de tout équipement, là la difficulté est de trouver l’itinéraire… C’est parfois engagé voir même très exposé.
Le ciel s’assombrit au cours de l’après midi, et nous prenons quelques gouttes en arrivant au sommet à 18h30. Nous ne traînons pas et commençons à chercher la descente qui heureusement pour nous est bien indiquée. Quelques coups de tonnerre un peu trop proche de nous ont ajoutés un peu d’adrénaline. Mais finalement l’orage est passé à côté et nous pouvons continuer la descente jusqu’à la voiture.
Ce fut une journée bien intense, demain il faudra se reposer un peu…
Vendredi : repos et recherche d’un dernier projet.
Au vu de la fatigue et des risques d’orage de fin de journée, nous souhaitons grimper une voie dans laquelle nous pourrons redescendre en rappel facilement, au cas ou… Nous avons très envie de toucher à nouveau le beau calcaire de la Marmolada. Nous choisissons d’aller essayer « Lo specchio di Sara », cela promet une belle escalade dans un pur style de « trad ».
Samedi : La journée n’a pas très bien commencé, pendant la marche d’approche des douleurs à mon ventre ralentissent notre allure, plusieurs poses toilettes s’imposent… Henri me propose d’abandonner, mais en insistant un peu cela fini par passer. En arrivant au pied de la voie nous nous retrouvons dans le brouillard. Au moins nous n’aurons pas trop chaud… Une autre cordée est dans la voie, il s’agit de Frédérica Mingolla. Une grimpeuse habituée à la Marmolada et qui l’an dernier avait fait « le poisson » avant nous.
Frédérica sur les big walls dans les Dolomites
On a l’impression de la suivre (d’autant plus que quelques jours avant elle était à la Civetta). Nous apprendrons par la suite que deux jours après elle est allé dans « Alpendiebe » à la Cima Ovest.
Quel plaisir de retrouver le merveilleux rocher de la Marmolada, avec ses trous, ses plats hyper adhérents et son engagement entre les points de protections. On se régale dans les premières longueurs mais très vite la fatigue de la semaine nous rattrape. Nous chutons dans la longueur en 7b et celle en 7c, dommage. Il faudra revenir pour tenter un enchaînement, mais ce sera avec plaisir.
J’enchaîne tout de même l’avant dernier 7a+ avant de redescendre en rappel. Nous sommes bien usés de cette bonne semaine, et dans un terrains aventureux comme celui là il est préférable de savoir faire demi-tour avant une blessure… Nous reviendrons !
A venir Image 9 : L’escalade sur le beau calcaire du 7b.
Pour finir, ce que nous pouvons retenir de cette semaine : les Dolomites c’est très grand. Il y a beaucoup de voie de grande ampleur à faire. Elle vous fait puiser dans vos réserves les plus profondes. Il est vraiment nécessaire de s’entraîner sérieusement si on veut faire de belles voies dans ce massif nord Italien.
Maintenant j’ai qu’une chose en tête, pouvoir y retourner pour réessayer de sortir la « Colonne d’Ercole ». Peut être en septembre lorsque les orages ce serons calmés…
Matériel utilisé pour la sortie escalade au coeur des big walls dans les Dolomites
Vêtements et matériel de camping pour cette sortie escalade big walls dans les Dolomites
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
PANTALON LÉGER | Ghawdex | TRANGOWORLD | Léger, et très élastique il permet une bonne aisance des mouvements | Oui, la coupe ajustée permet de bien voir ses pieds. | Très agrèable, aucune gêne. |
TEE-SHIRT | TRANGOWORLD | Léger et agréable au touché | oui | A refaire | |
TEE-SHIRT MANCHE LONGUE | VAUDE | Grande ouverture et très respirant | oui | A refaire | |
DOUDOUNE | Trx2 750 | TRANGOWORLD | Chaud et léger | Oui | Parfait pour l’été |
COUPE VENT SOFTSHELL | Psyphon sl | ARCTERYX | Coupe vent hyper léger | oui | A garder |
SAC DE COUCHAGE | Xero 550 | MOUTAIN EQUIPMENT | Léger et compact | Oui | Trop chaud pour cette période |
MATELAS LÉGER | Prolite | THERMAREST | Ultra léger et ultra compact | Prend peu de place | A refaire |
RÉCHAUD | Optimus | PROVIDUS | Légèreté | Oui, Parfait pour des courses ou le poids est un élément important pour la réussite de la course | Très bien |
HARNAIS | Aquila | PETZL | Compromis entre légèreté, compacité et confort | Oui, surpris du confort. | A refaire |
MOUSQUETONS | Attache 3D | PETZL | Forme poire de taille moyenne. Model léger | Oui, le seul point négatif est sa visserie qui a tendance a s’ouvrir facilement. | A refaire |
CORDE À DOUBLE 60M | Cobra II 60m Golden dry unicore | BÉAL | Robustesse | Oui, mais diamètre plus gros que celle avec le traitement drycover | Une valeur sûre |
CORDE À DOUBLE 50M | Cobra II 50m Drycover unicore | BÉAL | Fine et fluide | Oui, très bonne fluidité | Au top |
BLOQUEUR | Microtraction | PETZL | Pour hisser le sac | Léger avec un bon rendement | J’ai pas trouvé mieux |
Matériel technique pour cette sortie escalade big walls dans les Dolomites
SAC À DOS D’APPROCHE | Ski tour 40L | TRANGOWORLD | Confortable et un litrage adapté | Oui | très confortable et bien fonctionnel |
SAC DE HISSAGE | Stuby haule bag | BLACK DIAMOND | Résistant | Oui, mais les attache ne sont pas simple à déclipper | Le Métolus est plus pratique. |
CORDE DE HISSAGE | Trail line | BEAL | Corde fine en dynema | Très bien et bonne résistance | A garder |
CHAUSSURES | Ultra raptor | LA SPORTIVA | Chaussures légère | Pas de gêne au baudrier | A refaire |
CHAUSSON CONFORTABLE | Katana vs | LA SPORTIVA | Chaussons confortable | oui | je garde |
CHAUSSONS TECHNIQUES | Instinct vs | SCARPA | Technique et confortable | Précis | oui |
FRONTALE | Tikka R+ | PETZL | Bon éclairage et différents modes d’éclairage (puissance) | Oui, et bonne autonomie | A refaire |
DÉGAINES | Ange | PETZL | légèreté | Oui | Au top |
ASSUREUR | Reverso | PETZL | Assurage du leader et du second avec corde à double | Oui | A refaire |
SANGLE | Fin anneau 60 | PETZL | Pratique pour rallonger les points de protections (spits, pitons, coinceurs…) | Oui | A refaire |
SANGLE | Fin anneau 120 | PETZL | Pratique pour faire des relais | Oui | A refaire |
SANGLE | Fin anneau 180 | PETZL | Bien pour trianguler 3 points | oui | A refaire |
CASQUE | Sirroco | PETZL | Légèreté | Oui, et très bonne tenue sur la tête, le clip aimanté permet une mise rapide du casque même avec des gants | |
COINCEURS MÉCANIQUES | Camalot C4 | BLACK DIAMOND | Stabilité, maniabilité | Oui, une base bien sûre | On ne change pas. |
COINCEUR MÉCANIQUES MICRO | Alien | ALIEN CAM | Tête étroite, elle entre bien dans les petits trous | Un petit peu trop souple à mon goût. | Pas mieux |
COINCEURS CABLÉS | Wall nut | DMM | Le creux de la tête apporte un peu plus de tenue | Oui | Au top |
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