Alpinisme en Corse à Corte – Bastia avec l’équipe ERJA Languedoc Rousillon

par Expérience Outdoor

Florian DESJOUIS nous partage son expérience d’alpinisme en Corse. Il nous donne des conseils et retour terrain également sur le matériel utilisé lors de cette sortie.

alpinisme en Corse

Les doutes et les questionnements ne font que commencer : quoi prendre ? Combien ?…

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Informations pour préparer un séjour Alpinisme en Corse

  • Date de cette sortie alpinisme en Corse

Fin avril – début mai 2013

  • Lieu de cette sortie alpinisme en Corse

France, Corse, Haute Corse, Corte (20250)

  • Depuis Montpellier

Montpellier => Toulon : 2h10, 231 km, 17,2 euros de péage.
Toulon => Bastia : en ferry, de nuit (départ 20 h, débarquement à 7h30). 120 euros/pers en aller-retour avec un camion 8 places, couchettes uniquement à l’aller.
Bastia => Corte : 1h, 68 km.

  • Participants à cette sortie alpinisme en Corse

L’ERJA Languedoc Roussillon au grand complet, Hugues Bonnel et Jade Zaouit pour l’encadrement.

Qu’est-ce donc ?
Equipe Régionale Jeunes Alpinistes, une équipe dans laquelle on retrouve 7 jeunes de 18 à 27 ans sélectionnés pour un projet de 2 ans.
Pourquoi ? Pour
– donner les outils nécessaires à une pratique en montagne en toute sécurité (alpinisme, cascade de glace, ski alpinisme, etc.) à des jeunes motivés ayant déjà un vécu montagne.
– amener à l’obtention (si tout se passe bien) de l’initiateur alpinisme, diplôme permettant l’encadrement de sorties alpinisme en club.
– commencer à étoffer la liste de courses nécessaire pour présenter le probatoire du guide de haute montagne, pour ceux qui le souhaitent.
Comment ?
2 ans ponctués de stages de 4/5 jours abordant les différents thèmes nécessaires à la pratique de la montagne au sens large (stage cascade de glace, ski alpinisme, alpinisme estival, goulottes, couloirs…).
Avec qui ? 7 stagiaires et 2 encadrants (Hugues Bonnel guide de haute montagne et Jade Zaouit instructeur alpinisme).

  • liens Internet de l’ERJA

Le blog de l’équipe
Le site de la fédération française de montagne et d’escalade, au niveau Languedoc Roussillon

  • Où dormir durant cette sortie alpinisme en Corse

Nous avons dormi dans 2 lieux différents durant ce séjour :
Le premier a été notre camp de base durant tout le séjour, nous y avons laissé la tente du début à la fin : le camping Saint Pancrace à Corte, camping de Jean André notre hôte qui saura très certainement vous informer sur les voies de la Restonica comme sur les voies plus typées montagne du massif. C’est simple, champêtre, avec des brocciu fait par le propriétaire des lieux en vente à l’accueil.

Le deuxième aura été le refuge de Ciottulu di i mori : superbe refuge au pied du Tafunatu et de la face sud de la Paglia Orba. Très confortable, gaz, électricité, matelas, jolie terrasse ensoleillée avec une vue splendide sur la vallée. Vraiment un joli coin.  Ouvert toute l’année mais gardé uniquement de la fin du printemps à l’automne.

Quelques adresses, mises à profit lors de précédents séjours avant cette sortie alpinisme en Corse

– Gite communal de Corsica (corsica est le nom du patelin, dans la vallée de Niolu, avant Calacuccia quand on vient de Corte) => 15 euros/nuit/personne : propre, confortable, tout ce qu’il faut, dans un petit village au bout du bout de la route ! On est bien au calme en cette saison de Pâques en tout cas. Tél : 0495480204
– Motel A Vigna (Corte): à 800 m du centre-ville, studio 2 personnes 55 euros la nuit, très confortable et au calme ! tél : 0495460219

  • Où se restaurer/où se réapprovisionner durant cette sortie alpinisme en Corse

Tout ce qu’il faut à Corte : essence, boulangerie, supermarché, magasin montagne (au bout de la rue commerçante) et beaucoup d’autres choses.
A Calacuccia, dans la vallée de Niolu : petite épicerie/superette le long de la route principale, quelques bars, mais pas plus !

  • Office du tourisme de Corse

Corte : Site Internet de Corte
Niolu (au pied du monte cinto) 

  • Caractéristique du massif Corse

Vallée de la Restonica
Superbe vallée qui par miracle n’a pas vu sa petite route étroite et sinueuse se transformer en autoroute des montagnes. Malgré tout, l’été verra cet écrin un peu envahi par le monde.
Dans tous les cas, cela fait certainement parti d’un des joyaux de la Corse, en été comme en hiver : un superbe torrent, d’immenses pins, de belles parois granitiques de toute part, c’est vraiment superbe.
Il existe en grimpe à peu près tout ce que l’on peut attendre : du 4 au 8, de la couenne, à la grande voie terrain d’aventure, en passant par la grande voie équipée, avec ou sans approche, tout est possible. Vraiment un superbe coin à explorer.
Massif du Paglia Orba
Un secteur plus sauvage, plus typé montagne malgré quelques très rares itinéraires spités (Tafunatu : voies des paras). Deux refuges permettent d’exploiter les différents versants de la Paglia : les refuges de Ciuttulu di mori et de Tighjettu.
Quelques exemples d’itinéraires pour cette sortie alpinisme en Corse :
Face est :
– Voie finch : 400 m, 5max, non équipée
– Ange éthylique : 260 m, 5+ max, non équipée
Face nord-ouest :
– Voie du Nid d’Aigle : 230 m, 6a+ max, non équipée
– Surella d’Irlanda : 250 m, 6a+ max, non équipée
Face nord :
– Raspoutine : 230, 7b+ max, non équipée
– Beaucoup d’autres voies…
Vous évoluerez ici sur de la rhyolite, caillou semblable à ce que l’on retrouve dans le massif de l’Esterel. Sur la Paglia à proprement parlé, c’est sur une variante de la rhyolite, qui prend la forme d’un conglomérat totalement improbable en montagne : ça surprend !
Un coin superbe aussi, refuge à éviter peut être au cœur de l’été car lieu de pèlerinage du GR 20..

