Emilie BRAYE nous partage son expérience de sa randonnée dans le Val d’Aoste.
Informations pour préparer une randonnée dans le Val d’Aoste
Date de la randonnée dans le Val d’Aoste
Du 03 au 07 septembre 2017
Lieu
Italie, Val d’Aoste
Comment se rendre dans le Val d’Aoste
Depuis Grenoble, deux solutions s’offrent au voyageur : l’une rapide, mais coûteuse, l’autre plus longue, mais bien plus économique. Au choix, vous pouvez passer par l’A41 en remontant via Chambéry, Annecy, Chamonix et le tunnel du Mont-Blanc puis l’autoroute italienne jusqu’à monter dans la vallée de Rhêmes, ce qui représente 270 km, environ 3h15 de route et un peu moins de 100 € ; ou alors vous passez par la vallée de la Tarentaise et le pittoresque col du Petit Saint Bernard pour redescendre ensuite dans la vallée d’Aoste avant de bifurquer vers Rhêmes, ce qui représente cette fois-ci 225 km, environ 5h20 de route et une trentaine d’euros.
Participants pour cette randonnée au Val d’Aoste
Une équipe internationale formée d’une néo-zélandaise, d’un italien, d’une française et d’une franco-suissesse !
Ou dormir au Val d’Aoste ?
Dans les nombreux refuges italiens bien sûr ! Notre randonnée dans le Val d’Aoste a joué à saute-moutons avec les frontières du parc national du Grand Paradis qui dispose de règles strictes quant au bivouac. Le camping étant interdit, nous avons donc dormi dans les refuges suivants :
- Premier refuge de l’Epée (2370 mètres)
- Deuxième refuge Mario Bezzi (2284 mètres)
- Troisième refuge Benevolo (2287 mètres)
- Quatrième refuge Città di Chivasso (2604 mètres)
En ce qui concerne les prix des refuges, cela oscille entre 45 € et 52 € la demi-pension (repas du soir, nuitée et petit-déjeuner). Membres du CAF, sachez qu’une remise de quelques euros sur la nuit vous est accordée sur présentation de votre carte de membre. Sans jamais en avoir fait la demande expresse, nous n’avons jamais dormi en dortoir, mais toujours dans des chambres de quatre, ce qui était assez agréable. En revanche, les chambres étaient toujours très petites, voire minuscules, sauf au refuge Chivasso.
Ou manger dans le Val d’Aoste ?
Pour les repas, j’étais impatiente à l’idée de voir ce que nous allions manger car je n’avais entendu que du bien des refuges italiens sur ce sujet. Un repas typique de refuge dans le Val d’Aoste est copieux : il se compose généralement d’une soupe minestrone, d’un plat de pâtes, d’une viande en sauce servie avec de la polenta ou des légumes, de fromages et d’un dessert. Au petit-déjeuner, il y avait généralement du pain avec confiture, miel et Nutella (et oui, on est en Italie !), parfois des céréales et des biscuits, et du thé, café ou chocolat chaud.
Nous avions prévu notre nourriture pour tous les déjeuners de notre randonnée dans le Val d’Aoste. Mais sachez qu’il est possible de demander des pique-niques au refuge. Nous préférions être autonomes pour le midi et nous avions emmené de quoi tenir une bonne semaine : graines salées, caviar d’aubergine maison, fromages, pain, tomates et artichauts séchés, crackers, biscuits aux flocons d’avoine, pâte de coing, graines sucrées, barres de céréales… Comme vous le voyez, on ne s’est pas laissés abattre pendant cette semaine de marche.
Office du tourisme
Office du tourisme d’Aoste
Pza Porta Praetoria, 3
11100 AOSTA
T (+39) O165236627
Site Web du val d’Aoste
Contact : [email protected]
Caractéristiques du Massif du Grand Paradis
Le Val d’Aoste, c’est un petit paradis pour qui aime la nature et les montagnes. C’est le berceau de tant de sommets emblématiques : mont Blanc, mont Rose, Cervin, Grand Paradis. Les alpinistes seront comblés bien sûr, mais les randonneurs ne seront pas en reste. Le parc national du Grand Paradis est un terrain de jeu incroyable : superbes forêts de sapins et de mélèzes, immenses alpages, moraines, glaciers imposants, lacs cristallins, panoramas à couper le souffle, refuges accueillants… Il s’agit pour moi de l’un des plus beaux treks des Alpes.
