Guillaume LEDOUX nous partage son ascension sur le Mont-Blanc avec son fils de 16 ans.
Informations pour préparer l’ascension sur le Mont-Blanc avec son fils
Date
29 – 30 Juin 2018
Lieu pour l’ascension pour le Mont-Blanc
France, dans la Région Rhône-Alpes en Haute-Savoie à Chamonix 74 400
- Depuis la Franche-Comté :
Besançon – Vallorbe (penser à la vignette d’autoroute suisse) – Martigny – Chamonix par la Forclaz et les Montets.
Parking gratuit au niveau de la gare SNCF du Fayet.
Participants
Louis
Petit alpiniste en herbe : Un 4000 déjà dans la poche : la Punta Giordani en Italie ainsi que de jolies courses en alpi et en ski de rando ( aiguille du Tour, Col du Tour, Rosablanche…)
Bon, sa grande passion, c’est le Hand, mais il n’hésite pas à venir en montagne…
Guillaume
Petit Alpiniste également, 82 sommets de 4000 des alpes dans la poche ainsi que le Jura peak challenge : les 35 sommets de plus de 1000 m du Jura Français
Blogger montagnard invétéré à découvrir :
10 ascensions du Mont Blanc :
- Arête des Bosses
- Traversée des 3 Monts
- Par l’Aiguille de Bionnassay
- Par la blanche de Peuterey
- L’arête du Brouillard avec ma petite femme, mais jamais avec mon fils.
Auteur de plusieurs récits Outdoor :
- Randonnée Alpine à la pointe de Charbonnel
- Alpinisme : Traversée Rochefort Jorasses
- Ski de randonnée au 5 cols du massif du Mont Blanc
- Randonnée Alpine en famille à la Punta Giorda
- Séjour avec plusieurs activités outdoor, dans les Iles Canaries en Espagne
- Alpinisme et ski de rando à Arolla
- Alpinisme facile en Suisse durant un petit tour en Oberland
- Les Volcans du Mexique
Où dormir pour le Mont-Blanc
Dans la vallée
- Gîte la Montagne à Chamonix, sur la route des Praz, nuitée 16 €
Dortoirs, possibilité de cuisiner. Il y a toujours de la place !
- Hôtel IBIS à Sallanche, petite restauration sur place (pour le soir et petit déjeuner à 7 €
En altitude
- Refuge du Gouter 3817 m
Réservation obligatoire : https://refugedugouter.ffcam.fr/reservation.html
Compter 60 € la nuitée (hors CAF). 16 € le petit déjeuner. 32 € le repas du soir (hors boisson)
Dortoirs confortables mais un peu grand. Nourriture très correcte. Accueil sympathique en dépit du monde
- Pour mémoire : le bivouac est interdit au dessus du refuge de Tête Rousse
Où se restaurer/où se réapprovisionner :
Chamonix : Supérette 500 m avant l’entrée dans la ville coté Fayet.
Office du tourisme :
Office du tourisme de Chamonix
Caractéristiques du Mont-Blanc :
- Le classique : le Mont-Blanc
Beaucoup de monde sur la voie en provenance du monde entier !
Randonnée alpine jusqu’à Tête Rousse.
Course mixte en PD+ entre Tête Rousse et le Goûter (attention aux chutes de pierres dans le Grand Couloir).
Attention également à l’itinéraire au dessus, penser à rester au plus prêt de l’éperon !
Course PD- en neige au dessus. L’altitude ralentit beaucoup l’organisme ! (attention au mal aiguë des montagnes)
Accès pour le Mont-Blanc
Se garer au Fayet (parking SNCF gratuit)
Prendre le TMB (Train du Mont-Blanc) depuis le Fayet jusqu’au Nid d’Aigle 30€ l’aller par personne.
- L’été : trains à 7h20 et 8h30
- Attention, pour l’option VTT :
On ne peut les emmener qu’avec la premier train, sinon c’est interdit et on ne peut monter que jusqu’à Bellevue (par contre on peut les stocker à Bellevue à et continuer avec le même train plus haut.)