  • Site d’escalade proche dans les environs durant cette sortie alpinisme en Corse

Escalade dans la Vallée de la Restonica :

cf paragraphe précédent « vallée de la Restonica »
Beaucoup de choses à faire, et nous n’en avons peu fait. J’ai un très bon souvenir d’une très jolie voie se trouvant juste au-dessus du lac de Capitello, faites quelques années auparavant : « Symphonie d’automne », à la pointe des 7 lacs. C’est une superbe escalade entièrement équipée (prenez 2 friends quand même pour le dernier 4+ : 2 points dans la longueur), avec un départ vraiment très original juste au-dessus de l’eau, après avoir traversé quelques mètres sur un câble, les pieds pas loin de l’immersion. On grimpe sur le fil d’un pilier puis sur des dalles à ski, la cadre est splendide, le granit tout autant.
Quelques autres voies bien plus difficiles sur cette même face, oscillant entre la 6b+ max et le 8b max. Je vous renvoie au topo « grandes voies de Corse ».
Comme dans la partie précédente, la vallée de la Restonica regorge de voies de tous niveaux et tous styles, difficile d’en extraire quelques voies tant la qualité semble au rendez-vous. Une sélection intéressante est faite dans le topo cité préalablement :

– Punta u finellu : Esmeralda, TD+, 6b+ max, 6a oblig, équipée.
– Idem : Gocce di tempu, TD+, 7a max, 6a+ oblig, équipée
– Punta Spenicazzia : Acqua di rocca, TD+, 7a max, 6b oblig, équipée
– Idem : Candella di l’oro, TD+, 5+ max et oblig, peu équipée
– Monte leonardo : Amandulina, TD, 6c max, 6a oblig, équipée
– Idem : Bella Ciao, TD, 6b max, 6a oblig, équipée
– Cima San Gavino : Queue dalle, TD, 6a+ max, 6a oblig, équipée
– Pointe de la touffe: Vendanges tardives, TD+, 6c max, 6a oblig, équipée.
– Idem : Le vent du silence, TD+, 6c max, 6a+ oblig, équipée.
– Puntas an teofallu : san teofallu, TD, 6a+ max, 6a oblig, partiellement équipée.
– Idem: la manu, TD, 6c max, 6a+ oblig, équipée
– Pointes des 7 lacs, symphonie d’automne, TD, 6a+ max, 6a oblig, équipée.



Escalade dans le massif de Paglia Orba :

Cf paragraphe précédent, « massif du Paglia Orba »
Monte cinto
Quelques voies accessibles depuis la vallée d’Ascu, je ne connais pas du tout ce secteur :
– Karlsruhe : 250 m, 6c max, 6a+ oblig, peu équipée, face nord. Une voie qui semble être splendide, un superbe enchainement de fissures qui vous déposera presque au sommet du Cintu en 7 longueurs.
– Impiastrone di a luna : 230 m, 6a+ max, non équipée, 2 dernières longueurs communes avec la voie précédente.



Escalade à Bavella :

Un des sites incontournables de la Corse pour qui aime le granit, et à nouveau un potentiel énorme, avec beaucoup de variétés : du très facile à l’extrême, de l’équipé au terrain d’aventure, dans un cadre très sauvage, excepté le col éponyme où converge un certain nombre de touristes. Alors pourquoi si peu de monde ? Peut-être à cause des approches dans le maquis corse, souvent rudes et paumatoires et pouvant parfois remettre en question le programme de la journée.
Une fois de plus un choix énorme, le choix opéré par le topo guide des grandes voies de Corse pourra vous aider, et encore… Pour le topo exhaustif de Bavella, c’est ici que ça se passe : « Bavedda : Aiguilles entre ciel et torrents. Escalade, rando, canyon ». Par Jean louis Fenouil et Jean Paul Quilici ».
La sélection du topo guide des grandes voies de Corse :
– Arête de Zonza, D+, Punta di l’acellu :  5+ max, peu équipée
– Arête nord ouest, Ad+, Punta Caletta :  5 max, non équipée
– Linea d’ombra, TD, Punta Chjapponu :  6b+ max, 6a+ oblig, équipée
– Idem : Le bloc rouge, TD+, 6b max, 6a+ oblig, non équipée
– Tafunatu di Paliri : Eperon Bettembourg, TD+6b max, 6a oblig, non équipée
– Orgui di san petru : Mal conciliu, TD+, 6b max, 6a+ oblig, peu équipée
– Sgio Agostino : Resistanza, ED+, 6c max, 6a+ oblig, partiellement équipée
– U peru : U haddad, TD, 6b+ max, 6a+ oblig, partiellement équipée
– Idem : Omerta, TD, 6b+ max, 6a+ oblig, partiellement équipée
– Punta rossa : L’annerbatu, ED-, 6c+ max, 6b+ oblig, non équipée

– Esperanza, ED-, Punta rossa : 7a max, 6b oblig, équipée
– Mimi, TD+, Punta rossa : 6c max, 6a+ oblig, équipée
– Aguirre, TD+, Punta rossa : 6c max, 6a+ oblig, partiellement équipée
– Punta u corbu : Jeef, ED-, 7a+ max, 6b+ oblig, équipée
– Idem : Le dos de l’éléphant, TD+, 6b max, 6a oblig, équipée
– I Teghie lisce : Abbastanza, ED, 7a+ max, 6b+ oblig, peu équipée
– Idem : Acqua in bocca, ED-, 7a max, 6b oblig, équipée
– Punta Lunarda: Nirvana, ED, 7a max, 6b oblig, partiellement équipée
– Idem: La face cache de la lune, TD+, 6c max, 6a+ oblig, équipée
– Castelluciu : Super picsou géant, TD-, 5+ max, non équipée
– Idem : La perillat, TD-, 6a max, peu équipée
– Idem : le nouveau monde, TD, 6a+ max, 6a+ oblig, équipée

  • Bibliographie sur l’alpinisme en Corse

Il existe un topo de l’alpinisme en Corse, blanc, sur le format des Labande : c’est bien moins complet, et des fois peu précis (voir un peu faux), mais c’est mieux que rien ! Je pense qu’il est difficilement trouvable car en rupture de stock… Peut-être dans les grandes librairies montagne ?
« Grandes voies de Corse » : un superbe topo avec une sélection très variée et intéressante de grandes voies en Corse : c’est hyper clair, précis, vraiment bien fait, et des itinéraires qui semblent être tous 4 étoiles. Une base pour qui veut faire de la grande voie en Corse. Le topo correspond à la couverture de droite.  « Falaises de Corse » : le topo des couennes de Corse, c’est clair net et précis, une bonne base aussi => le topo correspond à la couverture de gauche.
« Bavella : Aiguilles entre ciel et torrents. Escalade, rando, canyon ». Par Jean louis Fenouil et Jean paul Quilici. Un superbe topo alternant photos et aquarelles, concernant très majoritairement la grimpe, à Bavella.

  • Lien internet

OmegaRoc : Un site concernant les 2 topos principaux de grimpe (falaises et grandes voies) : où les trouver, les actualisations, descriptifs …
https://www.le-gr20.fr/pages/les-refuges/Un site où l’on retrouve différentes informations sur le GR20, et particulièrement sur les refuges et leurs caractéristiques.

