Julien DEFOIS nous partage son séjour ski de randonnée au Japon
Présentation de la sortie ski de randonnée au Japon
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Apéro
Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici un petit film de 3mn sur notre voyage (une version de 11mn est disponible à la fin du récit).
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Dates du voyage sortie ski de randonnée au Japon
du 4 au 18 février 2017
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Lieu de la sortie ski de randonnée au Japon
Japon, ile d’Hokkaido, Parc National du Daisetsuzan, stations de ski de Rusutsu et Kiroro.
Pour nous y rendre, nous avons pris l’avion depuis Toulouse jusqu’à Tokyo avec Turkish Airlines, qui transporte gratuitement les skis en plus d’un autre sac et accorde 30kg de bagages par passager. Le tout pour 530€, c’est royal. De l’aéroport de Narita, nous avons voyagé vers Sapporo avec Vanilla Air, pour 120€, skis inclus. Au retour, nous avons pris Skymark, qui ne fait pas payer de supplément ski et si l’on dépasse la franchise bagage de 20kg, il faut payer 1000 yens par tranche de 10kg (soit moins de 10€). Ce vol a coûté environ 80€ et était à destination de l’autre aéroport de Tokyo, Haneda. Narita est relativement loin de Tokyo, nous avons donc préféré prendre un vol pour Haneda au retour car nous devions passer une nuit à Tokyo. Une navette relie les 2 aéroports pour 3000 yens.
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Participants à la sortie ski de randonnée au Japon
Charline (26 ans), Laurent (39 ans), Max (32 ans) et Julien (38 ans), nous nous sommes tous rencontrés au CAF de Toulouse. On se retrouve pour skier, courir, randonner et prendre des apéros.
Julien DEFOIS est aussi l’auteur de:
- Le Pacific Crest Trail High Sierra Trek ou une randonnée de 750 km à pied en Californie.
- Ski de randonnée en Georgie
- Colorado Trail/Continental Divide Trail : 900km à pieds dans le Colorado
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Infos dodo lors de la sortie ski de randonnée au Japon
Narita : nous avons passé une nuit avant de prendre l’avion pour Sapporo au Narita Tobu Hotel, pour 25€ par personne. Navette gratuite depuis/vers l’aéroport.
Furano : nous avons dormi dans une magnifique auberge de jeunesse, Furano Hostel, où j’avais déjà séjourné lors de mon premier voyage au Japon. Située à Naka Furano, à quelques kilomètres du village de Furano, cette auberge tout en bois est le spot de rêve pour se poser dans le secteur. Nous avons eu droit à une grande chambre quadruple pour 26€ par personne, avec la demi-pension. Les hôtes ne parlent pas un mot d’anglais (ne pensez pas leur parler français) mais sont très accueillants et disponibles. La nourriture est plutôt de type familial mais vaut bien des restos.
Autour du mont Yoteï : nous avons passé 2 nuits à l’auberge de jeunesse de Makkari. Située sous le Yoteï, cette auberge n’était pas loin de Niseko et de Rusutsu, tout en étant très isolée. Malheureusement, l’accueil y est plus froid que les températures extérieures, la propreté laisse à désirer, les lits sont vétustes, la nourriture très moyenne (surtout en arrivant de Furano Hostel !), le propriétaire n’est pas très arrangeant et les prix sont élevés (40€ la demi-pension). Nous avons raccourci notre séjour pour aller sur Otaru.
Otaru : nous avons réservé au dernier moment une chambre quadruple au Smile Hotel, bien situé dans la ville, pas très loin du canal. Accueil sympathique et parking gratuit, petit déjeuner en plus, soit en version japonaise (poisson séché et riz à l’œuf cru) ou occidentale (mais c’est pas tous les jours !). Chambre un peu étroite pour 4, mais comme on s’aime bien ça va !
Tokyo : difficile de recommander un endroit dans l’immensité de cette ville ; il y a des hébergements partout et à tous les prix. Il faut juste cibler par rapport à ses visites.
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Ravitaillement lors de la sortie ski de randonnée au Japon
Au Japon, on trouve à manger partout et à toute heure. Manger au restaurant est particulièrement bon marché au Japon, aussi les japonais cuisinent peu et s’attablent volontiers dans les innombrables et très diverses brasseries locales. Les échoppes sont généralement spécialisées dans un type de plat : nouilles, grillades, poissons crus, etc.