Quoi d’autres dans les environs du Val d’Aoste ?
Visite d’Aoste
Région aux multiples facettes, le Val d’Aoste ravira à la fois les amateurs de nature, d’histoire, de gastronomie.
Après une semaine de randonnée dans le Val d’Aoste au beau milieu de paysages splendides, n’hésitez pas à visiter Aoste, petite ville très agréable et riche sur le plan culturel. Vous pourrez notamment y admirer l’Arc d’Auguste, la Porte prétorienne, les vestiges des remparts et du théâtre. La ville compte de nombreux musées. Pour notre dernier jour, comme il pleuvait à Aoste ce jour-là, nous avons visité le musée archéologique qui expose des collections d’objets de la période préhistorique et romaine. J’ai été surprise de constater comme certains objets de notre quotidien n’ont pas évolué depuis deux millénaires. On peut ainsi voir que la femme de l’époque romaine utilisait déjà miroir, fioles de parfum, peigne et même pince à épiler !
Si les visites culturelles ne sont pas votre tasse de thé et que vous avez plutôt envie de délasser votre petit corps fourbu par une semaine de randonnée, je vous conseille de vous arrêter aux thermes de Pré-Saint-Didier. L’entrée vous coûtera 48 €. Cela peut paraître beaucoup, mais pour ce prix, vous aurez accès aux thermes pour toute la journée si vous le souhaitez… et aussi au buffet !
Plus d’informations sur le Site Internet du centre thermal Pré Saint Didier
Enfin côté gastronomie, pas de doute, on est bien en montagne. Les spécialités locales font la part belle aux fromages et à la charcuterie. Quatre produits régionaux ont obtenu le label A.O.P (Appellation d’Origine Protégée) : la Fontina, le Fromadzo, le Jambon de Bosses et le lard d’Arnad.
Autres activités outdoor autour du Val d’Aoste :
Bibliographie / Cartographie pour cet trek dans le val d’Aoste
- Val d’Aoste, les plus belles randonnées, P. Million, Glénat, 2016
- Balade au Grand Paradis : un regard sur trois vallées en Val d’Aoste, M. Chatelain, Le Château, 2010
- Raids dans le massif du Grand Paradis, J.W. Akitt, Edelweiss Eds, 2006
- L’Escursionista 1:25 000 n° 9 Valsavarenche, Gran Paradiso
- L’Escursionista 1:25 000 n° 3 Val di Rhêmes, Valgrisenche
Lien internet
Il existe beaucoup de sites internet sur les treks autour du Grand Paradis : la plupart sont des sites commerciaux d’agences de voyage spécialisées dans le trek. En regardant plus précisément les itinéraires proposés, il est amusant de constater que ces agences proposent presque toutes le même itinéraire, dans le sens inverse au nôtre.
Un trek au Paradis : 6 jours de randonnée dans le Val d’Aoste
Première surprise, dans le Val d’Aoste, tout le monde, ou presque, parle français. Moi qui avait révisé tout mon italien avant de venir, je suis déçue ! En réalité, les habitants maîtrisent presque tous deux, voire trois langues : l’italien, le français et le patois valdôtain. Un tout petit peu d’histoire s’impose. Il fut un temps, en 1561 précisément, où la langue française devenait la langue officielle dans les textes administratifs à la place du latin.
Ce n’est que trois siècles plus tard en 1861, après la réunification de l’Italie, que le Val d’Aoste commence à utiliser la langue italienne. Puis, durant la période fasciste, sous Mussolini et ses lois d’italianisation, l’italien s’impose bien que, les habitants du Val d’Aoste restent très attachés au français et au patois local. Qu’en est-il en 2017 ? Progressivement, la langue italienne est devenue la première langue parlée par les Valdotains et supplante ainsi le français et le patois. Nous constatons que les anciens parlent plus volontiers en français tandis que les plus jeunes utilisent l’italien.