L’autre solution est de monter avec le téléphérique de Bellevue.
Nous avons laissé les VTT tout prêt de la station de train de Bellevue, les agents de la compagnie du Mont-Blanc nous ont proposé de les surveiller !
Attention au retour, si vous ne descendez pas en VTT, pensez à réserver votre train, il faut une contremarque pour accéder à bord !
Quoi d’autre dans les environs du massif
Le massif du Mont Blanc est un terrain de jeux sans fin et Chamonix n’usurpe pas son surnom de capitale mondiale de l’alpinisme. Il y en a pour tout les goûts et pour tous les niveaux de la course F (Tête Blanche) aux grandes courses engagées de l’envers du Mont-Blanc (Arête de Peuterey, arête du Brouillard, Freney…)
D’autres activités sont bien entendu possibles : randonnée, trail, canyoning, VTT de descente, ski de randonnée (hiver printemps).
Ascension du Mont-Blanc
Alpinisme autour de Chamonix :
Ski de rando autour de Chamonix :
Randonnée autour de Chamonix :
Escalade autour de Chamonix :
- À la découverte de l’escalade au massif du Mont-Blanc
- L’aiguille du Moine en escalade autour du massif
Trail autour de Chamonix :
Plongée en mer de glace :
Bibliographie
Topo pour le Mont-Blanc
Dans toutes les bonnes librairies montagne :
- Les 100 plus belles de Gaston Rebuffat pour l’aspect historique du bouquin
- Le Guide Vallot La Chaîne du Mt blanc T1 à l’ouest du col du géant
Fichier GPS pour le Mont-Blanc :
Partie pédestre Mont Blanc arête des Bosses et descente
Partie VTT descente Bellevue – le Fayet
Lien internet pour le Mont-Blanc :
La référence du site internet Camp to Camp
Le Mont-Blanc entre Père et Fils
J-365 :
Louis a un grand rêve : gravir le Mont-Blanc. Un été un peu trop chargé et un automne pourri lors des quelques disponibilités nous font reporter ce projet…
J-60 :
J’évoque la possibilité de gravir le Mont-Blanc aux enfants. Louis est toujours motivé, ne reste qu’à trouver des places au Goûter et un créneau de beau.
J-12 :
Je passe mon temps devant le site de réservation, le refuge est plein mais c’est la période des annulations, il faut être devant son écran matin midi et soir. Dès que j’ai un moment je scrute s’il y a des places…
J-9 :
Je chope une première place… Celle de Louis. Au pire j’irais discrètement dormir dehors… Bon j’avoue que j’aimerai bien en avoir une également pour moi !
J-8 à J-5 :
De belles journées à passer, l’index sur la touche F5 de mon ordinateur, La peau est complètement abrasée mais je ne désespère pas… F5 F5 F5, j’en rêve la nuit ! Je scrute également mon smartphone quand je ne suis pas sur l’ordi…
J-5 :
6 h 37, sur mon smartphone, une place est là, je la bloque, stress, je n’ai pas l’habitude de réaliser l’opération avec un smartphone… Je ne parviens pas à cliquer… Stress, et la place qui risque de s’envoler… Je finis par réveiller ma fille, ravie, vous l’imaginez, afin qu’elle m’aide. Elle, en 3 clics, elle me fait l’opération et se rendort…
Yeeeeees 2 places, pas la peine de monter le duvet !
J-4:
Dans mon cerveau torturé, me vient une nouvelle idée : et si on montait les VTT dans le train, on pourrait se faire une descente amusante au retour et ça nous éviterait d’avoir à courir pour avoir un train ou en attendre un ( oui avant fin juin il y a assez peu de trains, parfois plus de 2 h entre chaque)
Je propose l’idée à Louis, qui valide.
Ça fait pas mal de truc à préparer, sans compter le boulot à coté.