Des petites supérettes de type 7/Eleven ou Lawson sont ouvertes toute la journée et même la nuit. On peut y trouver un solide rayon traiteur et acheter un plat très bon marché et souvent très bon en bouche. Un four micro-onde permet de le faire réchauffer si besoin et des machines à café vous attendent pour bien finir votre repas. En général, on trouve des distributeurs de billets dans ces magasins.
Les grandes surfaces sont plus rares mais meilleur marché et leur rayon traiteur semble plus frais, et fourni avec des plats préparés sur place.
L’essence se trouve très facilement. Nous n’avons pas trop compté les dépenses de carburant, mais ce n’était pas très éloigné des tarifs de l’hexagone.
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Déplacement lors de la sortie ski de randonnée au Japon
Nous avons loué une voiture, réservée sur Rental Cars auprès de Times Car Rental à l’aéroport de Sapporo-Chitose. Navette gratuite entre l’aéroport et l’agence. Un permis de conduire traduit en japonais est indispensable, le permis de conduire international ne suffit pas. Nous l’avons fait traduire depuis la France en utilisant les services efficaces de l’agence Vivre le Japon. Il est possible de le faire traduire gratuitement au Japon, mais nous arrivions un week-end et les administrations étaient fermées. Nous avons payé 840€ pour 10 jours à partager en 4.
La voiture s’impose comme le seul moyen de transport viable pour faire du ski de randonnée et rejoindre les départs parfois très reculés. Le train fonctionne très bien, mais relie les bourgades principales. Si vous comptez skier seulement à Niseko ou Furano, cela peut être une bonne option. La voiture que nous avons louée avait 4 pneus neige et autant de roues motrices. Pas du luxe pour rouler sur les routes gelées.
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Cartes utilisées pour la sortie ski de randonnée au Japon
Il existe quelques 1/50.000èmes mais elles sont peu précises. Nous avons récupéré des cartes au magasin de ski de randonnée de Furano. Rien d’officiel, elles sont imprimées sur des feuilles au format A4, mais elles sont précises.
Nous avons surtout utilisé Iphigénie : il dispose d’un fond de carte Open Street Map pour le Japon. Ce n’est pas du grand luxe, mais cela nous permet de savoir exactement où nous sommes.
Nous avons toujours fait à vue, en explorant les flancs de montagne sans topo ou carte.
Ce site Snow Japan est une excellente source d’information. Il détaille toutes les informations sur les stations. Il permet d’avoir un historique des chutes de neige sur plusieurs années pour certaines stations. Mais, surtout, il détaille les prévisions de chute de neige assez précisément, les chutes de neige récente et émet parfois un bulletin neige, pour les stations importantes. Pour chasser la bonne neige, c’est le meilleur allié !
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Hokkaido
C’est l’ile la plus septentrionale du Japon. Elle reçoit l’air froid sibérien et des précipitations abondantes en provenance de la mer du Japon. La combinaison des deux provoque des chutes de neige d’une insolente générosité qui provoquerait sans peine la jalousie des stations alpines. Les températures glaciales ( il ne faut pas compter dépasser 0 dégré) maintiennent la qualité du manteau neigeux. Le terrain volcanique est très vallonné et couvert de forêt, si bien que la météo généralement très mauvaise n’est pas un problème pour le ski : il neige au niveau de la mer, les forêts, très ouvertes, sont donc copieusement enneigées.
Comptez donc surtout sur le ski forêt : au-dessus des forêts, le vent très présent a transformé la neige et c’est moins sympa à skier. Le plus haut sommet est l’Asahi Dake, un volcan culminant à 2290m, dont le cratère s’est rompu : nous avons donc pu skier à l’intérieur. Le parc national du Daisetsuzan regroupe d’autres sommets de 2000m ou plus. Mais comme nous souhaitions profiter au maximum de la poudre japonaise nous avons évité les zones non forestières.
Un peu partout dans l’ile se trouvent des stations de ski. Niseko est la plus grande, mais aussi la plus connue : si vous optez pour un séjour là-bas, soyez prêts à rencontrer massivement des touristes (australiens pour la plupart). De nombreuses micro-stations ne proposent qu’une ou deux remontées mécaniques.
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Quand on ne skie pas
Il faut goûter à la cuisine japonaise ! Authentique, simple ou raffinée, toujours variée et bon marché, elle a fait l’unanimité chez nous, mis à part au petit déjeuner où avaler du poisson séché et de l’œuf cru n’est pas encore dans nos habitudes…Les restaurants sont spécialisés dans un type de plat ou un genre de cuisine particulier.