  • Voies faites durant cette sortie alpinisme en Corse

Capu tafunatu, Voie des para + traversée nord sud, 200 m, 4+
Un enchainement très sympa pour découvrir ce sommet. Le caillou est globalement bien bon. Seul gros bémol, la voie des para est quasiment équipée (exceptés les relais en fait) ! alors que cela pourrait être protéger dans pas mal d’endroit. Très surprenant, mais possible qu’il y est une rectification de la faute de goût rapidement…
Paglia Orba, cheminée d’hiver :
Itinéraire sans difficulté majeur mais nécessitant la corde. Cela a été pour nous l’itinéraire de secours de nos ambitions sur l’arête sud est du même sommet. Un joli sommet, belle vue sur la trouée du Capu Tafunatu.
Cinco frati, traversée des arêtes, AD+, 4+ max :
Superbe traversée d’arête peu difficile. Le caillou est bon, le coin superbe, assez sauvage en fait, avec une approche et un retour digne des plus beaux maquis corses. Une belle journée en perspective, c’est certain.
Amandulina, monte leonardo, Restonica. 7 longueurs, 6c max, entièrement équipée:
Superbe voie équipée ! Caillou excellent, formes et couleurs superbes, et un joli petit sommet. C’est easy, de l’escalade plaisir +++.

Sortie alpinisme en Corse

Nous retraçons le cheminement de notre projet final

Tous assis autour d’une belle tablée de mousses désaltérantes, sur la place principale de Bastia. Un grand ferry, peut être le nôtre, attend immobile, en face de nous : une gueule grande ouverte pour avaler ou déverser à sa guise un flot d’engins motorisés, un jeu de poupées russes dont on ne se lasse pas.
Un parcours chaotique, une histoire à rebondissements, des choix, des hésitations, des désaccords et des discussions. Ouvrir des cartes, des topos, encore et encore, remettre en question ce que nous pensions être acquis, encore et encore. Des mails qui suggèrent, des coups de téléphone qui tranchent, et des contours qui se dessinent progressivement, et un peu laborieusement certainement : il ne peut pas en être autrement.
Nous sommes bien loin du premier brainstorming, au tout début du cycle, un an et demi auparavant : tout le monde libère ses fantasmes, déverse ses envies, sans prendre en compte d’aucune manière les contraintes liées au groupe. Simplement jauger les envies des uns et des autres.
Les fantasmes de voyages et d’aventures lointaines sont bien présents : Cordillère Blanche, Himalaya… La plupart d’entre nous voient en ce projet final le moyen de faire aboutir des ambitions qui auraient certainement dû rester à l’état d’ambition.
Mais ce qui dessine avant tout les premiers contours de ce type de projet, ce sont les contraintes : contraintes de planning notamment. Car le premier critère de ce projet à valider est la présence de tous les membres. Et avec des professions aussi diverses et variées que instituteur, ingénieur, étudiant, vendeur, kinésithérapeute, guide … l’équation n’est pas si simple.
Mais la solution existe ! Les vacances de Pâques seront la réponse à cette première « épreuve ». S’ensuit la 2ème contrainte : quel sera le thème, la trame du projet ?

Nous sommes un groupe, 8 en tout

Ce qui signifie d’une part des niveaux malgré tout assez variés, et une certaine inertie dans les itinéraires techniques. Il faut donc trouver un objectif pour lequel le nombre ne soit pas (trop) un handicap.
Rapidement, la notion d’itinérance sur une succession de courses modérément techniques semble être la solution. Une immersion en montagne sur plusieurs jours, couper pour de bon avec nos repères habituels, se laisser happer dans l’aventure, au sens propre comme au figuré. Enchainer les jours-là haut, tous ensemble, gérer les aléas d’une entreprise au long cours, s’organiser pour rendre le groupe le plus fort possible, que chacune des individualités puisse apporter sa pierre à l’édifice, le moment venu.
Un concept et 2 dates, déjà un bon début : puis vient le temps des propositions, censées rentrer dans ce moule. Une première nous charme, à première vue : le massif des Tatras en Europe de l’est. Ce serait le moyen idéal de teinter le projet d’un peu de dépaysement. Mais après réflexion, le manque d’informations et de contacts sur place rend l’affaire très aléatoire, d’autant plus qu’une équipe de 8 n’est pas aussi véloce et adaptable qu’une cordée de 2…
L’affaire évoluera donc plutôt sur une itinérance dans les massifs français, Alpes ou Pyrénées.
Nous avons, O miracle, une équipe languedocienne avec 100% de skieurs : totalement improbable, dommage de ne pas le valoriser ! De plus, les conditions d’enneigement dans les Pyrénées sont exceptionnelles, ce qui permet d’envisager beaucoup de choses.

Jade et Hugues nous pondent une première trame des plus alléchantes.

C’est incomplet, à nous de prendre en main la suite, de construire notre projet. Des heures passées entre topo, carte et Internet, à fouiller, retourner, chercher, critiquer, pour arriver à quelque chose qui nous semble taillé sur mesure pour notre équipe. Puis une réunion, cruciale, essentielle, où tout le monde apporte ses recherches et ses questions. Nous nous retrouvons tous ensemble à discuter et débattre sur certaines zones de floues, chacun se bat pour son point de vue, et la démocratie tranchera. Plusieurs heures d’échanges et notre projet est naît, enfin. Tout le monde est conquis, le tracé est élégant, équilibré, original, à notre niveau, et assez ambitieux.
Un ouf de soulagement, pouvoir se raccrocher à un projet concret, enfin. S’extraire du rêve, pour toucher du doigt une réalité enthousiasmante. Nous sommes à un mois et demi du top départ, la météo est le dernier maillon de la chaine, et pas des moindres.
Un mois et 10 jours plus tard, la météo tranchera pour nous, impitoyable : le temps est catastrophique non seulement dans les Pyrénées mais aussi dans les Alpes, quel que soit le côté de la frontière… Nous sommes à 2 jours du départ initialement prévu, et nous n’avons pas de solution, la météo est mauvaise partout. Situation de crise !
Le jour de départ sera décalé, et les objectifs totalement remis en question : on se contentera de trouver juste un endroit où l’on pourra faire quelque chose, quelle que soit la thématique.

Réunion le mercredi, tout le monde est là à 9h

Les yeux un peu cernés, et les topos sous le bras. On reprend tout depuis zéro. Ça commence par une mise au point météo et ça a le mérite d’être clair pour les Alpes et les Pyrénées : voie sans issue. A nous de trouver des alternatives. On se met à penser que notre salut se trouvera certainement en dehors de l’Europe. Et pourquoi pas un séjour au Maroc, un Toubkal en ski par exemple. Quelques coups de fils plus tard, nous faisons une croix dessus : c’est une saison médiocre, et faire le déplacement pour 1000 de D+ sur un névé ne nous enchante guère. Et la Norvège ? Météo pourrie aussi…
Nous pensons à la Corse qui avait déjà été évoquée quelques jours auparavant : la météo n’est pas exploitable de suite, mais ne semble pas être catastrophique. Et de toute manière, il faudra faire un coup de poker face à cette météo indécise et bien trop lointaine pour être fiable. Nous voyons plusieurs avantages quant à ce départ sur l’île de beauté : un massif offrant de très nombreuses possibilités dans tous les domaines : alpinisme en Corse type caillou, voie escalade terrain d’aventure/équipée, couenne, et un peu de ski si on ne rechigne pas à un peu (beaucoup) de portage.
Et puis une composante voyage attrayante, car malgré tout, partir en Corse, c’est un peu partir ailleurs, c’est franchir une frontière, géographique de par la mer Méditerranée, mais aussi culturelle : la Corse n’est pas tout à fait la France.
Il est 17 heures, la carte de l’Europe a été lue et relue, tournée et retournée : il n’existera pas de destination nous assurant une issue certaine quant à notre projet. Donc banco pour la Corse, mais pas de presse, nous partirons dans 2 jours, le temps que le mauvais se calme un peu, tout de même.
Tout le monde est rincé par cette journée d’incertitudes, où le doute et la frustration ont malmené nos ambitions. Mais nous avons fait au mieux, à partir de maintenant, Inch’hallah.