J-2 :
J’appelle la compagnie des alpes pour savoir s’il est possible de monter des VTT dans le train jusqu’au Mont Lachat (oui, il y a des travaux ensuite et le train s’arrête là) demandant également où parquer les VTT. Pas de souci à priori si on part avec le premier train.
J’appelle également la gare du TMB du Fayet et j’ai confirmation, tous les voyants sont au vert !
J-1 :
Je prépare rapido la voiture (qui est petite : une 207 SW), le but est de stocker à l’intérieur les 2 VTT, et le matos d’alpi ! Démontage des roues avant, puis c’est tout un art pour faire rentrer les 2 VTT sans trop les abîmer, on rajoute les sacs et le tour est joué.
Départ pour Sallanches en fin d’après midi. On arrive dans la soirée à l’hôtel, et, bonne surprise ils font de la petite restauration le soir. On se fait une bonne plâtrée de pâtes. Au lit pour une mauvaise nuit, pour moi, Louis dort comme un loir.
Heure H :
6 h 30, réveil, petit dej et décollage, on rejoint le Fayet, sortir les VTT, les remonter et se rendre comte que l’un n’a pas trop de frein avant, l’autre pas trop de frein arrière… On verra bien, trop tard pour reculer.
Au train, je leur précise que nous avons les VTT, je vois qu’une salariée de la compagnie des Alpes fait la tronche. Je précise que j’ai appelé. Elle me répond que si à Bellevue il y a trop de monde, il faudra descendre les vélos. Ça n’est pas le même discours que j’ai eu au téléphone…
Train de 8h20
Je suis stressé, je sens que ça va être chaud d’emmener les VTT au dessus de Bellevue. Au pire, je laisse Louis dans le train et je m’occupe des vélos, je monterai à pied.
Bellevue arrive. Il y a du monde, mais ça devrait passer… Ouf !
« Bellevue, les VTT descendent !»
annonce le responsable de la compagnie du Mont Blanc. J’explique au gars que j’ai téléphoné à deux personnes de la compagnie hier. Il ne veut rien savoir. Je lui précise qu’en bas on m’a dit que ça passait si le train n’était pas plein. Le ton monte, je n’aime pas ça. J’entends :
« Tant que les VTT sont dans le train on ne repart pas ! »
J’ai compris. Je négocie un peu de temps pour cacher les VTT, la gardienne de la gare me propose de les mettre devant sa cahute, elle les surveillera. Une bonne nouvelle… Rapido on les pause et on les attache. On remonte dans le train , forcement on a perdu nos places assises !
Ça n’est pas très long, le train vomi ses passagers au Mont Lachat. Il fait beau et on part. Les gens avancent méga vite. J’ai dans la tête de passer par les Rognes, itinéraire que je ne connais pas !
À pied
On avance donc avec le monde avant de bifurquer à gauche… On est presque seul. Un gros groupe de randonneurs nous emboîte le pas 15 minutes plus tard. Et on monte sur ce sentier qui dénivelle bien. Je sais que le souci sera le haut, vers les Rognes. L’excès de neige pourrait bien être problématique.
Louis galope, je me mets devant pour canaliser toute cette énergie. On remonte les pierriers et on parvient à un névé raide. On décide de poursuivre à pied, sans crampon ni corde. La vache, c’est expo !
Heureusement qu’il y a des grosses traces dans la neige. On remonte, on traverse. Plus on monte, plus il y a de neige et de passages techniques. On fini par mettre les crampons pour une traversée bien raide (45° tapée).
Je trace, Louis peste un peu derrière, on est en train de laisser du jus, d’autant plus que j’ai loupé le sentier avec le neige, il arrive juste en dessous de la partie raide. La suite est plus facile, on rejoint les Rognes, je crois que nous avons passé le Crux des deux journées !
Petite pause
Et on repart sur les névés puis sur le sentier qui mène au Nid d’Aigle. Arrivé à celui ci, on remet les crampons. On traverse le Glacier et on rejoint le Grand Couloir. On passe sans trop de stress, il y a encore pas mal de neige en ce début de saison et donc pas trop de chute de pierre.