Tous les hivers, à Sapporo, la capitale d’Hokkaido, a lieu le festival de sculpture sur glace. Nous ne l’avons pas vu, mais il semblerait que ça vaille le détour.
Ne pas oublier les onsens ! Encore un des fondamentaux de la culture japonaise. Attention, il est nécessaire de se baigner nu dans les onsens. Les hommes et les femmes sont séparés. Il est possible d’avoir une petite serviette pour protéger son intimité lorsqu’on est hors de l’eau. Autre chose à savoir : on doit se doucher avant de se baigner ! Et les douches sont collectives.
Ski de randonnée au Japon : le rêve blanc d’Hokkaido
Toulouse, le 4 février. Nous avons eu tout juste le temps de nous enregistrer et de faire passer les skis aux bagages spéciaux. Les 2 heures d’avance que nous n’avions n’étaient pas du luxe.
Nous prenons ensuite la direction d’Istanbul que nous allons découvrir durant nos 10 heures d’escale…Les transports en commun desservent très bien l’aéroport mais il nous faut plus d’une heure pour rejoindre le quartier des grandes mosquées. Elles valent le détour ! Nous décidons de franchir le Bosphore en bateau-bus pour retrouver des quartiers plus authentiques et puis traverser ce mythique passage entre l’orient et l’occident. Symboliquement, nous aurons été d’un bout à l’autre de l’Asie au cours de ce voyage.
Le vol vers Tokyo est luxueux pour de la classe éco, nous ne nous plaignons pas ! Après un si long voyage, on perd vite la notion du temps mais c’est le 6 février que nous nous réveillons à Narita, près pour prendre le 3ème avion du voyage vers Sapporo.
A peine sortis de l’aéroport, en attendant le bus qui nous conduit à l’agence de location de voiture, nous sommes mis dans l’ambiance : temps gris, vent glacial, température polaire. La neige est omniprésente et toutes les routes ne sont pas complètement déneigées : une fine couche blanche les recouvre. Cela sent la patinoire à plein nez. Heureusement, nous héritons d’un véhicule à 4 roues motrices qui accroche à la route aussi bien qu’un sparadrap au doigt.
Furano, du 6 au 11 février
Nous quittons Sapporo vers 13h et arrivons sur Furano en fin d’après-midi. Les distances ne sont pas très importantes mais les limites de vitesse le sont ! Le petit magasin de ski de randonnée du village nous vend quelques cartes des spots principaux de ski de randonnée et nous filons vers Naka Furano où nous allons pouvoir poser nos bagages pendant quelques jours.
Je retrouve avec joie le Furano Hostel mais pas question de se poser ! Après 2 jours de voyage, nos skis s’impatientent…Tenues enfilées, frontale sur la tête, skis sur l’épaule, nous remontons péniblement le bois attenant à l’hostel. Ce ne sera pas la descente du siècle, juste quelques virages, mais l’envie de skier est trop grande pour y renoncer. La neige est un peu croûtée, il a dû y avoir un redoux. Ma frontale est presque à bout de piles, alors j’essaie surtout d’éviter une rencontre avec un arbre. Tout cela n’a pas duré plus de 20mn, mais quelle joie d’être là !
Le lendemain, nous filons vers le premier départ à Hakuginso, dans le parc national de Daisetsuzan, près de Fukiage Onsen. Première grande surprise : tout est déjà (beaucoup) tracé ! On se croirait dans les Alpes ! Nous imaginions que le ski de randonnée était un sport confidentiel au Japon, nous sommes un peu déçus. Nous remontons un vallon en direction du Sandenyama, pour nous apercevoir que dès que nous franchissons la limite des arbres, la neige est de mauvaise qualité.
Remontée du vallon-autoroute de l’initiation au ski de rando
Nous arrêtons donc notre première montée assez vite, mais au bon moment car une éclaircie offre un beau point de vue sur toute la campagne japonaise. Et puis nous allons faire notre première descente sous le soleil ! Nous trouvons des pentes non tracées et c’est parti ! Le bonheur est total, la neige est à la hauteur de nos espérances. Nous refaisons un tour avant d’aller manger.
Le froid est saisissant, nous ne pouvons pas rester dehors et mangeons dans la voiture. Il va nous falloir nous acclimater.