2 jours plus tard

Le camion de la FFME chargé à ras bord de tout le matériel possible et imaginable décolle pour Toulon à petit train. Tout le monde est bien joyeux de se lancer dans quelque chose, de viser une destination, à défaut d’un objectif bien défini.
Nous avons une bonne marge lorsque nous arrivons à Toulon, le temps de se poser près du port pour déguster une mousse, non loin des avenues animées par la cohue des supporters de rugby.
Quelques heures plus tard, nous nous retrouvons sur le pont à voir disparaitre au loin ce qui nous reliait à la terre ferme il y a quelques minutes encore : nous larguons les amarres, au sens propre comme au figuré. Sensation grisante que celle de partir, pour de bon, de filer découvrir de nouveaux horizons : nous nous demandons bien ce qu’il se sera passé à la fin du séjour, dans 8 jours…
Il est 6h du matin quand la douce voie métallique de notre chère hôtesse Corsica ferries vient nous tirer du lit : les premières lueurs du jour sont là, la côte corse est sous nos yeux, bien présente, ce n’est pas un mirage et cela nous fait du bien.
La douceur de l’air nous surprend, il fait particulièrement bon sur cet immense pont fouetté par le vent. Déjà une information en plus, de telles températures sur des massifs aussi bas n’augurent rien de bon pour nos vagues prétentions à ski.
Nous nous laissons perdre dans le cœur de Bastia pour trouver de quoi remplir nos panses : un petit café et de bonnes pâtisseries seront des carburants idéaux pour commencer notre séjour.

La prochaine étape est Corte

Tout le monde s’assoupie un peu durant ce trajet un peu soporifique. Puis à quelques encablures de Corte, nos yeux se posent sur une longue arête effilée qui nous nargue au loin, complétement déneigée, parfaitement marquée, élégante et aérienne. On arrête le camion, juste pour jeter un coup d’œil. Puis on prend quelques photos, au cas où. Et on en parlera à Jean André, au camping, ça ne mange pas de pain.
Nous arrivons ensuite dans le camping champêtre de Jean André : Jean André, c’est un copain de Jade, qui a eu comme projet de présenter le guide, mais les contraintes familiales l’ont rattrapé, cela ne restera qu’un projet.
Mais cela reste malgré tout un bon contact à valoriser : il connait bien le massif, mais aussi tous les locaux actifs, un ensemble de sources d’informations à valoriser dans une Corse assez peu topographiée, en alpinisme en tout cas.
Jean André, c’est un corse pur souche, avec un accent à faire pâlir les caricatures, et des expressions made in Corse. Il enseigne le corse d’ailleurs, une profession qui ne pourra pas franchement être délocalisée. Et gère ce camping avec sa femme, en plus d’une petite production de brocciu au caractère bien trempé : nos papilles s’en souviennent encore. Il est très amical et très motivé pour nous aider autant qu’il le pourra.

Moment convivial de préparation

C’est donc en bonne compagnie que nous montons notre tente 12 places (si si) au milieu de grands châtaigniers certainement pluri – centenaires. Nous lui soumettons rapidement notre belle vision sur la route : le temps de bien situer la chose, il nous assure, que cela se fait, que c’est long, que le caillou est à ce qu’il parait très bon, et que ça n’a certainement jamais été repris. La raison ? Une approche digne des plus beaux bartasses d’ici et ailleurs, une approche que l’on doit inclure dans la catégorie crux, un hors-piste digne des plus beaux hors-pistes de corse : une première journée un peu chaotique à prévoir en somme.
Il nous assure qu’il a au fond de ses cartons un topo très précis du défricheur, Pierre Pietri. Il disparait pendant quelques heures dans sa maison, alors que nous achevons de prendre possession des lieux. Puis il ressort avec la banane ainsi que le précieux sésame dans les mains. Plusieurs pages d’une grande précision pour décrire un itinéraire qui semble être sur mesure pour l’équipe : 25 longueurs allant du 4 au 6a,7 rappels, du pur TA, du bon caillou, un beau sommet, un doux parfum d’aventure… tout le monde se prend à rêver de ce plan B aux allures de plan A.
Nul besoin de convaincre quiconque dans l’équipe, juste s’organiser pour décider. Et cela commence par un repérage.

alpinisme en Corse

En direction de la vallée de l’Ascu

Nous partons en rangs serrés dans l’erja-mobile en direction de la vallée de l’Ascu, serrant bien fort le précieux papier. Et nous découvrons le bartasse corse, largement à la hauteur du bartasse languedocien ! C’est au moins aussi dense, certainement plus raide, et peut-être même un peu plus piquant : un peu hostile en somme. Pour une fois le nombre sera une force, nous nous séparons pour répartir les tâches au mieux. Anissa et Damien partiront pleins de bonne volonté repérer le début de l’approche, les autres essaieront de prendre moult clichés de l’arête, depuis différents points panoramiques. Nous sommes à nouveau surpris par la chaleur, nous ne sommes définitivement plus dans des conditions hivernales, mais franchement printanières à tendance estivale : tout le monde ou presque est torse nu pour déambuler sous le soleil.
Après quelques heures à crapahuter dans tous les sens, tout le monde se retrouve avec un lot de précieuses informations. Nous repartons le cœur léger et la motivation au beau fixe face à ce projet des plus alléchants : le projet pyrénéen est bien loin à présent !

alpinisme en Corse

Trois courses et nous voilà prêts à discuter de la stratégie. Nous n’avons pas vérifié la météo depuis ce matin, nous attendons le dernier moment… Elle n’était pas trop mal jusqu’à maintenant.
Il nous faudra une première journée pour se poser, bivouaquer le plus près possible de l’arête, une deuxième où nous bivouaquerons sur l’arête, et un dernier jour pour achever le chantier et rentrer à la maison. Une belle perspective !
Tout le monde se pose la question du matériel : confort/légèreté, légèreté/confort… Nous n’avons pas fini de nous prendre la tête… Pour notre plus grand plaisir !