Tout ça pour dire que, dans le Val d’Aoste, nul besoin de maîtriser la langue de Dante pour se faire comprendre, même s’il est toujours appréciable de connaître quelques mots et expressions simples en italien.
Jour 1 : de Rhêmes-Notre-Dame au refuge de l’Epée
Le départ sur les sentiers
Le cadre linguistique étant posé, partons maintenant sur les sentiers, à l’assaut de notre premier col : le col Fenêtre. De Rhêmes-Notre-Dame, le sentier monte en zigzag jusqu’à parvenir à un replat herbeux entouré d’un cirque de montagnes. Le col est en vue, mais il reste beaucoup de dénivelés avant d’y arriver. Le sentier se raidit, chacun monte à son rythme. En chemin, nous croisons plusieurs chamois, pas tellement craintifs d’ailleurs.
Arrivés au col, on se dit que le panorama valait bien cette « bavante ». La veille, une perturbation a apporté avec elle son lot de neige et de vent, créant ainsi en face nord une magnifique ambiance givrée. La descente se fait dans un environnement minéral laissant bientôt place à de vastes alpages entrecoupés de quelques torrents.
Arrivée vers le refuge de l’Epée
Une petite sieste au bord d’un lac cerné de linaigrettes et une leçon d’anglais plus tard :
Vous savez dire tétard*, vous ?
Nous repartons en direction du refuge qui se dévoile au détour d’un virage. Nous sommes accueillis par le sympathique gardien et par le chien de la maison, un superbe berger australien.
Nous profitons de la terrasse et de la vue sur les montagnes alentours, notamment le proche sommet du Ruitor. Le chien de berger, avenant et joueur, nous présente son jouet préféré : un magnifique cochon en plastique qu’il mordille délicatement et qui délivre un groin-groin cocasse à chaque coup de dent. L’ambiance familiale et la gentillesse des gardiens méritent d’être soulignées. En tout cas, c’est le refuge que j’ai préféré parmi tous ceux que nous avons fréquentés.
* Tadpoles
Jour 2 : du refuge de l’Epée au refuge Mario Bezzi
Etapes vers le refuge de Bezzi
Au matin, c’est sous un ciel changeant que nous nous réveillons. L’étape du jour doit nous amener jusqu’au refuge Mario Bezzi par un long sentier en balcon au-dessus de la vallée du Valgrisenche. Sur la carte, nous repérons un lac qui sera parfait pour une petite pause gastronomique. Cela nous oblige à un détour d’environ 2h aller-retour et à 200 mètres de dénivelés supplémentaires. Le chemin oscille entre passages rocailleux, chaos de blocs, torrents glaciaires et croupes herbeuses.
Chemin faisant, nous nous bâfrons de myrtilles qui ont eu la bonne idée de pousser à côté du sentier. C’est sous un ciel plombé que nous arrivons au bord du lac de San Martino que nous atteignons par un raccourci trouvé grâce au talent tout neuf d’orienteur de Tommaso qui s’initie aux joies de l’azimut sous l’œil bienveillant d’Alex.
Arrivée au refuge Bezzi
Nous restons un moment au bord du lac à observer les nombreux têtards plus ou moins évolués qui se massent et grouillent dès qu’on s’approche des berges. Le temps file et il nous faut repartir. Nous avons 600 mètres de dénivelés à perdre avant d’atteindre le refuge. Nous arrivons enfin au bord d’une belle falaise et voyons le sentier faire des Z dans la pente drue ; le refuge paraît bien minuscule au fond.
Conformément à ce que nous imaginions, la descente se révèle cassante et c’est avec les jambes lourdes que nous arrivons enfin au refuge. La vue sur les glaciers est barrée par d’épais nuages, mais laisse présager un panorama splendide pour l’étape du lendemain si le soleil revient. Le soir venu, nous avons du mal à trouver le sommeil : les cloisons ne sont pas bien épaisses et nous pouvons entendre les commentaires, tout en finesse, d’un groupe de copains mi-belges, mi-français, visiblement tous de très bonne humeur et peut-être un peu éméchés. Ah, le charme des refuges !