L’après-midi, nous prenons notre courage à deux mains et repartons dans le froid sur la digestion. Le temps est toujours maussade. Nous cherchons des pentes nouvelles entre le Sandenyama et Tokachi Dake Onsen et prenons un peu de temps pour faire de la photo. Si on s’écarte un peu de l’itinéraire de base qui monte vers le sandenyama, il reste plein de possibilités pour skier des pentes vierges.
Ceci dit, nous apprenons rapidement qu’il s’agit d’un secteur d’initiation où tous les guides locaux amènent les touristes qui veulent s’essayer au ski sans remontée mécanique. D’où les traces et les faibles pentes.
Une fois les skis rangés, nous cherchons un onsen sauvage, gratuit et en pleine nature. Après quelques temps d’exploration, nous finissons par le trouver, c’est très aménagé, il y a même un grand parking ! L’endroit est peu fréquenté et nous sommes les seuls touristes. Se mettre à nu par -15dg n’est pas la chose la plus facile à faire, mais nous ne pensions pas que rentrer dans une eau à 50dg serait encore plus compliqué. Une fois dedans, après quelques minutes d’immersion progressive, il faut lutter contre la chaleur et se jeter de la neige dessus ou bien sortir en partie. Mais quel bonheur après une journée de ski dans le froid ! Lorsque nous sortons, nous ne subissons pas la température négative : nos corps surchauffés n’en ressentent plus la morsure.
Le lendemain, nous décidons d’explorer un autre secteur, plus grand, plus pentu et moins fréquenté, que le responsable du magasin de Furano nous avait indiqué. Situé à la bifurcation entre la route qui monte à Tokachi Dake Onsen et celle qui va à Hakuginso, ce départ dispose d’un grand parking. Après avoir traversé une rivière d’eau chaude sur un petit pont recouvert de neige, nous remontons une croupe à l’est de notre parking et progressons à tâtons, découvrant le terrain sans objectif précis, sinon de remonter aussi haut que possible.
Il neige, comme d’habitude. Un groupe important nous précède, il a déjà fait une trace dans cette neige ultra légère. Nous finissons parle rattraper au moment où nous comptions faire une première descente. Ce sont des allemands. Heureusement, à 4 nous sommes bien plus rapides dans les manipulations et descendons sur les flancs de la croupe avant eux. Le temps est apocalyptique, la visibilité faible mais la neige royale nous comble.
Nous passons la journée sur cette croupe et sur la croupe voisine, avec laquelle elle dessine une petite vallée. Il n’y a presque personne, nous profitons pleinement du ski en forêt, au point de nous perdre un peu…Heureusement, le GPS est là !
Au retour, il nous faut repasser le torrent. Les passages nombreux toute la journée ont dégradé la courte mais raide descente qui conduit au pont et lorsque je m’y engage, je sens qu’il faut être prudent. Une fois en bas, je propose à Charline de lui prendre ses skis pour lui faciliter la descente. Fidèle à la femme indépendante qu’elle est, elle refuse. Je finis ma traversée et lorsque je me retourne, c’est pour la voir plonger la tête dans le torrent…Elle a raté sa descente et finit sa journée par une baignade forcée dans l’eau froide.
Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Et tout a été filmé, pour notre plus grand bonheur : nous ne nous lasserons pas de voir le splendide plongeon de Charline. Nous pouvons rire, car la voiture est juste à côté et il n’y a aucun risque d’hypothermie : plus loin du véhicule, la même chute aurait pu avoir des conséquences bien plus graves.
Ces pentes n’ayant pas livré tous leurs secrets, nous y retournons passer une nouvelle journée. Charline accepte bizarrement de nous confier ses skis pour traverser le torrent…En chemin, une belle petite pente accueille Charline pour une séance photo de virage carte postale.
Nous montons au son du canon. L’artillerie japonaise a un camp d’entraînement particulièrement actif dans le secteur. Nous voyons les explosions au loin dans la vallée.
Le soleil a décidé de sortir et les paysages sont somptueux. Nous pouvons enfin profiter d’une vue d’ensemble sur le secteur. Où que se pose le regard, le blanc domine.
Un joli sommet nous tend les bras, mais plus nous montons, plus la glace sur cette croupe exposée au vent se montre dangereuse. Et comme les crampons sont restés à l’hostel, on se « contentera » de la magnifique pente vierge qui n’attend que nous sous le sommet.
Je pars en premier, pour faire des photos, bientôt rejoint par Charline. Laurent se lance et tranche la neige avec ses godilles de guerrier bigourdan. Mais la poudre blanche japonaise aime être traitée avec douceur : Laurent finit par enfourner un ski et s’écrase sur 10m dans la neige sous nos regards goguenards, en un instant mémorable immortalisé par les caméras.