En face nous tombons sur une cordée de 3 un guide et un couple de médecin. Le Docteur n’a pas la tête des Grands jours. Son guide à la pression, il lui délivre des médicaments en essayant de lui faire garder le moral. Je vois bien que le gars a déjà renoncé, intérieurement, il sait que c’est fini, on ne les verra pas au refuge le soir…
On enlève les crampons et c’est parti pour les câbles puis la grimpe sur l’éperon. Je prends à droite un passage plus facile mais plus en gravillon aussi. On rejoint ensuite l’éperon, pour avoir du meilleur rocher.
Quelques câbles et nous voilà à l’ancien refuge du Goûter. On remonte jusqu’à l’arête de neige et on traverse, petite pause snapchat pour Louis, oui, à 16 ans, il faut bien alimenter les réseaux sociaux ! En plus pour le coup il l’a bien méritée.
Refuge du GoûterLouis se fait une pause sieste pendant que je prépare les affaires pour le lendemain.
Repas sympa, comme souvent en refuge avec un guide champion du monde d’ascension du Dôme des Ecrins (700 ascensions je crois!) , son client et 2 pompiers de Paris.
Le repas passé, direction le dortoir. Il est à peine 20 h.
Réveil à 2h : top départ, déjeuner
J’aide Louis à s’équiper. On décolle. Pour le coup il y avait plein de cordées devant le refuge, et de ce lot là, on part devant, je sens qu’on va se faire dépasser. Au loin, 3 autres cordées éclairent les pentes du Dôme du Goûter, elles sont loin. J’aime ce balais des frontales dans la nuit noire.
On rejoint la pente, et c’est parti. Je prends mon rythme, lent mais efficace. Je sais que pour que Louis arrive en haut, il ne faut pas qu’il dépense trop d’énergie, ne pas s’arrêter, progresser en permanence, lentement.
Dôme du Gouter – le Mont-Blanc
Les autres cordées nous reviennent dessus et nous dépassent, la pente est large, on ne se gêne pas. À droite, la silhouette de l’aiguille de Bionnassay, à gauche, les séracs du Dôme, au loin l’ombre de l’aiguille du midi, c’est beau. On rejoint lentement l’épaule du Dôme, je propose à Louis de faire un autre 4000 en montant quelques mètres à droite sur le Dôme du Goûter. Mais il sait qu’il faut qu’il préserve ses forces.
On poursuit tout droit, passant une crevasse facile juste après l’épaule. Le vent est là, on redescend légèrement au col des Dômes avant de nous retrouver dans le trafic sous Vallot. Il faut être patient, cette fois ci, c’est nous qui allons plus vite, la pente est un peu raide, pas la peine de se griller, l’épaule n’est pas loin. Je reste sagement derrière mon prédécesseur.
L’épaule, le froid est plus vif, le vent tente de nous congeler sur place, on décide d’enfiler toutes nos épaisseurs, duvets, polaires… La plupart des cordées opèrent une pause soit sur l’épaule, soit dans Vallot.
Pause grignotage
On grignote (enfin pour Louis, je l’oblige à grignoter, je sais que c’est indispensable) et on repart.
Assez vite, ça bouchonne un peu sur l’arête avant d’atteindre les bosses. Il faut être patient et attendre un passage moins étroit pour dépasser.
Enfin, ça se dégage, le soleil se lève, superbe, comme d’habitude. On a passé les Bosses, reste la fin. Devant nous un cordée d’Italiens adopte la technique d’avancer relativement vite et de s’arrêter.
Nous on avance lentement sans pause, chaque fois qu’on est presque à leur hauteur, ils repartent. Arrive la crevasse de 4700 m. Elle passe bien. Une énorme tranchée a été faite par les guides avec de grosses marches. On rejoint « le fil » de l’arête. Et on finit par dépasser les Italiens.