Jour 3 : du refuge Mario Bezzi au refuge Benevolo
Le départ du refuge
Aujourd’hui, étape alpine haute en couleurs ! Les yeux encore embrumés de sommeil, je n’arrive pas à distinguer la couleur du ciel : bleu pâle ou gris ? Mangeons d’abord, nous verrons ensuite. Après avoir dévoré quelques tartines de Nutella et rassemblé toutes nos affaires, nous voilà dehors à 7h45. Le froid est mordant.
Cette fois-ci, nous avons réussi à nous préparer rapidement, contrairement à la veille où la logistique n’était pas encore rôdée. L’avantage de se préparer vite est que cela laisse une plus grande latitude dans la manière de gérer la marche et les pauses… et puis cela permet d’être les premiers sur les sentiers et d’avoir cette sensation d’avoir la montagne pour nous tout seuls ! J’avoue, c’est un peu égoïste, mais autant je suis sociable, autant en montagne je n’envisage pas de marcher à la queue-leu-leu derrière une file de gens. Nous sommes donc seuls, en ce petit matin frais, et nous nous élevons tranquillement.
Le glacier de Gliairetta se rapproche. Après avoir franchi un verroux rocheux, nous débouchons au soleil et le glacier se dévoile à présent dans toute sa grandeur. Après un court passage sur un replat herbeux, le sentier serpente dans un environnement minéral faisant apparaître ça et là quelques petits lacs glaciaires.
Arrivée au col de Bassac-Déré
Un dernier ressaut et nous voilà arrivés au col de Bassac-Déré (3082 mètres). Sur la carte, nous avions repéré un sommet culminant à 3337 mètres : Becca Traversière. Le temps est splendide, on aurait tort de ne pas aller voir la vue de là-haut. Nous laissons les sacs à dos au col et entamons la montée de cette montagne inesthétique au possible : on dirait un gros tas de cailloux branlants. Malgré des dehors peu attirants, nous ne regrettons pas un instant cet effort supplémentaire car la vue du sommet est hallucinante. Pour ne citer que les plus connus, nous pouvons apercevoir : le Mont-Blanc, le Ruitor, la Dent Blanche, le Cervin, le Mont-Rose, le Grand Paradis, la Grande Sassière, la Barre des Ecrins… Pas mal, non ?
On resterait bien plus longtemps là-haut, mais il est temps d’entamer la descente vers le refuge Benevolo car le chemin est encore long, d’autant plus long que nous nous arrêtons sans cesse pour photographier les paysages tous plus spectaculaires les uns que les autres. Le sentier se faufile à travers des chaos de blocs et de roches, puis longe un torrent qui se jette dans le lac glaciaire de Goletta. Difficile de s’arracher à la contemplation !
Vers le refuge Benevolo
Encore une fois, c’est par une descente marquée, en zigzag, que nous parvenons au refuge Benevolo en contrebas. Comme d’habitude, nous constatons que nos amis allemands et belges sont déjà attablés en terrasse autour d’une bonne pinte désaltérante. Ces deux petits groupes, rencontrés au refuge de l’Epée pour les premiers et au refuge Bezzi pour les seconds, sont bien sympathiques et ont en commun un goût prononcé pour la bière.
D’ailleurs, nous apprenons que la veille, nos amis belges ont réussi l’exploit de dépenser plus de 120 € de bières et de vin ! Nous, nous préférons fêter notre arrivée au refuge autour d’un chocolat chaud, crémeux à souhait. La tête pleine de belles images, nous allons nous coucher pour refaire le plein d’énergie, mais c’est sans compter sur la présence remarquée d’un groupe d’une quinzaine de français, aussi discrets que des cerfs à la période du brame. Au matin, nous n’avons qu’une envie : fuir au plus vite !
Jour 4 : du refuge Benevolo au refuge Chivasso
Itinéraires vers le refuge Chivasso
Pour rejoindre le refuge Chivasso, deux itinéraires sont possibles : soit en passant le col Rosset, soit en passant par le col Basei, par un sentier plus alpin longeant une nouvelle fois un glacier. Nous choisissons cette dernière option qui nous paraît plus esthétique, d’autant plus que la dernière étape de notre randonnée dans le Val d’Aoste nous fera emprunter le col Rosset pour revenir vers Rhêmes-Notre-Dame.