L’après-midi, la glace nous stoppera de nouveau sur l’autre versant du vallon, mais, là encore, nous traçons de magnifiques et mémorables virages dans une neige de rêve.
Au retour, Laurent et Max revendiquent aussi leur droit à l’immortalisation numérique du virage carte postale.
Avant de rentrer à la voiture, il nous faut faire un petit border cross dans les bouleaux sur un chemin étroit. La rencontre avec un arbre ne serait pas bienvenue, surtout à cette vitesse…
Du beau temps était prévu le jour suivant, mais au matin un épais brouillard recouvre toute la vallée. Je jette un œil au thermomètre extérieur : -15 ! Nous ne sommes qu’à 200m d’altitude…Le départ se trouve à 1000m, il doit y faire sensiblement plus froid. C’est la matinée de la démotivation : après 3 jours de ski intensif, fatigués par le voyage et surtout le froid, nous ressentons le besoin de nous reposer. Parfait, c’est le jour de la sortie du nouvel épisode de notre websérie favorite : Bon Appétit !
Vers 9h30, le soleil daignant faire son office, nous nous résignons à repartir en montagne : on ne va pas rester à l’intérieur par une si belle journée !
Initialement, nous devions revenir à notre spot préféré, mais en chemin me vient l’idée d’aller à Asahi Dake Onsen. Cette petite station thermale dispose de son téléphérique qui dessert quelques pistes mais aussi d’immenses espaces de free ride. Vers 11h, nous arrivons à la station, prenons un forfait de 4h et attendons la benne. Mais nous ne sommes pas seuls. La masse épaisse de skieurs occidentaux me rappelle les stations alpines. Premier run : tout est tracé, les pentes sont courtes, peu de plaisir. Deuxième run : c’est la même chose. Nous nous résolvons à prendre les peaux pour faire un tour vers le volcan. La station est en effet aux pieds du plus haut sommet de l’île dont le cratère éventré fume encore. Nous allons voir ça de près, abandonnant définitivement la station aux hordes de free riders.
L’idée originale était juste de s’approcher des fumerolles. Et puis on a eu le même syndrome que Forrest Gump lorsqu’il est parti courir : « puisque je suis arrivé, pourquoi ne pas aller plus loin ? ».Alors une fois aux fumerolles, nous sommes allés plus loin dans le cratère. Et puis on s’est dits : « allez on va jusqu’au collet et puis on arrête ». Et puis ainsi de suite…jusqu’au sommet !
Nous laissons nos skis aux pieds de la dernière pente, à l’instar du groupe qui nous avait précédés. Apparemment, la neige n’était pas bonne. Mais nous faisons une erreur…La pente finale est raide, la neige dure et les crampons sont encore une fois restés au gîte. La descente à pieds ne s’annonce pas facile.
La montée est illuminée par des couleurs magiques, baignée par un soleil tombant en cette fin d’après-midi. Au sommet, la vue à 360° récompense les efforts, c’est un beau cadeau que nous fait le Japon !
Fin de la partie difficile, le ciel a une couleur étonnante
La descente dans la pente raide s’avère conforme aux prévisions : même si la neige est pourrie, nous aurions été mieux à skis.
Nous skions quand même dans le cratère, avec le sentiment de vivre un moment exceptionnel.
Les dernières lumières du jour, la solitude d’une balade à une heure tardive, l’ambiance de l’environnement volcanique rendent cette descente unique.
Nous n’avions pas prévu notre journée, mais au final cette improvisation nous a fait vivre la plus belle journée du voyage.
Pour le dernier jour à Furano, nous retournons saluer notre secteur favori et, d’une dernière descente, rendre hommage à ces exceptionnelles pentes, sûres, généreuses et recouverte de la meilleure neige qui soit. Tout cela avant de plonger nos corps glacés à Fukiage Onsen.
Comme il ne serait pas raisonnable de partir le ventre vide vers Makkari, notre prochaine destination, nous mangeons dans un restaurant local du natto, des haricots fermentés. L’un des rares plats japonais que je n’aime pas. Mais ça, je ne le sais pas encore au moment d’entrer dans le restaurant…La digestion sera difficile pour certains !