Je sens que Louis fatigue
Mais il sait que le sommet est à portée de main. Il suit mes conseils parfaitement. On attaque le dernier raidar. La dernière arête. Et voilà le sommet.
Je me retourne, et je vois Louis bien explosé mais content.
« Oh je suis mort !!! j’aimerais un parapente »
On fait quelques photos, on profite du paysage, on mange un petit peu.
On fait des photos à d’autres cordées tandis qu’à leur tour elles nous prennent.
Puis on repart, au revoir le Mont-Blanc
Reste juste 4200 m de dénivelé négatif et la descente à pied… jusqu’à Bellevue, plus de 3000 m… On n’est pas rendu.
L’arête, Louis prudemment, peut être trop prudemment, s’arrête à chaque cordée qui passe. La sécurité passe avant tout, mais surtout, ça lui permet de récupérer. On rejoint la crevasse où on passe rapido, c’est l’heure d’affluence. On croise les deux pompiers, bien en forme, quelques mots échangés, tout va bien pour eux.
Je sens que Louis fatigue ,et les bosses vont me confirmer son état de forme : les petites remontées le rebutent. La descente va être longue, très longue. J’essaie de le tracter légèrement pour l’aider à avancer.
Sieste à Vallot
On rejoint Vallot ou Louis m’a négocié une petite sieste de 5 minutes pour récupérer.
Je le laisse se reposer un peu avant que nous repartions, descente au col des Dômes rapide, mais la remontée à l’épaule est bien difficile. Je reprends mon rythme lent et régulier pour l’aider à avancer.
Ensuite, c’est plus facile, d’autant plus que Louis descends sur le cul, c’est ludique, ça l’amuse, et on descend relativement rapidement. Il faut juste que je gère la corde quand je le vois prendre de la vitesse. Bon je me goure un peu de chemin (il y avait deux traces) et on se retrouve à droite des séracs.
Donc on se tape de traverser dessous… Ils ne sont pas trop menaçants, mais on ne sait jamais alors on file. En dessous Louis reprend sa technique de la glissade contrôlée tandis que nous croisons de nombreuses cordées en partance pour le sommet.
On remonte au refuge pour une pause elle aussi négociée.
Louis souhaite dormir une demie heure. Je préfère qu’il récupère un peu avant de descendre. De toute façon, on n’est pas pressé, on a les VTT qui nous attendent en bas. Après un petit repas, il s’endort… Le voilà assis sur la table en train de dormir la tête entre les mains. Je récupère aussi.
Et c’est le nouveau départ
La petite arête, puis la descente. On rejoint les pompiers à l’ancien refuge Vallot et on bascule sur l’éperon longeant le grand couloir. Nous ne sommes pas hyper rapides mais on avance. On discute on papote mais on progresse vers le bas. Pour moi, la fin de la course c’est le glacier du Nid d’Aigle, je sais qu’après il n’y a plu de difficulté, juste une longue descente.
Je reste concentré d’autant plus que Louis est fatigué. On laisse passer quelques cordées, mais le rythme reste correct. Voilà déjà le Grand couloir. On rechausse les crampons et on se fait « griller » par une cordée avec un guide qui nous passe devant sans nous demander notre avis, toujours sympa.
En face des Européens de l’Est traversent en courant comme des malades le couloir, le troisième de cordée a failli se croûter. Vient enfin notre tour, moi qui déteste attendre, on traverse on désescalade et on rejoint le glacier du Nid d’Aigle pour une petite ramasse.
Pause pique nique
La pause pique nique est prévue à la cahute en face du refuge de Tête Rousse. Pas mal de cordée on la même idée, pourtant elle n’est pas excellente, une vilaine odeur d’urine empeste tout le lieu. Trop tard on est déjà installé. Pique nique ingurgité on poursuit vers le bas.
Çà n’est pas le grand galop, mais on avance et on rejoint les Rognes. Là je sens vraiment que Louis est dans le dur. On descend par les névés pour qu’il puisse se laisser glisser sur les fesses. Vient la fin de la neige, il va falloir gérer le reste.