Vient le moment fatidique : l’heure est grave

Nous sommes tous rassemblés autour de la table, il est temps de prendre la météo. C’est un peu anxieux que nous attendons la sentence. Et les données ont changé depuis ce matin, des orages sont prévus pour les fins d’après-midi des 2 jours sur l’arête… Silence dans l’assemblée, tout le monde essaie de s’imaginer la perspective : est-ce raisonnable ? Est-ce que ça passe ? Comment pourrait-on esquiver ça ? Chacun retourne la situation dans tous les sens, puis les langues se délient : on ne peut pas se permettre de se retrouver coincés sur cette arête sans connaitre les points de retraites éventuels, sachant qu’à huit, toute situation d’urgence devient particulièrement problématique…
Tout le monde est dépité, vraiment. Depuis des semaines le moral oscille, des hauts et des bas fatiguant, une incertitude usante, le rebond nécessaire à ce genre d’imprévu se fait de moins en moins marqué. Chacun part de son côté pour digérer la pilule : une douche, une clope, une petite marche nocturne, tous les prétextes sont bons pour se retrouver avec soi-même, un peu.
Puis toute l’équipe se retrouve autour d’une tisane : il faut rebondir sur des courses à la journée, qui permettront de nous mettre à l’abri des intempéries. Et peut-être quitter ce camping, se lancer en montagne, se poser dans un refuge. Nous avions repéré quelques courses du côté de la Paglia Orba et du Capu Tafunatu : et le refuge est à ce qui parait vraiment sympa. Go, nous repartons sur ça.
Tout le monde se couche, pas encore bien relancé dans cet énième scénario du projet final erja : la nuit apaisera certainement la frustration.
Tout le monde se lève un peu la gueule enfariné, les ambitions un peu émoussées. Nous prenons notre petit déjeuner le nez dans les topos, pour commencer à prendre les infos là où elles sont : pas mal de possibilités qui nous permettront de jongler au mieux avec les conditions météo.

alpinisme en Corse

Nous filons donc en direction du col de Verghiu

Là où nous laisserons le camion quelques jours : un petit pique-nique tranquille au soleil, puis nous nous élançons en direction du refuge de Ciottulu di i mori. Un superbe petit sentier qui louvoie à flanc de montagne puis le long d’un torrent au débit de fin de saison d’hiver. Cela fait du bien, tout le monde est soulagé de prendre l’air dans un cadre aussi charmant, nous sommes dans le concret, les désillusions de la veille n’en seront que mieux digérer.
Nous arrivons en fin de journée à ce superbe refuge en balcon, qui n’a rien à envier aux refuges suisses : gros matelas, des réserves de gaz pour l’année à venir, et même l’électricité. Le coin est particulièrement paisible et la vue dégagée : seule la brume nous empêche de distinguer la Méditerranée, certainement bien proche. Nous rejoignons sur place une petite famille de 5 personnes venues profiter du calme des lieux, ils ont l’air d’appréhender la venue d’un groupe de 8 personnes ! Puis les langues se délient, le contact se fait, et une discussion aimable se lance : une famille de toulonnais venus profiter de cette jolie région hors des périodes les plus touristiques, simplement passer une nuit dans un refuge et un cadre qui en vaut la peine.

alpinisme en Corse

Lendemain matin, 7h, le réveil sonne

Un départ tardif pour une petite course toute proche : la voie des Paras au Capu Tafunatu. Il y a du vent mais la douceur de l’air compense. Nous arrivons tous bien motivés au pied de ce premier grand dièdre, mais des éclats nous surprennent le long du dièdre. Tout le monde écarquille les yeux pour mieux distinguer les rebords de cette longue fissure rectiligne, idéale pour placer des friends : et tout le monde distingue la même chose, de superbes spits flambants neufs ! Franchement improbable, et vraiment illogique, il y a tout ce qu’il faut pour protéger ! Tout le monde est un peu déçu face à cette faute de goût. Après discussion avec Jean André quelques jours plus tard, nous apprendrons que cet équipement est le fruit d’une initiative isolée, et le tort sera vite réparé, parole de corse !

alpinisme en Corse

alpinisme en Corse

Mais personne ne boude son plaisir dans cette escalade sans piège : le soleil chauffe, le caillou est bon, les nuages sont encore loin, on se délecte de cette escalade exotique. Nous enchaînons avec la traversée des arêtes, ça déroule bien, mais les nuages bourgeonnent au loin, on ne traînera pas trop.

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Nous nous permettons un petit détour par la superbe cavité au-dessus de laquelle nous avons grimpé sans le savoir : car notre sommet est posé au-dessus d’une superbe trouée, une immense voute d’une vingtaine de mètre de haut et d’une centaine de large, un superbe point de vue comme nous n’en avions jamais vu. Un joli point final à cette ascension.

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Nous achevons la descente tout sourire

Bien contents d’avoir relancé la machine à motivation, et bien heureux de profiter d’une après-midi et une nuit de plus dans ce havre de paix.
Tout le monde se pose sur les grandes tables de la terrasse, tenue légère et repas frugale, le temps s’écoule lentement, juste le temps d’en profiter.
Le rituel topo/météo/décisions collégiale s’est installé pour de bon, personne ne louperait le rendez-vous. Demain, nous opterons donc pour l’arête sud-est de la Paglia orba, une longue arête très peu parcourue, peu d’informations donc, nous verrons bien à quoi nous en tenir.

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Et nous n’avons pas été déçus ! Arriver au pied de la très raide tour Popof, Jade et Hugues s’élancent le long du flanc est pour trouver un itinéraire convenable. Voie sans issue. Ils reviennent à côté de ce mur vertical au pied duquel nous patientons depuis une vingtaine de minutes. Cela semble être la seule voie de passage, mais ne correspond pas du tout au standard de difficulté attendu : tout le groupe hésite durant de longues minutes, cela nous semble bien raide et ardu pour du 5, tout le monde n’a pas ses chaussons et surtout cela semble bien expo : un conglomérat très compact et de qualité incertaine. Nous repensons aux orages de la fin d’après-midi, au fait que cette cotation soit retrouvée à plusieurs reprises dans l’itinéraire, à notre nombre et à son inertie si la nécessité d’une retraite se faisait sentir.
Et nous faisons demi-tour en vue d’un itinéraire plus efficace et moins aléatoire en mode collective. Nous repartons donc à bon rythme en direction de la cheminée d’hiver : un petit dièdre facile nous dépose au pied de pentes de neige bien chauffées : nous optons pour de belles dalles de conglomérat compact juste à droite, armés de nos crampons et de nos doigts gourds. Et ça grimpe un peu, c’est intéressant.

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En route pour le sommet de Paglia Orba

Nous rejoindrons ensuite au pas de course le sommet de la Paglia orba, enrobé de quelques nuages encore inoffensifs. La vue est superbe, la neige est encore présente sur les plus hauts sommets, mais le vert du maquis a bien repris ses droits dans les vallées. Nous distinguons aussi le sommet de la veille et sa trouée, comme un œil veillant sur la vallée ; nous sommes seuls au monde, bien loin de tout sur ce beau sommet sauvage durant cette sortie alpinisme en Corse, un moment savoureux.

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Une descente vite avalée, un refuge toujours aussi accueillant, juste le temps d’une pause pique-nique bien méritée : nous redescendons ce soir, il faut vider les réserves ! Tout le monde s’assoupit un peu à lézarder au soleil, nous nous sommes bien acclimatés au rythme local.
Puis vient le temps de remballer, une descente avalée au pas de course pour certains, à petits pas pour d’autres. Mais tout le monde arrive à bon port, les joues un peu pourpres après avoir retrouvé une chaleur bien marquée.