Makkari, du 11 au 13 février
Il nous faut 4h pour rejoindre notre auberge de jeunesse. Arrivés là-bas, l’ambiance n’est pas glaciale qu’à l’extérieur…Heureusement, un japonais qui dort à l’auberge vient sympathiser avec nous. Il ne parle pas un mot qui ne soit japonais, mais son enthousiasme communicatif réchauffe la soirée.
La neige n’est pas très bonne ici : des températures positives ont réchauffé la neige jusqu’à haute altitude et nous n’avons pas vraiment d’espoir de skier une poudreuse telle que celle de Furano. Nous voulions skier le Yotei, le volcan local, mais entre la neige moyenne et la météo peu engageante, nous renonçons. Refroidi par l’accueil à l’auberge, nous envisageons de partir. Entre temps, nous apprenons qu’il tombe de la neige fraîche sur une station proche. C’est apparemment le seul endroit sur l’île où il neige vraiment. La décision est vite prise : nous quittons Makkari le lendemain pour Otaru où nous avons trouvé un hébergement bon marché et nous finirons notre séjour à la station de Kiroro.
Mais avant, nous découvrons Niseko, LA station du Japon. Rien d’exceptionnel cependant. Après un premier déjeuner dans un restaurant japonais qui nous a laissé sur notre faim, nous optons pour un second déjeuner plus roboratif, à coup de burger-frites. Puis un petit tour dans le meilleur onsen du coin. C’est la journée détente…
Enfin, pas totalement, parce que nous décidons sur le tard d’essayer le ski de nuit. Les tarifs de Niseko nous invitent à réfléchir et c’est finalement la station de Rusutsu qui accueillera nos skis pour cette expérience inédite. Il y a quelques pistes ouvertes, généreusement éclairées et arrosées de musique pop japonaise, et la foule se tient au chaud. Nous en profitons donc pour dévaler les boulevards désertés et nous essayer au ski forêt/de nuit/à moitié à l’aveugle/en bord de piste. Tout le monde survivra.
Kiroro et Otaru, du 13 au 15 février
Nous quittons sans regret l’auberge de Makkari. A mesure que nous avançons vers la côte, les chutes de neige sont de plus en plus intenses : nous sommes sur la bonne voie !
Arrivés à Kiroro, nous avons un peu la même impression que lors de notre tout premier jour à Hakuginso : nous ne sommes pas seuls…Sauf que là, nous sommes beaucoup, beaucoup moins seuls : des dizaines de véhiculent s’amassent sur le parking, les autres skieurs ont aussi dû s’informer sur Snow Japan et tous les chasseurs de poudreuse fraîche se sont involontairement donné rendez-vous ici. Heureusement, la plupart des skieurs resteront sur la station. La seconde impression vient des températures : il fait « doux », autour de 0°.
Les traces des skieurs de randonnée sont évidentes : du parking, il faut traverser un ruisseau caché sous la neige et s’aventurer dans les collines à l’ouest de la station. Après, ce vaste terrain de jeu qui s’offre au skieur ne demande qu’à être exploré, aucune carte n’étant d’un grand secours. Ces collines sont très boisées, donc la visibilité est bonne même dans le brouillard, et les arbres sont bien espacés.
Nous suivons dans un premier temps une trace pour gravir la première montagne. Des gens sont passés avant nous mais il y a tellement de lignes possibles que nous traçons dans la neige vierge. Mais elle n’a pas la qualité de celle de Furano : les températures beaucoup plus douces l’ont sensiblement alourdie.
Pause déjeuner au restaurant de la station : une expérience oubliable ! Tous les skieurs sont concentrés dans cet espace bruyant et humide, il faut attendre longtemps avant d’avoir son repas : la prochaine fois, on mange dehors !
Charline ne nous suit pas cet après-midi : la neige n’étant pas très bonne et son genou lui faisant mal, elle préfère s’économiser. De la fraîche est en effet annoncée pour le lendemain…Avec Laurent et Max, nous ferons quelques montées-descentes dans les collines.
Snow Japan ne s’est pas pas trompé. Pour notre second jour à Kiroro, les températures ont bien baissé et il est tombé entre 20 et 30 cm dans la nuit : la neige japonaise impériale est de retour ! Elle ne cessera pas de tomber de la journée.
En ce 14 février, à défaut de soirée romantique, ce sera un festival de montées-descentes dans les collines : tout est skiable, il n’y a qu’à choisir ! Ce ne sera pas la fête de l’amour, mais celle de la neige. Nous ferons au total 5 montées et descentes, cumulant plus de 1500m de dénivelé (pour une moyenne de 1200m les autres jours).