Je finis par prendre les deux sacs
je fixe le sien avec la bretelle sur le «chapeau» du mien, en travers. Ça lui permet de progresser un peu plus vite.
Je croise un guide au téléphone, visiblement il est avec sa femme au téléphone «Je monte au Mont Blanc» lui dit il en faisant non de la tête «Le client c’est pas possible…». Je n’ai pas entendu la suite de la conversation, mais j’ai croisé le client quelques dizaines de mètres plus loin. Un Britannique bedonnant, un sac énorme, au bout de sa vie, le visage blanc comme un linceul, la sueur perlant de chacun de ses pores. Pas sûr qu’il parvienne au sommet. Mais avec un bon guide… Tout est possible.
Petite pause au Nid d’Aigle, on n’a plus d’eau (j’ai mangé un peu de neige sur les névés).
On rentre dans le tunnel et on trouve au milieu une bouteille appartenant sans doute aux ouvriers du chantier, on se permet de boire un peu, raisonnablement, mais on avait trop soif.
Avec mes 2 sacs (presque 30 kg sur le dos) j’avance avec Louis 5 minutes, pour discuter, puis je prends mon rythme 10 minutes, puis je l’attends… Et je recommence, et on fini par arriver à la station du Mont Lachat.
Pas mal d’alpinistes attendent le prochain train (dans 1 h30!!!)
Bon pause obligatoire avant de descendre à Bellevue par le balcon Nord. Louis sieste (on va finir par croire qu’il a plus dormi que marché). Et on repart.
J’adopte la même technique, mais au lieu de compter le temps, je compte le dénivelé : je m’arrête tous les 100 mètres de dénivelé pour l’attendre.
Le paysage est chouette, vue imprenable sur les Houches et la vallée de Chamonix, je ne pense pas que Louis aie bien profité de cette jolie portion. Au détour d’un virage, un 4X4, la station de téléphérique tant attendue, Yes.
Je file chercher de l’eau dans les toilettes et m’abreuve longuement. Louis arrive 5 minutes plus tard. Nous reste à récupérer les VTT et à rouler.
Descente VTT la fin de l’ascension pour le Mont-Blanc
On traverse jusqu’à la station de train. La responsable de station nous accueille, on récupère nos deux montures qui nous attendent. On se repose un peu. Il faut alors remonter les VTT sur la piste au dessus avec un petit raidillon bien chaud. Et c’est parti pour la descente… Sans trop de frein.
Louis me propose de faire une pause Coca au col de Voza. Acceptée, on file sur la piste puis sur le sentier avec des looks pas possible, il fait prêt de 30°C, on est en tenu d’alpi avec chacun nos sacs à dos et nos casques chaussures d’alpi sur des VTT.
On arrive au bar pour la pause
Un bon Coca bien frais, mais pas en terrasse, on se terre dans le chalet pour profiter de la fraîcheur.
Et c’est reparti vers le bas, vers le parking de Bionnassay par des pistes de 4X4 bien raides. Le VTT de Louis crisse, il avance assez doucement pour ne pas prendre trop de vitesse. J’ai la chance d’avoir le frein avant en détresse, ça me permet d’aller un peu plus vite mais il faut rester prudent, d’autant plus que les sacs restent lourds.
On fait des pauses tous les 500 m dans la première partie, avant de retrouver la route. Çà devient plus facile, plus roulant. Et voilà déjà la route de Saint Gervais. On arrive dans la civilisation. On traverse la ville sous les Hourra, en fait, ils n’étaient pas pour nous mais pour l’équipe de France qui venait de marquer contre l’Argentine (pauvre Messi), on ne le saura qu’après.
Ensuite, c’est la Grande route. À fond, au milieu des trop nombreuses voitures. Pas de frayeur, juste le plaisir de descendre à fond. Je commence à calculer le dénivelé total en descente : 4200 m dont 1200 m de VTT. On arrive au Fayet, j’attends Louis pour qu’on finisse ensemble. Derniers coups de pédales. L’impression qu’il fait 40° !