Encore une fois, nous partons de bonne heure pour mieux profiter de la journée. Sur cette étape, nous ne croiserons personne, chose étonnante quand on voit la beauté des paysages traversés. Après 3h de marche d’abord dans des alpages, puis dans un paysage de roches longeant le glacier de Basei, nous arrivons au col. C’est encore une sacrée claque esthétique ! De notre promontoire à plus de 3000 mètres, nous avons une vue superbe sur le Grand Paradis et sur des lacs d’altitude aux couleurs à faire pâlir un lagon tropical.
Il est encore un peu tôt, mais nous décidons de déjeuner au col pour profiter plus longtemps de la vue. Nous reprenons la marche, il nous reste une belle descente avant de rejoindre le refuge Chivasso et quelque chose me dit que les lacs vont nous attraper un petit moment !
Descente vers les lacs
Alors que nous descendons par un dédale rocheux balisé par de nombreux cairns, j’aperçois furtivement un animal poilu qui ondule, passe sous un rocher, puis ressort à toute allure. C’est une hermine ! Elle se retourne vers nous brièvement, se laisse admirer une fraction de seconde et repart aussi vite qu’elle était apparue. Dommage que l’hermine ne soit pas aussi zen que les marmottes que nous croisons chaque jour tranquillement posées sur les rochers au soleil en position de bouddha.
Peu après, nous arrivons à un endroit où des câbles ont été installés pour sécuriser quelques mètres de descente un peu scabreuse. C’est le seul passage de tout notre parcours, pourtant bien alpin, qui requiert un peu d’attention. Il nous tarde d’arriver au bord des lacs, nous pressons le pas. Alex est la première courageuse à se jeter à l’eau. Ça donne envie, mais je ne suis pas très résistante au froid alors je me contente d’un bain de pieds revigorant. Tommaso et Elisabeth arrivent à leur tour. En bons néo-zélandais, ils n’imaginent pas ne pas se baigner, même si la température doit tourner autour de 12°C. Et hop, ni une, ni deux, ils nous gratifient d’un superbe plongeon synchronisé ! L’eau doit quand même être très froide car ils ne restent pas bien longtemps à barboter.
De l’autre côté du lac, notre attention est attirée par une marmotte qui poursuit deux oiseaux ressemblant, de loin, à de petites perdrix. Etonnant ! Dans la soirée, nous ferons la connaissance d’un photographe animalier italien venu spécialement dans le parc national du Grand Paradis pour photographier des hermines et aussi ces oiseaux. Dont je n’ai malheureusement pas retenu le nom, qui effectuent une migration et qui font une pause dans ces montagnes avant de poursuivre leur voyage.
Endroit calme et sauvage
Ces oiseaux sont faciles à observer à cette période et ils ne sont pas farouches. En revanche, nous avons eu beaucoup de chance de voir cette belle hermine se promenant dans les rochers. Ragaillardis par cette baignade, nous reprenons notre marche pour atteindre le refuge Chivasso, tout proche. En vérité, nous devions aller au refuge Savoia situé à 15 minutes de marche en contrebas du refuge Chivasso. Mais en arrivant, nous avons assez vite déchanté. Ces refuges sont desservies par une vraie route asphaltée et sont donc très faciles d’accès. En arrivant au refuge Savoia, la vue du parking et du panneau « Refuge – Bar – Souvenirs » ne nous inspirent pas. Par chance, nous recroisons notre voisin de table du refuge Benevolo, un vieil anglais, charmant, qui nous conseille d’aller au refuge Chivasso.
C’était effectivement un excellent conseil. A l’intérieur, ce refuge est magnifique, tout en bois. Avec un poêle au milieu de la pièce, et des livres partout. C’est une ambiance cosy, chaleureuse, les gardiens y sont au petit soin et surtout, la nourriture est franchement délicieuse. Au menu du soir : vraie soupe de légumes, pain au levain fait maison, viande ou omelette servie avec des légumes et cheesecake pour terminer. Repus et fatigués, nous allons nous coucher dans une grande chambre, juste pour nous.