Et l’éternelle question : on fait quoi demain ?

Nous nous retrouvons dans le bar du village autour d’une petite mousse bien agressive après cette journée bien remplie en définitive. Les neurones ne connectent plus forcément très bien, mais les topotages des jours passées nous ont mâché le travail : une jolie course aux Cinces frati (« les 5 moines ») nous tente bien, une belle course d’arête sur du joli granit, une belle journée en perspective. Et comme le camping de Corte est un peu loin pour nos cerveaux éméchés, nous nous trouvons un joli gite au cœur du village.
Douce soirée passée sur des bancs jouxtant le gite, le long de la route bien plus fréquentée par les cochon-gliers corses que par les voitures. Atmosphère paisible teintée de joie éthylique mais pas que, la Corse marque un point de plus, à nouveau.
Nous nous enfonçons sur une petite route secondaire désertée, il est 7 h du matin, et nous nous apprêtons à rendre visite aux 5 moines. Nous entamons notre marche dans un chaos de buissons piquants, « brouchousse » vicieux, et autres épineux agressifs : nous ne regrettons pas nos pantalons malgré la chaleur.
2 heures plus tard, nous rejoignons le départ de l’arête, suant à grosses gouttes, les réserves d’eau déjà bien entamées. Comme à l’accoutumé, ça bouchonnera au départ, pas de surprise, il faut le temps à la procession de se lancer.

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Puis les cordées prennent leurs places

Les wagons se lancent à bon train sur ce caillou excellent par endroit : de superbes tafonis, lunules, et autres bacs nous régalent dans le 4+. Le soleil est bien présent, les nuages encore assez loin. La succession de ressauts impliquant de nombreux changements de rythme font de cette arête un terrain de jeu idéal pour brasser de la corde : tirer des longueurs, grimper corde tendue, « courir » en laisse, mettre un rappel, rebasculer en corde tendue, etc., le jeu est stimulant et la largeur de l’itinéraire permet de mettre du rythme dans notre ascension malgré le nombre de grimpeurs. Tout le monde se régale, d’autant que le caillou est plutôt bon.

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Une averse viendra temporiser les ardeurs de la troupe, tout le monde se blottit là où il peut pour se mettre à l’abri. La douche passée, nous attendons un peu que le caillou sèche, le vent fort accélère largement le processus. Puis nous repartons de plus belles pour achever le parcours, pris en sandwich entre 2 averses. Nous naviguons au grès des envies sur l’arête ou sur ses flancs : nous ne choisirons pas forcément le plus facile, souvent tentés par une fissure un peu plus raide, une dalle un peu plus technique, l’escalade se fait à la carte à présent.

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Tout le monde se retrouve au sommet, quelle belle journée nous avons passé, enfin une belle ascension durant cette sortie alpinisme en Corse.

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Encore quelques instants de concentration et nous rejoignons le maquis pour une bonne heure de crapahutage casse pattes. Tout le monde est affamé, et nous sortons du camion le jocker : un brocciu acheté la veille à l’épicerie. Le pied ! Quelques cochons auront bien senti le bon filon et débouleront en trottinant pour avoir leur part : pas froids aux yeux les bestiaux…
Quelques heures plus tard, un peu enivrés par une Pietra désaltérante, nous arrivons au camping. Ce sera la dernière soirée ici, demain soir nous repartons.
Nous nous levons un peu courbaturés ce matin : la bambée d’hier, et certainement la dureté du matelas, y sont pour quelque chose. Jean André vient partager avec nous un dernier café, le temps de discuter de tout et de rien, et accessoirement nous conseiller sur les voies intéressantes de la Restonica.

Une journée bien remplie

Mais nous ne trainerons pas trop, la journée sera bien remplie : nous filons sur cette route étroite et sinueuse de la superbe vallée de la Restonica, le nez collé aux vitres du camion car tant de magnifiques parois granitiques nous tendent les bras. Le coin est vraiment fantastique, avec de tout pour tout le monde : du dur et du moins dur, de l’équipé et du terrain d’aventure, dans un cadre des plus idylliques : et au fond coule une rivière…
Nous nous arrêtons en face d’un bar restaurant, nous demandons la permission de laisser le camion, qui est acceptée : pas le choix, nous devrons boire un coup ce soir ! C’est parti pour une approche des plus courtes, et une belle envolée sur du top granit. Les cordées se sont mixées en fonction des envies et des niveaux, nous commençons sur 2 voies différentes, mais finiront sur le même sommet.

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Je décolle avec Yo dans 2 belles et courtes longueurs sur un granit rouge, raide, taillé à la serpe. Nous grimpons par moment sur de gros blocs dont l’équilibre questionne, mais c’est assez ludique à grimper. Une courte marche nous dépose au pied de la 3ème longueur : c’est absolument majeur, un 6a tout en rondeur, de superbes prises taillées dans la masse, un pur fantasme de grimpeur, la régalade. Nous enchainerons jusqu’au sommet des longueurs remarquables, de superbes tafonis en passant par des trous, des dalles et des murs bien raides. Nous bénissons Jean André pour ses conseils, et nous nous prenons à rêver d’un nouveau séjour sur cette île pour explorer le potentiel énorme dont elle dispose.

alpinisme en Corse

Tout le monde se retrouve sur cette grande terrasse vertigineuse, au sommet de la voie : le soleil tape fort mais un courant d’air frais vient nous rappeler que nous ne sommes pas si loin de l’hiver. Personne ne boude son plaisir à être perché ici, dans notre élément à tous : le sentiment d’être à sa place, tout simplement. Nos regards portent loin dans cette vallée au milles arêtes et milles parois : il suffit de pointer du doigt une direction quelle qu’elle soit pour y envisager un projet, un jeu sans fin…

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Redescente en douceur au cœur de la vallée

Le torrent gronde au fond, quelques vasques à l’eau translucide nous tendent les bras. Les rayons du soleil tiédissent l’atmosphère mais de là à s’y jeter ; certains le feront… Nous y resterons un certain temps, contempler les bouillonnements sans fin, ces mouvements d’eau hypnotisant, ses milles jeux de lumières, et ses milles nuances de bleu. Les corses ont la réputation d’être têtus, c’est certainement ce qui leur a permis de préserver des joyaux de ce genre.
Quelques heures plus tard non loin du port, sur cette grande place de Bastia, tout le monde se repasse les souvenirs encore confus et foisonnants de ces 10 derniers jours, mosaïques d’ambitions, d’instants et d’humeurs. La fin de ce stage alpinisme en Corse marque la fin du cycle : trop dedans pour s’en extraire, trop impliqués pour prendre du recul sur le déroulé des 2 dernières années, nous savourons simplement ces derniers instants qui concluent une belle histoire.