Le soir, nous découvrons un izakaya, une cantine japonaise où l’on propose une multitude de plats traditionnels japonais : poissons et viandes grillés, raviolis, légumes, le choix est infini. Par contre, il ne faut pas compter sur un bon dessert : les restaurants japonais n’en font pas leur spécialité.
Pour notre dernier jour de ski au Japon, la neige nous fait des flocons d’honneur : il a encore bien neigé cette nuit et nous pouvons profiter comme il se doit de ces ultimes instants de glisse. Nous n’explorons pas davantage, mais restons dans les pentes que nous connaissons bien : le plaisir ne vient pas de la découverte de paysages nouveaux, d’ailleurs très semblables, mais de cette sensation unique qui fusionne joie, sentiment de voler, de flotter, le bruit du vent et la fugacité de l’instant.
Nous aurons encore fait 1200m avant de prendre la route vers l’aéroport de Chitose, où je dépose Charline, Laurent et Max. Ils partent sur Tokyo, je préfère rester à Otaru une nuit de plus car je fuis les grandes villes. On se retrouvera le lendemain.
Otaru est un port célèbre pour son canal bordé de vieux entrepôts en brique datant de l’âge d’or de la pêche au hareng. Il semblerait que ce soit une destination romantique privilégiée par les japonais…En tout cas, c’est pour moi une bien belle manière de terminer mon séjour à Hokkaido, avec, bien sûr, un dernier bain dans un onsen !
Tokyo vaut le détour et recèle bien des lieux qui méritent une visite, même si je n’apprécie pas cet immense univers bétonné. Nous essaierons sans succès de visiter le stade des sumos, une tour qui domine tokyo (beaucoup trop cher) puis nous passerons nos dernières heures entre des temples et un bar à whisky, avant de regagner l’aéroport de Narita et la France.
Ce voyage a fait l’unanimité parmi nous : ce fut un bonheur total et partagé. La neige et le ski ne nous ont pas déçus, nous avons pu profiter d’une journée exceptionnelle à l’Asahi Dake mais surtout ces deux semaines ensemble ont forgé des liens encore plus solides entre nous. A tel point que nous avons décidé de repartir en février prochain : ce sera la Géorgie !
Pour ceux qui veulent plus d’images, voici le film de 11mn:
Matériel utilisé pour ce séjour ski de randonnée au Japon
Vêtements pour le ski de randonnée au Japon
CATÉGORIE | MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DÉPART ? | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU À MES BESOINS ? | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
GANTS | Nova | DAKINE | Chaleur et Gore Tex | Allié à des sous-gants en soie, ils m’ont permis de ne jamais souffrir des températures glaciales | Il vaut mieux les avoir au cas où… |
DOUDOUNE | Neutrino Endurance | RAB | Apport thermique pour les moments statiques. Pertex quantum Endurance imperméable. | Très chaude, solide, une grande amie par temps froid lorsque je reste statique. | Je ne changerais rien. |
GILET | D+ | VERTICAL | Apport thermique et coupe-vent près du corps. Légèreté et centrer l’apport thermique sur le buste. | Parfait. | Je ne changerais rien. |
VESTE | Santi Summit | VERTICAL | Robustesse, stretch, imperméabilité. Parfaite ! | Très bonne imperméabilité. | Je ne changerais rien. |
DRAP DE SAC | Thermolite Reactor | SEA TO SUMMIT | Gagner quelques degrés et protéger le sac de couchage des odeurs et de la saleté. | Très bon produit, même si je n’ai pas eu à utiliser les capacités de ce drap de sac pendant ce voyage où nous avons tout le temps dormi à l’intérieur durant cette sortie ski de randonnée au Japon ! | Je ne changerais rien. |
SOUS-GANTS | Trekking 500 | QUECHUA | Gagner quelques degrés à l’intérieur du gant principal. | Parfaitement. | Je ne changerais rien. |
PANTALON | Windy Spirit | VERTICAL | Pantalon dédié au ski de randonnée : imperméable, stretch, avec des aérations et très solide. | Je recommande ce pantalon à tous les pratiquants du ski de randonnée ou des treks en conditions hivernale. Le stretch est un vrai plus et la protection thermique est réelle. | Je ne changerais rien. |
Matériel pour le ski de randonnée au Japon