Jour 5 : du refuge Chivasso à Rhêmes-Notre-Dame
Dernier jour, déjà. Le chemin nous fait passer au bord du lac Rosset que nous avions aperçu la veille. Cette fois-ci, pas de baignade au programme, l’air est trop frais.
Nous poursuivons le sentier qui s’élève sans hâte à travers les alpages. Avec l’altitude, viennent ensuite les rochers et les chaos de blocs qui nous mènent au pied d’un « mur ». Le col est là, quelques centaines de mètres au-dessus. C’est parti pour l’ascension ! Arrivée là-haut, nous grignotons quelques graines, au soleil, face au Grand Paradis, que nous contemplons une dernière fois avant de basculer de l’autre côté et revenir à notre point de départ. La descente n’est franchement pas agréable : raide, glissante… Le genou d’Elisabeth en garde un mauvais souvenir ! Nous atteignons rapidement les alpages où un troupeau de vaches paissent près d’une ancienne bergerie en ruines. Nous perdons de l’altitude et nous arrivons enfin dans une forêt.
Cela faisait près d’une semaine que nous n’avions pas vu d’arbres et cela me manquait presque. Avec les arbres, nous retrouvons aussi les myrtilles, les framboises et les groseilles, quel délice ! Encore quelques efforts et nous retrouvons le fond de vallée et sa civilisation.
Conclusion de la randonnée dans les Alpes
On est tous un peu tristes que ce soit déjà fini, on aurait aimé que cela dure plus longtemps. Pour chacun d’entre nous, le Val d’Aoste a été une sacrée découverte. Alex et moi avons déjà envie d’y retourner, pourquoi pas au printemps prochain pour un raid à ski. Pour Elisabeth et Tommaso, venus de Nouvelle-Zélande, ce sera plus compliqué, mais qui sait ?
Amoureuse de l’Italie, j’ai retrouvé dans ce coin tout ce que j’adore chez nos voisins italiens. Une bienveillance et une générosité incroyables, comme ce papy qui nous a offert spontanément une partie de sa récolte de haricots. Une gastronomie savoureuse, sans parler des paysages XXL à couper le souffle.
Matériel utilisé durant cette randonnée dans le Val d’Aoste
Les essentiels pour cette randonnée dans le val d’Aoste
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
CHAUSSURES | Kimtah Mid Event | TEVA | Légères, tige mid, imperméabes, polyvalentes | Agréables à porter tant qu’il ne pleut pas des trombes d’eau. Pour ce trek, elles ont été parfaites. | Si la météo est annoncée bonne, je reprendrais ces chaussures sans hésiter. En revanche, si je devais aller en Ecosse par exemple, je choisirais un autre modèle, vraiment imperméable. |
SAC À DOS | Guide 30+ | DEUTER | Confort de portage | C’est le sac que j’utilise à chaque fois que je pars pour un trek en semi-autonomie. Le confort de portage est exceptionnel. | Ce sac est presque parfait. Le seul point faible : l’accessoirisation qui est trop faible. L’idéal serait d’ajouter une poche au niveau de la ventrale et un filet latéral pour glisser une bouteille d’eau. |
BATONS DE MARCHE | Distance Z-Pole | BLACK DIAMOND | Ultra-léger et pliables en 3 | Parfaits ! | Je ne peux plus me passer de ces bâtons en montagne. Il faudrait simplement que les dragonnes soient plus résistantes, car elles ont tendance à s’effilocher au fil du temps. |
DRAP DE SOIE | QUECHUA | Excellent rapport qualité-prix | Je l’emmène tout le temps en montagne et il veillit très bien. Pas un accro, ni aucune trace d’usure pour l’instant. | Je reprendrais le même. | |
BONNET | EIDER | Joli et chaud | Rien à redire ! | Idem | |
FOULARD | BUFF | Multifonction | Parfait, comme d’habitude. Chez moi, deux utilisations principales : en foulard sur les cheveux ou en protection contre le vent et le froid sur le visage. | Idem | |