On retrouve la voiture en plein cagnard. J’avais mis de l’eau et des boissons qui, fraîches, auraient été parfaites. Là, tout est à 30 – 35 °, imbuvable, désagréable. On s’arrêtera un peu plus loin acheter de l’eau et des sodas bien frais avant de repartir.
Voilà, j’ai fait le Mont Blanc avec mon fils, et on en est redescendu de façon originale !
Conclusion de l’ascension du Mont-Blanc entre Père et Fils
Réaliser l’ascension du Mont-Blanc avec un ado, n’est pas impossible. Il faut juste un ado sportif, un peu expérimenté et extrêmement motivé ce qui était le cas. Le reste, c’est de la gestion d’effort.
Louis était comme beaucoup de monde, assez fatigué au sommet. En gardant un rythme régulier, et en faisant des pauses de 5 – 10 minutes à des endroits stratégiques, il est redescendu fatigué mais heureux de son ascension.
Pour la partie VTT, visiblement, il ne faut pas compter monter au dessus de Bellevue avec le TMB. Nous avons choisi des grandes pistes de 4X4 faciles ! Avec les chaussures d’alpi et les sacs de 10-15 kg, c’était plus prudent ! Le gros avantage de la technique : on n’a pas à se soucier du train, et la descente en VTT reste un moment hyperludique (quasiment pas de montée!)
Bref , un beau séjour sur le Mont Blanc avec une belle et longue descente jusqu’au Fayet.
A refaire !
Liste du matériel utilisé pour le Mont-blanc
Matos utiles pour monter le Mont-Blanc
CATEGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DEPART | CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE | SI C’ÉTAIT A REFAIRE |
CRAMPONS | Corsa Nanotech | CAMP | Crampons light avec des pointes en allu | Légèreté : c’était le maître mot quand au choix du matos pour cette course. Par contre ,je suis déçu par la fiabilité : j’ai perdu la barre d’attache avant ce printemps, et la barre centrale a tendance à se tordre et donc on perd le crampon… pas terr | L’absence d’antibotte sur ces crampons me laisse perplexe… J’ai mis du scotch américain pour palier au problème, mais ça serait pas mal que camp en ajoute à ces crampons – D’autre part la barre centrale du crampon a tendance à se tordre et donc le cramp |
PIOLET | Fox carving Simond | SIMOND | Légèreté | J’ai pris le plus petit modèle, un peu court à mon goût pour être à l’aise | Peut être un corsa nanotech 70 cm |
CASQUE | Sirocco | PETZL | Poids | Ce modèle me satisfait ! Le nouveau look (en noir et orange est plus chouette que l’ancien tout orange (c’est mon coté fashionista qui parle) | Même choix : Mon seul regret, le casque semble fragile… on ne peut pas tout avoir ! |
CORDE | Rando 8 mm | BEAL | Poids | Parfait pour ces courses | Même choix ! |
BAUDRIER | Air | CAMP | Poids | Les lanières qui rejoignent le baudrier au tour de cuisse on tendance à lâcher | Je prendrais un baudrier plus solide. |
SAC À DOS | Guide 35 light | DEUTER | Le poids + porte matériel à la ceinture | Oui
Rabat et poche supérieure un peu trop petite en volume | Sac correct. Sa légèreté est adaptée |
Vêtements utilisés pour le Mont-Blanc
CATEGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DEPART | CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE | SI C’ÉTAIT A REFAIRE |
POLAIRE | M Vector Grid Pro ½ Zip | MAMMUT | Chaleur poche | Impeccable | Je prendrais la même ! |
VESTE | K Jacket | MILLET | Pour être à l’abri des éléments (vent neige pluie) | J’adore cette veste | Déjà partagé de nombreux sommets de plus de 4000 m avec elle : bon choix |
GANTS | Punischer | BLACK DIAMOND | Thermicité technicité | Les coutures commencent à lacher au bout de 2 ans 1/2 | Pas eu froid au mains et c’est là le principal ! |