CHAUSSURE | Maestrale 2.0 | SCARPA | Rigidité, confort, légèreté, 4 boucles. | C’est un grand plaisir de skier avec ces chaussures ; même la marche est agréable durant cette sortie ski de randonnée au Japon ! | Je ne changerais rien. |
SKIS | Cham 87 | DYNASTAR | Ski accessible, très polyvalent et tolérant. | Pour les skieurs moyens comme moi, rien de mieux, il va bien en toutes neiges, même dans les neiges profondes du Japon. | Je ne changerais rien. |
FIXATION | Vipec 12 + couteaux | DIAMIR | Fixation à inserts avec un déclenchement avant normé. On peut mettre les couteaux sans déchausser. | Très bonne fixation ; j’ai parfois du mal à passer du mode marche au mode ski car de la neige gelée peut faire obstacle durant cette sortie ski de randonnée au Japon. | Je ne changerais rien. |
PEAUX | Mix + étrier 41 + cam Lock | COLL TEX | Solidité et durabilité. | Très déçu par la colle qui dès la première saison donnait des signes de faiblesses. | J’essaierais une autre marque. |
Accessoires et autre petit matériel pour le ski de randonnée au Japon
SAC À DOS | Spindrift guide 35 | MAMMUT | Léger, grand espace à l’intérieur, des accessoires intéressants (accès latéral) et surtout une grande poche frontale qui accueille crampons et matériel de sécurité. | Je suis ravi de ce sac. On peut même l’utiliser en raid durant cette sortie ski de randonnée au Japon. | Je ne changerais rien. |
T SHIRT | Leaf Twist | LAFUMA | Respirabilité. | Parfait, la transpiration s’évacue vraiment vite, les odeurs sont peu présentes durant cette sortie ski de randonnée au Japon. | Je ne changerais rien. |
T SHIRT ML | Warm Turtleneck Zip | ODLO | Chaleur, poids et stretch. | Parfait. Il ne sent jamais mauvais durant cette sortie ski de randonnée au Japon. | Je ne changerais rien. |
DÉTECTEUR DE VICTIME D’AVALANCHE | Element | MAMMUT | Efficace en mode multivictimes, mode contrôle de DVA pour le groupe, fiabilité. | Jamais utilisé en conditions réelles, ce DVA fait des merveilles en exercice. | Je ne changerais rien. |
SONDE | Tour Probe | BLACK DIAMOND | C’est un cadeau. | Généralement efficace, mais sa taille de 1.9m est un peu courte. | Je passerais sur un modèle de 2.4m. |
PELLE | Pro Alu | ORTHOVOX | C’est un cadeau. | Son manche télescopique permet de gagner beaucoup de puissance, le métal à la place du plastique est bien plus performant pour la neige dure et la possibilité de la transformer en pioche est un vrai plus. | Je ne changerais rien. |
CASQUE | 09-oct | GIRO | Protection et aération. | Le revêtement plastique est un peu fragile. Sinon ce casque est tellement confortable que je l’utilise en alpinisme estival. | Je ne changerais rien. |
LAMPE FRONTALE | Storm | BLACK DIAMOND. | Puissance, étanchéité, rechargeable, dispose d’une fonction de verrouillage. | Parfaite. Son régulateur de puissance est un vrai plus pour adapter facilement la luminosité. Cependant, même verrouillée, elle peut s’allumer dans le sac à cause de pressions d’autres objets. | Je prendrais une boîte pour la protéger et éviter qu’elle ne s’allume intempestivement. |
MASQUE | Original | COREUPT | Double écran anti buée, vendu avec un écran beau temps et un écran mauvais temps. | L’écran rose livré avec le masque n’est pas aussi efficace qu’un écran jaune. Sinon ce masque est solide, le changement d’écran se fait facilement et la ventilation aussi durant cette sortie ski de randonnée au Japon | Je prendrais un écran jaune. |
LUNETTES DE SOLEIL | Isola | ORAO | Protection 4 et prix. | Un modèle qui enveloppe bien les yeux et protège parfaitement sur neige. | Je ne changerais rien. |
1 commentaire
Comme cela fait du bien de voir ces belles images de neige japonaise!
Nous avons passé l’hiver dernier de très bon moments à Hokkaido ski de randonnée aux pieds!
Si jamais vous voulez laisser derrière vous les stations de skis et conquérir des paysages plus sauvages, je vous invite à venir faire un tour sur notre blog pour plus d’informations: http://pasquedescollants.com/2017/03/22/ou-skier-au-japon/
Au plaisir d’échanger avec vous!!
L’équipe On n’est pas que des collants