GANTS | Midweight | BLACK DIAMOND | Fin et chaud | Pour un trek estival comme celui-ci, ces gants conviennent parfaitement. | Idem |
Vêtements pour cette randonnée dans le val d’aoste
DOUDOUNE | X light | DÉCATHLON | Rapport qualité-prix imbattable | Chaude, jolie, légère, le tout pour 35 €. Vu le prix, je n’ai pas peur de tomber avec ou de la salir. | Idem |
VESTE DE PLUIE | Diad Veste Hardshell Pamplona Purple | THE NORTH FACE | Légère, Gore-Tex | Je ne l’ai pas sortie du sac une seule fois car la météo a été excellente. | Je reprendrais cette veste sur un trek estival, mais je prendrais une Goretex plus épaisse pour l’hiver. |
T-SHIRT ML | Capilene Baselayer lightweight | PATAGONIA | Ultra-léger, manches longues | Craignant énormément le soleil, cela faisait longtemps que je cherchais un T-shirt à manches longues très léger. Je l’ai trouvé quelques jours avant de partir et je ne regrette absolument pas ce choix : fini la peau collante à cause de la crème solaire ! En plus, il a un col zippé et protège donc bien le cou également. | Je ne changerais rien : ce T-shirt est parfait. Je devrais même en racheter un avant de ne plus trouver le modèle. |
PANTALON | Arpenaz 500 | QUECHUA | Prix, look, modularité | Très bon pantalon de rando. On peut enlever le bas des jambes via un zip et ainsi le transformer en pantacourt s’il fait trop chaud. | Le seul défaut de ce pantalon : la taille basse. En montagne, ce n’est vraiment pas terrible ! Du coup, je pense que je m’orienterais vers un autre pantalon de randonnée la prochaine fois. |
Accessoires pour cette randonnée dans le val d’aoste
LUNETTES DE SOLEIL | Walking 400W | QUECHUA | Verres polarisants, look | Rien à redire ! | Je reprendrais les mêmes, sauf si je devais faire une traversée de glacier où là, je prendrais plutôt mes Julbo Whoops en catégorie 4 qui protègent encore mieux les yeux. |
COUTEAU | n°8 | OPINEL | C’est LE couteau de rando par excellence | Je prends toujours ce couteau avec moi | Il existe probablement d’autres couteaux plus légers, mais j’aime trop mon Opinel en bois de noyer pour lui faire des infidélités. |
CUILLÈRE | ESBIT | Cuillère en titane, légère et résistante | Cuillère très pratique et extrêmement légère. | Je reprendrais la même. | |
FRONTALE | ZLH600w Mk 2 H600w Mk II | ZEBRA LIGHT | Rapport qualité-prix, puissance du faisceau lumineux | Je l’ai très peu utilisée au cours de cette randonnée dans le val d’aoste. | Pour une utilisation rando, c’est un modèle surdimensionné. Mais on ne sait jamais et il faut envisager la lampe frontale comme un élément de sécurité en cas de problème, au même titre qu’une couverture de survie ou qu’un sifflet. |
4 commentaires
Bravo! L’envie est communicative!
Merci pour votre chouette reportage. J’envisage avec 2 amies de partir randonner début septembre dans le val de Rhemes mais à la journée.
Thèmes est il bien situé pour en faire notre point d’attache?
Merci pour vos renseignements
Héhé super récit. Nous avions fait la vallée Orco l’année dernière, qui va jusqu’au col du Nivolet où se trouvent justement les refuges Chivasso et Savoia. En voulant aller au col Rosset il s’était mis à neiger ! Demi-tour.
Cette année après l’Autriche et la Slovénie nous nous sommes arrêtés au retour dans la vallée de Valsavarenche (qui part de la vallée d’Aoste), et j’ai vraiment reconnu les paysages sur les photos, on s’y est régalé !! Je recommande. Ce sont des coins superbes, en itinérance ou à la journée ! Et la nourriture des refuges est top (rien à voir avec celle des refuges slovènes)
Merci de votre retour et si vous aussi vous avez envie de partager vos expériences outdoor participer à notre jeu concours « Racontez votre experience outdoor«