MOUFLES | Bionnassay | DÉCATHLON | Chaleur | Utilisées comme moufles de rechange, en fond de sac, bon rapport qualité prix | Avec un budget un peu plus élevé, des moufles plus techniques type BD. Elle sont restées au fond du sac. |
PANTALON | TRX2 | TRANGOWORLD | Technicité Chaleur | Le pantalon que j’utilise toute l’année pour mes sorties alpi comme ski de rando. Il est chaud, prêt du corps. | très confortable, il se laisse oublier. Un indispensable pour moi ! |
BANDEAU | Nepal | RAIDLIGHT | Chaleur | Raidlight fait un don de 7 € au NEPAL pour chaque bandeau vendu. Une bonne action et un chouette bandeau au couleurs des drapeaux de prière | Le même (je l’emmène partout : trail VTT ski de rando alpi) |
Les accessoires pour le Mont-Blanc
CATEGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DEPART | CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE | SI C’ÉTAIT A REFAIRE |
CHAUSSURES | Trango Extreme Evo Light GTX | LA SPORTIVA | Technicité Précision | Je suis super bien dans ces chaussures adaptées au pied fin, ce qui est mon cas | Je reprendrais la même paire – confortables et ne me provoquant pas d’ampoules. |
FRONTALE | Wizzard | ARMYTEC | Puissance | Rien à redire pour la puissance, par contre j’avais oublié de la recharger…Un défaut : elle est positionnée en largeur sur le front et dans les passages d’escalade raides, la corde a tendance à se prendre derrière la frontale | Je prendrais la même. |
LUNETTES | Bivouac J383 Spectron 4 | JULBO | Qualité des verres | Pas de problème pour les yeux, mais je les trouve un peu inconfortable ( pas assez derrière l’oreille) | Choix d’un autre modèle avec la même qualité de verre ! |
MASQUE | Ocean sunglasses | CERVINIO | Qualité + look | Resté au fond du sac | même choix, j’adore son look |
BÂTONS DE RANDONNÉE | trail trekking pole | BLACK DIAMOND | Fiabilité | Rien à redire, ils n’ont pas bougé | Je reprendrais les mêmes |
Autres équipements
CATEGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DEPART | CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE | SI C’ÉTAIT A REFAIRE |
APPAREIL PHOTO | TZ 40 | PANASONIC | Qualité photos | Bonne qualité des photos boutons un peu petits appareil non tropicalisé | Je n’ai pas encore trouvé le compromis qualité d’image, poids, solidité, étanchéité, zoom. Je ne désespère pas. Le TZ 40 reste un bon compromis même si tout n’est pas parfait ! |
MONTRE ALTIMÈTRE | Ambit2 HR | SUUNTO | Robustesse | Excellente montre GPS à mon goût pour qui aime l’informatique. Je l’ai réglée en mode «économie d’énergie» Elle a tenue sans problème toute la course | Le site de chargement Movescount n’est pas hyper intuitif – peut être passer à l’Ambit 3 Peak |
GPS | E trek vista HCX | GARMIN | GPS de rando | Rien à redire Avec le fond de carte et la préparation de la rando (téléchargement des fichiers GPS sur internet) | Je rachèterais le même type de GPS, mais plus récent avec une meilleur réception satellite) ! |
VTT | Satellite | ORBEA | C’est plus un non choix, je ne voulais pas emmener un VTT avec une trop grosse valeur – Cet Orbea est vieillissant et c’est la raison de mon choix. Il fallait un VTT sans pédales Auto pour ne pas avoir à monter de chaussures de VTT ! | Si on avait penser à régler les freins avant de partir ça aurait été presque parfait , mais sans frein avant, il a fallu rester prudent ! | Prendre un VTT « Tout suspendu », sans doute beaucoup plus confortable… Mais le choix d’un vieux VTT reste un excellent choix quand on sait que l’on laisse l’engin en liberté pendant 2 jours …. |