Conclusion de cette sortie alpinisme en Corse

Plusieurs voyages sur cette île, plusieurs « thématiques », et toujours l’impression de découvrir à chaque fois un peu plus le potentiel immense de ces massifs. Il reste marquant que les insulaires n’est pas cherchés à pousser le jeu du tourisme plus loin, au nom d’un meilleur « rendement » : il en résulte des massifs encore bien sauvages, un terrain de jeu qui à défaut d’être vierge a su rester intimiste, si l’on s’écarte des belvédères accessibles aux voitures !
A cela s’ajoute une variété d’activités accessibles assez jouissives : de la couenne à la grande voie, de la voie TA à la course de montagne, de la randonnée à l’alpinisme en Corse hivernal, de la plongée au farniente. Et à chaque fois dans un standard de grande qualité.
Une île dont on ne se lasse pas, un coin où l’on gagne à revenir encore et encore, avec ses chaussons, ses baskets ou son maillot de bain.

Matériel utilisé pour cette sortie alpinisme en Corse

MODELE MARQUE POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DEPART CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE SI C’ÉTAIT A REFAIRE
 RAS  RAS  RAS
 RAS  RAS  RAS
BANDAVEJ  Ce T shirt m’a été prêté.  Bien adapté  Un t shirt offrant une bonne protection thermique qui aurait pu être grandement amélioré par une coupe plus adapté : la coupe au niveau des avants bras est assez serrés alors que le reste est plutôt lâche. Cette remarque dépend évidemment du morphotype de chacun (je suis plutôt fin), mais j’ai du mal à voir pour quel type de gabarit est taillé ce vêtement. Et un bon sous vêtement chaud est un sous vêtement relativement prêt du corps. Dans tous les cas, il reste confortable durant cette sortie alpinisme en Corse.
BLACK DIAMOND  Ils m’ont été offerts.  Bien adapté  Pas de problèmes, quelles pourraient être les différences entre 2 marques de câblés ?
CAMALOT BLACK DIAMOND  Car c’est une référence…  Bien adapté, mais sur ce type de course où l’on a pas besoin de tant de friends que ça, les friends omega semblerait bien adapté : cela permettrait de ne pas se trimballer un jeu de friends pour n’en utiliser que 2 tailles au bout du compte…  Je me renseignerais sur les autres marques (DMM, totem cam) : le marché du friends ne semble plus uniquement dominé par BD, les anglo saxons (fervent utilisateur de friends) utilisent énormément DMM, pourquoi pas nous ?
BLACK DIAMOND  Léger  Très bien adapté  Je prends les mêmes. Attention, les plus léger sont souvent petits, ne conviennent pas à certaines manips (passer dans la poulie bloqueur petzl par exemple)
MOUSSE CONFORT DÉCATHLON  Prix
poids
 Bien adapté  Un matelas, moyennement confortable et un peu encombrant, mais c’est léger, ça ne se crève pas, et ça ne craint rien durant cette sortie alpinisme en Corse…
LAINE MÉRINOS 260 ICEBREAKER  Très bon apport de chaleur
– Léger, confortable, bien taillé pour les hommes fins : on l’oublie complètement, même en grimpant
– 1 détail : l’encoche pour placer le pouce dans la manche => mine de rien, quand il fait frais, ça couvre un peu plus de surface et ferme franchement les écoutilles : efficace
 Très bien adapté  Je le garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salle, couenne grande voie, ski… Il a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas. Le prix reste excessif tout de même…
SPECTRON JULBO  Bon maintient au visage (fin)
Protection 4
 Bien adaptées  Ce serait à refaire, je me renseignerais sur les lunettes en verre photochromiques : la protection 4 est évidemment une garantie lorsque l’on évolue sur la neige toute la journée, mais dans des situations moins lumineuses, c’est un peu trop sombre.
KATANA LA SPORTIVA  Les scratchs : comment faisait t on avant ? Que ce soit en salle ou grande voie en bloc et éventuellement en couenne, c’est tellement pratique de pouvoir se déchausser/rechausser en quelques secondes, pendus aux relais, au pied des blocs, quand on enchaine les voies en salle… C’est un des critères de choix prioritaires en ce qui me concerne.
Précis
Confortables
 Tout à fait adapté  C’est clair, je les garde ! Je recherchais un chausson le plus polyvalent, qui réponde à mes besoins du bloc en salle au terrain montagne : la katana a répondu à mes attentes ! bravo LA SPORTIVA. J’utilise tout de même une nouvelle paire de chaussons pour les couennes un peu techniques : les apaches V de chez BOLDRINI : précisions et sensations au top lors de cette sortie alpinisme en Corse.
NEPAL TOP THERMO LA SPORTIVA  Polyvalent
Protection thermique
 Bien adapté, bien qu’un peu lourde dans ses conditions estivales : mais ne sachant pas à quoi m’attendre, j’ai pris le plus polyvalent.  Je prends le même produit. Une chaussure confortable et qui m’a bien protégé du froid. Elles restent assez lourde (notamment pour le dévers en dry), cela fait franchement travailler le gainage. Cela reste anecdotique dans le cadre d’une utilisation, plus « montagne ».
HELIUM 600 MOUNTAIN EQUIPMENT  J’ai gagné ce duvet au concours expérience outdoor du Yéti.  Bien adapté  Un duvet gagné au jeu concours du yéti mais qui par chance correspondait à ce à quoi j’aspirais : un duvet moins chaud et plus léger que mon schocking blue, mais avec une protection thermique permettant d’envisager d’aller en montagne(en refuge) en toute saisons excepté l’hiver. A l’utilisation, il est effectivement assez chaud pour cette utilisation, mais n’existe pas plus léger pour une même protection ? Si c’était à refaire, j’irais voir certainement ce que font Valandré dans ce domaine, qui est pour moi un gage absolu de qualité.
VARIANT 52 OSPREY  Volume assez important (52l) en vue d’itinérance à ski ou alpinisme
Léger et pouvant rendu très compact avec ces multiples sangles de serrages (meilleur polyvalence)
Sac à dos avec ce qu’il faut de technicité : il y a ce qu’il faut là où il faut (petit portes matériels, poches à crampons extérieurs, rangements de piolets faciles…)
Confort (serrage ventrale adapté pour les hommes fins entre autres)
 Il a tout à fait répondu aux besoins des différentes sorties : je voulais un sac avec un volume suffisant pour porter du matériel (typiquement pour accéder au refuge/bivouac = sac Pour l’instant je suis pleinement satisfait : les sacs osprey sont vraiment très intéressants, mais le prix reste malgré tout très élevé… C’est un sac léger, je demande à voir sa résistance dans le temps compte tenu de tissu relativement fin. Mais bon, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre !chargé) tout en pouvant l’utiliser ensuite dans des courses en aller-retour, en mode compact/light. J’ai trouvé avec ce sac un très bon compromis, son poids, sa technicité et sa modularité en terme de volume le rende tout à fait polyvalent. Un bon achat.  Pour l’instant je suis pleinement satisfait : les sacs osprey sont vraiment très intéressants, mais le prix reste malgré tout très élevé… C’est un sac léger, je demande à voir sa résistance dans le temps compte tenu de tissu relativement fin. Mais bon, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre !
X COUNTRY SKI OUTDOOR DESIGNS  Confort
Technicité (paume en cuir, bord externe du pouce en tissu assez doux pour essuyer nez…)
Polyvalence
 Très bien adaptée  Un super gant, qui fait preuve d’une polyvalence vraiment intéressante : du ski de randonnée au ski de piste (quand il ne fait pas trop froid quand même), de la goulotte, à la cascade (éviter les conditions les plus froides tout de même), il saura tirer son épingle du jeu dans tous type de pratique. Un compromis idéal entre protection et précision lorsqu’un peu de dextérité est nécessaire. Un bon achat.
R1 PATAGONIA  – apport de chaleur correct
– très confortable (membrane souple, intérieur doux)
– assez bien taillée, bien que le diamètre des manches soit un peu trop important, je flotte un peu (pour moi, mais je suis fin …)
 Très bien adapté  Je la garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salle, couenne grande voie, ski… Elle a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas pour cette utilisation lors de cette sortie alpinisme en Corse.
BACKCOUTRY GUIDE PANT (2010) PATAGONIA  Confort !
Coupe parfaite (pour homme fin)
 Un peu chaud dans ces conditions estival, malgré la présence de neige : un pantalon d’alpinisme léger aurait largement suffit.  Je prends le même ! Un confort au top et enfin une coupe qui convient au taille de grimpeur !
SAMA PETZL  Confort
Bon marché
 Oui, mais il s’use beaucoup trop vite.  Baudrier qui a répondu à mes attentes : plutôt léger, confortable (en couenne comme en grande voie), et j’arrive à l’enfiler avec mon pantalon d’alpinisme malgré les jambières non réglables. Mais il s’use à vitesse grand V !! Je l’utilise beaucoup certes, mais comment expliquer que mon précédent baudrier (de la même marque) était en très bon état au bout de 8 ans d’utilisation, et que celui-ci est l’air fragilisé au bout de 3 ans…
METEOR 3 PETZL  Poids : on l’oublie complétement
Stabilité : il a l’énorme avantage de ne pas se balader tout autour du crâne => le soutien derrière la nuque est très efficace
Confort
 Très bien adapté  Je prends le même sans aucun doute : je ne demande rien de plus à un casque, et il me fait oublier l’Elios de chez Petzl qui était vraiment très moyen pour la grimpe (cf compte rendu maroc taghia)
PETZL  RAS  RAS  RAS
SARKEN PETZL  Polyvalence (alpinisme, glace, mixte)  Des crampons aluminium aurait largement suffit.  Je me pencherai vers les sphinx de la même marque (pointes modulables): le mono pointe semble avoir beaucoup d’adepte (permet de retrouver une gestuelle et une technique très proche de l’escalade grace au pivot du genou, permet de coincer la lame dans les fissures).
ANGE PETZL   Le poids en priorité ++.
La taille (pour les versions longues) aussi (un moyen de plus de lutter contre le tirage)
 Bien adapté, mais sur ce type de course, quelques dégaines magiques seront bien plus adapté et pas beaucoup plus lourdes.  Je suis pleinement satisfait de mon achat. Le gain de poids est très concret, c’est évident, mais ce sont aussi des dégaines moins encombrantes que mes précédentes : l’organisation de mon baudrier n’en est que plus clair. Les anges se manipulent bien aussi avec des gants ; le mousqueton taille L côté clippage et quand même bien plus aisée à manier que celui des petites tailles. Bref, c’est top, avec un gros bémol, son prix !!!
TIKKA XP PETZL  – Puissance : très bon éclairage
– Autonomie : je l’ai utilisée pleine puissance plusieurs heures par jour, et cela faisait plusieurs we que je l’utilisais avec ce niveau de puissance en France : le voyant d’énergie était encore vert à la fin du trek et cette sortie alpinisme en Corse.
 Tout à fait adapté  Un frontale un peu volumineuse, mais cela reste un détail car c’est ce qui lui permet d’être puissante : un très bon éclairage est fondamental dans le choix du bon itinéraire (alpinisme), de nuit.
SNOW WALKER PETZL  Un piolet qui m’a été prêté.  Bien adapté  A investir, je m’orienterai vers le summit de chez petzl, dont la polyvalence permet d’envisager beaucoup de chose.
REVERSO PETZL Simple à manipuler.
N’ayant eu que ce système d’assurage, je n’ai peu d’éléments de comparaison !
 Bien adapté  Je prendrais le smart de MAMMUT (la version corde à double) car il est autobloquant (pour prendre des photos du premier plus facilement) ! A voir à l’utilisation ce qu’il en est.
RANDO SG 130 SKI TRAB  pour ne plus skier avec mes bâtons télescopiques, trop fragiles (un des 2 c’est plié sur une chute assez anodine)
Pour en avoir des plus grands que mes anciens
 Très bien adapté  Excellent choix. J’ai été très agréablement surpris par le gain d’efficacité avec ces bâtons plus long, à la montée : cela permet de vraiment pousser loin, le gain d’efficacité se ressent sensiblement (mes anciens bâtons faisait 125 au max, mais je ne les régler jamais au max, de peur que cela les fragilise avec un trop grand bras de levier). Et à la descente de cette sortie alpinisme en Corse aussi, je suis un peu mon plié en 2 pour planter mon bâton.
SOFTSHEL EN NÉOSHELL WESTCOMB  Une veste qui m’a été prêté, je n’avais donc pas d’argument autre que la curiosité justifiant l’utilisation de cette veste durant cette sortie alpinisme en Corse.  Très bien adaptée  Veste tout à fait intéressante, offrant une vrai protection. Le tissu vieillit t-il bien ? En terme de protection : très bien, j’ai grimpé avec dans de la glace saupoudré de neige, sur de la glace assez humide, et je ne me sentais pas humide. En terme de confort d’utilisation : pas de gêne dans le mouvement. Ce qui m’a semblé particulièrement important en termes de protection et confort est la coupe du produit : une bonne veste d’hiver est une veste « longue » ! Et c’est d’autant plus important lorsque l’on met le baudrier sur la veste, et que l’on ne veut pas que celle-ci en sorte et recouvre tout le matériel du porte matos (ca m’est déjà arrivé avec une autre veste, et cela m’a franchement aidé à faire tomber une broche). Faites y attention lors de votre alpinisme en Corse !
RUBIX TRIAXALE 8.5 EN 2X50M MILLET  Durabilité annoncée (et vérifiée : aucun signe d’usure après une cinquantaine de sorties)  Oui  Je réfléchirai à 2 autres solutions possibles, en penchant je pense pour la seconde:
– Pour l’utilisation grande voie équipée stricte : Utiliser un brin de corde à simple de 50 m (une ancienne corde que l’on a coupée par exemple) pour l’assurage durant l’ascension de cette sortie alpinisme en Corse auquel on ajoute une corde de faible diamètre/poids (n’ayant pas besoin de qualité dynamique) que l’on attache sur le porte matériel. Ce dernier brin servira au rappel et à hisser le sac pour que tout le monde grimpe léger et quand ça grimpe un peu, ce n’est vraiment pas désagréable !
– La seconde solution, que me semble la meilleure : 2 brins de 50 m joker BEAL pour une utilisation identique à la solution précédente auquel on ajoute l’utilisation en terrain d’aventure pour cet alpinisme en Corse.

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